- Sam Jan 08, 2011 6:33 pm
#104062
[quote="Myriad"]Paragraphe extrêmement intéressant de Balthasar Thomas analysant Nietzsche :
[quote]Nous voudrions certes que tout un chacun puisse réaliser une vie absolument singulière, exceptionnelle, se dépasser et devenir un "surhomme à sa manière". Néanmoins une telle société ne semble pas possible dans la mesure où il faut nécessairement des individus pour effectuer des tâches répétitives, procédurières, bureaucratique et stéréotypées. Une analyse plus profonde montre que beaucoup de gens ne veulent pas être exceptionnels, singuliers, créateurs. Beaucoup ne tiennent pas à se poser des questions, à connaître le frisson du danger, physique ou intellectuel, mais préfèrent le confort d'idées arrêtées et consolatrices. Au lieu d'avoir des responsabilités, d'être seuls face à leurs décisions, ils optent délibérément pour la soumission à un cadre, une fonction, une hiérarchie, une morale".
Des hommes civilisés selon la classification de Nietzsche dans [url=http://www.youtube.com/watch?v=GOO1NIDbbgQ]Le prologue de Zarathoustra[/url].
[quote="(Un peu avant la fin)Les hommes civilisés à zarathoustra qui vient de leur dépeindre l'archétype du dernier homme"]Donnes nous ce dernier Homme, Ô Zarathoustra, s'écriaient-ils. Rends-nous semblables à ces derniers hommes.Nous te tiendrons quitte du Surhumain.
Dans ce passage, on lit que Nietzsche avait clairement conscience que les hommes auraient ce réflexe d'auto-protection afin de "rester dans la caverne".
Mais avant, dans son discours, il leur avait dit :
[quote]Malheur!
Les temps sont proches où l'Homme ne jettera plus par dessus les Hommes la flèche de son désir, où les cordes de son arc ne sauront plus vibrer.
Je vous le dis : il faut encore porter encore en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante.
Je vous le dis, vous portez en vous un chaos.
Note : vous noterez que l'Homme qui tend un pont vers le Surhumain porte en lui un chaos et qu'en cela, la philosophie Nietzschienne nie l'idée même que l'Homme parfait (un autre archétype), celui qui a inventé le bonheur, celui qui cligne de l'oeil aux basses connivences et conventions du monde soit le Surhumain.
Le prélèvement que tu fais de Balthasar Thomas analysant Nietzsche, isolé du contexte philosophique, donne un contresens à l'oeuvre de Nietzsche car s'il a bien décrit les archétypes des hommes civilisés, des Derniers Hommes ou les contempteurs de corps (par exemple), Nietzsche exhortait les Hommes à tendre vers le Surhumain (un humain trop humain) dont il pensait annoncer l’avènement et à abandonner les logiques (comme celle décrite par Balthasar Thomas analysant Nietzsche) qu'il jugeait subalternes et méprisables.
D'où l'idée de "philosopher au marteau-piqueur" dans le but de casser ces logiques issus de l'éducation, du conditionnement, de la religion, de "la morale"..
Et les hommes civilisés reçoivent son annonciation de l'avènement du Surhumain ainsi :
[quote]Zarathoustra cependant devint triste et dit à son coeur :
"Ils ne me comprennent pas. Je ne suis pas la bouche qu'il faut à ces oreilles.
Trop longtemps, sans doute, j'ai vécu dans les montagnes. J'ai trop écouté les ruisseaux et les arbres.
Je leur parle maintenant comme à des chevriers.
Placide est mon âme et lumineuse comme la montagne au matin mais ils me tiennent pour un coeur froid et un bouffon aux railleries sinistres et les voilà qui me regardent et qui rient.
Et tandis qu'ils rient, ils me haïssent encore.
Il y a de la glace dans leurs rires."
[color=orange]C'est en cela que prélever un extrait déccorelé du contexte de sa pensée peut être compris comme la validation par Nietzsche d'adhérer à ces logiques qu'il classe comme subalternes alors même que toute son oeuvre poursuit le but exactement l'inverse : en libérer l'Homme dans l'acceptation de son humanité (et son chaos intérieur) car celui qui n'en connait pas s'est soulagé de sa conscience dans les valeurs d'un système "moral". [/color]
Le thème (de la glorification) du Guerrier qui revient souvent chez Nietzsche, n'est pas celui de l'homme qui combat les autres hommes (basse oeuvre), mais le thème de celui qui se bat contre lui-même et sa part de bassesse.
C'est de là que naît le chaos que portent les Hommes, et selon Nietzsche, les philosophies et les systèmes "moraux" (i.e. religieux (sectes?) ou politiques) eux, poursuivent le but d'asservir l'Homme en lui offrant (en faisant commerce?) de l’allègement du fardeau du poids de sa conscience et de sa propre responsabilité. => les hommes civilisés, les Derniers Hommes.
Phénomène que décrit Balthasar Thomas dans ce prélèvement (en paraphrasant Nietzsche) mais qui, prélever ainsi dit presque le contraire de la pensée Nietzschienne.
[quote="Pliskin"]En pleine lecture de Humain trop humain:
[quote]La connaissance de l'homme s'est arrêté avec cette maxime " Le Moi est haïssable". Avec cette autre maxime célèbre " Aime ton prochain comme toi-même", elle n'a pas encore commencé"
[color=orange]Homme parfait = Dernier Homme[/color]
[quote="Zarathoustra"]Je vais donc leur parler de ce qu'il y a de plus méprisable.
