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Modérateurs: animal, Léo

By john dilinger
#140953 [quote]Les autres garçons qui viennent me voir, je n'entends que des notes de musiques.
Chez toi, c'était toute une partition.

A suivre
By john dilinger
#140956 NB : Le FR que je m'apprête à raconter a une haute valeur sentimentale pour moi.
Parce que j'ai l'impression de me détacher d'une partie de moi en l'écrivant ici, je vais prendre mon temps.

De plus, après une discussion avec Arthus dans la section privée, je suis d'accord avec lui pour ce qui est de déplorer l'absence de récits de rencontre plus fréquents (qu'est-ce qui est marqué en haut de cette page, bien gros et en blanc ?).
Je ne posterai donc une nouvelle partie de ce récit qu'à chaque nouveau FR d'un membre différent qui sera créé dans la même section.

Je sais de quoi ça a l'air : un caprice arrogant. C'est surtout pour moi l'assurance de ne pas être le seul à me dévoiler.
By Geist
#140967 [quote="john dilinger"]Je sais de quoi ça a l'air : un caprice arrogant.
Caprice, certes, mais pourquoi pas ?
Arrogant, non, pourquoi ?

Je dois dire que c'est à mon grand regret que je n'ai pas changé d'avis depuis [url=http://www.spikeseduction.com/forum/mon-americaine-23-ans-plus-tard-vt10892-45.html#p138615]ceci[/url]. Je vais reconsidérer la chose :wink:
By john dilinger
#155069 Il y a parfois des histoires auxquels on pense qu'on s'accrochera toute une vie.
Et puis un jour, sans savoir pourquoi, le fragile lien sentimental disparaît. Enfin si, on sait un peu pourquoi : généralement il s'agit d'une autre fille.
Cette dernière est plus belle, plus fascinante, et on se demande comment on a pu autant idéaliser l'autre.

"L'autre" ? C'est un peu brutal.
Elle a tout de même un nom, que je garderai caché pour l'intimité du souvenir.
On dira qu'elle s'appelle Danae. (La Danae de Klimt.)
Elle m'y fait un peu penser...

[img]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c8/Gustav_Klimt_010.jpg[/img]
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By la mouche
#155083 [quote="john dilinger"]
Je ne posterai donc une nouvelle partie de ce récit qu'à chaque nouveau FR d'un membre différent qui sera créé dans la même section.

Dans la section journal, ca compte ? J'en ai une petite de derrière les fagots, si la précédente (québécoise) t'a plût

Mais par contre, on va faire un accord sur le nombre de lignes, parce que si tu mets que des images, on est pas arrivé :mrgreen:
By john dilinger
#155086 Ahah ! Non, j'ai abandonné l'idée de publier à chaque nouveau FR. Avec la pudeur des membres des forums et mis à part lolalola qui poste régulièrement, ça risque de prendre des années.

Raconte plutôt la suite (fin ?) avec ta québécoise qu'on sache si ça a bien fonctionné ou pas :wink:
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By la mouche
#155088 [quote="john dilinger"]Raconte plutôt la suite (fin ?) avec ta québécoise qu'on sache si ça a bien fonctionné ou pas :wink:

Ah zut, j'étais persuadé que je l'avais terminé cette histoire. Ca fait longtemps que j'ai pas traîné dans mon journal. Je vais écrire la suite dans la semaine (la fin n'est pas pour tout de suite)
By john dilinger
#155247 L'histoire commence il y a maintenant quelques années. C'était durant l'hiver.

Notre école possédait des locaux qu'elle réservait pour certaines banques, afin d'une part de permettre à celles-ci de se rapprocher à l'avance de clients intéressants, et aux élèves d'avoir leurs conseillers à proximité.
J'avais ouvert un compte dans l'une d'elle.

J'étais alors membre d'une association d'élèves pour laquelle je faisais un peu de comptabilité. Et il se trouve qu'une partie de mon travail consistait à vérifier les comptes de cette association avec l'aide de cette même banque.

Danae en était la principale conseillère.

===

Danae m'impressionnait trop. Quand j'ai commencé à faire partie de cette association d'élèves, mon prédécesseur pris en charge ma formation et me présenta à elle.
Je la voyais alors rire et badiner avec lui avec beaucoup d'aisance dans sa féminité. Mon prédécesseur, de son côté, participait au badinage avec beaucoup de détachement, un détachement que je n'aurais pas su avoir à l'époque. (Mon ex avait un caractère plus H et les femmes trop féminines m'impressionnaient.)

Durant les premiers mois qui ont suivis cette présentation, nous nous sommes alors vus régulièrement dans son bureau, au rythme d'environ une fois par semaine.
Le registre était très formel et nous ne nous parlions jamais autrement que par le vouvoiement.
Où en sont les comptes, quelles factures manquent à l'appel, tout un tas de broutilles professionnelles sans grand intérêt...

