- Dim Sep 30, 2012 2:46 pm
#126723
Arrivée dans la salle après l'avoir attendu 10 min, je continue de jouer la distance tandis que nous sommes tous les deux assis à la table. Elle me demande ce que je mange, je lui renvoie la question ; on joue les dupes.
J'attends de sentir la tension monter, puis je contourne la table en silence.
Je l'allonge sur la table et déboutonne son chemisier à rayures violet (dieu que la SNCF m'aura laissé des souvenirs !). Je suis surpris de son étrange passivité. Ses yeux m'observent "comme deux lacs tranquilles" alors que j'écarte les pans de sa chemise pour plonger mon visage. La table en bois n'est sans doute pas l'endroit le plus confortable pour son dos mais qu'importe puisqu'elle ne dit rien.
La poignée de la porte grince. Mathilde se relève d'un bond.
[quote]Oh pardon...
Putain Fred, quel con...
Et Mathilde qui se remet à rire comme une enfant, le dos tourné à la porte en reboutonnant son chemisier.
Pris la main dans le sac, nous reviendrons au poste d'accueil les joues rouges en faisant comme si rien ne s'était passé.
La suite de l'histoire ?
J'ai peu à peu découvert l'immaturité qui caractérisait Mathilde. Continuant de badiner avec elle lors de nos dépêches, je la taquinais parfois sur son âge et son manque d'expérience (rien de bien méchant cette fois), ce qui la faisait tantôt rire, tantôt se vexer. Mais il n'était pas difficile de recadrer ses bouderies : je boudais plus fort qu'elle.
C'était effectivement toujours elle qui finissait par s'excuser de son comportement. Moi, je repensais à Valérie qui ne m'emmerderait jamais avec ce genre de comportement immature.
J'ai découvert la gamine en Mathilde, derrière la conquête de la jolie jeune métisse. Moins excitant. Mais je la désirais quand même.
(Maudite Mathilde)
Une sortie faite dans la ville de Tours durant laquelle elle s'était apprêtée. Il y avait de la fierté à sortir avec une fille aussi mignonne. Mais cette étrange passivité dans son comportement (que j'avais aperçu en l'allongeant sur la table) était revenue. Passivité comme teintée de méfiance et de conscience aigue du désir masculin.
En se baladant dans les rues de la ville après un verre, on croise un garçon de son âge. Assis sur son scooter, il la regardait ostensiblement exactement comme un prédateur regarde une proie. Il ne ressemblait pas à une sorte de wesh qui avait l'habitude de regarder toutes les filles avec cette lubricité dans le regard (au contraire, il faisait plutôt garçon de moyenne bourgeoisie looké un peu rebelle). Seulement Mathilde, qui semblait le connaître.
Un autre soir, cherchant un moyen de la faire venir chez moi, je n'ai rien trouvé de mieux que lui proposer un plat dans lequel je suis passé maître dans la préparation (Rose et Stan sauront de quoi je parle
). Elle accepta de venir mais devait rentrer dormir chez sa tante.
Nous finirons finalement sur le lit où je commence à la déshabiller, quand je finis par me heurter à une petite culotte qui refuse de s'enlever. J'ai beau avoir insisté ce soir-là, rien n'y a fait.
(Maudite Mathilde)
Énervement de ma part qui l'a poussé à se justifier en me parlant de son passé.
Un père qui la battait, une fenêtre traversée avec sa mère à cause de lui quand elle était jeune, la fuite, puis un beau-père moins violent mais qui continue de donner quelques coups lorsqu'elle ne réagit pas comme il faudrait.
D'où sans doute cette ambition dans le travail comme indépendance nécessaire vis-à-vis des hommes.
Expérience néanmoins traumatisante de laquelle on ne peut attendre aucune tendresse vis-à-vis de l'autre et qui l'a poussé à se faire enfiler par 4 "pornstar" (comme elle les appelait) qui s'étaient contenter de tirer leur coup.
Du coup, le charme du baiser dans le train, cette complicité échangée durant ces quelques jours, tout ça devait lui sembler en contradiction avec les notions d'amour physique qu'elle avaient connues jusqu'à présent.
Dissonance qui faisait que même si je l'avais séduite d'une manière sans doute plus élégante et délicate que les autres, je m'étais du même coup disqualifié de ses partenaires sexuels potentiels.
Ce soir-là, malgré sa résistance, il y a une phrase qu'elle m'a répétée :
[quote]Je te promets qu'on dormira ensemble un soir.
Elle ne s'est jamais offerte à moi.
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.