Confiance en soi, bien-être physique et mental - les clés du travail sur soi

Modérateurs: animal, Léo

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By animal
#113722 Je suis un peu surpris de ne pas avoir retrouvé cette vidéo sur le forum aujourd'hui, même si elle y a largement été citée dans le passé:

[url=http://youtu.be/D1R-jKKp3NA]Steve Jobs Stanford commencement address[/url]

Un passage en particulier m'interpelle, et est une belle leçon de vie:

[quote]Ma troisième histoire concerne la mort. À l'âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près : « si vous vivez chaque jour comme si c'était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle est restée gravée dans ma mémoire, et pendant les 33 années qui se sont depuis écoulées, je me suis regardé dans la glace chaque matin en me demandant : « si aujourd'hui était mon dernier jour, est-ce que j'aimerais ce que je vais faire aujourd'hui ? » Si la réponse est négative plusieurs jours de suite, je sais que j'ai besoin de changer quelque chose.

Garder à l'esprit que je mourrais bientôt est ce que j'ai trouvé de plus radical pour m'aider à prendre des décisions importantes. Parce presque tout — ce que l'on attend des autres, notre fierté, notre peur de l'échec — s'efface devant la mort. Ne reste que l'essentiel. Ne jamais oublier que la mort viendra un jour est la meilleure façon d'éviter le faux pas qui consister à croire que l'on a quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n'y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.

Il y a environ un an, on découvrait que j'avais un cancer. À 7h du matin, le scanner montrait que j'étais atteint d'une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu'était un pancréas ! Les médecins m'annoncèrent qu'il s'agissait sans doute d'un type de cancer incurable, et qu'il ne me restait que trois à six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre de l'ordre dans mes affaires — un euphémisme pour « préparez-vous à mourir ». Cela signifie d'avoir à dire à ses enfants en quelques mois tout ce que l'on pensait pouvoir leur dire ces dix prochaines années. Cela signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. Bref, faire vos adieux.

J'ai porté ce diagnostic toute la journée. Plus tard dans l'après-midi, on m'a fait une biopsie, introduit un endoscope dans la gorge, à travers l'estomac et l'intestin, pour m'enfoncer une aiguille dans le pancréas. J'étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m'a raconté qu'en examinant les prélèvements au microscope, les médecins ont fondu en larmes, car j'avais une forme très rare de cancer du pancréas curable par chirurgie. On m'a opéré et, heureusement, je vais bien maintenant.

Ce fut mon contact le plus proche avec la mort, et j'espère que ce sera le cas pendant encore quelques décennies.

Après cette expérience, je peux vous dire avec plus de certitude que lorsque la mort n'était à mes yeux qu'un concept vaguement intellectuel : personne ne veut mourir. Même ceux qui veulent aller au paradis ne veulent pas mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est notre destinée commune. Personne n'y a jamais échappé. C'est pour le mieux, car la mort est probablement la plus belle invention de la vie.

Elle débarrasse de l'ancien pour faire place au nouveau. En ce moment, vous représentez le neuf, mais un jour vous deviendrez le vieux, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d'être aussi théâtral, mais c'est la vérité.

Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant la vie d'un autre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d'un autre. Ne laissez pas le bruit du dehors étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre instinct. L'un et l'autre savent déjà ce que vous voulez vraiment être. Tout le reste est secondaire.

Dans ma jeunesse existait une publication extraordinaire, The Whole Earth Catalog, l'une des bibles de ma génération. Elle avait été fondée par un certain Stewart Brand, non loin d'ici, à Menlo Park, et il l'avait animé de sa veine poétique. C'était à la fin des années 1960, avant les ordinateurs et la publication assistée par ordinateur. Elle était réalisée intégralement avec des machines à écrire, des ciseaux et des appareils Polaroid. C'était une sorte de Google au format livre de poche, 35 ans avant la naissance de Google. Un ouvrage idéaliste, fourmillant de recettes et d'idées formidables.

Stewart et son équipe ont publié plusieurs exemplaires du Whole Earth Catalog. Quand ils eurent épuisé les ressorts de la formule, ils publièrent un dernier numéro. C'était au milieu des années 70, et j'avais votre âge. La quatrième de couverture montrait la photo d'une route de campagne au petit matin, le genre de routes sur laquelle vous pourriez faire du stop si vous étiez aventurier.

Dessous, on pouvait lire : « soyez insatiables. Soyez fous. » C'était leur message d'adieu. Soyez insatiables. Soyez fous. C'est un vœu que j'ai toujours formulé pour moi. Aujourd'hui, au moment où vous recevez votre diplôme qui marque le début d'une nouvelle vie, c'est ce que je vous souhaite.