Je veux dire, Le Dernier homme.
My 2 cents.
[quote]Nous voudrions certes que tout un chacun puisse réaliser une vie absolument singulière, exceptionnelle, se dépasser et devenir un "surhomme à sa manière". Néanmoins une telle société ne semble pas possible dans la mesure où il faut nécessairement des individus pour effectuer des tâches répétitives, procédurières, bureaucratique et stéréotypées. Une analyse plus profonde montre que beaucoup de gens ne veulent pas être exceptionnels, singuliers, créateurs. Beaucoup ne tiennent pas à se poser des questions, à connaître le frisson du danger, physique ou intellectuel, mais préfèrent le confort d'idées arrêtées et consolatrices. Au lieu d'avoir des responsabilités, d'être seuls face à leurs décisions, ils optent délibérément pour la soumission à un cadre, une fonction, une hiérarchie, une morale".
Des hommes civilisés selon la classification de Nietzsche dans [url=http://www.youtube.com/watch?v=GOO1NIDbbgQ]Le prologue de Zarathoustra[/url].
[quote="(Un peu avant la fin)Les hommes civilisés à zarathoustra qui vient de leur dépeindre l'archétype du dernier homme"]Donnes nous ce dernier Homme, Ô Zarathoustra, s'écriaient-ils. Rends-nous semblables à ces derniers hommes.Nous te tiendrons quitte du Surhumain.
Dans ce passage, on lit que Nietzsche avait clairement conscience que les hommes auraient ce réflexe d'auto-protection afin de "rester dans la caverne".
Mais avant, dans son discours, il leur avait dit :
[quote]Malheur!
Les temps sont proches où l'Homme ne jettera plus par dessus les Hommes la flèche de son désir, où les cordes de son arc ne sauront plus vibrer.
Je vous le dis : il faut encore porter encore en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante.
Je vous le dis, vous portez en vous un chaos.
Note : vous noterez que l'Homme qui tend un pont vers le Surhumain porte en lui un chaos et qu'en cela, la philosophie Nietzschienne nie l'idée même que l'Homme parfait (un autre archétype), celui qui a inventé le bonheur, celui qui cligne de l'oeil aux basses connivences et conventions du monde soit le Surhumain.
Le prélèvement que tu fais de Balthasar Thomas analysant Nietzsche, isolé du contexte philosophique, donne un contresens à l'oeuvre de Nietzsche car s'il a bien décrit les archétypes des hommes civilisés, des Derniers Hommes ou les contempteurs de corps (par exemple), Nietzsche exhortait les Hommes à tendre vers le Surhumain (un humain trop humain) dont il pensait annoncer l’avènement et à abandonner les logiques (comme celle décrite par Balthasar Thomas analysant Nietzsche) qu'il jugeait subalternes et méprisables.
D'où l'idée de "philosopher au marteau-piqueur" dans le but de casser ces logiques issus de l'éducation, du conditionnement, de la religion, de "la morale"..
Et les hommes civilisés reçoivent son annonciation de l'avènement du Surhumain ainsi :
[quote]Zarathoustra cependant devint triste et dit à son coeur :
"Ils ne me comprennent pas. Je ne suis pas la bouche qu'il faut à ces oreilles.
Trop longtemps, sans doute, j'ai vécu dans les montagnes. J'ai trop écouté les ruisseaux et les arbres.
Je leur parle maintenant comme à des chevriers.
Placide est mon âme et lumineuse comme la montagne au matin mais ils me tiennent pour un coeur froid et un bouffon aux railleries sinistres et les voilà qui me regardent et qui rient.
Et tandis qu'ils rient, ils me haïssent encore.
Il y a de la glace dans leurs rires."
[color=orange]C'est en cela que prélever un extrait déccorelé du contexte de sa pensée peut être compris comme la validation par Nietzsche d'adhérer à ces logiques qu'il classe comme subalternes alors même que toute son oeuvre poursuit le but exactement l'inverse : en libérer l'Homme dans l'acceptation de son humanité (et son chaos intérieur) car celui qui n'en connait pas s'est soulagé de sa conscience dans les valeurs d'un système "moral". [/color]
Le thème (de la glorification) du Guerrier qui revient souvent chez Nietzsche, n'est pas celui de l'homme qui combat les autres hommes (basse oeuvre), mais le thème de celui qui se bat contre lui-même et sa part de bassesse.
C'est de là que naît le chaos que portent les Hommes, et selon Nietzsche, les philosophies et les systèmes "moraux" (i.e. religieux (sectes?) ou politiques) eux, poursuivent le but d'asservir l'Homme en lui offrant (en faisant commerce?) de l’allègement du fardeau du poids de sa conscience et de sa propre responsabilité. => les hommes civilisés, les Derniers Hommes.
Phénomène que décrit Balthasar Thomas dans ce prélèvement (en paraphrasant Nietzsche) mais qui, prélever ainsi dit presque le contraire de la pensée Nietzschienne.
[quote="Pliskin"]En pleine lecture de Humain trop humain:
[quote]La connaissance de l'homme s'est arrêté avec cette maxime " Le Moi est haïssable". Avec cette autre maxime célèbre " Aime ton prochain comme toi-même", elle n'a pas encore commencé"
[color=orange]Homme parfait = Dernier Homme[/color]
[quote="Zarathoustra"]Je vais donc leur parler de ce qu'il y a de plus méprisable.
Je veux dire, Le Dernier homme.
My 2 cents.