Modérateurs: animal, Léo

ByThe Man Outside
#114026 J'adore le côté légèrement digressif que prend cette discussion. Quelqu'un a parlé d'ouvrir des portes ? :wink:

Je ne connais pas les textes de Lao Tzu - je sais, c'est la loose :P - mais je me suis confronté à la pensée chinoise à travers le travail de C. Javary, en l'occurence [url=http://www.amazon.fr/Discours-tortue-D%C3%A9couvrir-chinoise-Yi-Jing/dp/2226131582]Le discours de la tortue[/url] (édifiant!) ainsi que son travail sur le [url=http://www.amazon.fr/Yi-jing-Cyrille-Javary/dp/222611713X/ref=pd_sim_b1/280-0274974-3067923]Yi Jing[/url]. Conséquence, j'essaye d'appréhender le monde à travers le principe du changement permanent. Ni bien, ni mal, juste du mouvement, ce qui d'ailleurs est une vérité scientifique - dans l'état actuel de nos connaissances bien-sûr.

Si je devais ajouter quelque chose à ce principe, ce serait la lecture des situations/interactions en terme de Yin et de Yang. Intéressant d'ailleurs de noter que Javary insiste énormément sur le Yin - peut-être trop ? - ce qui contraste avec notre culture européenne très volontariste.

A titre d'exemple Eick, tes muscles peuvent être plus où moins contractés (don't take it personal). Disons qu'il y a les extrêmes de la mollesse et de la rigidité, et entre les deux de la souplesse et de la force. Les états que je décris sont bien réels, mais le choix des mots arbitraires (voir "ceci n'est pas un chapeau" etc.). Donc on peut ne pas utiliser les termes Yin et Yang, ni souplesse ou force, ça ne change pas le fait que ces différents états musculaires existent. Après, Yin et Yang nomme des aspects de l'énergie qui te traverse, tu n'as pas forcément du Yin en toi de manière figé comme tu as un pancréas et une rate. Par moment, l'une ou l'autre de ces qualités peuvent t'abandonner, mais il y aura toujours de l'énergie en toi au sens des liaisons atomiques de tes cellules - que les scientifiques me pardonnent mes approximations lexicales.

Bon, tout ça nous écarte un peu de la question de Synchronn, que je n'ai pas compris comme une recherche de détachement.
Par contre on peut faire le lien avec le mouvement permanent et cette force ontologique dont parle wu-wei. Il y a une scène dans Akira, où Kay, emprisonnée avec Kaneda, lui parle d'amibe. Je suis pour ma part persuadé que les schémas physiques de l'univers se retrouve dans nos vies intellectuelles et spirituelles, sciences dures et sciences molles unies comme... non, oubliez :mrgreen: bref, l'énergie ou la pulsion qui pousse une amibe à se nourrir et se reproduire se retrouve dans nos cerveau sous la forme de cette pulsion à allez plus loin, avoir une vie aventureuse, se transcender dans quelque chose - chose qui peut être aussi terre-à-terre qu'une compétition sportive ou que la fondation d'un empire financier.

Là, la boucle me semble bouclée, car combien d'aventuriers modernes - de Steve Jobs à Napoléon par exemple - sont un jour satisfaits de ce qu'ils ont ? Combien d'hommes, même "ordinaires" sont capables de s'arrêter et de dire "cela est bien ainsi" ? Après tout, on peut toujours faire mieux.

Si tout change perpétuellement, sommes-nous condamnés à l'insatisfaction ? Ou bien, prenant la mesure de l'aspect éphémère de toute chose, pouvons nous enfin dire "je ne maîtrise pas tout, aussi me satisferais-je de mon ignorance", satisfaction qui confine à l'éveil si l'on est conscient du contexte ? Je crois que je pars en sucrerie là :shock:

Pour revenir à des choses plus prosaïques, Indiana Jones est hypersexué : il prends des risques, dois décider/agir vite, sers la fille à la fin du film (voir plutôt vers le milieu), se bat (donc animalité, violence, puissance), trouve des trésors archéologiques (donc savoir, érudition, modjo, phallus :mrgreen: ), voyage (donc lifestyle)... et pour couronner le tout il est du côté des gentils. Ce qui réintroduit la dimension bien/mal et celle du SENS, car beaucoup de "héros" - fictifs ou réels - se battent pour une cause. Je préfère le dire tout de suite, être Père Thérésa ne m'intéresse absolument pas. Comme wu-weï le dit dans un post, ce qui veulent changer le monde sont ceux qui ont le plus besoin de changer eux-mêmes.

