- Ven Oct 14, 2011 3:51 pm
#114026
J'adore le côté légèrement digressif que prend cette discussion. Quelqu'un a parlé d'ouvrir des portes ?
Je ne connais pas les textes de Lao Tzu - je sais, c'est la loose - mais je me suis confronté à la pensée chinoise à travers le travail de C. Javary, en l'occurence [url=http://www.amazon.fr/Discours-tortue-D%C3%A9couvrir-chinoise-Yi-Jing/dp/2226131582]Le discours de la tortue[/url] (édifiant!) ainsi que son travail sur le [url=http://www.amazon.fr/Yi-jing-Cyrille-Javary/dp/222611713X/ref=pd_sim_b1/280-0274974-3067923]Yi Jing[/url]. Conséquence, j'essaye d'appréhender le monde à travers le principe du changement permanent. Ni bien, ni mal, juste du mouvement, ce qui d'ailleurs est une vérité scientifique - dans l'état actuel de nos connaissances bien-sûr.
Si je devais ajouter quelque chose à ce principe, ce serait la lecture des situations/interactions en terme de Yin et de Yang. Intéressant d'ailleurs de noter que Javary insiste énormément sur le Yin - peut-être trop ? - ce qui contraste avec notre culture européenne très volontariste.
A titre d'exemple Eick, tes muscles peuvent être plus où moins contractés (don't take it personal). Disons qu'il y a les extrêmes de la mollesse et de la rigidité, et entre les deux de la souplesse et de la force. Les états que je décris sont bien réels, mais le choix des mots arbitraires (voir "ceci n'est pas un chapeau" etc.). Donc on peut ne pas utiliser les termes Yin et Yang, ni souplesse ou force, ça ne change pas le fait que ces différents états musculaires existent. Après, Yin et Yang nomme des aspects de l'énergie qui te traverse, tu n'as pas forcément du Yin en toi de manière figé comme tu as un pancréas et une rate. Par moment, l'une ou l'autre de ces qualités peuvent t'abandonner, mais il y aura toujours de l'énergie en toi au sens des liaisons atomiques de tes cellules - que les scientifiques me pardonnent mes approximations lexicales.
Bon, tout ça nous écarte un peu de la question de Synchronn, que je n'ai pas compris comme une recherche de détachement.
Par contre on peut faire le lien avec le mouvement permanent et cette force ontologique dont parle wu-wei. Il y a une scène dans Akira, où Kay, emprisonnée avec Kaneda, lui parle d'amibe. Je suis pour ma part persuadé que les schémas physiques de l'univers se retrouve dans nos vies intellectuelles et spirituelles, sciences dures et sciences molles unies comme... non, oubliez bref, l'énergie ou la pulsion qui pousse une amibe à se nourrir et se reproduire se retrouve dans nos cerveau sous la forme de cette pulsion à allez plus loin, avoir une vie aventureuse, se transcender dans quelque chose - chose qui peut être aussi terre-à-terre qu'une compétition sportive ou que la fondation d'un empire financier.
Là, la boucle me semble bouclée, car combien d'aventuriers modernes - de Steve Jobs à Napoléon par exemple - sont un jour satisfaits de ce qu'ils ont ? Combien d'hommes, même "ordinaires" sont capables de s'arrêter et de dire "cela est bien ainsi" ? Après tout, on peut toujours faire mieux.
Si tout change perpétuellement, sommes-nous condamnés à l'insatisfaction ? Ou bien, prenant la mesure de l'aspect éphémère de toute chose, pouvons nous enfin dire "je ne maîtrise pas tout, aussi me satisferais-je de mon ignorance", satisfaction qui confine à l'éveil si l'on est conscient du contexte ? Je crois que je pars en sucrerie là
Pour revenir à des choses plus prosaïques, Indiana Jones est hypersexué : il prends des risques, dois décider/agir vite, sers la fille à la fin du film (voir plutôt vers le milieu), se bat (donc animalité, violence, puissance), trouve des trésors archéologiques (donc savoir, érudition, modjo, phallus ), voyage (donc lifestyle)... et pour couronner le tout il est du côté des gentils. Ce qui réintroduit la dimension bien/mal et celle du SENS, car beaucoup de "héros" - fictifs ou réels - se battent pour une cause. Je préfère le dire tout de suite, être Père Thérésa ne m'intéresse absolument pas. Comme wu-weï le dit dans un post, ce qui veulent changer le monde sont ceux qui ont le plus besoin de changer eux-mêmes.
