- Sam Déc 15, 2012 3:40 am
#129358
Bravo, j'adorais lire tous ces récits du temps où je n'étais pas inscrit.
[quote]"M: Je pensais à... un baiser dans le cou....... ou... un Toblerone
(un chocolat de chez nous qu'elle aime particulièrement)" Très bon, le genre de truc qu'il ne sert à rien d'apprendre à la lettre, mais dont il faut appliquer l'esprit au bon moment !
Le mot "bad" peut avoir une connotation sexuelle en anglais qu'il n'a guère dans sa traduction littérale en français. Avec tous les jeux de mots en contexte qu'on peut avoir sur "good girl", "bad girl", "good boy", "bad boy". Autres jeux possibles avec les mots "to behave" ([bien] se comporter) et "nasty" (vilain, méchant, mauvais, sale)
Une remarque. Les erreurs dans votre jeu sont question de statistique aussi. Vous pouvez jouer mal et marquer un but, mais statistiquement, vous avez moins de chance que si vous jouez bien. Mais on peut arriver à ses fins même en étant franchement mauvais !
[quote]je ne pouvais pas manquer, en revenant de la salle de bain (allez savoir pourquoi ils disent "bathroom", ya pas de baignoire
Je suis étonné qu'une anglaise dise "bathroom" pour "toilets", preuve que les anglais aussi s'américanisent. Les Américains évitent en effet le mot "toilets" en le trouvant trop cru - NE JAMAIS UTILISER LE MOT "TOILETS" AUX USA ! - et utilisent les termes "bathroom", "ladies room", "men room'", "rest room". Les Espagnols disent aussi "voy al baño" (je vais à la salle de bain), pour les toilettes. C'est d'ailleurs une tendance qu'on voit un peu arriver en France.
Ce qui est amusant, c'est que le mot "toilette", typiquement français, est à la base un euphémisme pour désigner les "latrines".
A l'origine, jusqu'au XVIème siècle, une toilette, c'est évidemment une petite toile. Puis de là, on est passé à la petite toile sur laquelle on dépose les ustensiles servant à l'embellissement des hommes et des femmes. Puis, par métonymie, à ces ustensiles eux-mêmes, avec ces spécialisations telle l'eau de toilette et le cabinet de toilette (qui était un petit meuble permettant de se laver).
Bref, il était tout à fait logique qu'une femme du monde, au lieu de dire "je vais à la latrine" dise "je vais au cabinet de toilette", "je vais à la toilette", équivalent absolu de "je vais me repoudrer le nez" !
Succès international de l'euphémisme, qui se répand en même temps que les autres Art du Savoir-vivre français et notamment les ustensiles de toilette. Mais au fil des décennies, disparition de son caractère euphémistique.
Pluralisation en France de "toilette" en "toilettes" - preuve que les Anglais ont emprunté leur mot au français de France -, alors qu'on dit toujours "la toilette" en belgique.
Dans mon enfance et dans ma région, on disait "cabinet" aussi fréquemment que "toilettes" encore : "toilettes" a laminé le cabinet, et il ne reste encore plus que quelques "WC" pour lui faire concurrence.
En étant curieux de l'histoire des mots, vous êtes sûrs d'intéresser les gens si vous utilisez vos connaissances à propos : c'est mêler bien souvent le culturel et le divertissant. Vous avez de la chance, le Dictionnaire historique de la langue française est disponible en poche. Je ne l'ai pas chez moi, il est chez mes parents, mais sur internet, vous avez disponible le Trésor de la langue française, gratuitement - un peu moins facile d'utilisation cependant (je l'ai un peu utilisé pour rédiger mon petit mot).
J'ai réussi à me mettre dans le lit de ma dernière conquête en passionnant l'auditoire avec des histoires de mots. Les mots cochons en espagnol par rapport au français, dans une discussion au début assez sérieuse et qui a dérapé sans que ce soit de mon fait... Ca a commencé soft, mais à la fin, les questions étaient graveleuses ! (Exemple : "Hacer un francés" = littéralement, faire un français = c'est tailler une pipe). Je faisais rire tout en apportant du savoir. Et je n'ai eu plus qu'à pouvoir trouver un prétexte pour raccompagner ma cible jusqu'à sa voiture... Je me servais aussi des connaissances du langage pour expliquer que non, "salope" n'était pas le féminin de "salaud", suite à une faute d'orthographe sur le deuxième mot orthographié "salop", en développant - "salaud", dérivé de sale -> "personne sale" (cf modèle "rouge" -> "rougeaud") ; "salope", dérivé de "sale huppe" (un oiseau coloré) servant à désigner ainsi les prostituées il y a de cela bien longtemps - etc. Ma cible riait, me regardait de plus en plus intensément et n'arrêtait pas de me toucher la main en me parlant... Je sentais qu'il ne me suffisait de plus grand chose.
Désolé pour cette digression peut-être un peu exagérée par rapport à une simple anecdote rapportée dans le premier post. Il va de soi qu'il faut plus de tact dans une conversation, ne pas étaler son savoir comme de la confiture et voir si les personnes suivent en ayant du répondant
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