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Modérateurs: animal, Léo

ByThe Man Outside
#119279 Je peux vous dire que moi aussi j'ai été charmé... :D

Allez, on fait plus léger tout de suite :

[size=150]Interlude jeux du cirque : cavalières[/size]

Je croise chaque jour un nombre plus qu'important de duos - de filles évidemment. Seul, pas forcément évident pour le faux débutant que je suis de briser la glace, et surtout de créer une interaction qui mène quelque part...

Après la rencontre magique de la Galerie Palatine, je croise, en sortant du palais, deux asiatiques qui se prennent en photo. Je leur propose de les prendre toutes les deux (mais non! c'est pas ce que vous croyez bande de... :lol: ). Elles acceptent et je pars sitôt la photo prise... Je n'ai aucune envie de relancer un échange alors que je suis sous le charme de Valentina, et j'aime bien l'idée de l'acte gratuit.

Quelques rues plus loin - elles sont à vélo, moi à pied - je les recroise. Salut de la main, sourires. Quelques rues plus loin (bis) je recroise (bis). Jouant sur l'effet "marrant cette coincidence" je les aborde en anglais. Elles sont coréennes, elles sont deux, elles parlent anglais encore plus lamentablement que des espagnoles en goguette... Mais elles vont bientôt à Paris (quand je leur ai dit d'où je venais, gros enthousiasme, once again) et on parle un peu de leur voyage en Europe.

La moins jolie des deux est celle qui me sourit le plus, je ne sais pas pourquoi j'ai envie de dire "normal". :wink:
Bonne continuation Mesdemoiselles.

Leçon : si le Musée est un lieu clos, la ville-musée est un lieu clos à ciel ouvert.
ByThe Man Outside
#119281 [size=150]Interlude jeux du cirque : félins[/size]

Deuxième soir, je dine seul dans une trattoria excellente où la patronne sait servir le vin à la température idéale, et ce n'est pas un détail.

Longue table de marbre (le tablier, pas le corps), je suis à la place du Chef de famille (oui, je suis mon propre troupeau) et au bout, une autre table où deux couples d'italiens finissent un repas arrosé - je suis sage depuis qu'animal m'a rappelé que le vin était un alcool, donc deux bouteilles pour quatre je trouve que c'est "arrosé" :mrgreen:.

Le restaurant est désert, et en dépit du vietato fumare les femmes (quadras ? quinquas ? qu'importe, elle sont plus que bien conservées, elles sont bien entretenues) sortent des cigarettes.

Donne : Do you smoke ?
TMO : No, I don't.
D : Would you mind if...
T : No, thanks for asking. :wink:
D : Were are you from ?
T : sono francese

Elles parlent français - ce n'est pas le cas des hommes - et m'invitent à leur table.

Cool. Vous vous demandez si j'ai pété un plomb, seul dans un pays lointain et peuplé de tiramisu aussi exquis que sauvages ? C'est vrai, on se demande ce que ce récit fout là, dans un "FR"...

L'un des hommes quitte assez ostensiblement la table pour discuter avec la (jeune) patronne. L'autre parle un peu anglais, pas si bien que ça pour quelqu'un qui fait du business mais bon, au moins il est de bonne volonté. On parle de choses et d'autres en trois langues, parfois je décroche - trop d'italien, trop rapidement - et les filles me proposent de se voir le samedi midi dans un endroit qui fait d'excellent panini - disent-elles. La moins belle des deux prend mon numéro - pourquoi ai-je envie de dire "normal" ? :mrgreen: - et insiste pour qu'on vérifie que tout fonctionne en s'appellant mais on ne capte pas dans le restau. Il fait un froid sibérien dehors, je ne propose pas de sortir pour si peu.

Les hommes les charrient, et je pose la question à Carolina : so you're couples ?
C (large sourire): no, if I was in couple I wouldn't have asked you to join us
T : OK :oops:

Ils partent avant moi, je salue tout le monde chaleureusement et fais la bise à Carolina - ce n'est pas une blague, je rencontre quasiment que des filles dont les noms finissent en "A", même les non-italiennes. :lol:

Il s'avère que mes SMS n'arrivent jamais sur les portables italiens - non, ce n'est pas un truc de fille, c'est un vrai ami italien qui a rencontré le problème - par contre mes coups de fils passent normalement. Après confirmation du problème des SMS, je rappelle Carolina, mais il y a un problème de réseau, peut-être est-elle repartie aux USA (elle travaille là-bas). Peut-être n'a-t-elle jamais eu l'intention de me revoir et voulait-elle faire enrager un de ses compagnons...

Du lardo di colonna ou du prosciutto ?


Leçon : bien connaitre le terrain peut être utile... comme, en l'occurence, le fonctionnement des télécoms alentours. :roll:
ByThe Man Outside
#119471 [quote="animal"]T'as pas Free, t'as rien compris... :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Avec ou sans frire - ok je :arrow: - il y a plein de trucs que j'ai pas encore compris, comme le démontrera la suite de mes périgrinations. :wink:


[size=150]Partie III : Vent d’ouest[/size]


Troisième ou quatrième jour de mon séjour dans le bain de beauté à ciel ouvert toscan - car comment décrire autrement la ville des Médicis?

