Le petit livre bleu

- Dim Aoû 09, 2009 2:18 pm #80531 La lettre

Elle est arrivée un matin, une grosse enveloppe en papier kraft, avec à l'intérieur une peinture. Je n'en attendais pas moins d'elle.. cette fois pourtant, elle m'accorde un verso annoté.

Les lignes d'écriture fluides me berçent, et je comprend enfin..

Tu as eu peur, peur de nous deux et de cette intensité que l'on vivait au quotidien.
Cette troublante ressemblance dans nos raisonnements.. mais le temps est venu, et je prendrais le premier train pour répondre à ton invitation.


Rencontres

Dans un pays de l'Est, j'ai rencontré un alter ego. Moi qui n'avait eu que rarement l'occasion de parler anglais, j'ai vu les mots sortir sans difficulté de ma bouche.
45 ans, une épouse et un bambin.
Il m'embrasse tout de même. Je ne te reverrais sans doute pas, sans doute à cause du baiser, qui était de trop je crois.
[color=violet]Baiser fugitif, qui vient gâcher une belle entente et nous laisse pantois, face à cette attirance qui nous transcende.[/color]


Et enfin le dernier, avec une copine en lot surprise. Trois jours passés ensemble à se découvrir. Trois jours à rire de tout et tout le temps. Un sourire se dessine sur mes lèvres rien qu'à l'évocation de nos moments communs.
Mais je fais décidement trop d'erreurs en ce moment, et je cède lâchement devant lui, nous accordant une nuit de tendresse avant la séparation, peut-être définitive.
Dur pêché que la luxure, elle me tiraille presque constamment et met en péril ce que je construit.

[color=orange]Je veux être aphone du désir[/color], du moins pour un moment.
Ataraxie ?

- Sur les rivages de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco
Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire

- Lun Aoû 10, 2009 7:31 pm #80565 Aujourd'hui je fait le bilan

Entre un morceau de Maceo Parker et la continuation de mon boulot à plein temps (musique d'un long métrage pour ceux que sa intéresse), je repense à ce dernier mois, fécond en rencontres et en tribulations.. certains membres du spikeclub n'y sont d'ailleurs pas pour rien, quelques topics (procédure d'engagement, dilution de la responsabilité pour ne citer qu'eux) m'ont totalement séduite, et c'est grâce à vous qu'une part de mon argent est partie s'investir dans des bouquins.

Bref, j'ai l'esprit qui fourmille d'autant de souvenirs que de projets, et les deux mois qui me restent ne seront pas de trop pour faire le tri.

Je me questionne en ce moment sur ces personnes qui disparaissent de notre vie durant une longue période et y refont irruption sans crier gare, ça au moment le plus impromptu. En effet, trois fantômes sont successivement revenus vers moi (à croire qu'ils se sont passé le mot les filous !)
Le tout de manière naturelle " tu es libre en ce moment, sa te dirais qu'on se voit?",
cela après plusieurs années de silence radio.

Qu'est ce qui peut dont bien pousser les gens à revenir tirer le passé de son cercueil, et surtout croire qu'il sera intact ?
[color=olive]Les choses changent, le monde bouge, mais beaucoup sont enclins à se laisser piéger par cette trame miroitante que l'on repense en terme familier, que certains voient cocons et d'autres toile d'araignée.[/color]

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Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire

- Sam Aoû 15, 2009 6:14 pm #80709 Elle se tient entre deux homme m'ayant offert une bière, à un de mes amis et moi, durant la soirée. Je m'approche d'eux, tout sourire, et relance la discussion.
Je l'inclut dans la conversation en la comparant à un modèle de Klimt avec sa longue écharpe colorée. Nous enclenchons une discussion sur l'Art et je l'emmène vers le sujet de l'homosexualité chez les artistes..
E , parlant de Michael-Ange : "Je comprend cette manière sexuelle qu'il a de sculpter les hommes.. même en étant ce que je suis cela me fait vibrer
M, jouant l'innocente : En étant ce que tu es ? Tu veux dire que .."
Elle rit en me regardant

Je la décide à venir faire l'after chez moi et c'est vers 6 heures du matin, que nous débarquons, elle, mon ami, et moi, à mon domicile.
Je lui fait étalage de mes goûts musicaux, en lui passant tout un tas de titres, qu'elle apprécie à chaque fois, sans oublier de la faire danser.

Tout se passe le plus naturellement du monde quand nous basculons sur mon lit..

[color=red]Sublime, tu es sublime[/color], les lèvres charnues, le trait fin, les yeux malicieux et de long cheveux blond qui viennent s'emmêler dans mes boucles brunes.


Nous nous revoyons deux jours plus tard, et cela finit encore en une folle soirée. Le lendemain je la quitte sur un baiser, et nous savons toutes les deux que je pars dans 3 jours, et cela pour longtemps.. pourtant elle m'envoie un sms, vers 5 heures ce matin, me disant qu'elle veut me revoir..
Sentiment d'inachevé car mon train est demain et que je ne peux me le permettre.
Une si belle rencontre, que je me doit de mettre entre parenthèse si je veux profiter de se qui m'attend là-bas, car je me suis promis de ne plus jamais, non jamais, connaître de relation à distance.

