Confiance en soi, bien-être physique et mental - les clés du travail sur soi

Modérateurs: animal, Léo

By Post_it
#126105 Bonsoir à tous,

Pourquoi ce sujet, à quelle peur fais-je référence ?
Étant un (nouveau) grand fan de Woody Allen, j'ai eu une période où j'ai enchainer les visionnages de la plupart de ses oeuvres.
Or, quand bien même chacun de ses films laissent transparaitre son humour décalé, je ne peux m'empêcher de constater qu'il est (ou qu'il était) totalement obsédé par la mort.

Quand je me vois aujourd'hui, et grâce à un recul systématique que je me force à avoir sur ma vie, force et de constater que je me sens de mieux en mieux, tout simplement car l'idée du changement ancrée dans ma tête me donne la patate ! (D'ailleurs je remercie Spike, son équipe et les membres du forum pour avoir contribuer à la naissance de cet état d'esprit)
Mais, l'idée que demain, alors que je traverse la rue, ma vie s'arrête brusquement me fait flipper comme jamais.
A tel point que j'appréhende certaines activités que pourtant, beaucoup pratiquent tous les jours, notamment le fait d'aller courir.

J'habite dans une résidence qui est à proximité de longs chemins (très fréquentés en fin de journée), endroit idéal pour courir en somme, mais je ne peut m'empêcher de penser à ce qu'il pourrait m'arriver en courant seul alors que les potentiels témoins dorment tranquillement. Qu'un chien m'attaque, que je me fasse tabasser (ces chemins ne sont pas toujours bien fréquentés), ou bien qu'une armée de pigeons me picore jusqu'à mon trépas (*tend une perche* histoire d'empêcher certains rigolos de faire de l'humour :p).

Alors je vous le demande, vous membres de ce forum et lecteurs assidus, comment gérez vous le fait qu'un jour, peut-être demain, vous finissiez sous six pieds sous terre ?
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By coug
#126106 [quote="Post_it"]Alors je vous le demande, vous membres de ce forum et lecteurs assidus, comment gérez vous le fait qu'un jour, peut-être demain, vous finissiez sous six pieds sous terre ?

Comme ca: https://www.youtube.com/watch?v=cQ8fLQWVaz8

(Ecoutes bien les paroles et si une fois suffit pas, ré-écoutes).

"Vis chaque jour comme le dernier".

Dis toi que justement parce-que tu risques de mourir demain (ou même tout à l'heure!) et que ca arrive à des gens tout les jours, de la manière la plus inattendue qui soit (histoire de te faire psychoter encore un peu, un ami de 24ans a eu un infarctus récemment, cette fois-ci il s'en est sorti) - Il faudrait organiser chaque journée comme si c'était la dernière.

T'as envie de faire quelque chose? Tu es sur le point de la remettre à demain? Des amis te proposent de sortir, mais tu es un peu fatigué, t'as la flemme, tu te dis que t'auras d'autres occasion,...

A toi de voir.

PS: Ca n'arrive pas qu'aux autres.
By Post_it
#126107 Merci pour ton intervention coug.

Néanmoins, même si j'ai énormément de respect et d'admiration pour ceux qui prônent cet état d'esprit et l'appliquent donc chaque jour, il me semble incompatible avec le fait d'investir sur soi.

Si je suivais à la lettre ton conseil, alors la semaine prochaine j'aurais envie de claquer mes économies et de partir en Australie.
Mais le hic, c'est que je ne peux pas me le permettre, je fais des études et si un jour je veux obtenir ce que je projette d'avoir, je dois respecter le règlement et faire preuve d'assiduité.
Alors même si durant cette hypothétique semaine je vivais quelque chose de totalement inédit et enrichissant, et que dans un mois je vis encore, j'aurais peut-être gâché mon avenir pour un voyage que j'aurais pu faire une fois diplômé, embauché, et en congé ;)

Remettre tout en question et vivre seulement ce que j'ai envie de vivre chaque jour, je ne peux le concevoir car je sais qu'il y a forcément des murs (notamment financiers) infranchissables sans un travail.
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By Elan
#126113 Faut aussi avoir un peu de recul sur cette peur. Certes ça n'arrive pas qu'aux autres, mais si tu vis toujours en t'imaginant que tu peux mourir en traversant la rue ou en avalant un café de travers tu ne fais plus rien de tes journées.

Il y a toute une palette de possibilité entre vivre au jour le jour, et ne vivre que dans l'avenir en ne profitant jamais de l'instant présent.

Je ne sais pas si ce forum est le mieux placé pour discuter du rapport qu'on a avec sa mortalité et avec l'idée qu'on finira un jour dans l'intestin d'un ver de terre.
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By animal
#126114 [quote="Elan"]Je ne sais pas si ce forum est le mieux placé pour discuter du rapport qu'on a avec sa mortalité et avec l'idée qu'on finira un jour dans l'intestin d'un ver de terre.
Ca peut être intéressant tant qu'on ne rentre pas dans la pathologie.
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By coug
#126121 [quote="Post_it"]Merci pour ton intervention coug.

