- Ven Mar 20, 2015 12:51 am
#166959
Bonsoir,
J’ai rencontré il y a quelques mois une femme qui a, à l’époque, éveillé en moi un petit intérêt. Elle est en couple et je le savais dès le début, mais je dois avouer que cela ne me dérangeait pas. Il est vrai que je m’imaginais à l'origine que je l’intéressais, et il est très facile, dans ces cas-là, de se dire « oh, mais c’est son choix, je n’ai rien à me reprocher, etc. ». Dans les faits, c’est surtout que cela ne me touchait absolument pas.
Enfin bref, je me suis de toute façon vite rendu compte qu’elle était à quarante lieux de me considérer comme un amant potentiel et je n’ai pas pu, ou à peine essayé en fait, d’inverser la vapeur. En effet, elle me semble dans une situation tellement inconfortable avec son copain, que j’ai préféré écouter son histoire (car elle en a gros sur le cœur). Cela, quitte à me tirer une balle dans le genou, me transformer en ami dans un premier temps, et pire ensuite, en psy.
Après avoir entendu l’essentiel de son récit, je n’arrive pas à comprendre son comportement, et c’est là que vos avis, si cela vous inspire, m’intéressent. Autre point, mais plus accessoire, je voudrais bien savoir quel rôle je joue dans cette histoire, même si j’en ai déjà une petite idée…
Je vais essayer de faire aussi concis que possible. La personne en question, Olga, est Russe, 33 ans, vient d’un milieu relativement modeste. Une formation de juriste, une expérience de plusieurs années dans de grands cabinets parisiens. Elle est séduisante, féminine, apprêtée sans être vulgaire, rien de spécial. En revanche, son caractère est assez atypique. Elle a un esprit très analytique, rationnel, voire même très froid (tout à fait dans le ton de sa formation). Pas du tout dans l'affect, à première vue. Elle est calculatrice, dans le sens où elle aime décortiquer et analyser les comportements des autres et adapter ses propres actions ensuite. Elle me semble ne rien faire au hasard. Dans le même temps, elle dit exactement ce qu’elle pense et cela va aux limites de l’autisme, dans le sens où elle n’a aucune idée des conventions sociales ou du fait que ses paroles pourraient paraître blessantes… On pourrait dire qu’elle est calculatrice mais pas jusqu’à dissimuler sa pensée, c’est assez étrange. Manque de maturité peut-être ? Vu son âge, je trouve cela étonnant, enfin bon...
Ses anciennes relations étaient, sans surprise, des hommes largement plus âgés qu’elle, et qui étaient ses supérieurs hiérarchiques (typiquement, des seniors des cabinets où elle a travaillé). Cela n’a jamais duré bien longtemps.
Elle vit à Paris, passe actuellement six mois en province, à Toulouse, dans le cadre d’une reprise d’études universitaires. Elle travaille comme une damnée, week-end compris, n’a aucun ami dans la ville rose, et son seul plaisir est de se balader dans les rues quand elle n’en peut plus de bosser dans son appartement.
Son copain est à Paris, ils se voient une fois par mois. Ils sont ensemble depuis trois ans.
Nous nous sommes rencontrés brièvement en octobre, à la rentrée universitaire. Jusqu’à février, aucun contact, j’avais même oublié son existence. Puis, un jour, un sms : « Salut c’est Olga, ça te dirait de prendre un verre ? ». A ce stade, je me disais que je devais l’intéresser un minimum. Mais je ne savais pas qu’elle n’avait aucune vie sociale, il faut dire, ni que je dois être la seule personne toulousaine dans son téléphone.
Nous nous sommes vus, je crois, quatre ou cinq fois depuis. Dès la première fois, elle m’a parlé de sa relation avec son copain (donc j’ai su rapidement que c’était mal barré). Au début, elle ne disait que la moitié des choses, la moitié la moins embarrassante, mais elle a rapidement lâché les vannes totalement, et c’est comme cela que j’ai eu toute l’histoire.
Pour vous la faire courte, elle sortait il y a trois ans avec des hommes de 50 ans relativement puissants et totalement blindés. Elle en a eu assez, et voulait, si j’ai bien compris, une relation plus simple et plus saine. J’avais l’impression qu’elle voulait surtout un nounours ou un doudou. Et elle l’a eu. Son copain actuel a son âge, est costaud, je veux dire grand et enveloppé, et vient d’un milieu bourgeois catholique. Il n’a, je pense, jamais eu de copine avant elle.