Je visite un musée réputé, mais j’ai une énergie assez bas de gamme, encore en pleine digestion du camouflet que m’a infligé Dylan par sms. :roll:
Je repère tour à tour plusieurs visiteuses solitaires. Une blonde de 30-35 ans, bref échange de regard, mouais, j’irai peut-être plus tard. Une japonaise (seule, aurait-elle perdu son troupeau ?) habillé comme une lolita prostituée de 15 ans, mouais, tout ça est très aguichant mais son visage n’est pas à la hauteur de son plumage… carrément repoussant. :shock:

Voilà une fille qui a l’air seule : anglaise ou italienne je dirais, grosses lunettes oversized, un peu de vert émeraude par-ci par-là, tout cela me plait bien. Patience… Echange de regard, la miss a véritablement l’air renfrogné, mais ne nous arrêtons pas aux apparences. Je la croise et la recroise dans un dédale de salles peu fréquentées. Nous voilà finalement à quelques mètres l’un de l’autre, je commence à stresser – j’ai un tout petit peu trop attendu – et un do you like what you see ? sort de ma bouche en un son étranglé, tandis que mon cou refuse de se tourner. Elle ne bouge pas la tête, si elle m’a entendu elle doit croire que je parle tout seul et de fait, c’est un peu comme si je soliloquais tellement mon appareil phonatoire s’est grippé. :oops: :oops: :oops:

Je pourrais me reprendre, inspirer un grand coup, prendre mon plus beau sourire, me tourner vers elle et lui demander bien fort excuse-me, you speak english ? mais là je préfère me cacher pour reprendre mes esprits. Je m’assois, je m’enfuis – oui, tout ça à la fois, c’est mon côté Patrick Bateman :mrgreen: – et je reprends la galerie principale, ornée de plusieurs centaines de portraits. Ces portraits m’intriguent vraiment, c’est alors que je vois une blonde assise seule sur un banc, en train d’écrire dans un cahier. Nous l’appelerons Britanny, en hommage à ses origines et surtout au fait qu’elle sera de tout mon séjour la seule proie dans le prénom ne se termine pas par un A. Vous vous en doutez, nous aurions aussi pu l’appeler Britannia. :wink:

T : escusate, Lei parla inglese ?
B : si, franscese aussi (je reconnais son accent)
T : (avec une légère déception) : ah, vous êtes française ?
B : oui
T : bon bah, moi aussi. Vous êtes étudiante en art ?
B : non, seulement en vacances
T : je vous demande ça parce que je suis vraiment intrigué par ces portraits, comme je vous ai vu écrire je pensais que vous étiez étudiante en histoire de l’art ou quelque chose de ce genre
B : non, c’est vrai que j’ai un carnet, j’écris mes impressions, ce qui me passe par la tête
T : ah, c’est marrant, moi aussi je fais ça (je sors un petit moleskine de ma poche) mais le mien est tout petit. Je me demandais si ces portraits étaient tous des ancêtres des Médicis et…
B (elle voit mon guide) : effectivement ça va pas y être dans le Routard…

Elle commence à chercher dans son National Geo, je me raproche et m’accroupi près du banc

T : oui, ce guide n’est pas terrible
B : moi je l’utilise plus, il m’a saoulé
T : trop bobo ?
B : je sais pas, il parle trop
T : ahah, j’ai lu que certains trouvaient que c’étaient comme avec un pote grande gueule qui donnait son avis sur tout
B : voilà, c’est ça !

S’en suit un dialogue sur les différents guides, je lui explique que j’utilise le routard pour la France mais que je suis parti à l’étranger récemment et que du coup en faisant des recherches j’ai découvert les sectes Routard vs Lonely Planet, etc. J’essaye d’être drôle (mais pas trop rassurez-vous).

Je ne sais plus qui pose la question le premier, je crois que c’est moi :
T : et c’est indiscret de vous demander d’où vous êtes, en France ?
B : je viens de Rennes
T : ah, la Bretagne, je connais un peu
B : vous êtes d’où ?
T : j’ose à peine vous le dire...
B : vous êtes parisien, c'est ça ?
T (sourire) : et voilà, ce n’est pas très original

Je la joue profil bas, échaudé par l’idée de passer pour un goujat maniéré parisien qui se la pète. Elle me demande ce que je connais en Bretagne ("St Malo, comme tous les parisiens ?"), je lui répond, on en vient à parler de l’ambiance à Rennes, puis ça dérive sur les jours de fêtes, qui sort le vendredi et qui sort le jeudi, etc. Elle me parle de Marseille, je lui parle de Paris et explique préférer sortir le jeudi.

B : c’est vrai ça, j’ai une amie qui habite Paris, elle sort souvent le jeudi. Quand je vais la voir on sort rue Oberkampf (bizarrement elle me fait un sourire entendu, peut-être en réponse au mien, involontaire).

On glisse :

B : et vous aussi vous voyagez seul ?
T : oui, j’adore ça
B (mi-figue mi-raisin) : ah, moi c’est la première fois (j’en déduis qu’un célibat soudain c’est abattu sur sa vie :twisted: )
T : quand voyage seul on fait des rencontres !
B : …
T : hier soir j’étais dans une trattoria, il y avait quatre italiens en face de moi et il m’ont invité à leur table
B (étonnée) : c’est vrai ?
T : oui, c’était super sympa
B : moi, je suis un peu partie pour fuir des choses, mais ça marche pas trop en fait…
T (souriant ): oui, en général ça ça marche pas, on est toujours rattrapé par ce qu’on fuit

J’évite soigneusement de jouer au psy, ça papote pas mal, je lui demande si je peux m’asseoir sur le banc, elle me dit « bien sûr » et pousse ses affaires, je suis sobre dans mon attitude, elle a l’air d’avoir une tête bien faite, un peu trop sérieuse/bourgeoise pour moi peut-être. Au bout de quelques minutes, elle se met à me tutoyer de but en blanc (une fois que j’étais assis).

