Séduction & dynamiques sociales : articles, analyses et questions

Modérateurs: animal, Léo

By UnfixedCat
#124355 Voici son idée du style :

[url]http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/848-la-barbe-et-la-barbitude.html[/url]

C'est très intéressant de constater son point de vue sur
- le pouvoir de l'apparence et comment il en use
- le besoin de validation
- comment il s'identifie lui même à la bizarrerie pour en souffrir en fin de compte

@TMO : il est fan de metal, voilà un exemple qui illustre pourquoi j'ai dit récemment que pour moi, de plus en plus, écouter ce style de musique était mal et qu'il faut se séparer de ceux qui considèrent la violence, la crasse, la maladie mentale et le bruit comme une culture, ou du moins en faire ce que Stéphane dit à propos des trucs de geek : quelque chose d'accessoire auquel on ne s'identifie pas.
ByThe Man Outside
#124390 [quote="UnfixedCat"]voilà un exemple qui illustre pourquoi j'ai dit récemment que pour moi, de plus en plus, écouter ce style de musique était mal et qu'il faut se séparer de ceux qui considèrent la violence, la crasse, la maladie mentale et le bruit comme une culture, ou du moins en faire ce que Stéphane dit à propos des trucs de geek : quelque chose d'accessoire auquel on ne s'identifie pas.

Quand tu l'as écrit je pensais que c'était du second degré, ou alors une référence aux disharmonies mélodiques et à leur risque présumé pour la santé, les "mauvaises vibrations" pointées du doigt par certains apôtres sectaires du new-age.

Clairement, le metal et le hardcore (c'est aussi le cas du rap racailleux) sont des musiques de procuration. Tu rêves de passer quelqu'un à tabac (le petit chef de ton service, cette caissière irascible, le mec qui t'a regardé de travers dans la rue), tu ne le fais pas parce que tu es civilisé (ou trop gentil ?), tu rentres chez toi, tu mets "du gros son" et tu te défoules en plus de t'acheter un déguisement de tough guy. Quand j'ai commencé l'aïkido, j'ai beaucoup moins écouté ce genre de musique.

Maintenant, ce serait stupide de jeter le bébé avec l'eau du bain, la musique, c'est avant tout... de la musique! J'écoute Neurosis, Nile, NIN, Terror ou Death sans penser "crâne, bouc, sang, maladie mentale, charcutage de veine". Il ne faudrait pas mettre ceux qui s'inventent une vie et fétichisent leur mal-être avec les mélomanes amoureux de musique inventive, forte, puissante, source d'émotion, souvent virtuose, intense et finalement, hymne à la vie. Je dois être sensible, mais quand j'écoute Toulouse de Nougaro j'ai envie de chialer. Ca ne m'empêche pas d'avoir sensiblement la même émotion et d'être bouleversé quand j'écoute The Eye Of Every Storm. Il y a de la mélancolie dans cette émotion, mais pour moi c'est clairement l'intensité d'être au monde, une joie de se sentir ému par tant de beauté en même temps que la tristesse de savoir ce vécu fondamentalement subjectif et solitaire malgré l'illusion groupale (ou l'illusion du couple). Bref, pas un truc de looser dépressif mais un hymne à la vie et à la créativité.

Tiens : http://www.youtube.com/watch?v=HGQImg2u5PQ

Les gens sont surpris quand je leur dis que j'écoute du metal. Ils sont aussi surpris quand je leur dis que je fais du rap. Plaisir de ne pas se résumer à un archétype. Peu peuvent s'en vanter dans ce microcosme de posers, il est vrai. :wink:
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By Stéphane
#124472 [quote]Clairement, le metal et le hardcore (c'est aussi le cas du rap racailleux) sont des musiques de procuration.

+1000
Je suis content de ne pas être le seul à le penser.
Et encore plus qu'on le dise ici à ma place :mrgreen:
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By Romain
#124473 Moi je ne suis qu'à moitié d'accord.
Quand je suis dans un état normal j'écoute moins de métal, mais ça ne signifie pas que quand je suis énervé j'en écoute plus.
J'en écoute quand j'ai envie d'en écouter, quand le chant de Jacob Bredahl ou de Corey Taylo me manque, quand j'ai envie de me faire un trip sur Gene Hoglan (Atomic Clock, Dje vous en touchera un mot) ou bien d'autres choses.
Mais pas quand j'ai envie d'expier un sentiment négatif ou violent.
Quand je suis dans cet état là, j'ai plus tendance à me diriger vers Mogwai, Sigur Ros, Mum ou bien d'autres.