Si l'on évacue la dimension manichéenne "cause juste", reste la question qui fâche ; qu'est-ce qui fait sens dans nos vies ?
By Synchronn
#114039 Cette dérive m'intéresse mille fois plus que le sujet initial :)
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By wu-weï
#114051 A 16 ans et demi (important le demi à 16 ans), j'ai lu La condition humaine d'André Malraux.

Au-delà de l'histoire qui donne le cadre au thème central du livre, Malraux développe son thème avec des personnages reliés directement ou indirectement par le cadre historique mais qui ont tous cette chose en commun : la condition humaine.

Pour Malraux la condition humaine est d'être enfermé dans son histoire. Les Hommes luttent au propre comme au figuré pour l'améliorer, mais plus ils luttent et obtiennent de progrès de leur situation, plus ils s'enferment dans leur situation.

Un autre propos qui rejoint cela, c'est le blues du businessman de Plamandon et Berger chanté par Robert Charlebois.
Il a réussi et pourtant, il n'a pas fait ce qu'il aurait voulu faire.

D'ailleurs, même en étant repu de satisfaction (écoutez la chanson des Stones) on finit par être blasé et insatisfait.
l'insatisfaction fait partie intégrante de la vie. C'est d'ailleurs avec ce ressort que le marketing joue sur nos émotions en nous promettant une satisfaction toujours nouvelle : le jeu de substitution exposé par Roger Dodger dans le film éponyme.

Ça pourrait apparaître comme une malédiction fataliste si on l'envisage de façon binaire (je dis ça pour les geeks qui ne perçoivent les choses que de façon binaire). Mais il y a une graduation dans l'insatisfaction. Parfois, il faut accepter l'insatisfaction mais en fonction de sa graduation.

Un poil d'insatisfaction - car rien n'est jamais parfait - me parait acceptable et bénéfique (elle donne envie d'autre chose) et le point "critique" est passé lorsque l'insatisfaction devient trop grande et qu'elle change de nom : la frustration.

D'ailleurs, en psychologie on mesure la tolérance/intolérance à la frustration d'une personne.

En psychologie aussi, pour arrêter de fumer, de se droguer ou de boire ou gérer une rupture ou un deuil douloureux, certains psys parlent de passer d'un état de normalité à un autre (nouveau). Entre les deux, il y a frustration et compensation de cette frustration.

Ce qui fait sens?
Plus que le but, la motivation.
Par motivation, j'entends "ce qui motive, ce qui justifie". Je n'entends pas le synonyme volonté.

La volonté naît de l'envie, du désir et si on y réfléchit bien, d'une petite (ou grosse) dose d'insatisfaction.
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By wu-weï
#114052 Un point non évoqué puisque le sujet de départ est l'envie de tout plaquer : la capitalisation.
Tout plaquer, c'est ne rien capitaliser et se débarrasser.
By Scaff
#114054 [quote]Je ne connais pas les textes de Lao Tzu - je sais, c'est la loose - mais je me suis confronté à la pensée chinoise à travers le travail de C. Javary, en l'occurence Le discours de la tortue (édifiant!) ainsi que son travail sur le Yi Jing. Conséquence, j'essaye d'appréhender le monde à travers le principe du changement permanent. Ni bien, ni mal, juste du mouvement, ce qui d'ailleurs est une vérité scientifique - dans l'état actuel de nos connaissances bien-sûr.

Je cherchais justement des livres de qualités traitant du Yi Jing qui m'a été introduit par la lecture d'un bouquin sur le shiatsu ([url]http://www.amazon.fr/Shiatsu-essentiel-huit-m%C3%A9ridiens-extraordinaires/dp/2813201774/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1318671906&sr=8-1[/url], je le conseille d'ailleurs fortement à ceux que ça intéresse, il est mille fois plus intéressant que les bouquins qui ne parlent que des points sur lesquels appuyer, il parle aussi de l'état d'esprit à avoir lorsque l'on pratique et aborde plein de sujets annexe) . Je l'ai vu à la Fnac mais parmi la multitude de bouquin qui en parlaient je n'ai pas su lequel choisir, merci pour le conseil ;) !

