- Mar Déc 06, 2011 10:23 pm
#116125
Le message qui suit a longtemps traîné sur mon disque dur sans que j’ose le poster. Car il part d'un constat d’échec autrement plus fort qu’un râteau. De plus, je ne savais pas quelle direction donner à ce journal ; quelles limites imposer à l’exposition de ma vie.
Mais après mûres réflexions, et à la lecture de quelques-uns des journaux les mieux entretenus de la section, j’en suis venu à la conclusion que l’on ne pouvait progresser efficacement qu’en se livrant à cœur ouvert, qu’en – comme l’a dit avec sa grâce naturelle Charles Bukowski – posant ses couilles sur la table.
Qu’il en soit donc ainsi…
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, voici mon cœur. Voici mes couilles :
J’ai longtemps été un pessimiste.La décision de m’installer sur Paris plutôt que de revenir sur Bordeaux découlait de la volonté, d’une part, de profiter d’une activité artistique, culturelle et sociale similaire à celle de la mégapole québécoise et, d’autre part, de rester loin de cette vie que j’avais quitté des mois plus tôt. Une vie dans laquelle je n’étais pas heureux. Pas moi-même.
J’avais des projets pour Paris. Beaucoup. Trop.
Monter une troupe de théâtre, reprendre les arts martiaux et perfectionner ceux de la séduction. Le tout en mettant de l’argent de côté afin d’aborder le retour sur Montréal et la reprise d’études dans les meilleures conditions.
Aujourd’hui, la réalité m’a rattrapée. Les raisons sont diverses, principalement d’ordre matériel. Il m’a donc fallu mettre à plat mes envies et trancher dans le vif. Cerner mes priorités.
Il en ressort que ce vers quoi doivent tendre mes efforts sont les études et / ou le retour au Canada. Dans tous les cas, il me faut assurer financièrement.
Voilà pourquoi j’ai décidé de ne pas revenir sur Paris après les fêtes.
J’ai longtemps été un pessimiste.Mais si ce retour à la case départ m’aurait paru désespérant en d’autres temps, j’y vois aujourd’hui des opportunités.
Je suis de ces aventuriers qui sont partis pour découvrir autant que pour fuir. Découvrir un nouveau monde, une nouvelle société, un nouveau soi. Fuir la pression d’une vie prise par le mauvais bout et dans laquelle je me suis embourbé.
Par ce retour - dont j’ai fixé le maximum à six mois - je compte bien confronter le
moi nouveau à cette vie que j’ai fui, et régler mes différents afin de repartir l’esprit léger.
Et puis Bordeaux, ce n’est pas non plus un lieu-dit. Je pense y trouver de quoi assouvir ma soif de culture, au moins temporairement.
J’ai longtemps été un pessimiste. Mais cette période est révolue. Aujourd’hui, je vois les opportunités en tout. Aujourd’hui, je suis un optimiste. Et ça change la vie.
"
I’m an optimist. It does not seem too much use being anything else."
Winston Churchill[size=150]Restons légers[/size]Aller, pour repartir sur une touche plus guillerette, le gadin de la soirée :
En attendant mon retour au bercail, une amie accepte de m’héberger chez elle, dans le 17e. Un appartement tout ce qu’il y a de plus coquet dans lequel je viens déposer une première fournée de valises hier soir. Problème : arrivé dans la cage d’escalier, je ne sais plus si je dois frapper au premier ou au troisième étage. Chargé comme une mule, en sueur et rouge comme un homard trop cuit, je toque à la porte du premier. Evidemment, ce n’est pas la bonne, mais une jolie petite brune vient m’ouvrir. Il est près de 23 h, elle est en pyjama et vu mon état, il n’aurait été ni judicieux ni même bien élevé de prolonger l’interaction. Malgré tout, le peu de mots échangés l’aura été avec le sourire, et je me promets de repasser le lendemain à une heure plus convenable.
Aujourd’hui donc, je finis mon petit déménagement et débarque devant le digicode de l’immeuble. Alors que j’essaie de me libérer une main, une voix féminine s’élève derrière moi :
[quote]Attendez, je vais le faire pour vous.
C’est la brunette du premier, et nous échangeons un grand sourire alors qu’elle tape le code.
[quote]
Brunette : Vous êtes toujours chargé comme ça ?
Moi : Les joies des déménagements. Il faut juste que je fasse attention à ne pas me tromper d’étage. Hier, une fille m’a ouvert, et elle n’avait pas l’air super cool.
Un léger voile passe sur son regard avant qu’elle ne saisisse mon petit jeu. Mais une fois qu’elle a tilté, elle embraye :
[quote]
Brunette : Oh ! elle ne devait pas être si méchante que ça ?
Moi : Je sais pas, elle tirait quand même pas mal la tronche.
Brunette : C’est étrange, je la connais bien et elle est très sympa.
Et là, c’est le drame :
[quote]
Moi : Faudra se faire une soirée pour que je constate, alors.
Sourire gêné de la jeune fille, suivi d’un :
[quote]
Brunette : Bon, ben, bonne soirée.
… bien sec, qui met fin à l’interaction.
A chaud, je dirais manque de calibration. Pas assez de confort, clairement pas assez de connexion pour une projection, aussi vague soit-elle.
Note technique : 4.3
Note artistique : 4.2