Danae avait de beaux cheveux volumineux, de couleur auburn, avec une frange sur le côté.
C'était une personne qui savait vous mettre à l'aise quand vous lui parliez. Tout le contraire de la rigidité : elle cherchait à comprendre votre besoin et s'adaptait en fonction, autant dans le service qu'elle offrait que dans son comportement.
Elle savait séduire à petite dose, une séduction très innocente bien entendu, celle de la relation conseiller-client.

Son arme fatale était sans doute cette petite fossette sur la joue quand elle vous souriait.
Le mot était bien choisi pour elle : il s'agissait d'une toute petite (mais bien visible) fossette qui se creusait entre l'oreille et la commissure des lèvres. Elle savait parfaitement en jouer.

A y faire attention et avec le recul, son comportement n'avait rien de spontané. Ni son rire ni son sourire, qu'elle maîtrisait telle une parfaite comédienne pour jouer son rôle de conseillère.
Pourtant, par la fluidité avec laquelle elle jouait ce rôle et le confort dans lequel elle savait vous plonger, ce manque de spontanéité n'était pas repoussant, au contraire.

===

Au cours du mois de mars, j'avais pris un peu de recul par rapport à cette association pour me consacrer à un projet qui me tenait plus à cœur.
Le projet serait difficile à mettre en place : il faudrait convaincre l'école de fournir une salle, acheter le matériel, faire la campagne de communication, trouver un professeur.
Mais une chose après l'autre, il fallait d'abord que j'ouvre un compte.

Je me rendis dans son bureau durant cette période.
« Bonjour Quentin, vous venez pour les comptes de l'association ?
─ Pas aujourd'hui, aujourd'hui je voulais vous voir pour un projet plus personnel.
Elle s’assoit et fronce les sourcils, toujours dans son rôle parfaitement maîtrisé. Dites-moi.
─ Voilà, je vais bientôt ouvrir un atelier artistique et j'aimerais ouvrir un compte.
Elle tourne la tête, plisse les yeux et la petite fossette réapparaît sur le coin de sa joue. Vous avez donc une fibre artistique ? »

Dans ce dernier mouvement, il y a néanmoins eu quelque chose qui semble s'être échappé du rôle, un bouton qui aurait sauté d'une chemise trop impeccable.
Sa tête avait tourné après un léger arrêt, trop léger et trop peu perceptible pour avoir été consciemment piloté.

Une corde avait vibré chez elle.
By john dilinger
#155457 A partir de ce jour, nos réunions hebdomadaires suivaient toujours le même rituel.
Nous parlions d'abord des comptes de l'association puis, parfois après une petite pause, la conversation basculait sur les Arts.

Elle m'apprit qu'elle avait suivi des cours d'Histoire de l'Art, la meilleure époque de sa vie selon elle. Puis son travail en tant que guide de musée qu'elle a aussi beaucoup aimé.
Elle m'en parlait avec enthousiasme et passion. Durant ces moments, j'avais l'impression de découvrir la vraie Danae.
Toute l'énergie de badinage et de sensualité qu'elle mettait dans son rôle de conseillère, et qui me semblait manquer de spontanéité, c'était durant ces conversations privées entre les quatre murs de son bureau que j'en goûtais la saveur original.

Parfois, un incrédule patientait derrière la porte vitrée pour déposer un chèque ou demander tel renseignement. Nous stoppions la discussion et je restais assis pendant que la brève consultation avait lieu, puis un silence revenait après la fermeture de la porte qui suivait la sortie de l’intrus. Sa fossette revenait. Personne ne se doutait de la nature de nos conversations.

10 minutes de conversation professionnelle, 20 minutes de passion. Toujours avec ce vouvoiement de rigueur.
Je l'avais désiré, je commençais à l'aimer...
Mais ce n'était pas grave : j'étais acteur de l'histoire, et ces conversations privées, c'était moi qui y assistais.

===

Quelques semaines plus tard, mon atelier artistique avait pris forme et la première séance officielle allait enfin avoir lieu, dirigée par une professeur diplômée des Beaux Arts qui était la perle de ces cours de dessin.
J'étais fier.
Et, naïvement, j'invitais Danae à y assister, parmi les 30 personnes qui s'étaient inscrites à l’événement.

L'invitation la surprit. Elle me répondit qu'elle n'était pas sûre de pouvoir venir, un dîner de prévu... avec des amis... mais qu'elle me confirmerait !

C'est donc sans surprise que, mon carnet à dessin sur les genoux, je reçu ce texto de sa part le soir de la première séance :
[quote]Bonsoir Quentin. Pour ce soir j'ai un impératif qui vient de tomber et ne pourrai donc pas venir, je vous prie de m'excuser. A charge de revanche. Un louvre pour me faire pardonner. Bonne soirée. Danae
By john dilinger
#155472 Son refus n'était pas étonnant. De nombreuses barrières existaient.
D'abord, c'était une femme qui avait 3 ans de plus que moi. Elle travaillait, j'étudiais. Elle maîtrisait tous les codes de la séduction, j'apprenais.