Personnellement, j'ai découvert ma voix (ou plutôt une voix, je pense qu'il est trop tôt pour dire qu'il s'agit de la mienne) récemment au travers des arts-martiaux. J'ai toujours été attiré par eux mais n'ai jamais eu ce que je cherchais lors de ma pratique. Ce n'est qu'après une rupture assez douloureuse que j'ai décidé de chercher de nouveau quelque chose qui convienne à mes attentes, et je l'ai trouvé : Une approche orientale des arts-martiaux, de sorte qu'il s'agisse plus d'une philosophie de vie que d'un simple sport de combat. Je crois que j'ai plus évolué en 3 semaines que sur les dernières années de ma vie. En plus de me sentir mieux tous les jours (je suis passé d'un niveau moral vraiment bas, à un état de tranquilité qui m'impressionne), j'ai l'impression d'avancer tous les jours un peu plus, en comprenant des choses nouvelles, et surtout en apprenant à me connaître un peu mieux au fur et à mesure de ma pratique.

Je n'ai donc jamais connu cette envie de tout plaquer, mais à l'heure actuelle, je me sens complet même s'il manque certains aspects importants dans ma vie (une relation stable par exemple) parce que tous les jours, j'ai quelque chose d'autre sur lequel je peux compter, et qui ne dépend que de moi. De cette façon, mon moral dépend en grande partie de moi-même et beaucoup moins des évènements extérieurs.

Donc pour revenir au sujet, de ma propre expérience, la pensée chinoise m'a beaucoup aidé. Mais si on veut étendre ça à un cas plus général, je pense qu'il faut que tu te trouves une passion, quelque chose qui justement te complète et qui ne concerne que toi. Cette passion ne va pas être juste un passe-temps, un loisir mais quelque chose qui fera partie intégrante de toi-même, qui te définira en quelques sortes. On peut le rapprocher à la spiritualité, mais je pense que c'est propre à chacun, et qu'il y a d'autres façons de l'exprimer.

Un bouquin que je conseillerai même si je n'ai pas encore pu le lire, mais qui m'a été conseillé par quelqu'un à qui j'accorde toute ma confiance sur ce genre de chose, Hara de Karlfired Graf Durckheim. Ici, ce n'est pas la pensée chinoise qui est mise en avant mais la pensée japonaise et à plus forte raison (si j'en crois le résumé et ce qu'on a pu m'en dire), la place de la pensée orientale dans la société occidentale.
By Scaff
#114055 J'ai oublié le lien vers le bouquin dont je parlais : [url=http://www.amazon.fr/Hara-centre-vital-lhomme-Durckheim/dp/2702900593]Hara[/url]

[HS] C'est normal que l'on ne puisse pas éditer ses posts ? [/HS]
ByThe Man Outside
#114126 [quote="Scaff"]J'ai oublié le lien vers le bouquin dont je parlais : [url=http://www.amazon.fr/Hara-centre-vital-lhomme-Durckheim/dp/2702900593]Hara[/url]

[HS] C'est normal que l'on ne puisse pas éditer ses posts ? [/HS]

Ce bouquin a l'air intéressant, il va directement sur mon planning lecture. Oui c'est normal qu'on ne puisse pas éditer nos posts.

[quote="wu-weï"]Un point non évoqué puisque le sujet de départ est l'envie de tout plaquer : la capitalisation.
Tout plaquer, c'est ne rien capitaliser et se débarrasser.

Je confirme : j'ai fait deux cursus différents, tous deux interrompus en quatrième année, résultat ? Deux diplômes bac+3 non professionnalisants. Précariat bonjour :?

Néanmoins, tout plaquer est une envie qui me prends régulièrement, selon les époques de ma vie. Parfois, c'était parce que j'étais "au bout du rouleau" et que je n'avais plus la force de me plier à un certain nombre de convenances sociétales. Dans un tel contexte, c'est un signal d'alarme, comme la blessure peut l'être pour le corps.