Concernant le harcore, là on est carrément dans la violence, là où le metal fait maintenant une grosse place à la mélodie, le hardcore ne le fait pas ou beaucoup moins (je ne parle de pas screamo, bitches please.)
C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais réussi à apprécier le hardcore, des groupes mythiques comme ç certains groupes d'aujourd'hui comme Hatebreed par exemple (bon allez, j'aime bien Hatebreed ;) )
By UnfixedCat
#124494 Justement, pour moi c'est parce que c'est de la procuration que ça n'est pas socialement intelligent de le porter en identité (à part quand on décide de cantonner son milieux social à ça)

C'est une preuve de trop grande porosité aux aléas de la vie, et la démonstration qu'on a besoin d'un substitut pour contrôler des émotions qui nous submergent.
Hors montrer qu'on contrôle ses émotions, je l'ai compris ici, c'est la base même de la civilité, de la normalité et de la force.

ça n'est pas tant que ça un expiatoire parce que ça tourne en rond, c'est une forme de branlette autour de la violence interne, et c'est, pire, le moyen de ne pas l'affronter en l'entourant de "fun", un moyen foireux d'affirmer son individuation.
C'est une drogue dans le sens où l'on doit faire l'effort de s'y accoutumer pour l'apprécier, personne ne trouve que sa première cigarette était bonne, personne ne trouve à la première écoute, que le metal procure du plaisir.

Les sports de combats m'ont beaucoup plus apporté que le metal en terme de maîtrise de ma rage, surtout que celui ci ne m'a jamais aidé à m'entourer de personnes saines.

Le metal est une agression, qu'on en jouisse ou pas.
Bien entendu que cette culture est bien plus riche et subtile que ceux qui ne la connaissent pas la voient, et bien entendu que je ne la renie pas, simplement je dis qu'elle communique aux autres notre anormalité et des valeurs qui ne sont pas séduisantes, en vertu de quoi, c'est un jardin secret, que j'aime partager avec des amis, hommes en majorité mais pas avec ceux qui sortent de mon intimité.
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By Romain
#124524 Clairement et nettement, si j'écoute du métal quand je suis énervé, je défonce tout.
Niveau de catharsis over 9000. C'est bien le dernier truc à faire pour se calmer.
Je suis d'accord avec toi UFC, le metal reste une agression.
ByThe Man Outside
#124540 [quote="Elan"]Peut-être que TMO pourra nous faire un article sur la bipolarité... non en fait je suis d'accord, je pense que si quelqu'un écrivait un bouquin sur la bipolarité presque tout le monde pourrait se retrouver dedans.

Souvenir de mes premières années en fac de psychologie (à l'époque, on appelait ça un DEUG). TD de nosographie :
1er cours, l'hystérie. Le prof énumère les symptômes et autres traits de personnalité. Au fur et à mesure de son inventaire, tout le monde blêmit et se regarde en coin, parce que tout le monde s'y reconnait.
2ème, la névrose obsessionnelle, même résultat.
3ème cours, la paranoïa, idem.
4ème cours, la mélancolie : idem.

:wink:
By Rose Selavy
#124549 [quote="The Man Outside"]
Souvenir de mes premières années en fac de psychologie (à l'époque, on appelait ça un DEUG). TD de nosographie :
1er cours, l'hystérie. Le prof énumère les symptômes et autres traits de personnalité. Au fur et à mesure de son inventaire, tout le monde blêmit et se regarde en coin, parce que tout le monde s'y reconnait.
2ème, la névrose obsessionnelle, même résultat.
3ème cours, la paranoïa, idem.
4ème cours, la mélancolie : idem.
:wink:

Effet Barnum.
ByThe Man Outside
#124581 [quote="Rose Selavy"]Effet Barnum.

Je vois ce que tu veux dire, cependant j'y vois une nuance, car l'effet barnum suppose qu'on énumère tout et son contraire.
Sur l'ensemble du semestre, admettons qu'on soit dans l'effet barnum.
Au niveau de chaque cours, non, car chaque TD étant consacré uniquement à une seule pathologie, il n'y a pas au sens propre d'effet barnum dans le fait de s'y reconnaître.

Bref, nous avons tous des traits susceptibles d'être reliés à chaque pathologie (à l'exception de la schizophrénie, et encore). Ce patchwork de tendances, c'est la "normalité" (je hais ce mot).