Si l'on évacue la dimension manichéenne "cause juste", reste la question qui fâche ; qu'est-ce qui fait sens dans nos vies ?
Je ne connais pas les textes de Lao Tzu - je sais, c'est la loose - mais je me suis confronté à la pensée chinoise à travers le travail de C. Javary, en l'occurence [url=http://www.amazon.fr/Discours-tortue-D%C3%A9couvrir-chinoise-Yi-Jing/dp/2226131582]Le discours de la tortue[/url] (édifiant!) ainsi que son travail sur le [url=http://www.amazon.fr/Yi-jing-Cyrille-Javary/dp/222611713X/ref=pd_sim_b1/280-0274974-3067923]Yi Jing[/url]. Conséquence, j'essaye d'appréhender le monde à travers le principe du changement permanent. Ni bien, ni mal, juste du mouvement, ce qui d'ailleurs est une vérité scientifique - dans l'état actuel de nos connaissances bien-sûr.
Si je devais ajouter quelque chose à ce principe, ce serait la lecture des situations/interactions en terme de Yin et de Yang. Intéressant d'ailleurs de noter que Javary insiste énormément sur le Yin - peut-être trop ? - ce qui contraste avec notre culture européenne très volontariste.
A titre d'exemple Eick, tes muscles peuvent être plus où moins contractés (don't take it personal). Disons qu'il y a les extrêmes de la mollesse et de la rigidité, et entre les deux de la souplesse et de la force. Les états que je décris sont bien réels, mais le choix des mots arbitraires (voir "ceci n'est pas un chapeau" etc.). Donc on peut ne pas utiliser les termes Yin et Yang, ni souplesse ou force, ça ne change pas le fait que ces différents états musculaires existent. Après, Yin et Yang nomme des aspects de l'énergie qui te traverse, tu n'as pas forcément du Yin en toi de manière figé comme tu as un pancréas et une rate. Par moment, l'une ou l'autre de ces qualités peuvent t'abandonner, mais il y aura toujours de l'énergie en toi au sens des liaisons atomiques de tes cellules - que les scientifiques me pardonnent mes approximations lexicales.
Bon, tout ça nous écarte un peu de la question de Synchronn, que je n'ai pas compris comme une recherche de détachement.
Par contre on peut faire le lien avec le mouvement permanent et cette force ontologique dont parle wu-wei. Il y a une scène dans Akira, où Kay, emprisonnée avec Kaneda, lui parle d'amibe. Je suis pour ma part persuadé que les schémas physiques de l'univers se retrouve dans nos vies intellectuelles et spirituelles, sciences dures et sciences molles unies comme... non, oubliez bref, l'énergie ou la pulsion qui pousse une amibe à se nourrir et se reproduire se retrouve dans nos cerveau sous la forme de cette pulsion à allez plus loin, avoir une vie aventureuse, se transcender dans quelque chose - chose qui peut être aussi terre-à-terre qu'une compétition sportive ou que la fondation d'un empire financier.
Là, la boucle me semble bouclée, car combien d'aventuriers modernes - de Steve Jobs à Napoléon par exemple - sont un jour satisfaits de ce qu'ils ont ? Combien d'hommes, même "ordinaires" sont capables de s'arrêter et de dire "cela est bien ainsi" ? Après tout, on peut toujours faire mieux.
Si tout change perpétuellement, sommes-nous condamnés à l'insatisfaction ? Ou bien, prenant la mesure de l'aspect éphémère de toute chose, pouvons nous enfin dire "je ne maîtrise pas tout, aussi me satisferais-je de mon ignorance", satisfaction qui confine à l'éveil si l'on est conscient du contexte ? Je crois que je pars en sucrerie là
Pour revenir à des choses plus prosaïques, Indiana Jones est hypersexué : il prends des risques, dois décider/agir vite, sers la fille à la fin du film (voir plutôt vers le milieu), se bat (donc animalité, violence, puissance), trouve des trésors archéologiques (donc savoir, érudition, modjo, phallus ), voyage (donc lifestyle)... et pour couronner le tout il est du côté des gentils. Ce qui réintroduit la dimension bien/mal et celle du SENS, car beaucoup de "héros" - fictifs ou réels - se battent pour une cause. Je préfère le dire tout de suite, être Père Thérésa ne m'intéresse absolument pas. Comme wu-weï le dit dans un post, ce qui veulent changer le monde sont ceux qui ont le plus besoin de changer eux-mêmes.
Si l'on évacue la dimension manichéenne "cause juste", reste la question qui fâche ; qu'est-ce qui fait sens dans nos vies ?