Evidemment, ça peut devenir de l'auto-sabotage car se décourager, c'est finalement ne jamais mener rien à terme. Mais, on l'a vu tout au long de cette conversation, ça peut être un réveil parce que notre routine quotidienne cache le fait que nous ne sommes pas en train de mener quoi que ce soit à bien, une absence de but cachée par le ronronnement d'une vie correcte. Iggy Pop, dans son auto-biographie, dit qu'aller se promener dans la nature est pour lui comme une douche, un moment qui le lave de toute la crasse de la civilisation étatsunienne. J'aime beaucoup cette image, et je crois que vouloir tout plaquer, c'est avoir envie d'une bonne douche bien chaude.

Alors que faire ? Partir en Inde faire un stage de Yoga, partir en randonnée (la vraie, itinérante, pas la ballade à la journée pour les petits vieux), entamer un jeûne ? Des petites cassures d'une semaine ou deux mais qui peuvent vivifier la bête. Après, ce qui est dur, c'est de garder les enseignements qu'on tire de ces expériences et les cultiver sur le long terme, la fameuse longanimité Yin dont parle Javary. Chaque fois que je suis parti marcher, j'ai cru en tirer des enseignements qui se sont fanés avec le temps comme les couleurs d'une tapisserie trop souvent exposée au soleil.

On en revient au quotidien : de telles expériences restent épisodiques, le quotidien lui, est... quotidien.
D'où l'importance d'être le plus en accord possible avec sa semaine type pour se sentir bien dans ses pompes.
La motivation au sens de cause, peut être mauvaise, par exemple vouloir se taper plein de femmes parce qu'on a un vide existentiel à remplir et que l'on n'a pas identifié l'origine du problème, prendre la séduction pour un pot de peinture en somme.

En fait, je vais vous faire une confidence : j'ai envie de tout plaquer en ce moment, mais c'est parce que ma situation socio-économique ne me satisfait pas, et que pour en avoir une qui me satisfasse il me faut m'investir dans une démarche que je n'ai pas envie de faire, parce qu'elle ne m'amènera pas - du moins à cours terme - à avoir la vie que je rêvais de mener, vous savez, celle avec le fouet et le chapeau :mrgreen:

Je n'aime pas donner aux autres des pistes que je suis infoutu d'explorer, mais je vais le faire quand même. Peut-être connaissez vous déjà l'histoire de la baguette magique :
S'il vous restait une seule année à vivre et que vous aviez une baguette magique, que feriez vous ?
Vous avez une réponse, OK, maintenant :
S'il vous restait une seule journée à vivre, que feriez vous ?

La personne qui m'a posé cette question m'a dit que ce que l'on se voyait faire pour la dernière année était ce que l'on désirait vraiment faire de nos vies. Ce que l'on se voit faire pour notre dernière journée correspond à notre besoin profond immédiat. Ce petit jeu, qui ressemble fort à un truc de PNL, est parfois utile pour mesurer l'écart entre ce que l'on vit et ce à quoi on aspire.

HS wu-weï : la Condition Humaine à 16 ans et demi ? Et ce pleurnichard de Lorenzaccio aussi je parie ? :wink:
By Synchronn
#114127 Dans mon cas je serais tenté par un départ sans but réel, vendre mes affaires, prendre ma caisse, partir faire un tour d'Europe (ou pousser jusqu'en Chine) avec comme but de taffer pour payer au moins ma bouffe ou mon logement (même si je peux partir avec 5-8 k euros on va dire).
Faire le tour des écoles/facs en lien avec le français pour donner des cours à la con. Me mettre en lien avec les gugusses qui sont déjà expat pour activer les réseaux.

(j'ai peut être besoin de vacances :( courage, je file faire mes courses à Auchan, c'est pas lifestyle ça? Tuez moi)
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By Vala
#114129 Un mélange de Rolf Potts et de Kit Carruthers, en somme.

Pourquoi pas?