Je ne crois pas que cette relation ait jamais été satisfaisante mais, aujourd’hui, Olga s’y étiole totalement. Elle étouffe car son nounours est tout mou, ne propose jamais rien. C’est elle qui est moteur dans le couple, qui se bouge, qui prévoit des activités, en gros qui fait tourner la boutique. Sans elle, apparemment, ce serait tous les soirs à la maison.
Son mec est en outre tout à fait oublieux de sa féminité, dans le sens où qu’elle soit maquillée avec goût ou bien avec une tête de déterrée, en robe de cocktail ou bien habillée avec un sac poubelle, cela ne lui fait ni chaud ni froid et elle peut crever la bouche ouverte avant d’avoir un compliment. De plus, et c’est le pire, il est totalement asexué. Totalement. Tout fonctionne bien, apparemment, mais c’est juste qu’il n’a pas envie, ça ne l’intéresse pas. Il s’est passé quatre mois avant leur premier rapport (à l’initiative de Natalia). Aujourd’hui, ils ne vont pas au bout 80 % du temps (en aparté, je trouve assez incroyable qu’elle m’ait raconté tout cela). Enfin bref, à l'heure actuelle, après trois ans de traversée du désert, Olga me dit qu’elle n’en peut plus, qu’elle va finir par se prendre un amant, et je ne lui jette pas la pierre… Son copain, de son côté, a pris rendez-vous chez un psychologue des couples ou quelque chose comme cela.
La question que je me pose est : pourquoi, mais pourquoi, reste-elle avec lui ? Qu’est-ce que c’est que cette relation ? Qu’est-ce que cet eunuque lui apporte ? Pourquoi parler de prendre un amant et de le garder lui, alors qu’elle pourrait changer de Jules entre le vendredi soir et le dimanche matin ? Ils n’ont aucun lien «légalement parlant » (ni appartement, ni enfant, rien que le PACS, qui se casse comme un rien).
Ce qu’elle me dit est qu’elle ne peut se passer de lui, qu’elle ne supporte pas de ne pas être avec lui. Elle a rompu une fois, et y est retournée en 24 heures… Quand je lui ai posé la question, elle m’a dit « Mais tout le reste est génial ! » De mon côté, je ne vois pas bien ce qui reste s’il n’y a ni vie sociale, ni sexe… Ils passent leur temps à regarder des séries, enfin ! Au début, j’ai essayé de lui faire prendre conscience que son histoire était moribonde et qu’elle s’épargnerait bien des tracas à l’arrêter net, sur le champ. Mais rien à faire.
Est-ce la sécurité matérielle ? Je pense qu’elle gagnait à un moment plus que lui, donc non. La sécurité affective ? Un manque à combler ? De ce côté, je viens d’écouter le podcast « Dépendance affective féminine » et je me demande si ce n’est pas exactement le même cas… Une femme n’ayant aucun centre d’intérêt, rien de moteur dans sa vie, qui s’étourdit dans le boulot et qui comble un manque avec le premier homme qu’elle a trouvé.
Ah oui, il y un dernier point. Elle a avoué, en me jurant ses grands Dieux que ce n’était absolument pas la raison, qu’elle avait un titre de séjour avec possibilité de travailler parce qu’elle était PACSée avec lui. Elle dit que ce n’est pas cela la raison, mais il n’empêche qu’elle y a pensé, et il arrive que les gens avouent certaines choses, inconsciemment peut-être, en t’assurant ou en s’assurant que « ce n’est pas ça mais… / je pense à ça mais cela n’a rien à voir… / etc. ». N’empêche qu’ils y pensent et que pour leur inconscient, cela a tout à voir, au contraire.
Je pensais à un moment qu’elle l’avait déjà quitté, mais qu’elle ne le savait pas encore… Aujourd’hui, je n’en suis plus si sûr. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Question subsidiaire, pourquoi m’a-t-elle raconté tout cela ? Il me semble évident qu’elle n’avait pas prévu de le faire, à l’origine. Mais voyant mon intérêt, elle a dû se dire que c’était moins cher que le psy… Elle m’a même dit que puisqu’elle partait dans deux mois, elle n’avait aucun problème à tout me dire, puisque que l’on n’allait jamais se revoir (quand je vous parlais d’autisme). Je ne sais pas si vous penseriez à autre chose ?
Bonne soirée,
SB.
