- Mer Mar 01, 2017 12:30 pm
#181824
Cela faisait quelques temps que me trottait dans la tête l'envie de faire une chronique sur mes collègues .
Je suis consultant et travaille depuis un peu plus de deux ans dans une grosse société du CAC 40 basée à La Défense. Il y a plus de mille personnes dans notre tour et la plupart du temps les relations sont assez impersonnelles. Vous croisez un gars qui travaille à votre étage et lui dites bonjour, il y a une chance sur deux pour qu'il ne vous réponde pas. Vous tenez la porte à un gars, une chance sur deux pour qu'il ne nous remercie pas. Je tiens à préciser que ces incivilités sont très majoritairement le fait d'hommes ayant 45 ans ou plus, comme si l'âge, la position sociale ou le sexe dispensait d'être courtois (les femmes, elles, sont d'une courtoisie sans faille). Au début cela me tapait sur le système mais piano piano je me suis habitué, je ne prends plus la peine de dire bonjour à certaines personnes, par contre il m'arrive encore souvent de tenir la porte (sans doute une réminiscence de mon éducation).
Dans cet univers froid, j'ai la chance de travailler sur un plateau de vingt-cinq personnes. Nous appartenons tous au même service, ce qui forcément avec le travail crée des liens. Voici un petit tour d'horizon de quelques-uns de mes collègues: N, 33 ans, un type assez grand qui parle très peu et les rares fois où on a eu l'occasion d'échanger je l'ai trouvé assez désabusé. Il peut passer toute sa journée devant son ordinateur sans dire un mot à personne, ça ne semble pas le déranger. J, mon voisin, 35 ans, c'est quelqu'un de bonhomme, d'humeur égale, curieux de tout, passionné d'histoire et de Google StreetView. Il s'est converti à l'islam il y a une quinzaine d'années, du coup je lui pose souvent des questions sur sa religion, on en parle sans filtre et c'est très instructif. Il y a des femmes russes également, nos échanges avec elles sont assez limités, comme si une barrière invisible nous tenait à bonne distance. En face de moi est assis L, presque 50 ans, très sérieux, son humour pince sans rire me plaît beaucoup, même s'il l'utilise avec une grande modération. Il y a également un trio de trois trentenaires assez pimpantes, toujours de bonne humeur et qui insufflent un vent de fraîcheur dans notre service. Et puis il y a F, 30 ans, un gars avec lequel je n'accrochais pas trop au début et puis progressivement nous nous sommes mis à bien nous entendre. Ce mec est une pile électrique, un grand professionnel qui aime beaucoup rire (d'ailleurs son rire est très communicatif). Aurant dire qu'il assure une sacrée ambiance au sein de l'équipe. Comme il a grandi en banlieue il m'apprend des choses sur la vie là-bas, les codes, autant de choses que j'ignore et qui m'intéressent. De mon côté je lui parle de films, je le sens d'ailleurs de plus en plus intéressé par ce sujet. L'autre jour il m'a dit avoir vu sur Arte A l'origine de Xavier Giannoli, un film d'auteur français (que personnellement j'ai trouvé assez barbant). Pour quelqu'un qui ne jurait que par Scarface et Le Parrain il y a peu j'ai trouvé ça assez épatant.
Ce que j'aime avec mes collègues c'est cet échange d'expériences personnelles, quand nous apprenons les uns des autres, confrontons nos points de vue, rions, etc. Cela n'est pas possible avec tout le monde, mais ceux avec lesquels ça l'est me/nous rendent la vie plus belle.
Je suis consultant et travaille depuis un peu plus de deux ans dans une grosse société du CAC 40 basée à La Défense. Il y a plus de mille personnes dans notre tour et la plupart du temps les relations sont assez impersonnelles. Vous croisez un gars qui travaille à votre étage et lui dites bonjour, il y a une chance sur deux pour qu'il ne vous réponde pas. Vous tenez la porte à un gars, une chance sur deux pour qu'il ne nous remercie pas. Je tiens à préciser que ces incivilités sont très majoritairement le fait d'hommes ayant 45 ans ou plus, comme si l'âge, la position sociale ou le sexe dispensait d'être courtois (les femmes, elles, sont d'une courtoisie sans faille). Au début cela me tapait sur le système mais piano piano je me suis habitué, je ne prends plus la peine de dire bonjour à certaines personnes, par contre il m'arrive encore souvent de tenir la porte (sans doute une réminiscence de mon éducation).
Dans cet univers froid, j'ai la chance de travailler sur un plateau de vingt-cinq personnes. Nous appartenons tous au même service, ce qui forcément avec le travail crée des liens. Voici un petit tour d'horizon de quelques-uns de mes collègues: N, 33 ans, un type assez grand qui parle très peu et les rares fois où on a eu l'occasion d'échanger je l'ai trouvé assez désabusé. Il peut passer toute sa journée devant son ordinateur sans dire un mot à personne, ça ne semble pas le déranger. J, mon voisin, 35 ans, c'est quelqu'un de bonhomme, d'humeur égale, curieux de tout, passionné d'histoire et de Google StreetView. Il s'est converti à l'islam il y a une quinzaine d'années, du coup je lui pose souvent des questions sur sa religion, on en parle sans filtre et c'est très instructif. Il y a des femmes russes également, nos échanges avec elles sont assez limités, comme si une barrière invisible nous tenait à bonne distance. En face de moi est assis L, presque 50 ans, très sérieux, son humour pince sans rire me plaît beaucoup, même s'il l'utilise avec une grande modération. Il y a également un trio de trois trentenaires assez pimpantes, toujours de bonne humeur et qui insufflent un vent de fraîcheur dans notre service. Et puis il y a F, 30 ans, un gars avec lequel je n'accrochais pas trop au début et puis progressivement nous nous sommes mis à bien nous entendre. Ce mec est une pile électrique, un grand professionnel qui aime beaucoup rire (d'ailleurs son rire est très communicatif). Aurant dire qu'il assure une sacrée ambiance au sein de l'équipe. Comme il a grandi en banlieue il m'apprend des choses sur la vie là-bas, les codes, autant de choses que j'ignore et qui m'intéressent. De mon côté je lui parle de films, je le sens d'ailleurs de plus en plus intéressé par ce sujet. L'autre jour il m'a dit avoir vu sur Arte A l'origine de Xavier Giannoli, un film d'auteur français (que personnellement j'ai trouvé assez barbant). Pour quelqu'un qui ne jurait que par Scarface et Le Parrain il y a peu j'ai trouvé ça assez épatant.
Ce que j'aime avec mes collègues c'est cet échange d'expériences personnelles, quand nous apprenons les uns des autres, confrontons nos points de vue, rions, etc. Cela n'est pas possible avec tout le monde, mais ceux avec lesquels ça l'est me/nous rendent la vie plus belle.
[color=#8000BF]Nothing says goodbye like a bullet...[/color]
Philip Marlowe
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