- Jeu Oct 06, 2011 4:38 pm
#113722
Je suis un peu surpris de ne pas avoir retrouvé cette vidéo sur le forum aujourd'hui, même si elle y a largement été citée dans le passé:
[url=http://youtu.be/D1R-jKKp3NA]Steve Jobs Stanford commencement address[/url]
Un passage en particulier m'interpelle, et est une belle leçon de vie:
[quote]Ma troisième histoire concerne la mort. À l'âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près : « si vous vivez chaque jour comme si c'était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle est restée gravée dans ma mémoire, et pendant les 33 années qui se sont depuis écoulées, je me suis regardé dans la glace chaque matin en me demandant : « si aujourd'hui était mon dernier jour, est-ce que j'aimerais ce que je vais faire aujourd'hui ? » Si la réponse est négative plusieurs jours de suite, je sais que j'ai besoin de changer quelque chose.
Garder à l'esprit que je mourrais bientôt est ce que j'ai trouvé de plus radical pour m'aider à prendre des décisions importantes. Parce presque tout — ce que l'on attend des autres, notre fierté, notre peur de l'échec — s'efface devant la mort. Ne reste que l'essentiel. Ne jamais oublier que la mort viendra un jour est la meilleure façon d'éviter le faux pas qui consister à croire que l'on a quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n'y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.
Il y a environ un an, on découvrait que j'avais un cancer. À 7h du matin, le scanner montrait que j'étais atteint d'une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu'était un pancréas ! Les médecins m'annoncèrent qu'il s'agissait sans doute d'un type de cancer incurable, et qu'il ne me restait que trois à six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre de l'ordre dans mes affaires — un euphémisme pour « préparez-vous à mourir ». Cela signifie d'avoir à dire à ses enfants en quelques mois tout ce que l'on pensait pouvoir leur dire ces dix prochaines années. Cela signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. Bref, faire vos adieux.
J'ai porté ce diagnostic toute la journée. Plus tard dans l'après-midi, on m'a fait une biopsie, introduit un endoscope dans la gorge, à travers l'estomac et l'intestin, pour m'enfoncer une aiguille dans le pancréas. J'étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m'a raconté qu'en examinant les prélèvements au microscope, les médecins ont fondu en larmes, car j'avais une forme très rare de cancer du pancréas curable par chirurgie. On m'a opéré et, heureusement, je vais bien maintenant.
Ce fut mon contact le plus proche avec la mort, et j'espère que ce sera le cas pendant encore quelques décennies.
Après cette expérience, je peux vous dire avec plus de certitude que lorsque la mort n'était à mes yeux qu'un concept vaguement intellectuel : personne ne veut mourir. Même ceux qui veulent aller au paradis ne veulent pas mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est notre destinée commune. Personne n'y a jamais échappé. C'est pour le mieux, car la mort est probablement la plus belle invention de la vie.
Elle débarrasse de l'ancien pour faire place au nouveau. En ce moment, vous représentez le neuf, mais un jour vous deviendrez le vieux, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d'être aussi théâtral, mais c'est la vérité.
Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant la vie d'un autre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d'un autre. Ne laissez pas le bruit du dehors étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre instinct. L'un et l'autre savent déjà ce que vous voulez vraiment être. Tout le reste est secondaire.
Dans ma jeunesse existait une publication extraordinaire, The Whole Earth Catalog, l'une des bibles de ma génération. Elle avait été fondée par un certain Stewart Brand, non loin d'ici, à Menlo Park, et il l'avait animé de sa veine poétique. C'était à la fin des années 1960, avant les ordinateurs et la publication assistée par ordinateur. Elle était réalisée intégralement avec des machines à écrire, des ciseaux et des appareils Polaroid. C'était une sorte de Google au format livre de poche, 35 ans avant la naissance de Google. Un ouvrage idéaliste, fourmillant de recettes et d'idées formidables.
Stewart et son équipe ont publié plusieurs exemplaires du Whole Earth Catalog. Quand ils eurent épuisé les ressorts de la formule, ils publièrent un dernier numéro. C'était au milieu des années 70, et j'avais votre âge. La quatrième de couverture montrait la photo d'une route de campagne au petit matin, le genre de routes sur laquelle vous pourriez faire du stop si vous étiez aventurier.
Dessous, on pouvait lire : « soyez insatiables. Soyez fous. » C'était leur message d'adieu. Soyez insatiables. Soyez fous. C'est un vœu que j'ai toujours formulé pour moi. Aujourd'hui, au moment où vous recevez votre diplôme qui marque le début d'une nouvelle vie, c'est ce que je vous souhaite.
Soyez insatiables. Soyez fous.
Il y a de belles leçons à tirer de ce discours et des déclarations de Steve Jobs qui fleurissent aujourd'hui sur le net, mais je retiens deux choses: Il faut faire ce qu'on aime et tenter au lieu de tourner autour du pot à se poser des questions stériles, et il faut être honnête envers soi-même et suivre son instinct.
Je dis ça ici, ça n'est pas un hasard, certains reconnaitront des posts tout récents auxquels ces conseils peuvent largement s'appliquer. On tourne parfois autour du pot sur des détails de lifestyle ou d'interprétation de petits détails alors qu'il faudrait foncer, et j'aimerais bien voir plus d'action et moins de réflexion parfois. Le temps passe et il faut en faire quelque chose, quitte à se planter un bon coup, ce qui n'est jamais une mauvaise chose pour autant que vous en tiriez des leçons.