Elle et moi (presque synchro) : bon, je vais continuer la visite.
J’ai aucune envie de faire le musée en duo, et elle m’a dit qu’elle aimer visiter à son rythme, donc…

T : ça te dirais qu’on dine ensemble se soir
B : pourquoi pas. Plutôt boire un verre
T : oui, tu as raison, un verre c’est moins formel

Je prends son numéro, on dit qu'on n'arrête pas d'huere précise tout de suite (on es en vacances), elle relance encore la conversation, puis on se sépare dans deux directions opposées, nickel. :)

Je la recroise 30 minutes plus tard et elle me demande si j’ai eu la réponse que je cherchais. Comme j’ai demandé à un vigile, je lui explique l’histoire de cette collection de portraits (démonstration de valeur fine ? ou tout simplement preuve que c’était une vraie question et pas un prétexte bidon pour l’aborder, même si elle n’est pas dupe :twisted: ).

B (avec un petit sourire complice) : bon, à ce soir
T (souriant, cool) : ça roule


Sans sombrer dans l’hystérie qui caractérisa un certain abordage, me voilà complètement requinqué, renarcissisé, bref l’ambiance de ma journée et de ma visite sont désormais tout autre que dans la matinée. 8)


Vers 18h, je reçois un sms de sa part
TMO, remettons notre verre à demain aprèm ou soir si tu veux bien ? mes jambes et le froid m'empêchent de ressortir! Britanny

A sa décharge, il fait vraiment super froid, et effectivement il faut un petit temps d'adaptation au rythme "je suis touriste donc je marche", même moi qui suis sportif j'ai eu les jambes un peu lourdes dans les premiers jours. Néanmoins, j'étais près à ressortir alors que j'étais moi-même crevé, il y a donc une asymétrie de nos niveaux d'intérêt réciproques.De plus, elle part le surlendemain, je me dis qu'elle remet à la dernière limite et que :
1/ elle se protège si je m'avère être un boulet pendant le RDV
2/ elle se lâchera plus facilement pour une nuit unique vu qu'on ne se reverra jamais.

Devant cette baisse de niveau d'intérêt relative (elle propose une date alternative) et bien que tenté de l'appeler pour la booster avec ma nouvelle énergie post-abordage, je me rappelle le code kero et choisis de rester joueur, en répondant ainsi :
Tu vas passer ta troisième soirée fiorentine sur Facebook, enfermée chez la vieille dame qui te sert de chaperon ? :P Moi qui avais trouvé un bar feutré pour qu'on puisse discuter je ne sais pas si je vais te pardonner :mrgreen:

Ce sms me paraît pas mal (elle m'a dit qu'elle vivait chez une italienne, mais pas nécessairement vieille) mais un peu décalé par rapport à notre échange au musée, où je n'étais pas spécialement cocky and funny. Je crains d'avoir briser le rythme, mais bon...


Le lendemain après-midi, elle m'envoie vers 16h :
Je suis à la piazza Michelangelo tout en haut, est-ce que ça te dit un petit café tout à l'heure ? Britanny


Je reçois le sms vers 17h, car je faisais la sieste. :mrgreen: Je l'appelle, tombe direct sur la messagerie et lui dit que ce sera avec plaisir mais que je viens d'avoir son sms suite à ma sieste.

18h, nouveau sms : Je ne captais pas dans le bar et viens d'écouter ton message,. On s'est loupé, je dois rentrer car Giuseppina m'invite à manger ce soir chez elle avec mes colocataires! Je te souhaite un bon séjour à Florence en espérant qu'il ne fasse pas aussi froid! Britanny


OK... :roll:

Alors, en hommage à animal, je reste beau joueur et lui répond une ou deux heures plus tard :
Effectivement, voilà une invitation qui ne se refuse pas. :) Tu as l'air d'une personne intéressante, mais je ne mets jamais les pieds à Rennes. Si tu passes à Paris sous peu appelle-moi qu'on prenne cet impossible café. :wink: Je te souhaite un bon séjour vénitien, le carnaval doit être un expérience incroyable! Ciao


Moralité ? Si elle n'avait pas décommandé on aurait passé une super soirée grâce à animal dont j'étais impatient de tester le 90/10... :mrgreen: Et elle aurait fini dans mon lit, vivant une folle aventure d'un soir, idéale pour remettre son narcissisme à plat et faire enrager son (ex)mec à son retour...

Enfin, tout ça c'est bien beau mais c'était seulement dans mes rêves. En vérité : pas de connexion, pas de sodomisation. :twisted: :twisted: :twisted:

Le vent souffle, souffle sur la Toscane...
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By Transcendantal
#119475 Pour la dernière, elle t'a certainement trouvé sympa et à son goût, mais il faut croire que de son point de vue sur ce coup "un de perdu, 10 de retrouvés".

Cela dit, excellents tes FR, mec.
ByThe Man Outside
#119477 [quote="Transcendantal"]Cela dit, excellents tes FR, mec.

