- Dim Mar 15, 2009 8:37 pm
#70578
A trop vouloir jouer la personne inaccessible, les gens se lassent de vous et vous laissent en plan. Une fille que je fréquente l'a appris à ses dépends : son groupe d'amies s'est séparée d'elle.
J'ai repensé, assez amusé, au début des mots de Sartre :
[quote="Sartre"]
"sachez, disait-elle, vous laissez désirer".
On la désira beaucoup, puis de moins en moins, et, faute de la voir, on finit par l'oublier.
Dans toute dynamiques sociales, tout est question de calibration.
Fort de cet enseignement tout frais, j'ai par la suite réalisé mon premier abordage de parfaite inconnue, le tout dans un cadre très chic. Mac Do. Quand un ami propose de payer mon repas si j'aborde une fille sublime entourée de garçons plus vieux, que fais-je ?
Je fonce. En apparence j'étais confiant, je marchais fièrement avec ce regard détestable qu'ont la plupart des mannequins de la fashion week. Intérieurement, je stressais tout en me demandant ce que je pouvais bien dire à cette fille.
J'arrive finalement vers elle.
[quote]
Moi : Bonjour
Elle : Salut
M pointant sa -fausse- écharpe burberry : Je voulais juste te demander quelle était la marque de ton écharpe car je la trouve très originale et elle semble de bonne qualité.
E le visage hébété comme si le seigneur s'était défoulé dessus avec la frénésie d'un marteau piqueur comme dirait Desproges: Tu rigoles ?
M : Pas du tout. Enfin si en réalité j'attends mes amis *que je lui montre* qui sont en train de déballer leurs cadeaux happy meal donc je me suis dis "tiens pour passer le temps allons causer à ce groupe". Je serais volontiers resté avec eux mais j'ai mangé par inadvertance mon jouet. Dommage.
E :
La fille ne semble pas très prolixe et de toute façon, une jolie filles avec plusieurs contrefaçons sur elle, c'est comme un mannequin qui lâche une grosse caisse en plein défilé. Cela brise tout. Mais mince, le début de la conversation est bien commencé alors ne nous arrêtons pas là. Une pensée me traverse l'esprit : je n'ai pas engagée le reste du groupe dans la conversation et si je ne le fais pas illico ça va mal finir pour moi. Il me faut une idée, vite.
[quote]
M : Et vous, les gars, vous aussi vous avez pris un happy meal ?
L'un deux : Tu nous prends pour des bouffons toi ?
M : Non, y a que les rois ont des casquettes Louis Vuitton de chez momo le brocanteur.
A cet instant je sens que j'aurai du me taire mais j'ai toujours eu la sale manie d'être cassant envers les gens de cette sorte.
La fille rigole. Le gars m'insulte, la fille lui demande d'arrêter, "il voulait juste rire" dit-elle. Ou pas.
Je lui fais un petit sourire accompagné d'un regard qui en dit long.
Je reprends la conversation, qui je le sais n'aboutira à rien maintenant, de manière banale :
[quote]
M: Et à part défendre les garçons qui te plaisent à mac do tu aimes faire quoi dans la vie ? Les crêpes? Embrasser les garçons que tu défends ? Danser ?
E: J'aime bien manger, rire avec mes amis et la mode. Et toi ?
-Fou rire intérieur à la prononciation de mode, je décide de m'éjecter, tout en tentant le tout pour le tout en sachant pertinemment que cela n'aboutira à rien-
M : J'adore prendre le numéro des gens qui me défendent. Et ce juste avant de rejoindre des amis. Tiens, là c'est le cas.
E : je donne pas mon numéro aux inconnus.
M : En 3 min on a partagé énormément de choses ! On se connait déjà beaucoup, et je peux te rajouter d'autres infos sur moi : je fais 1m80 pile, j'aime le bleu, j'ai un dentier et j'ai un faible pour les femmes édentées.
E: Désolé.
Si j'avais fait un énième effort, à coup sur elle me l'aurait donné.
Mais je n'insiste pas plus, la fille ne m'intéressant pas. On se salue, se fait la bise et je repars vers mes amis, ébahis que j'ai osé aborder cette fille.
Je n'ai certes pas eu de numéros mais j'ai eu un cheeseburger gratuit.