Néanmoins, même si j'ai énormément de respect et d'admiration pour ceux qui prônent cet état d'esprit et l'appliquent donc chaque jour, il me semble incompatible avec le fait d'investir sur soi.
Disons que c'est plus un état d'esprit qui doit être une source de motivation, un moteur pour oser et pour agir en carpie diem: Profiter de l'instant présent.

Il n'a pas vocation à être poussé à l'absurde ;) .

Par exemple, il m'a poussé à me lever à 8h ce matin alors que j'en avais vraiment, mais vraiment pas envie. Que j'ai pas réussis à m'endormir jusqu'à tot le matin et que j'avais pas mes heures de sommeil - Pour faire 300km dans les Alpes Suisses en bécane. Parce-qu'il faut jamais remettre au lendemain les moments de bonheur qu'on peux s'offrir aujourd'hui. Et putain, c'était bon d'enrouler ces virages, de monter, monter et monter encore en altitude, de sentir l'odeur de l'herbe fraichement coupée, de manger une rösti dans un alpage avec une vache qui vous regarde à quelques mètres de la et le son de leurs cloches si particuliers.. De sentir la chaleur de sa moto, la résistance dans les bras à chaque freinage, l'adrénaline à chaque accélération,..

Il y a quelques temps en arrière, j'ai fait une projection à une fille sur ce type de moment. Elle m'a répondue "arrêtes de te faire du mal comme ca". BAM dans ta gueule Coug, elle n'est pas rentrée dans ta frame. Peu de temps après, j'ai fait en sorte d'obtenir le permis ainsi que la moto. C'était pas facile, loin d'être une partie de plaisir. Il a fallu faire des choix, renoncer à certaines choses. Mais ca en valait le coup.

Profites de ta vie bordel. T'as envie d'aller faire un jogging? T'as peur? Ca te pourris la vie? Dis toi que demain tu pourras peut être plus et que tu choperas une maladie inattendue qui te fera perdre 10kg en 7 jours, t'empêchera d'avaler quoi que ce soit sous peine d'intenses douleurs, te foutra ton coeur à 200bpm rien qu'à te lever du lit et aller dans la salle de bain tellement t'es affaibli - Alors qu'une semaine en arrière tu courais 10km en 40min. Tu crois que ca ne peux pas arriver? Ca m'est arrivé. Donc va faire ton jogging et profites des moments de bonheur qu'il t'offrira.
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By Eick
#126125 Vaincre sa peur de mourir, c'est le cheminement d'une vie ; c'est même un travail inabouti puisqu'on ne s'y fait jamais complètement.
Jésus, Moise, Muhammad et tout les autres prophètes craignaient eux aussi la mort car ils restaient des hommes. Mais ils avaient un avantage : la croyance et les certitudes.
Je ne sais pas si vous êtes croyants mais moi je sais qu'il y a quelque chose après le bout du tunnel et j'apprends justement à canaliser cette force pour qu'elle désoriente ma peur de mourir.
En d'autres mots, je sais très bien ce qui m'attends de l'autre côté et je me soumets aux lois de ce monde car il y a une "force" plus forte que moi qui me demande de poursuivre une destinée. Voilà. Maintenant, le pourquoi du comment, je l'ignore aussi. Je me plie à ce qui doit être.

Il faut aussi se rendre compte d'une chose : la mort est partout. Elle est même au fond de toi sans que tu le saches. Des tas de cellules meurent et naissent dans ton corps sans même que tu t'en rendes comptes.
La vie c'est pareil, c'est un cycle qui ne s'arrête jamais. Tu vis et puis tu meurs pour encore revivre.
Alors oui, tu perdras tes proches, oui tu perdras ton égo et tout ce qui était attaché à cette terre mais il faut bien se rendre compte que tout ce qui est ici ne te servira pas de l'autre côté.
Seuls tes choix et ton expérience acquise lors de votre vie te permettront d'avancer dans l'envers du décor - ce qu'on appelle populairement "l'au-delà".
Je ne parle pas d'enfer ou de paradis car je n'y crois pas du tout. C'est une invention de l'homme.


Et même le pire des athées peut se dire une chose ; il a vécu une fois, alors pourquoi ne vivrait-il pas une deuxième fois ? Cn partant de ce raisonnement, pourquoi avoir peur de mourir ?
Crois-moi, une vie éternelle sur terre ne vaudrait pas la peine d'être vécue. Soi heureux en voyant le temps qui passe.
Mets toi à rire lorsque tu découvres que tu vieillis car tu évolues.
Réjouis-toi quand tu sais qu'il te reste peu de temps à vivre car tu te rapproches du céleste et ça aussi, c'est une source de bonheur.
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By Elan
#126128 Je reste sceptique sur la nécessité de vaincre la peur de mourir.
La peur peut entraîner deux réactions : soit tu canalises le sentiment pour en tirer de l'énergie, soit tu te laisses dominer et ça te fige.

Pour être tombé quelques fois à l'eau en navigation, ou avoir évité des accidents en voile, je suis bien content de ne pas être un maître zen qui accepte son sort, mais plutôt quelqu'un qui n'est pas du tout pressé de mourir.