Merci.
ByThe Man Outside
#119825 [size=150]Partie IV : Do your believe in soulmates ?[/size]

Ou comment je suis tombé dans un marécage bolivien le lendemain du "on s’est loupé" de Britanny.


Les mariés de l’adieu

Nous l’appellerons Qina - oui, Qina, puisque Lima c’est déjà pris - histoire de rester fidèle à la voyelle finale de son prénom. Nous visitions le même musée, elle à l’endroit et moi à l’envers – c’est pas que je sois réfractaire à l’autorité (quoique) c’est simplement que je l’avais déjà fait en entier et que je remontais la rivière tel un saumon culturel évitant les bancs de japonais en goguette guidée..

Une pièce du palais se trouve être une micro-chapelle, décorée du sol au plafond. On n’y entre que par un palier bordé d’un parapet en fer forgé, 3m2 grand maximum. Je me pâme devant ces peintures magnifiques – un peu chargées tout de même – quand une visiteuse se poste à côté de moi et prend le mur d’en face en photo avec son téléphone.

Bon, vous commencez à vous douter de ce qui va suivre, pas vrai ? :roll:

Les photos sont autorisées, pas les flashs, voilà donc une approche toute trouvée. Je ne vous mets pas le dialogue, puisque cette fois j’ai la mémoire qui flanche.

Je lui demande si ça rend bien, vu que les flashs sont interdits et enchaîne sur le fait que j’utilise un appareil jetable. La discussion s’élargit sur le musée, en général, Florence, un mec attend dernière nous je nous fais donc sortir du petit palier pour aller dans la pièce voisine et continuer la discussion.

Sourires, questions pas si personnelles (tu viens d’où ?) le tout en anglais. Quand je lui dis que je suis français, Qina me dit "je parle français" avec un accent qui n’a rien de bolivien mais qui est tout à fait craquant. Tout ça est fort sympathique mais elle quitte Florence le lendemain. C’est quoi cette manie ? Faudrait peut-être que je pense à séduire une florentine, non ? :shock:

Je lui propose qu’on prenne un verre après le musée, elle est enthousiaste mais elle doit rejoindre une amie qui vit ici. Là, je flaire la chienne de guerre bloqueuse de queue, mais peut-être que Qina se révélera pivot plutôt que cible si son amie est accueillante et à mon goût... Je prends son numéro, problème, elle n’a pas pris de forfait international, donc il faudra qu’elle m’envoie un sms avec le portable de son amie. Cela sent le énième coup foireux, je badine encore un peu puis lui fais la bise (allez, disons que c’est un ancrage pour qu’elle sache que j’ai la peau douce et que je sens bon :mrgreen: ).

On repart chacun dans notre direction… et je me dis que sauf à la recroiser dans le musée, c’est mort vu ces sempiternelles barrières technologiques (connecting people, tout ça). Mais je m'en fous, c'est ce qu'on appelle le détachement - et la modestie qui va avec. :lol:


L'école de la seconde chance

On arrête là ? Cela serait pas mal, mais comme nous l’avons vu plus haut, le musée est un lieu clos où l’on se croise et se recroise… je décide donc que si je la croise vers la fin du musée (je vais le refaire à l’endroit pour sortir, vous suivez ?) je jouerais une fois de plus sur le facteur "quelle coïncidence" et lui proposerai un RDV instantané.

Et ce n’est même pas à la fin que nous nous retrouvons, mais à deux pas de notre chapelle – oui, c’est tout un symbole. Elle m’explique qu’elle revenait faire des photos du lieu, vu qu’en parlant avec moi elle a zappé. Je lui dis que je l’accompagne. A ce moment de l’interaction, malgré notre bon contact, j’ai un peu l’impression de faire le pot de colle (je débute dans le métier, n’oubliez pas !) et en même temps je me dois de prendre un certain dirigisme sur l’échange – ce que j’ai d’ailleurs fait en nous faisons quitter le petit palier de la chapelle au début de la rencontre. Nous finissons donc le musée, ensemble, elle va en faire un deuxième, je l’accompagne histoire de continuer à discuter.

Taquinage, questions, le tout en anglais émaillé de quelques phrases en français, c’est pas mal du tout mais j’ai déjà fait le musée où elle se dirige, et quelques mètres avant notre destination, elle mentionne pour la première fois son copain…

Q : My friends were going to West Indies, my boyfriend wanted to go with them but I choose to come here, and it’s so cold...

J’invoque l’esprit du Game en brûlant quelques mannes intérieures et décide d’ignorer son bouclier humain pour rebondir uniquement sur le voyage de ses amis (merci les théories de la séduction).

On arrive à proximité des guichets, et je lui dis que je passe un bon moment avec elle mais qu’elle a peut-être envie de faire la visite seule. Elle me dit que non, ça ne la dérange pas que je vienne. J’insiste en lui disant que parfois les filles, ne sachant pas dire non, abusent de la politesse – le tout avec un ton léger évidemment, il ne s’agit pas de sombrer dans la demande de validation.

Q : no! if it’s good for you it’s good for me!

Allez hop, encore un peu de culture (pour l’anecdote, c’est le musée où a eu lieu ma rencontre magique avec Valentina). Je teste l’ouverture aux contacts physiques : elle boite dans les escaliers, et il y a des marches à monter. Je lui tends donc mon bras, paume vers le ciel, et elle s’appuie brièvement sur mon bras (recouvert par mon manteau) plutôt que sur ma main… OK, patience.