Et j'ai appris qu'il faut toujours aborder le groupe entier, et surtout, aborder des gens qui nous intéressent réellement, et qui ne nous dégouttent pas.
J'ai repensé, assez amusé, au début des mots de Sartre :
[quote="Sartre"]
"sachez, disait-elle, vous laissez désirer".
On la désira beaucoup, puis de moins en moins, et, faute de la voir, on finit par l'oublier.
Dans toute dynamiques sociales, tout est question de calibration.
Fort de cet enseignement tout frais, j'ai par la suite réalisé mon premier abordage de parfaite inconnue, le tout dans un cadre très chic. Mac Do. Quand un ami propose de payer mon repas si j'aborde une fille sublime entourée de garçons plus vieux, que fais-je ?
Je fonce. En apparence j'étais confiant, je marchais fièrement avec ce regard détestable qu'ont la plupart des mannequins de la fashion week. Intérieurement, je stressais tout en me demandant ce que je pouvais bien dire à cette fille.
J'arrive finalement vers elle.
[quote]
Moi : Bonjour
Elle : Salut
M pointant sa -fausse- écharpe burberry : Je voulais juste te demander quelle était la marque de ton écharpe car je la trouve très originale et elle semble de bonne qualité.
E le visage hébété comme si le seigneur s'était défoulé dessus avec la frénésie d'un marteau piqueur comme dirait Desproges: Tu rigoles ?
M : Pas du tout. Enfin si en réalité j'attends mes amis *que je lui montre* qui sont en train de déballer leurs cadeaux happy meal donc je me suis dis "tiens pour passer le temps allons causer à ce groupe". Je serais volontiers resté avec eux mais j'ai mangé par inadvertance mon jouet. Dommage.
E :
La fille ne semble pas très prolixe et de toute façon, une jolie filles avec plusieurs contrefaçons sur elle, c'est comme un mannequin qui lâche une grosse caisse en plein défilé. Cela brise tout. Mais mince, le début de la conversation est bien commencé alors ne nous arrêtons pas là. Une pensée me traverse l'esprit : je n'ai pas engagée le reste du groupe dans la conversation et si je ne le fais pas illico ça va mal finir pour moi. Il me faut une idée, vite.
[quote]
M : Et vous, les gars, vous aussi vous avez pris un happy meal ?
L'un deux : Tu nous prends pour des bouffons toi ?
M : Non, y a que les rois ont des casquettes Louis Vuitton de chez momo le brocanteur.
A cet instant je sens que j'aurai du me taire mais j'ai toujours eu la sale manie d'être cassant envers les gens de cette sorte.
La fille rigole. Le gars m'insulte, la fille lui demande d'arrêter, "il voulait juste rire" dit-elle. Ou pas.
Je lui fais un petit sourire accompagné d'un regard qui en dit long.
Je reprends la conversation, qui je le sais n'aboutira à rien maintenant, de manière banale :
[quote]
M: Et à part défendre les garçons qui te plaisent à mac do tu aimes faire quoi dans la vie ? Les crêpes? Embrasser les garçons que tu défends ? Danser ?
E: J'aime bien manger, rire avec mes amis et la mode. Et toi ?
-Fou rire intérieur à la prononciation de mode, je décide de m'éjecter, tout en tentant le tout pour le tout en sachant pertinemment que cela n'aboutira à rien-
M : J'adore prendre le numéro des gens qui me défendent. Et ce juste avant de rejoindre des amis. Tiens, là c'est le cas.
E : je donne pas mon numéro aux inconnus.
M : En 3 min on a partagé énormément de choses ! On se connait déjà beaucoup, et je peux te rajouter d'autres infos sur moi : je fais 1m80 pile, j'aime le bleu, j'ai un dentier et j'ai un faible pour les femmes édentées.
E: Désolé.
Si j'avais fait un énième effort, à coup sur elle me l'aurait donné.
Mais je n'insiste pas plus, la fille ne m'intéressant pas. On se salue, se fait la bise et je repars vers mes amis, ébahis que j'ai osé aborder cette fille.
Je n'ai certes pas eu de numéros mais j'ai eu un cheeseburger gratuit.
Et j'ai appris qu'il faut toujours aborder le groupe entier, et surtout, aborder des gens qui nous intéressent réellement, et qui ne nous dégouttent pas.