- Mar Déc 23, 2014 10:39 am
#161091
Je m’endors, sans entendre l'orage qui s'annonce au loin.
L’impression d’avoir à peine fermé les yeux que je suis réveillé. Tout est flou, vague, désorienté.
[quote]Elle : Je me lève, je suis trop mal, je vais dans le salon.
Moi : Hein ? Euh… Quoi ?
Elle : T’inquiète.
Je suis trop déboussolé, arraché de mon sommeil par peu importe quoi, je sombre.
La même sensation, celle d’avoir à peine basculé et d’être arraché de sa quiétude. Merde, il est 2h24 du matin, ça commence à bien faire.
[img]http://www.lunashoo.com/public/Milan_restaurant_ZERO_DUE_4.JPG[/img]
[quote]Elle : Je vais y aller.
Moi : Heeiiiiin ??
Elle : Je suis trop mal, il faut que je rentre chez moi.
Moi : Mais qu’est ce que tu dis ? Qu’est ce que tu fais ?
Elle : Désolée, là je vais pas bien, j’ai juste besoin d’être chez moi.
Moi : Mais c’est à trois heures d’ici, tu vas pas faire la route de nuit, dans cet état.
Elle : Mais si t’inquiète pas.
Moi : T’as rien mangé en plus, tu fais n’importe quoi là. Prends un cachet non ?
Elle : J’ai rien sur moi.
Moi : Je te file du XXX si tu veux.
Elle : Ca fera rien contre la nausée.
Moi : j’ai des cachets pour dormir si tu veux.
Elle : Non c’est bon, je voudrais juste rentrer.
Je suis tiré des bras de Morphée pour être balancé à poil au milieu d’un mauvais Kafka.
[quote]Moi : OK.
Elle a préparé ses affaires et est debout dans mon salon, me regardant et attendant que je porte sa valise jusqu'en bas. Je m’habille, ensuqué, et descends avec elle.
J’essaye de la raisonner, d’étage en étage, rien n’y fait. La douceur de l’air me choque lorsque je sors du bâtiment, c’est la deuxième sensation irréelle qui me submerge en moins de dix heures, celle-ci est définitivement moins agréable.
Je suis en claquette, pantalon de survêtement et écharpe sur mon parking, une valise à la main avec une fille à la nausée devant moi.
[quote]Elle : Je suis vraiment désolée.
Moi : …
Elle : Il faut vraiment que j’y aille, je dois rentrer chez moi.
Moi : …
Elle : Ca va aller, ne t’inquiète pas, c’est juste physique.
Moi : …
Ma conscience encore engluée dans les méandres d’un sommeil interrompu par deux fois réalise que tant que je ne répondrai pas, elle continuera à me débiter les mêmes phrases à la con déjà plusieurs fois entendues.
Je n’aime pas ça, mais je ne peux pas la retenir. Je tente une dernière fois.
[quote]Moi : Reste jusqu’à demain, c’est dangereux là comme ça, vu ton état.
Elle : Je dois rentrer.
Je hausse les épaules.
[quote]Moi : OK.
Elle monte dans la voiture, sans un mot, sans le moindre contact physique, rien.
Je me retourne et marche vers mon bâtiment en pressant le bouton de la télécommande du portail électrique. J’entends derrière moi le bruit du véhicule, je m’en désintéresse.
Je remonte les 4 étages jusque chez moi, impossible pour moi en cet instant de raisonner sur tout ça.
Je me déshabille, consulte mon téléphone pour m’assurer qu’elle ne m’a pas rappelé dans un ultime élan de lucidité.
J’ai effectivement un message. C’est la niçoise.
Elle me dit qu’elle a savouré le morceau que je lui ai envoyé, accompagné d’un petit verre de cognac en rentrant de sa soirée, juste avant de se coucher. On ne vie définitivement pas tous dans le même monde.
[video]https://www.youtube.com/watch?v=6BvL-i--8Ws[/video]
Fin du FR.