Après le musée, elle propose de m’accompagner à mon hôtel (je lui ai dit que je voulais me changer). C’est un détour de 200 mètres (c’est ça d’avoir choisi un hôtel central :mrgreen: ) donc ce n’est pas un détour, par contre c’est un énorme signe d’intérêt. J’accepte et chemin faisant je lui dit que je l’accompagnerai au sien, où elle a RDV avec cette fameuse amie-surprise. Arrivé à la réception, l’hôtesse présente (avec qui j’ai des relations disons, contrastées - mais ça c’est une autre histoire) me dit que si elle m’accompagne dans ma chambre elle doit présenter une carte d’identité, provocant ainsi des exclamations mutuelles, de moi parce que je lui ai dit de m’attendre à la réception (pas de k-i-n-o, pas de cassage de dos :wink: ) de Qina pour des raisons que chacun peut imaginer et de l’hôtesse elle-même sur le mode "I’m sorry, I don’t want to be rude but if something happens I’ll be in trouble". Une vraie scène de film ce moment… :lol:
Je ne relève pas la gêne de Qina (parce que si je relève elle va encore me parler de son mec) et la rejoins à la réception non sans avoir pris soin d’utiliser la magie du bidet italien (pour mes pieds, pas pour mes couilles bandes de…).

Elle est en retard pour son RDV et a la bonne idée d’appeler via la réception pour joindre son hôtel, où l’attend son amie. Succès, la copine doit nous rejoindre. Nous continuons donc à discuter au salon. Son amie arrive et se montre agréable. De plus, elle dit qu’elle est vraiment pressée (un travail universitaire à finir pour le lendemain, retardé par des problèmes de virus). Cela semble vrai, et elle nous emmène dans un bar de son choix, près de l’hôtel de Qina - ce qui me plait moins, ça sent le blocage de queue mais bon, ma cible est claudiquante - pour que nous profitions de l’aperitivo. Je rigole avec elle, lui pause des questions, bref, tout le monde est à l’aise.


Jungle Fever

Une fois dans le bar, l’amie-surprise ne prend même pas de conso et nous laisse en tête à tête au bout de cinq minutes. Permettez-moi d’exprimer ma joie. :D
:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

A ce moment là, ça fait cinq heures qu’on est ensemble… S’en suit un moment surréaliste – qu’on pourrait presque appeler un RDV instantané - où Qina me montre les photos de ses amies (smartphone bonjour) en précisant qu’elles sont toutes refaites – ah, les joies de l’Amérique du Sud – sauf elle. Elle, parlons en : petite (trop pour moi), une énorme casquette-bonnet de fille sur la tête, elle a presque l’air asiatique, et pulpeuse sans être grosse – pour ce qu’en j’en vois, ses jambes étant la seule partie moulée de son anatomie - je vous rappelle qu’à ce moment il fait un froid de canard, même en Italie.

Bref, ma partenaire est charmante, mais elle ne ressemble en rien à ses photos. Je lui dis que je ne la reconnais pas, que les photos sont retouchées, le tout de manière taquine et enjouée. Après pas mal de temps, elle finit par me dire qu’elle a été modèle (fausse pudeur et démonstration de valeur peu fine :roll: ) et que ces photos ont été prises par des pros. J’en rajoute une couche et lui dis d’enlever sa casquette-béret-bonnet-whatever. Elle s’exécute, et j’avoue qu’à ce moment je suis moi-même surpris : ça change complètement son visage, révélant un front très haut et une énorme chevelure noire tout ce qu’il y a de plus féminine. Elle est bien plus séduisante qu’elle n’en avait l’air, je comprends que je commence à être pris à mon propre piège… En même temps, quel plaisir d’être charmé !

T : it’s incredible
Q : what ?
T : it changes you a lot
Q : really ?
T : with that hat you look almost chinese
Q (surprise) : chinese ?
T : yeah, chinese or indian, but without it you look sooooo latina
Q (rougissante) : thaaannk you

Je m’égare, alors, tâchons de faire la synthèse.

Au final, on a passé plus de dix heures ensemble – comme quoi trois heures ce n’est pas forcément trop long. :wink:
Il y a eu une montée en puissance depuis le ton badin de la rencontre et des musées à celui, beaucoup plus sensuel de l’aperitivo. Je me suis efforcé d’être un minimum sexué, notamment en affirmant souvent "les femmes font ceci, les hommes font cela" ce qui m’a souvent valut la réponse joueuse de "i see what you mean, but you can’t generalize". A la fin c’était devenu une private joke entre nous, comme d’autres choses. Grosse complicité, j’ai joué aussi sur le "c’est incroyable qu’on se soit retrouvé dans le musée, et avec ces histoires de téléphone on ne se serait sûrement jamais revu" et comme en fille typique Qina prétend croire à la destinée… :wink:
J’ai droit à Do you believe in soulmates ? et à Do your believe in marriage ?
Bien sûr, lors de la dicussion "Soulmates", la miss s'est empressée d'élargir "soulmates can also be in friendship". :roll:
Considérons cela comme une défense liée à son statut de femme en couple.
J'ai aussi droit à I've never met someone as clever and as charming at the same time... :oops:

Mais, il y a un mais, ou plutôt deux. Son mec, qui vit en Bolivie - alors qu’elle va peut-être rester trois ans en Europe pour ses études, mais ce n’est pas encore sûr- car au risque de paraître AFC, ça m’embarrasse de l’embarrasser, elle, par rapport à ça. Et surtout, le baromètre Dylan (faut bien que ça serve les greluches qu’on rien à dire :lol: ). Oui chers lecteurs, quel est ce fameux baromètre ?