Soyez insatiables. Soyez fous.
Il y a de belles leçons à tirer de ce discours et des déclarations de Steve Jobs qui fleurissent aujourd'hui sur le net, mais je retiens deux choses: Il faut faire ce qu'on aime et tenter au lieu de tourner autour du pot à se poser des questions stériles, et il faut être honnête envers soi-même et suivre son instinct.

Je dis ça ici, ça n'est pas un hasard, certains reconnaitront des posts tout récents auxquels ces conseils peuvent largement s'appliquer. On tourne parfois autour du pot sur des détails de lifestyle ou d'interprétation de petits détails alors qu'il faudrait foncer, et j'aimerais bien voir plus d'action et moins de réflexion parfois. Le temps passe et il faut en faire quelque chose, quitte à se planter un bon coup, ce qui n'est jamais une mauvaise chose pour autant que vous en tiriez des leçons.
By Woland
#113723 [img]http://referentiel.nouvelobs.com/file/2502204.jpg[/img]
ByThe Man Outside
#113754 Je n'utilise aucun produit Apple, je n'idolâtre pas Jobs, mais il m'est difficile de rester insensible à un tel discours. Cela me touche beaucoup.

Merci animal, de nous faire partager ces idées fortes.

Pour rebondir sur ta réflexion, le revers d'un forum comme celui-ci est justement que c'est un lieu de mots et de pensées, pas d'action. A utiliser avec modération donc.
Quant au fait d'arrêter de chipoter et d'oser se planter, c'est peut-être une bonne définition de la liberté.
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By Romain
#113801 Je suis bien d'accord. Toujours faire ce qu'on veux et se donner les moyens d'y arriver.
L'adage "On n'a qu'une vie" pourrait très bien résumer ce texte.
On se plante ? On rebondira. On y arrive ? On essaye de faire mieux.

Pour soi, pour son amour propre de réussir, de se prouver qu'on peut le faire, avec un minimum de volonté.
Mais entre l'action et la réflexion c'est vrai qu'il y a un pas, et c'est toute la difficulté.
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By Stéphane
#113802 Chronique très courte mais très intelligente (comme souvent) de Zemmour sur Steve Jobs hier matin :

http://www.rtl.fr/emission/z-comme-zemm ... 7724240801
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By animal
#113809 [quote="Stéphane"]Chronique très courte mais très intelligente (comme souvent) de Zemmour sur Steve Jobs hier matin :

http://www.rtl.fr/emission/z-comme-zemm ... 7724240801
Mouais, du Zemmour à l'état brut, il prend le contrepied total du reste du monde et dézingue sans discernement, même si tout n'est pas faux (mais tout n'est pas vrai non plus, il devrait vérifier ses sources). Il a probablement rédigé tout ça sur un mac qui n'était pas plus utile à sa sortie que l'iPad l'est aujourd'hui, en oubliant que le temps amène l'usage des bons outils.

[quote="Henri Ford"]Si je demandais à mes clients ce qu'ils veulent, ils me répondraient des chevaux plus rapides.
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By Stéphane
#113811 [quote="animal"]Mouais, du Zemmour à l'état brut, il prend le contrepied total du reste du monde et dézingue sans discernement

Ah ? C'est le seul journaliste "grand public" que je connaisse à produire une analyse sociale et historique cohérente des questions de société. Il y a un stade où le discernement (au sens "intuition", "jugement", "feeling") doit s'effacer devant la production d'une pensée cohérente, logique et fonctionnelle. Et pour te prouver que ça n'a rien à voir avec Apple, un exemple personnel :

Zemmour s'oppose à la généralisation de ce qu'il appelle le "métissage". Je suis moi-même - tu l'auras sans doute remarqué - métis. Dès lors que dois-je penser ? Le mépriser ? Non. Son analyse du nouveau métissage s'inscrit dans une pensée cohérente, logique, et honnêtement très difficile à prendre en défaut sans disposer de moyens intellectuels largement supérieurs aux tiens et aux miens réunis. J'essaye donc de comprendre cette rationalité et de me servir de ces outils d'analyse pour rendre mes propres analyses plus puissantes et plus creusées.

Utiliser la mort de Steve Jobs comme (une des) clefs de lecture du monde capitaliste n'est pas une hérésie. De la même façon que ce n'était pas une hérésie avec Michael Jackson.

Steve Jobs et Michael Jackson avaient-ils du talent ? Oui, assurément. Etaient-ils des génies ? Oui, sans doute. Faut-il s'arrêter à la pomme qui pleure et aux chaussettes blanches ? J'espère que non...