Après d'un point de vue religieux je suis d'accord qu'on peut faire des paris pour la suite, n'empêche que le seul truc tangible c'est la vie que tu as, juste là maintenant. Le reste c'est de la croyance, et comme tu auras la réponse un jour ou l'autre de toute façon, autant prendre son temps sur le chemin.
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By Romain
#126129 Je ne pense pas que la vraie question soit vaincre sa peur de mourir, mais accepter que de toute manière, on va tous y passer.
Accepter qu'on va mourir, et surtout, qu'on va mourir seul.
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By animal
#126130 Steve Jobs avait fait un discours extraordinaire à Stanford, dont une partie traitait de la mort:

[quote="Steve Jobs"]Ma troisième histoire concerne la mort. A l’âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près ceci : « Si vous vivez chaque jour comme s’il était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle m’est restée en mémoire et, depuis, pendant les trente-trois années écoulées, je me suis regardé dans la glace le matin en me disant : « Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, est-ce que j’aimerais faire ce que je vais faire tout à l’heure ? » Et si la réponse est non pendant plusieurs jours à la file, je sais que j’ai besoin de changement.
Avoir en tête que je peux mourir bientôt est ce que j’ai découvert de plus efficace pour m’aider à prendre des décisions importantes. Parce que presque tout – tout ce que l’on attend de l’extérieur, nos vanités et nos fiertés, nos peurs de l’échec – s’efface devant la mort, ne laissant que l’essentiel. Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d’éviter le piège qui consiste à croire que l’on a quelque chose à perdre. On est déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.
Il y a un an environ, on découvrait que j’avais un cancer. A 7 heures du matin, le scanner montrait que j’étais atteint d’une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu’était le pancréas. Les médecins m’annoncèrent que c’était un cancer probablement incurable, et que j’en avais au maximum pour six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre mes affaires en ordre, ce qui signifie : « Préparez-vous à mourir. » Ce qui signifie dire à ses enfants en quelques mois tout ce que vous pensiez leur dire pendant les dix prochaines années. Ce qui signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. En bref, faire vos adieux.
J’ai vécu avec ce diagnostic pendant toute la journée. Plus tard dans la soirée, on m’a fait une biopsie, introduit un endoscope dans le pancréas en passant par l’estomac et l’intestin. J’étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m’a raconté qu’en examinant le prélèvement au microscope, les médecins se sont mis à pleurer, car j’avais une forme très rare de cancer du pancréas, guérissable par la chirurgie. On m’a opéré et je vais bien.
Ce fut mon seul contact avec la mort, et j’espère qu’il le restera pendant encore quelques dizaines d’années. Après cette expérience, je peux vous le dire avec plus de certitude que lorsque la mort n’était pour moi qu’un concept purement intellectuel : personne ne désire mourir. Même ceux qui veulent aller au ciel n’ont pas envie de mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est un destin que nous partageons tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est bien ainsi, car la mort est probablement ce que la vie a inventé de mieux. C’est le facteur de changement de la vie. Elle nous débarrasse de l’ancien pour faire place au neuf. En ce moment, vous représentez ce qui est neuf, mais un jour vous deviendrez progressivement l’ancien, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d’être aussi dramatique, mais c’est la vérité.
Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire.

La vidéo:

[youtube]x1Z9Ggqr84s[/youtube]
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By animal
#126132 [quote="Stan"]Animal et Steve Jobs, une véritable histoire d'amour :wink:
En même temps, il n'a pas dit ou fait que des conneries...
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By Elan
#126133 Faire ce qu'on aime et ce en quoi on croit ok, mais ça n'a rien à voir avec la maxime "vivre chaque jour comme le dernier".
Sous cette approche, exit la moindre activité à long terme ou les investissements (temps, travail, argent et compagnie) parfois nécessaires pour atteindre une situation attirante.

Là il aborde typiquement la relation au travail et invite les étudiants de Stanford à ne pas se réfugier dans des boulots mornes, et à avoir le courage d'aller vers ce qu'ils aiment. J'ai la chance d'être dans cette situation, n'empêche que si un jour on me dit que je vais mourir demain, je ne vais pas aller bosser du tout :o

Pour l'OP, la situation est différente, tu sembles paralysé par la peur de l'accident, dans une insécurité la plus totale. Certes ça n'arrive pas qu'aux autres mais il faut relativiser et se rappeler que les probabilités d'accidents sont faibles à l'échelle individuelle.
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By coug
#126137 [quote="Elan"]Pour l'OP, la situation est différente, tu sembles paralysé par la peur de l'accident, dans une insécurité la plus totale.
Si un travail sur soi est insuffisamment efficace, ca relève de la psychologie.
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By wu-weï
#126181 [quote"Kool Shen"]On a tellement tutoyé de fois le bonheur
qu´on pourrait mourir demain
Sans regret, sans remords[/quote]

Faut tutoyer le bonheur.

Après, le coup de siflet final du match arrive quand il arrive.
De toutes façons, ce n'est pas toi qui décide.

Ca arrive, c'est tout.
Autant l'accepter. On vit plus léger.