Je ne suis pas là pour te donner des conseils (il te suffira de lire deux ou trois de mes derniers posts sur le forum pour voir que je manque d'expérience, en tous cas en ce qui concerne la séduction, et dans une plus large mesure la vie) mais ton cas me touche parce que j'aime voyager, que je suis justement dans cette dynamique de découverte d'autre chose, de sortie de soi (idée que j'emprunte au passage au philosophe Luc Ferry).

Voilà les questions auxquelles je tenterais vraiment de répondre (et que je me suis posées) dans ta situation :
- Qu'est-ce qui m'empêche de partir?
- Qu'ai-je à y perdre?
- À y gagner?

En espérant avoir pu t'aider à y voir plus clair.
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By Dje
#114139 Je crois que les deux questions centrales sont surtout :
- Qu'est-ce que je fuis ?
- Est-ce que j'emmène le problème dans mes valises ?
By Saam
#114313 "Our deepest fear is not that we are inadequate, our deepest fear is that we are powerful beyond mesure"

Tous ceux qui ont vu le film Coach Carter conaissent cette citation, pour les autres elle vient de Marianne Williamson.
Dans le cas de The Man Outside, tu as tout plaqué deux fois quand tu t'es rapproché de ton diplome qui te donnera un taf( en théorie), pour recommencer a zéro. Ne serait ce pas plutot une peur du succes?
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By flonaish
#114328 [quote]"Dans mon cas je serais tenté par un départ sans but réel, vendre mes affaires, prendre ma caisse, partir faire un tour d'Europe (ou pousser jusqu'en Chine) avec comme but de taffer pour payer au moins ma bouffe ou mon logement (même si je peux partir avec 5-8 k euros on va dire).
Faire le tour des écoles/facs en lien avec le français pour donner des cours à la con. Me mettre en lien avec les gugusses qui sont déjà expat pour activer les réseaux."


Si tu l'aimes, pourquoi ne pas tout plaquer à deux, avec ta copine ? Un point de référence et d'amour à l'autre bout du monde, ça peut aider à encaisser les coups durs et les échecs car même si tu réussis (et je pense que ce sera le cas), le chemin ressemblera forcement à ça.

[img]http://stayontargetcoach.com/wp-content/uploads/2011/09/success.jpg[/img]

Partez six mois à l'autre bout du monde, dans un endroit sympa, et essayez de vous créer une nouvelle vie.( The man outside a pointé un des gros problèmes de nos médias : presque tous les messages de notre société converge vers "restez bien tranquillement chez vous à regarder la télé, faire autre chose c'est potentiellement très dangereux". Tous les sujets sont traités sous l'angle des dangers, des arnaques, de la peur... pourtant, si l'on en fait abstraction et si l'on est capable de se créer un rêve qui n'est pas le même que 130 autres millions d'individus avec lesquels on va se retrouver en concurrence, on peut réussir très simplement. Pour preuve, ce mec qui n'a aucun talent incroyable, à part celui d'avoir pris des risques sans tergiverser : http://www.rue89.com/2011/09/06/david-e ... ois-219878)

ou part sans tout plaquer,
Pars avec ta copine un an en tour du monde. (http://fr.oneworld.com/enfr/ow/air-trav ... d-explorer)

[img]http://images.oneworld.com/ow_library/library/gr_owexplorer_6_2.gif?wid=500&qlt=90&cvt=png[/img]

Annonce à ton boss que tu le quittes. D'après ce que j'ai pu observer dans mon entourage, si tu es bon, il y a de grandes chances qu'il soit prêt à te reprendre dans un an. Tu aurais un élastique.

Dernière option, pour changer radicalement de vie, tu fais des enfants qui se chargeront pour toi de modifier totalement ta vie, tes valeurs et ta vision de la vie

[img]http://www.nouvellesimages.fr/img_Enfants--jardin-du-Palais-Royal--1950_Robert-DOISNEAU_ref~110.001368.00_mode~zoom.jpg[/img]
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By Elan
#114400 Vu le cursus que tu as, tu peux très facilement changer petit à petit de domaine et notamment partir à l'étranger.
Finalement c'est pas si compliqué de prendre ce genre de décision, bon après vu que tu es en couple ça peut aussi se prendre à deux, selon la situation de ta moitié.