[url=http://youtu.be/D1R-jKKp3NA]Steve Jobs Stanford commencement address[/url]
Un passage en particulier m'interpelle, et est une belle leçon de vie:
[quote]Ma troisième histoire concerne la mort. À l'âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près : « si vous vivez chaque jour comme si c'était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle est restée gravée dans ma mémoire, et pendant les 33 années qui se sont depuis écoulées, je me suis regardé dans la glace chaque matin en me demandant : « si aujourd'hui était mon dernier jour, est-ce que j'aimerais ce que je vais faire aujourd'hui ? » Si la réponse est négative plusieurs jours de suite, je sais que j'ai besoin de changer quelque chose.
Garder à l'esprit que je mourrais bientôt est ce que j'ai trouvé de plus radical pour m'aider à prendre des décisions importantes. Parce presque tout — ce que l'on attend des autres, notre fierté, notre peur de l'échec — s'efface devant la mort. Ne reste que l'essentiel. Ne jamais oublier que la mort viendra un jour est la meilleure façon d'éviter le faux pas qui consister à croire que l'on a quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n'y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.
Il y a environ un an, on découvrait que j'avais un cancer. À 7h du matin, le scanner montrait que j'étais atteint d'une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu'était un pancréas ! Les médecins m'annoncèrent qu'il s'agissait sans doute d'un type de cancer incurable, et qu'il ne me restait que trois à six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre de l'ordre dans mes affaires — un euphémisme pour « préparez-vous à mourir ». Cela signifie d'avoir à dire à ses enfants en quelques mois tout ce que l'on pensait pouvoir leur dire ces dix prochaines années. Cela signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. Bref, faire vos adieux.
J'ai porté ce diagnostic toute la journée. Plus tard dans l'après-midi, on m'a fait une biopsie, introduit un endoscope dans la gorge, à travers l'estomac et l'intestin, pour m'enfoncer une aiguille dans le pancréas. J'étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m'a raconté qu'en examinant les prélèvements au microscope, les médecins ont fondu en larmes, car j'avais une forme très rare de cancer du pancréas curable par chirurgie. On m'a opéré et, heureusement, je vais bien maintenant.
Ce fut mon contact le plus proche avec la mort, et j'espère que ce sera le cas pendant encore quelques décennies.
Après cette expérience, je peux vous dire avec plus de certitude que lorsque la mort n'était à mes yeux qu'un concept vaguement intellectuel : personne ne veut mourir. Même ceux qui veulent aller au paradis ne veulent pas mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est notre destinée commune. Personne n'y a jamais échappé. C'est pour le mieux, car la mort est probablement la plus belle invention de la vie.
Elle débarrasse de l'ancien pour faire place au nouveau. En ce moment, vous représentez le neuf, mais un jour vous deviendrez le vieux, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d'être aussi théâtral, mais c'est la vérité.
Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant la vie d'un autre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d'un autre. Ne laissez pas le bruit du dehors étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre instinct. L'un et l'autre savent déjà ce que vous voulez vraiment être. Tout le reste est secondaire.
Dans ma jeunesse existait une publication extraordinaire, The Whole Earth Catalog, l'une des bibles de ma génération. Elle avait été fondée par un certain Stewart Brand, non loin d'ici, à Menlo Park, et il l'avait animé de sa veine poétique. C'était à la fin des années 1960, avant les ordinateurs et la publication assistée par ordinateur. Elle était réalisée intégralement avec des machines à écrire, des ciseaux et des appareils Polaroid. C'était une sorte de Google au format livre de poche, 35 ans avant la naissance de Google. Un ouvrage idéaliste, fourmillant de recettes et d'idées formidables.
Stewart et son équipe ont publié plusieurs exemplaires du Whole Earth Catalog. Quand ils eurent épuisé les ressorts de la formule, ils publièrent un dernier numéro. C'était au milieu des années 70, et j'avais votre âge. La quatrième de couverture montrait la photo d'une route de campagne au petit matin, le genre de routes sur laquelle vous pourriez faire du stop si vous étiez aventurier.
Dessous, on pouvait lire : « soyez insatiables. Soyez fous. » C'était leur message d'adieu. Soyez insatiables. Soyez fous. C'est un vœu que j'ai toujours formulé pour moi. Aujourd'hui, au moment où vous recevez votre diplôme qui marque le début d'une nouvelle vie, c'est ce que je vous souhaite.
Soyez insatiables. Soyez fous.
Il y a de belles leçons à tirer de ce discours et des déclarations de Steve Jobs qui fleurissent aujourd'hui sur le net, mais je retiens deux choses: Il faut faire ce qu'on aime et tenter au lieu de tourner autour du pot à se poser des questions stériles, et il faut être honnête envers soi-même et suivre son instinct.
Je dis ça ici, ça n'est pas un hasard, certains reconnaitront des posts tout récents auxquels ces conseils peuvent largement s'appliquer. On tourne parfois autour du pot sur des détails de lifestyle ou d'interprétation de petits détails alors qu'il faudrait foncer, et j'aimerais bien voir plus d'action et moins de réflexion parfois. Le temps passe et il faut en faire quelque chose, quitte à se planter un bon coup, ce qui n'est jamais une mauvaise chose pour autant que vous en tiriez des leçons.