Voilà, j'espère avoir assez nuancé mon propos pour ne choquer personne.
By Rose Selavy
#113817 Zemmour, c'est un journaliste qui a lu; Bainville, Marx, Maurras, Lasch, Michéa... Alors forcément, les collègues de la profession semblent aussi utiles que des commentateurs sportifs.
ByThe Man Outside
#113894 Pour rester dans la critique qui se dégage du concert de louange, l'édito dans le "CO2 Mon Amour" du samedi 8 octobre (les deux première minutes) :

[url]http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=185437[/url]
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By Transcendantal
#113902 Les louanges aveugles : évidemment que c'est naïf d'idolatrer un grand patron qui a su utiliser le système capitaliste.
La critique : mais les limites et les dérives du système capitaliste, on les connaît. Donc, lire la disparition de Steve Jobs pour critiquer le système dans lequel on vit, ça contrebalance la naïveté du plus grand nombre, mais ce n'est pas si original.


Non, ce que je n'ai retrouvé nulle part, c'est ça : l'histoire d'un mec qui est parti de rien, de son garage, qui s'est retroussé les manches, qui a travaillé comme un fou pour faire ce qu'il aime et donner le meilleur de lui-même. Et que l'on me dise pas que le type était un privilégié : Microsoft et Bill Gates l'ont bien détruit dans les années 90 (Apple au bord de la faillite !), et le mec a trouvé le solution pour remonter la pente. Combien n'aurait pas abandonné le navire ?
Pour moi, Jobs est un exemple, par son travail, sa volonté, et comme dirait Hegel, son engagement dans la vie. Il a peut-être tous les défauts de la Terre, mais d'une part, si on était dans sa situation, rien ne dit qu'on agirait "mieux" que lui ; d'autre part, on ne peut pas lui enlever sa force de volonté et de travail.

Amen.
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By animal
#113904 Moi, ce qui me marque, c'est qu'on a beau lui reprocher d'avoir joué avec les règles capitalistes (délocalisation, marketing, etc...), il l'a fait proprement et de manière bien plus idéaliste que la plupart. Son marketing était la suite logique d'un produit, là ou beaucoup de produits sont un outil du marketing, qui prend trop souvent le pas sur ce qui est vraiment important, c'est à dire le produit qu'on achète et qu'on utilise. Ce que je reproche aux reproches qu'on lui fait à contrepied du concert de louanges certes aveugle, c'est de le prendre lui comme exemple de méchant capitaliste.

Un petit exemple: quand le fabricant chinois des iPhones (entre autres) a connu une vague de suicides parmi ses employés, c'est Apple qui a fait pression pour renforcer le soutien psychologique aux employés et augmenter les salaires. Tous les autres fabricants, qui ont des produits qui sortent de la même usine, ont fait profil bas.

Pour reprendre une expression chère au Spike Club, il a effectivement fait comme les autres, joué avec les mêmes règles que les autres, mais en mieux.
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By Stéphane
#113905 [quote="animal"]Moi, ce qui me marque, c'est qu'on a beau lui reprocher d'avoir joué avec les règles capitalistes (délocalisation, marketing, etc...), il l'a fait proprement et de manière bien plus idéaliste que la plupart. Son marketing était la suite logique d'un produit, là ou beaucoup de produits sont un outil du marketing, qui prend trop souvent le pas sur ce qui est vraiment important, c'est à dire le produit qu'on achète et qu'on utilise. Ce que je reproche aux reproches qu'on lui fait à contrepied du concert de louanges certes aveugle, c'est de le prendre lui comme exemple de méchant capitaliste.

Un petit exemple: quand le fabricant chinois des iPhones (entre autres) a connu une vague de suicides parmi ses employés, c'est Apple qui a fait pression pour renforcer le soutien psychologique aux employés et augmenter les salaires. Tous les autres fabricants, qui ont des produits qui sortent de la même usine, ont fait profil bas.

Pour reprendre une expression chère au Spike Club, il a effectivement fait comme les autres, joué avec les mêmes règles que les autres, mais en mieux.
Là je suis beaucoup plus d'accord ;)
ByThe Man Outside
#113908 [quote="Transcendantal"]
Non, ce que je n'ai retrouvé nulle part, c'est ça : l'histoire d'un mec qui est parti de rien, de son garage, qui s'est retroussé les manches, qui a travaillé comme un fou pour faire ce qu'il aime et donner le meilleur de lui-même. Et que l'on me dise pas que le type était un privilégié : Microsoft et Bill Gates l'ont bien détruit dans les années 90 (Apple au bord de la faillite !), et le mec a trouvé le solution pour remonter la pente. Combien n'aurait pas abandonné le navire ?


Euh...
Il me semble que c'est là le discours le plus répandu, la légende d'Apple en quelque sorte.
Que l'on soit idolâtre ou anticapitaliste, cela ne devrait pas nous empêcher d'apprécier le discours cité par animal au commencement de cette discussion.