Perso, plutôt que l'optique "tout changer d'un coup", je fonctionne plutôt par petits sauts. À chaque fois je découvre un truc auquel je ne pensais pas du du tout auparavant, et le fait de faire ça petit à petit laisse une sensation de cohérence qui n'est pas désagréable. Ça permet de concilier le changement et la capitalisation, où l'expérience passée n'est pas balayée d'un coup de main.
ByThe Man Outside
#114445 [quote="Saam"]"Our deepest fear is not that we are inadequate, our deepest fear is that we are powerful beyond mesure"

Tous ceux qui ont vu le film Coach Carter conaissent cette citation, pour les autres elle vient de Marianne Williamson.
Dans le cas de The Man Outside, tu as tout plaqué deux fois quand tu t'es rapproché de ton diplome qui te donnera un taf( en théorie), pour recommencer a zéro. Ne serait ce pas plutot une peur du succes?

C'est tentant de l'interpréter comme ça. Ceci dit, c'est plus quelque chose qui pourrait correspondre à ma situation actuelle.
A l'époque, il y a eu plein de facteurs - différents selon chaque cursus même si les courants sous-jacents étaient les mêmes - qui m'ont amené à abandonner.

Petit crochet par l'un des livres que je lis en ce moment :
[quote="Christophe André"]Les états d'âme positifs donnent aussi davantage de discernement envers les buts à se fixer pour réussir : si on va bien dans sa tête, on réussira davantage de choses parce qu'on aura soin (inconsciemment) de s'engager de préférence dans des démarches comportant une chance raisonnable de succès. Alors que les sujets englués dans des états d'âme plus douloureux risquent, lorsqu'ils ne seront pas victime de renoncements prématurés [souligné par votre serviteur] de faire des choix au-dessus de leurs forces ou de leurs capacités et, dans ce second cas, comme ils auront aussi tendance à être moins flexibles mentalement, ils persisteront trop longtemps [souligné par votre serviteur, bis].

Néanmoins, pour éviter de faire dériver le topic sur mon auguste personne trop longtemps, je ne regrette rien. Un premier choix d'orientation fait tôt, que j'ai eu du mal à abandonner (voir ci-dessus) parce que je me sentais obligé de faire des études (de réussir, justement). Un deuxième choix qui aurait uniquement débouché sur la recherche et l'enseignement universitaire, ce qui aurait nécessité une longanimité que je n'avais plus à 25 ans, vu les casseroles que je trainais... J'arrête là le déballage pour redire l'essentiel : ces crises étaient saines, parce qu'aujourd'hui je peux vraiment chercher à être en harmonie avec moi. Cela ne signifie pas que j'ai trouvé, d'autant plus que l'identité fluctue avec le temps, au travers des époques de nos vies - je prépare un topic entre autre là-dessus.

Bref, pour revenir au sujet "tout plaquer, la crise de la quarantaine à trente ans ?" Notez comme le mot "crise" est connoté négativement dans notre langue : dans nos contrées joyeuses c'est la crise depuis la privatisation de la Banque de France, et effectivement cette "crise" est pénible - sauf que ce n'est pas une crise parce que justement elle est systémique, endémique, bref, absolument pas critique, mais là je dérive vers un discours politique qui n'a pas lieu de se tenir ici. :twisted: :twisted: :twisted:

La "crise" de la quarantaine, donc, est bien une crise elle, au sens d'être épisodique. Mais qu'est-ce qui est négatif : le fait qu'un homme, généralement père de famille, décide de quitter sa femme pour une gamine de 25 ans, se tatouer "mort aux vaches" sur les fesses et faire le tour du monde en bécane et perfecto ? Ou bien le fait que cet homme ait supporté pendant 20 ans une épouse névrosée - voire "normosée", ce qui est autrement pire - fait un job qui le déprimait par convention et facilité financière, accumulé les bibelots et les meubles ikéa dans une maison Kaufman achetées dans lotissement pavillonnaire sans âme, et s'y tienne ? :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Il y a d'autres choses que j'aimerai rajouter mais là j'ai du taf :wink:
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By wu-weï
#114447 "Crise" en chinois, se traduit avec un de ces deux idéogrammes selon le sens qu'on veut lui donner :
- Danger
- Opportunité