J’ai bien en tête [size=200][url=http://www.spikeseduction.com/forum/modes-et-travaux-vt9709.html]ça[/url][/size] :

[quote="animal"][quote]Elle me laisse toucher ses mains (prétexte du vernis) et ne semble pas gênée, mais elle ne cherche pas à prolonger le contact.
Ca, c'est un signe de désintérêt.

Et hélas, s’il s’avère que j’ai réduis la distance, Qina malgré une culture sud-américaine supposée tactile (c’est un cliché de ma part ?) ne me touche pas du tout. OK, elle n’assume peut-être pas, mais nous sommes assis en trois/quart, et quand je lui demande si je peux m’asseoir à ses côtés elle accepte, nos genoux se touchent un peu, puis dans la minute qui suit elle se recule de trente centimètres. Et ça, ce n’est pas encourageant. Vient alors ce moment qui restera dans les annales comme un pouce impérial tourné vers le bas :

Q : so, what will be the first thing you’ll remember about this day
T intérieurement : oh putain, c’est un appel ça, non ? :shock: :shock: :shock:
T : the first thing ? The fact that I wanted to kiss you but I did’nt dare [ :oops: oui, vous avez le droit de me jeter des cailloux virtuels :oops: ]
Q ne dit rien (son visage reste étonnamment neutre, je suppose qu’elle masque quelque chose, de la déception ou du soulagement ?)
T : and the other will be blablabla je m’en rappelle plus et on s’en fout.

Quelques minutes/secondes plus tard :

Q : maybe if I was single, things would be different...

Mouais, je pause ma main sur son épaule...

Q (subitement fébrile): i think i should go
T : what ?
Q : i don’t know, i feel so much tension suddenly, i don’t know why
T : maybe it’s because you need this (et là je prends son visage entre mes mains, j’avance mon visage pour l’embrasser mais elle tourne la tête, paniquée)
Q : no! no! I can’t do that, I’m sorry I’m... I’m old-school girl!

Ben voyons, je suis tombé sur la seule fille fidèle de la planèt... oups, pardon, il y en a parmi vous qui ne sont pas célibataires, on oublie, j’ai rien dit les gars. :lol:

Je suis membre du Club, donc je ne prends pas la mouche face à cette résistance après tout très honorable – enfin… non, je dis rien - oui très honorable.

T (apaisant) : it’s ok
Q (agitée et démonstrative): i’m sorry
T : come on, we had a great day together, no pathos please
Q : no pathos ?
T : yes, pathos is a french word, I explain it to you
Q (intriguée et calmée) : ...
T : when some french critics see a movie where everybody has problem, and everybody cries, and it so sad, useless sadness, you know
Q (elle hoche la tête) : ...
T : and they don’t like it, cause they thought it’s a pity, they say it is pathos
Q : oh, I see
T : so no pathos please, OK ?
Q (souriante, comme une enfant qu’on vient de consoler) : ok...

Elle arrête de s'agiter et s'enfonce dans les coussins, l’interaction reprends, puis je la ramène à son hôtel. Là, échange d’adresse électronique, on parle et on parle, puis on se prend dans les bras l’un de l’autre pour se dire au revoir, elle m’embrasse sur la joue, de ses baisers affectueux qui, comme dirait un de mes potes, sont des baisers de bouche que l’on ose pas donner et qu’on décale sur la joue ou dans le cou – enfin ça, c’est ce que me dit mon ego, ça pourrait bien être des baisers qu’on donne pour se donner la bonne conscience de consoler un prétendant éconduit en étant "affectueuse" avec. :?

Je m’en vais, elle continue à me parler depuis la porte de son hôtel, je fais demi-tour – j’aurais du retenter ma chance à ce moment là :oops: – et je mets fin à l’interaction parce que si je ne le fais pas, ça va durer, et il arrive un moment où je préfère être celui qui s’en va. Cette discussion sans fin, si complice soit-elle, n’a pas de sens, sauf celui d’une tension sexuelle inassouvie.


C’était un moment incroyable, une belle rencontre, mais j’ignore si je dois voir ça comme un succès ou un échec. Et qu’en restera-t-il à part des souvenirs ?

Ce soir, le vent est tombé dans les rues de Florence. La brume a pris sa place...
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By animal
#119832 Si tu étais venu au séminaire de samedi, l'étude de cas t'aurait apporté une réponse assez simple sur les raisons de ton demi-succès (car c'en est un, tu as juste précipité un peu les choses). Pour résumer, si la fille envisage sérieusement de venir passer 3 ans en Europe sans son mec, il est déjà hors du tableau. Ce qui n'empêche pas la demoiselle de rester "honnête" envers lui et de ne pas le tromper à la première rencontre sympa, sur un autre continent. Sincèrement, si le hasard fait qu'elle se retrouve à Paris, il va falloir la travailler au corps, je suis sûr que c'est faisable.

Mon commentaire sur le signe de désintérêt de Dylan n'est pas à prendre hors contexte, elle t'avait envoyé beaucoup de signes de désintérêt et celui-là validait tous les précédents, là tu es simplement face à une fille en vacances sur un autre continent, qui a un mec mais ne restera pas avec lui, mais en même temps ne va pas embrasser le premier venu (et c'est normal, il faut vraiment insister et être patient pour qu'elle ait une excuse, un jour, si elle t'embrasse ou plus).