J’ai rencontré il y a quelques mois une femme qui a, à l’époque, éveillé en moi un petit intérêt. Elle est en couple et je le savais dès le début, mais je dois avouer que cela ne me dérangeait pas. Il est vrai que je m’imaginais à l'origine que je l’intéressais, et il est très facile, dans ces cas-là, de se dire « oh, mais c’est son choix, je n’ai rien à me reprocher, etc. ». Dans les faits, c’est surtout que cela ne me touchait absolument pas.
Enfin bref, je me suis de toute façon vite rendu compte qu’elle était à quarante lieux de me considérer comme un amant potentiel et je n’ai pas pu, ou à peine essayé en fait, d’inverser la vapeur. En effet, elle me semble dans une situation tellement inconfortable avec son copain, que j’ai préféré écouter son histoire (car elle en a gros sur le cœur). Cela, quitte à me tirer une balle dans le genou, me transformer en ami dans un premier temps, et pire ensuite, en psy.
Après avoir entendu l’essentiel de son récit, je n’arrive pas à comprendre son comportement, et c’est là que vos avis, si cela vous inspire, m’intéressent. Autre point, mais plus accessoire, je voudrais bien savoir quel rôle je joue dans cette histoire, même si j’en ai déjà une petite idée…
Je vais essayer de faire aussi concis que possible. La personne en question, Olga, est Russe, 33 ans, vient d’un milieu relativement modeste. Une formation de juriste, une expérience de plusieurs années dans de grands cabinets parisiens. Elle est séduisante, féminine, apprêtée sans être vulgaire, rien de spécial. En revanche, son caractère est assez atypique. Elle a un esprit très analytique, rationnel, voire même très froid (tout à fait dans le ton de sa formation). Pas du tout dans l'affect, à première vue. Elle est calculatrice, dans le sens où elle aime décortiquer et analyser les comportements des autres et adapter ses propres actions ensuite. Elle me semble ne rien faire au hasard. Dans le même temps, elle dit exactement ce qu’elle pense et cela va aux limites de l’autisme, dans le sens où elle n’a aucune idée des conventions sociales ou du fait que ses paroles pourraient paraître blessantes… On pourrait dire qu’elle est calculatrice mais pas jusqu’à dissimuler sa pensée, c’est assez étrange. Manque de maturité peut-être ? Vu son âge, je trouve cela étonnant, enfin bon...
Ses anciennes relations étaient, sans surprise, des hommes largement plus âgés qu’elle, et qui étaient ses supérieurs hiérarchiques (typiquement, des seniors des cabinets où elle a travaillé). Cela n’a jamais duré bien longtemps.
Elle vit à Paris, passe actuellement six mois en province, à Toulouse, dans le cadre d’une reprise d’études universitaires. Elle travaille comme une damnée, week-end compris, n’a aucun ami dans la ville rose, et son seul plaisir est de se balader dans les rues quand elle n’en peut plus de bosser dans son appartement.
Son copain est à Paris, ils se voient une fois par mois. Ils sont ensemble depuis trois ans.
Nous nous sommes rencontrés brièvement en octobre, à la rentrée universitaire. Jusqu’à février, aucun contact, j’avais même oublié son existence. Puis, un jour, un sms : « Salut c’est Olga, ça te dirait de prendre un verre ? ». A ce stade, je me disais que je devais l’intéresser un minimum. Mais je ne savais pas qu’elle n’avait aucune vie sociale, il faut dire, ni que je dois être la seule personne toulousaine dans son téléphone.
Nous nous sommes vus, je crois, quatre ou cinq fois depuis. Dès la première fois, elle m’a parlé de sa relation avec son copain (donc j’ai su rapidement que c’était mal barré). Au début, elle ne disait que la moitié des choses, la moitié la moins embarrassante, mais elle a rapidement lâché les vannes totalement, et c’est comme cela que j’ai eu toute l’histoire.
Pour vous la faire courte, elle sortait il y a trois ans avec des hommes de 50 ans relativement puissants et totalement blindés. Elle en a eu assez, et voulait, si j’ai bien compris, une relation plus simple et plus saine. J’avais l’impression qu’elle voulait surtout un nounours ou un doudou. Et elle l’a eu. Son copain actuel a son âge, est costaud, je veux dire grand et enveloppé, et vient d’un milieu bourgeois catholique. Il n’a, je pense, jamais eu de copine avant elle.
Je ne crois pas que cette relation ait jamais été satisfaisante mais, aujourd’hui, Olga s’y étiole totalement. Elle étouffe car son nounours est tout mou, ne propose jamais rien. C’est elle qui est moteur dans le couple, qui se bouge, qui prévoit des activités, en gros qui fait tourner la boutique. Sans elle, apparemment, ce serait tous les soirs à la maison.
Son mec est en outre tout à fait oublieux de sa féminité, dans le sens où qu’elle soit maquillée avec goût ou bien avec une tête de déterrée, en robe de cocktail ou bien habillée avec un sac poubelle, cela ne lui fait ni chaud ni froid et elle peut crever la bouche ouverte avant d’avoir un compliment. De plus, et c’est le pire, il est totalement asexué. Totalement. Tout fonctionne bien, apparemment, mais c’est juste qu’il n’a pas envie, ça ne l’intéresse pas. Il s’est passé quatre mois avant leur premier rapport (à l’initiative de Natalia). Aujourd’hui, ils ne vont pas au bout 80 % du temps (en aparté, je trouve assez incroyable qu’elle m’ait raconté tout cela). Enfin bref, à l'heure actuelle, après trois ans de traversée du désert, Olga me dit qu’elle n’en peut plus, qu’elle va finir par se prendre un amant, et je ne lui jette pas la pierre… Son copain, de son côté, a pris rendez-vous chez un psychologue des couples ou quelque chose comme cela.
La question que je me pose est : pourquoi, mais pourquoi, reste-elle avec lui ? Qu’est-ce que c’est que cette relation ? Qu’est-ce que cet eunuque lui apporte ? Pourquoi parler de prendre un amant et de le garder lui, alors qu’elle pourrait changer de Jules entre le vendredi soir et le dimanche matin ? Ils n’ont aucun lien «légalement parlant » (ni appartement, ni enfant, rien que le PACS, qui se casse comme un rien).
Ce qu’elle me dit est qu’elle ne peut se passer de lui, qu’elle ne supporte pas de ne pas être avec lui. Elle a rompu une fois, et y est retournée en 24 heures… Quand je lui ai posé la question, elle m’a dit « Mais tout le reste est génial ! » De mon côté, je ne vois pas bien ce qui reste s’il n’y a ni vie sociale, ni sexe… Ils passent leur temps à regarder des séries, enfin ! Au début, j’ai essayé de lui faire prendre conscience que son histoire était moribonde et qu’elle s’épargnerait bien des tracas à l’arrêter net, sur le champ. Mais rien à faire.
Est-ce la sécurité matérielle ? Je pense qu’elle gagnait à un moment plus que lui, donc non. La sécurité affective ? Un manque à combler ? De ce côté, je viens d’écouter le podcast « Dépendance affective féminine » et je me demande si ce n’est pas exactement le même cas… Une femme n’ayant aucun centre d’intérêt, rien de moteur dans sa vie, qui s’étourdit dans le boulot et qui comble un manque avec le premier homme qu’elle a trouvé.
Ah oui, il y un dernier point. Elle a avoué, en me jurant ses grands Dieux que ce n’était absolument pas la raison, qu’elle avait un titre de séjour avec possibilité de travailler parce qu’elle était PACSée avec lui. Elle dit que ce n’est pas cela la raison, mais il n’empêche qu’elle y a pensé, et il arrive que les gens avouent certaines choses, inconsciemment peut-être, en t’assurant ou en s’assurant que « ce n’est pas ça mais… / je pense à ça mais cela n’a rien à voir… / etc. ». N’empêche qu’ils y pensent et que pour leur inconscient, cela a tout à voir, au contraire.
Je pensais à un moment qu’elle l’avait déjà quitté, mais qu’elle ne le savait pas encore… Aujourd’hui, je n’en suis plus si sûr. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Question subsidiaire, pourquoi m’a-t-elle raconté tout cela ? Il me semble évident qu’elle n’avait pas prévu de le faire, à l’origine. Mais voyant mon intérêt, elle a dû se dire que c’était moins cher que le psy… Elle m’a même dit que puisqu’elle partait dans deux mois, elle n’avait aucun problème à tout me dire, puisque que l’on n’allait jamais se revoir (quand je vous parlais d’autisme). Je ne sais pas si vous penseriez à autre chose ?
Bonne soirée,
SB.
Vous ne trouvez pas que c'est une question saugrenue que de demander aux gens qui ils sont ? C'est sans doute pour cela qu'ils répondent toujours à coté de la question : nom, prénom, qualité... Mais ce qu'ils sont réellement, réellement, hein, au fond d'eux-mêmes, ils le taisent, ils le cachent, soigneusement