Peu de temps avant l'ouverture de mon atelier, un élève avait lancé un site de [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Social_Network#Synopsis]facemash[/url] qui permettait de voter pour la plus belle élève du campus. Un plaisantin avait rajouté sa photo, avec pour intitulé "la banquière", et elle avait coiffé au poteau toutes les étudiantes !

Au-delà de ces considérations, il aurait été anormal qu'elle vienne à une séance de l'atelier, justement parce que ce n'était pas une élève, mais une employée qui ne faisait plus partie de l'univers étudiant.

Avec le recul, je me dis que cette initiative, bien qu'irréalisable, avait eu le mérite de lui témoigner mon intérêt avec élégance.

===

Qu'importe son refus, la fin de l'année approchait, et avec elle ces vacances d'été qui ont toujours eu la malédiction de briser dans l’œuf les histoires naissantes. C'était peut-être donc mieux que la nôtre n'ait pas vu le jour.

Je draguais d'ailleurs à droite à gauche durant ces deux mois et finissais par oublier Danae.
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By Dje
#155473 [quote="john dilinger"]Qu'importe son refus, la fin de l'année approchait, et avec elle ces vacances d'été qui ont toujours eu la malédiction de briser dans l’œuf les histoires naissantes.
Dans ce cas particulier, tu tombes juste mais c'est uniquement parce qu'elle bosse sur le campus. Attention de ne pas transposer ça sur d'autres femmes sans se poser de questions.

L'idée que l'été tue tout dans l'oeuf est une croyance limitante héritée du milieu étudiant. Quand tu bosses, tu te barres plus ou moins quand tu veux. Certes, l'été est une belle saison pour faire des rencontres, mais ce serait une erreur de croire qu'il est totalement différent du reste de l'année pour ceux qui ont la chance (la force ?) d'avoir une belle vie ;)
By john dilinger
#155531 [size=150]La promesse[/size]

Septembre approchait.

L'été avait, comme promis, amené son lot de belles histoires.
J'avais le cœur comblé... mais l'estomac noué.

Il fallait désormais reprendre ses quartiers dans l'enclos de notre école, éloignée des grandes villes et de leurs rencontres spontanées.
C'était donc à reculons que je gagnais ma triste geôle, dont je n'avais même pas envie de décorer les murs pour y fabriquer un semblant de chez-soi.

Cette nouvelle année allait être longue.
Mes rencontres étaient pour moi une relique qui me permettaient de l'affronter.

Mais ce qui me lassait certainement le plus était le futur accueil que notre association organisait aux nouveaux élèves.
Deux jours entiers avaient été réservés sur une plage du sud où seraient organisées diverses activités imbéciles et, par un concours de circonstances que j'avais oublié,* je me retrouvais à faire partie des organisateurs de ce rituel sacré.

===

Après avoir traversé la moitié de la France, notre car arrivait enfin à destination de la plage.

Une fois descendu du véhicule, je remarquais un de mes camarades en train de discuter avec deux personnes légèrement plus âgées que je n'avais pas tout de suite reconnus.

Il s'agissait de Danae et de son collègue de travail Jérôme, méconnaissables dans leur tenue de vacances (tongs, short et t-shirt)...

Ils avaient en fait pris l'initiative de faire de la pub pour la banque en proposant eux-mêmes des activités de plage.

Surpris, mais plus détaché vis-à-vis de Danae depuis les dernières vacances, je discutais avec eux sans trop m'attarder.

===

Les activités commencent quelques heures plus tard.
J'avais raison d'appréhender ce moment : au cours d'une des activités, j'ai la chance de me faire littéralement entarter par un élève de première année.

Essayant de me nettoyer tant bien que mal entre le sable et la crème chantilly, je remarque un sourire dont les yeux sont cachés par un objectif pointant dans ma direction.
Le temps d'un flash me permet d'identifier Danae.

Elle descend l'appareil de son visage et garde un sourire amusé.
A la fois gêné et pris au jeu, je m'avance vers elle et lui demande de manière relativement sérieuse :
[quote]M : Non, non, Danae, hors de question que vous gardiez ces photos.
E : (Rires) Vous êtes sûr ? Elles iraient pourtant vraiment bien parmi les photos de l'évènement.
M : Interdiction de les publier. A la limite, vous les gardez seulement pour votre collection perso.
E : Bon d'accord...

===

A la fin de ces 2 jours, je reçois un mail de sa part avec les photos en pièce jointe.
Le premier depuis son adresse personnelle.

Bonjour Quentin,

Loin d'être vache, j'ai bien compris que certaines photos étaient à garder privées.
Je ne les diffuserai donc qu'au principal intéressé. (quoi que la 3ème aurait tout à fait trouvé sa place dans une de mes affiches!)

En espérant que l'accueil des premières-années s'est (se sera) bien terminé.

Je n'oublie pas ma dette du Louvre, si l'intérêt est toujours là.

A bientôt,

Danae


* Ah, si, je me souviens : une succession de mauvais choix.
By john dilinger
#155551 Ça n'étonne personne qu'elle m'ait tendu une telle perche, 2 mois plus tard, sans que je fasse de nouveau le moindre pas vers elle ?