Donc globalement tu as géré au mieux compte tenu de la situation, là où ça va être intéressant c'est si elle vient effectivement en Europe (Paris?) parce que tu auras une grosse carte à jouer. Garde le contact par mail de temps en temps, ne sois pas trop régulier dans tes messages, et quand l'occasion se présente fonce.
ByThe Man Outside
#119834 Haha, merci animal! C'est toujours un plaisir de te lire.

Alors, figure-toi que je n'ai pas eu besoin d'assister au séminaire de samedi pour considérer effectivement son mec comme un Dead Man Walking (à la condition qu'elle reste en Europe pour trois ans, ce qui n'est pas encore décidé). Pour ça que j'étais embarrassé par rapport à elle, et non par rapport à lui.

D'ailleurs elle m'a dit - dans le désordre :

- qu'elle avait fait une partie de son cursus en Espagne
- qu'elle avait déjà "breaker" une fois avec lui

Je subodore qu'il y a comme un lien. :mrgreen:

Figures-toi aussi qu'elle vient à Paris ce week-end... :?
Mais, sa formation n'aura pas lieu à Paris, donc même si j'arrive à conclure notre "relation" ne dépassera pas le stade pendulaire, ce qui soulève quand même pas mal de questions. Je gage que l'on retrouvera bientôt Qina dans la rubrique "aide personnalisée". :wink:

Mon sentiment de demi-échec vient du fait que j'ai eu peur de me retrouver en "zone amie" (la zone amie étant pour nous, garçons, une zone ennemie :lol: ). Question de perception : en corrigeant l'inertie de mon passé d'AFC, je vois souvent certains de mes défauts de manière caricaturale, un peu comme lorsque l'on a découvert certains mensonges éhontés de la part d'une ex on en vient à considérer les filles (et les mecs) avec une sorte de misanthropie blasée.

Et puis c'est aussi le contraste de faire de belles rencontre comme Valentina ou Qina - et comme Cassandra, dont je ne vous ai pas encore parlé :mrgreen: - qui à chaque fois concerne des filles avec qui il n'y aura pas (ou peu) de suites pour des raisons logistiques. Emotionnellement, sans parler du fait que mon séjour italien était exceptionnel et que l'atterrissage est un peu rude, tout ça secoue un peu.
[size=85]Je suis sensible, bordel ![/size] :oops:
By Rose Selavy
#119835 [quote="The Man Outside"]
car au risque de paraître AFC, ça m’embarrasse de l’embarrasser, elle, par rapport à ça.

...

Ben voyons, je suis tombé sur la seule fille fidèle de la planèt...


Tu t'es comporté en garçon asexué. Non pas pour tes remords moraux, mais parce que tu aurais voulu que ce soit elle qui te saute dessus - te dédouanant ainsi de toute responsabilité.
ByThe Man Outside
#119836 Rose, nos échanges sur ce forum ont jusqu'à présent été courtois, et j'aimerai qu'ils demeurent ainsi. Je suis d'accord avec toi sur le fond, mais je pense que tu réduis un peu la situation, un peu comme dans ton post péremptoire sur Michel Onfray. :mrgreen:
By Rose Selavy
#119837 J'ai été courtois avec toi.
Toi tu as été dans l'instant vécu : avec ce que ça suppose comme détails et charges émotionnelles.
Moi j'arrive et je lis ton récit à froid. Comme un roman à clef si tu veux.
Et je t'assure que ça saute aux yeux: surtout sur la fin, quand elle te fait la bise, on lit que tu attendais plus.
Tu a été dans l'attente.
On a tous fait cette erreur, on la refera tous, j'ai eu la courtoisie de te la nommer: être asexué.

Pour mon post sur Onfray, tu peux me répondre, je ne vais pas te manger. :wink:
ByThe Man Outside
#119838 [quote="Rose Selavy"]Tu t'es comporté en garçon asexué. Non pas pour tes remords moraux, mais parce que tu aurais voulu que ce soit elle qui te saute dessus - te dédouanant ainsi de toute responsabilité.

En fait non, je ne suis même pas d'accord sur le fond.

1/ j'ai été sexué, sinon l'interaction n'aurait pas été jusqu'où elle a été
2/ je n'attendais pas qu'elle me saute dessus. Je n'ai pas l'habitude de séduire des femmes en couple, donc j'ai l'habitude d'agir en fonction des signaux d'intérêt émis par la cible.
3/ cela amène la question du rythme : embrasser quelqu'un qui évite le contact physique, c'est faisable, mais pour reprendre la métaphore musicale de Stéphane, c'est un rupture de rythme, une cassure du groove. J'attendais un feu vert, je n'avais qu'un orange clignotant, nuance.

Je te rappelle quand même que j'ai essayé de l'embrasser.

Note : j'ai rien contre les cassures de rythme en musique, [url=http://www.youtube.com/watch?v=OI0_jmR8HeY]la preuve[/url].
Et puis [url=http://www.youtube.com/watch?v=6WZyumTkVa0&feature=related]la preuve par deux[/url] :mrgreen:
ByThe Man Outside
#119839 [quote="Rose Selavy"]Tu a été dans l'attente.

J'avais pas vu ton second post, je crois y avoir répondu à l'instant.