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Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire

- Ven Sep 11, 2009 4:16 pm #82304 Fatiguée de toutes ces personnes faisant la gueule dans le métro, j'ai décidé d'agir .. quand deux personnes parlent à côté de vous, on a pas d'autres choix que de les entendre, et c'est ainsi que je glissais un billet à l'homme à ma droite, juste au moment de sortir. Dessus était inscrit le titre d'un exellent livre, suivi d'une annotation " j'espère que cela vous aidera pour vos problèmes de sommeil"
[color=green]J'aime mettre un peu d'imprévu dans la vie des autres, sa pimente aussi la mienne[/color]

A part cela, des rencontres : plusieurs anglais, quelques femmes, mais rien qui me transcende.. je ne sais plus exactement ce que je cherche, vers quels individus me tourner, j'ai l'impression de rejouer les mêmes postures, de revivre les mêmes scènes.
C'est triste à dire, mais je ne trouve personne qui me fasse vibrer.

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Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire

- Lun Sep 14, 2009 1:21 pm #82457 Il suffisait donc de l'écrire pour y mettre fin ?
Non il n'est pas beau, mais son maniement des mots, et ses diverses facultées dans les domaines artistiques m'ont passionnée .
Une bulle de deux jours où s'est habilement mélangé la tendresse, la compréhension, et un live de Deep Purple.

Enfin un homme jouissant de l'indépendance et dont les mots ont un goût de liberté.
Une présence que je sais revoir bientôt et qui, dans mon esprit, ne s'accordera jamais avec le mot chaînes.

Ils sont deux, et je les aime autant qu'ils s'aiment l'un et l'autre ; sur ce court séjour nous étions [color=olive]le trio complice[/color].

Je me sens grandie de cette rencontre, que je met au singulier tellement ces deux-là étaient liés, et je contemple avec espoir tout ce que cette vie a encore à m'apporter.

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- Mer Sep 23, 2009 12:29 pm #82937 [size=150]Ce soir ?[/size]

La rock star californienne qu'on a envie de faire jouir pour entendre la douceur de son accent ? Le metteur en scène avec qui l'on peut parler toute la nuit mais dont les intentions sont troubles ? La jolie lesbienne avec qui l'on joue serré ? Ou encore une dégustation de vin suivie d' un bon set drum'n'bass avec une charmante amie ?

Cependant, et à force de diversifier, je me lasse rapidement du flirt et tous les nouveaux arrivants finissent automatiquement en friendzone.

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Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire

- Dim Sep 27, 2009 6:21 pm #83187 Constatation du jour :
En y repensant, je crois que j'ai toujours eu un visage marqué plus profondément que les autres, en filigrane dans mes pensées (bien que celui-çi changeait au grès des aléas).
Aujourd'hui, quand je ferme les yeux, je ne vois plus personne. Et j'ai beau m'échiner à un trouver un, aucun ne prédomine les autres.
C'est drôle cette soudaine lassitude de conquêtes amoureuses, chaque personne que je croise, avec qui je parle, et aussi brillante soit-elle, est dès les premiers instants dépourvue de l'auréole de séduction bien connue.
Alors je construit de belles amitiés, je partage de jolies idées, mais reste en moi cette incompréhension face à mon désir, soudain absout.

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Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire

- Mer Oct 07, 2009 10:58 pm #83666 Cet homme simple, un espagnol à l'accent enjoué, m'a enfin permis de retrouver ma sensibilité sentimentale. Le fait que nous soyons dans une ambiance survoltée, où je tentais en vain de me concentrer pour souffler dans le didgeridoo au rythme des mouvements du jongleur n'y est pas pour rien. C'est là-bas que je me sens bien, là où toutes nos voix s'élèvent en chants tribaux ou ponctuent les percussions de cris d'animaux..
Je me retrouvais ce soir là à apprendre la salsa columbienne, et ce corps à corps, plus sensuel qu'une étreinte intime a ravivé mon envie d'autre chose.
Si je n'en ai pas eu conscience sur le moment, la réalité me percuta dès le lendemain.
Ma belle blonde à l'écharpe Klimtienne se rappelle à mon souvenir, et je tombe sur ses photos.. sourire de sauvageonne, blondeur enfantine, jambes démesurées, posture de catin : je ressent un violent pincement et son sms reçu la veille me laisse penser que ce week end, que je compte passer loin de Paris, sera riche en évènements.

Dans ma vie, une petite nouvelle : une jolie asiat pleine de verve avec qui je passe des heures à débattre, assise dans l'herbe, quand le temps se montre plus clément.
Mais aussi quelques connaissances récentes, avec qui j'ai hâte d'approfondir les échanges. Se compte parmi eux un prof' de jonglage, un organisateur dans l'évènementiel, un musicien doué, un peintre allemand, un italien déluré et un homme rêveur.
[color=olive] La phrase qui me vient est "on the road again" ainsi que "wait and see" ..[/color]

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Quand je mordille tes cheveux, il me semble que je mange des souvenirs - Baudelaire