Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

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By Berbere-Pepere
#67978 [color=olive][size=150]DU COURAGE DES FEMMES[/size][/color]

[quote]"Tous les hommes perdaient la tête; c'est le moment où les femmes prennent sur eux une incontestable supériorité

"Leur courage a une réserve qui manque à celui de leur amant; elles se piquent d'amour-propre à son égard, et trouvent tant de plaisir à pouvoir, dans le feu du danger, le disputer de fermeté à l'homme qui les blesse souvent par la fierté de sa protection et de sa force, que l'énergie de cette jouissance les élève au-dessus de la crainte quelconque qui, dans ce moment, fait la faiblesse des hommes.
Un homme aussi, s'il recevait un tel secours dans un tel moment, se montrerait supérieur à tout; car la peur n'est jamais dans le danger, elle est dans nous.
Quant au courage moral, si supérieur à l'autre, la fermeté d'une femme qui résiste à son amour est seulement la chose la plus admirable qui puisse exister sur terre. Toutes les autres marques de courage sont des bagatelles auprès d'une chose si fort contre nature et si pénible.
Peut-être trouvent-elles des forces dans cette habitude des sacrifices que la pudeur fait contracter.
Un malheur des femmes, c'est que les preuves de ce courage restent toujours secrètes et soient presque indivulgables.
Un malheur plus grand, c'est qu'il soit toujours employé contre leur bonheur: la princesse de Clèves devait ne rien dire à son mari, et se donner à M. de Nemours."
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By Berbere-Pepere
#67986 "Peut-être que les femmes sont principalement soutenues par l'orgueil de faire une belle défense, et qu'elles s'imaginent que leur amant met de la vanité à les avoir; idée petite et misérable: un homme passionné qui se jette de gaieté de coeur dans tant de situations ridicules a bien le temps de songer à la vanité!
C'est comme les moines qui croient attraper le diable, et qui se payent par l'orgueil de leurs cilices et de leurs macérations."
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By Berbere-Pepere
#68222 [color=olive][size=150]DE L'INTIMITE[/size][/color]

"Le plus grand bonheur que puisse donner l'amour, c'est le premier serrement de main d'une femme qu'on aime.
Le bonheur de la galanterie, au contraire, est beaucoup plus réel, et beaucoup plus sujet à la plaisanterie."
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By Berbere-Pepere
#68225 [color=olive][size=150]DES CONFIDENCES[/size][/color]

"Il n'y a pas au monde d'insolence plus vite punie que celle qui vous fait confier à un ami intime un amour-passion.
Il sait, si ce que vous dites est vrai, que vous avez des plaisirs mille fois au-dessus des siens, et qui vous font mépriser les siens.
C'est bien pis encore entre femmes, la fortune de leur vie étant d'inspirer une passion, et d'ordinaire, la confidente aussi ayant exposé son amabilité aux regards de l'amant.
D'un autre coté, pour l'être dévoré de cette fièvre, il n'est pas au monde de besoin moral plus impérieux que celui d'un ami devant qui l'on puisse raisonner sur les doutes affreux qui s'emparent de l'âme à chaque instant, car dans cette passion terrible, toujours une chose imaginée est une chose existante."
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By Kick
#68239 tout est tiré de Stendhal ?
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By Berbere-Pepere
#68247 Oui, tout ce qui est entre guillemets :wink:
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By Berbere-Pepere
#68252 [color=olive][size=150]DE LA JALOUSIE[/size][/color]

"Chaque pas de l'imagination est payé par un moment de délices. Il n'est pas étonnant qu'une telle manière d'être soit attachante.
A l'instant où naît la jalousie, la même habitude de l'âme reste, mais pour produire un effet contraire.
Chaque perfection que vous ajoutez à la couronne de l'objet que vous aimez, et qui peut-être en aime un autre, loin de vous procurer une jouissance céleste, vous retourne un poignard dans le coeur.
Une voix vous crie: ce plaisir si charmant, c'est ton rival qui en jouira (voilà une folie de l'amour; cette perfection que vous voyez n'en est pas une pour lui.)
Et les objets qui vous frappent, sans produire ce premier effet, au lieu de vous montrer comme autrefois, un nouveau moyen de vous faire aimer, vous font voir un nouvel avantage du rival.
Dans cet état la fureur naît facilement; l'on ne se rappelle plus qu'en amour posséder n'est rien, c'est jouir qui fait tout; l'on s'exagère le bonheur du rival, l'on s'exagère l'insolence que lui donne ce bonheur, et l'on arrive au comble des tourments, c'est à dire à l'extrême malheur, empoisonné encore d'un reste d'espérance."