J'ajoute que sur la bise finale je n'attendais rien, elle a un mec, c'est donc à moi de faire le forcing, aucune ambiguïté là-dessus. Il arrive un moment où les choses deviennent vaines, je n'en voyais plus l'intérêt après cette belle mais longue journée et l'impression que la situation devient absurde.

J'aurais pu l'avoir, peut-être, et alors ? J'aurais été marqué du sceau de l'infamie, le mec qui est lié à une représentation négative "j'ai trompé mon mec" même avec toutes les relativisations dont une femme (et même un homme) est capable ("c'est lui qui m'a embrassé, moi j'ai résisté, blablabla"). A la rigueur, si elle reste trois ans en Europe, j'aurais bien plus de latitude sans être l'homme qui lui a fait faire des choses honteuses - fusse-t-il sexué - parce que c'est le meilleur moyen d'être instrumentalisé. D'ailleurs, je serai instrumentalisé par Qina quoi qu'il arrive, j'en suis sûr, mais là je digresse.

[quote="Rose Selavy"]Pour mon post sur Onfray, tu peux me répondre, je ne vais pas te manger. :wink:

Je m'en doute. :wink:
ByThe Man Outside
#119920 [size=150]Interlude jeux du cirque : Coliseum collapse[/size]


Nous sommes le lendemain de mon demi-succès avec Qina. Heureux de marcher [url=http://www.youtube.com/watch?v=MieP9BEfgfg]seul dans la ville[/url], je cherche une rue précise aux abords de San Lorenzo. Je m'assois sur une volée de marches à proximité d'une église pour consulter mon petit plan pliable. A ma droite, deux filles. A ma gauche, une fille vêtue de rouge.

Comment vous dire ? Je ne suis pas comme ça d'habitude... en Italie c'était plus fort que moi. Sans doute ce fameux matelas dans ma chambre d'hôtel. :mrgreen:

J'aborde Laura (et oui, encore...) :

T : scusate, parla inglese ?
L : yes, a little...

Ma question : sait-elle si cette forteresse qui apparaît au Nord de mon plan se visite? En vrac dans la conversation, je lui demande si elle est étudiante ou touriste, elle me dit qu'elle vient de Rome et qu'elle est architecte, ma patronne l'est aussi, d'où est-ce que je viens, connait-elle cette ville, etc. La routine quoi. :wink:

Elle était en contre-jour, en lui parlant je m'aperçois qu'elle est jolie - peut-être son sourire accentue-t-il mon impression - et qu'en plus elle est grande et fine. Néanmoins, malgré son sourire et ses quelques questions à mon sujet, son regard revient souvent vers le papier qu'elle est en train de lire, et comme je ne m'y fais toujours pas (la contrainte de temps de la femelle, tu relativiseras [img]http://images.teamsugar.com/modules/smileys/examples/yoda.gif[/img]) sans doute pour des raisons d'estime de moi, je n'ose pas trop prolonger la conversation. Après cinq minutes, je m'éjecte.

Etant vaguement perdu, je repasse autour de San Lorenzo dix minutes plus tard et l'aperçois près d'un étal en train d'essayer une babiole. Mais... j'ose pas y allez. Bon, j'avoue que j'ai une mission à accomplir, mais j'aurais pu très sincèrement la ré-aborder sur le mode : "hey! You're still there ? I lost myself a little but as we meet again, let's have a coffee together". Je ne sais pas trop ce qui m'a retenu.

Ce qui est intéressant, c'est que je la recroiserai le soir sur les hauteurs de la ville. Je vais la voir, elle enlève ses écouteurs, je lui dis que c'est sympa cette coïncidence mais qu'il est un peu tard pour qu'on prenne un café ensemble, elle me désigne l'église qui trône au sommet de la colline en faisant "if you want..." accompagné d'un haussement d'épaules et d'un regard interrogatif.

Ok, allons-y. Chemin faisant, je m'aperçois que son anglais est un peu limité (ça lui prend pas mal de temps pour sortir ses phrases) et qu'elle est un peu défraichie - une journée dans le froid, ça laisse des traces. La mélodie de l'orgue s'échappe de San Miniato, elle n'ose pas rentrer, je lui dis que ce n'est pas l'heure de la messe et que c'est l'organiste qui répète, on entre, à la sortie je lui dis "you're shy, are'nt you ?"

Elle fait oui de la tête, je la taquine sur le fait que dans la tête des français les romains ne peuvent être timides et sont plutôt extravertis. "Aurais-je rencontré la seule romaine timide de tout Rome ?" est une tentative - peu qualifiante il est vrai - pour lui dire qu'elle est unique (je sais, c'est nul :arrow: ).

Elle n'est là que pour la journée (la routine je vous dis) et demain elle sera à Bologne. Bref, je lui demande si elle compte revenir à Florence ou monter à Paris, c'est non, inutile donc que je prenne son numéro. Elle a un RDV avec un ami ("un ami de ma famille, il a dix ans de plus que moi") sur la Piazza Michelangelo, nos chemins se séparent donc dans une impression d'absence totale de tension sexuelle.

"It was nice to meet you".


Leçons :
1/ la barrière du langage tu évalueras
2/ l'hésitation tu n'écouteras pas
3/ le résultat tu t'en moqueras (parce que bon, elle avait l'air un peu perdue cette fille...)


Ma parole, le vent s'est remis à souffler ? :mrgreen: