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By john dilinger
#126676 [size=150]Épilogue (1/2)[/size]
Pourquoi mon histoire aurait dû s'arrêter aux dernières lignes de ce récit

Ce même jour où j'offrais mon premier baiser à Mathilde, dans un lieu à la fois intime vis-à-vis de nos collègues de la SNCF et au vu et au su de tous les voyageurs de ma voiture, je repartais dans le Sud passer quelques nuits avec Valérie.

Je m'étais vanté devant Mathilde de mon histoire avec Valérie. Mais de Mathilde, Valérie ne savait rien (si ce n'est ce jeu de drague auquel j'avais invité mes deux jeunes collègues féminines). Question de respect je crois.
En fait, il y en a toujours eu une à mes yeux qui avait plus de valeurs et d'importance que l'autre.

Jamais une fille de ma tranche d'âge n'avait fait preuve d'autant de poésie, de féminité ou de fragilité séduisante. C'est elle qui m'a fait découvrir Kundera et qui a orienté une partie de mes goûts.
Les moments passés avec elle avaient le pafum du paradis perdu.

Un repas d'été pris sur son petit balcon, le soir quand l'air devenait frais. Les lumières des porte-bougies en céramique qui dansaient en éclairant les photos prises lors de ses voyages en Grèce, au Pérou, au Japon. La musique de [url=http://www.youtube.com/watch?v=_VN8JFPSmZs&feature=related]Crystal Ship[/url] qui faisait vibrer l'air d'un prélude à l'érotisme.
Il n'y avait pas d'ordre prédéfini entre la table et le lit. Quand l'envie me prenait, je la prenais par le bras et l'emmenait à la chambre. C'était souvent avec une tension douloureuse qu'elle me recevait (son visage se crispait), avant de s'abandonner. C'est une des premières qui ait inondé les draps de sa jouissance avec moi.

Je reprenais le train le lundi matin, somnolent, avec une impression extrêmement virilisante : celle d'avoir insuffler de la beauté dans ma vie amoureuse.

De retour en gare, à plus de 500 km de Valérie, j'étais curieux de connaître l'attitude de Mathilde envers moi désormais.
Non, bien entendu, je n'allais pas répéter ce baiser en guise de bonjour, et encore moins devant l'équipe. Bien au contraire, j'allais simplement agir à l'identique des jours précédents, en étant légèrement plus distant.

Mathilde, à l'inverse, du haut de ses 18 ans, ne semblait pas savoir se contenir. Lorsque nous nous retrouvions de nouveau assis tous les deux derrière ce comptoir, elle avait ce sourire irrépressible en regardant dans le vague. Et à la moindre blague que je faisais, cet éternel petit rire excité qu'elle avait eu en m'accompagnant au quai.
J’hésitais parfois entre me sentir flatté et m'inquiéter de son état mental.

Le fait est que le lundi après-midi, la relation entre elle et moi n'avait plus rien d’ambigu pour nos collègues.

Un midi de début de semaine, j'avais laissé explicitement entendre que j'allais manger dans la salle de repos qui était alors inoccupée. Me sentant un peu idiot, je dû m'y reprendre à 2 fois pour lui faire comprendre plus ou moins subtilement que je souhaitais qu'elle m'y rejoigne. Ce qu'elle finit par faire.
By john dilinger
#126723 Arrivée dans la salle après l'avoir attendu 10 min, je continue de jouer la distance tandis que nous sommes tous les deux assis à la table. Elle me demande ce que je mange, je lui renvoie la question ; on joue les dupes.
J'attends de sentir la tension monter, puis je contourne la table en silence.

Je l'allonge sur la table et déboutonne son chemisier à rayures violet (dieu que la SNCF m'aura laissé des souvenirs !). Je suis surpris de son étrange passivité. Ses yeux m'observent "comme deux lacs tranquilles" alors que j'écarte les pans de sa chemise pour plonger mon visage. La table en bois n'est sans doute pas l'endroit le plus confortable pour son dos mais qu'importe puisqu'elle ne dit rien.

La poignée de la porte grince. Mathilde se relève d'un bond.
[quote]Oh pardon...
Putain Fred, quel con...
Et Mathilde qui se remet à rire comme une enfant, le dos tourné à la porte en reboutonnant son chemisier.
Pris la main dans le sac, nous reviendrons au poste d'accueil les joues rouges en faisant comme si rien ne s'était passé.

La suite de l'histoire ?

J'ai peu à peu découvert l'immaturité qui caractérisait Mathilde. Continuant de badiner avec elle lors de nos dépêches, je la taquinais parfois sur son âge et son manque d'expérience (rien de bien méchant cette fois), ce qui la faisait tantôt rire, tantôt se vexer. Mais il n'était pas difficile de recadrer ses bouderies : je boudais plus fort qu'elle.
C'était effectivement toujours elle qui finissait par s'excuser de son comportement. Moi, je repensais à Valérie qui ne m'emmerderait jamais avec ce genre de comportement immature.

J'ai découvert la gamine en Mathilde, derrière la conquête de la jolie jeune métisse. Moins excitant. Mais je la désirais quand même.
(Maudite Mathilde)

Une sortie faite dans la ville de Tours durant laquelle elle s'était apprêtée. Il y avait de la fierté à sortir avec une fille aussi mignonne. Mais cette étrange passivité dans son comportement (que j'avais aperçu en l'allongeant sur la table) était revenue. Passivité comme teintée de méfiance et de conscience aigue du désir masculin.

En se baladant dans les rues de la ville après un verre, on croise un garçon de son âge. Assis sur son scooter, il la regardait ostensiblement exactement comme un prédateur regarde une proie. Il ne ressemblait pas à une sorte de wesh qui avait l'habitude de regarder toutes les filles avec cette lubricité dans le regard (au contraire, il faisait plutôt garçon de moyenne bourgeoisie looké un peu rebelle). Seulement Mathilde, qui semblait le connaître.

Un autre soir, cherchant un moyen de la faire venir chez moi, je n'ai rien trouvé de mieux que lui proposer un plat dans lequel je suis passé maître dans la préparation (Rose et Stan sauront de quoi je parle ;)). Elle accepta de venir mais devait rentrer dormir chez sa tante.

Nous finirons finalement sur le lit où je commence à la déshabiller, quand je finis par me heurter à une petite culotte qui refuse de s'enlever. J'ai beau avoir insisté ce soir-là, rien n'y a fait.
(Maudite Mathilde)

Énervement de ma part qui l'a poussé à se justifier en me parlant de son passé.
Un père qui la battait, une fenêtre traversée avec sa mère à cause de lui quand elle était jeune, la fuite, puis un beau-père moins violent mais qui continue de donner quelques coups lorsqu'elle ne réagit pas comme il faudrait.
D'où sans doute cette ambition dans le travail comme indépendance nécessaire vis-à-vis des hommes.

Expérience néanmoins traumatisante de laquelle on ne peut attendre aucune tendresse vis-à-vis de l'autre et qui l'a poussé à se faire enfiler par 4 "pornstar" (comme elle les appelait) qui s'étaient contenter de tirer leur coup.

Du coup, le charme du baiser dans le train, cette complicité échangée durant ces quelques jours, tout ça devait lui sembler en contradiction avec les notions d'amour physique qu'elle avaient connues jusqu'à présent.
Dissonance qui faisait que même si je l'avais séduite d'une manière sans doute plus élégante et délicate que les autres, je m'étais du même coup disqualifié de ses partenaires sexuels potentiels.

Ce soir-là, malgré sa résistance, il y a une phrase qu'elle m'a répétée :
[quote]Je te promets qu'on dormira ensemble un soir.

Elle ne s'est jamais offerte à moi.