- Sam Déc 17, 2011 11:32 am
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[size=150]Deux québécoises – Décembre 2011[/size]Pour en revenir au pseudo-débat sur les différences de séduction au niveau culturel, et spécifiquement sur le cas québécois :
Sans doute vous souvenez-vous de Cyril, l’un des deux colocataires avec qui j’avais retourné toutes les soirées montréalaises au cours de l’année dernière. Il se trouve que, son visa ayant expiré peu après le mien, nous nous retrouvons sur Paris. Et, comme nous nous étions promis de manger une poutine sur la Capitale avant mon départ, nos estomacs nous poussaient ce vendredi jusqu’au
Moosehead, pub anglo-saxon d’Odéon réputé pour ses plats.
Le
Moosehead a cette ambiance des pubs américano-canadiens dans lesquels se retrouvent les jeunes adultes lors d’un match de hockey ou de base-ball, et pour cause : de ce que nous avons pu constater, 80 % de la population, clients comme serveurs, provient de l’autre côté de l’Atlantique. A ce titre, si vous voulez vous frottez à la culture du cru, je vous conseille l’endroit.
A 22 heures, le coin restau est encore blindé. La serveuse (une australienne pétillante qui nous fera du gringue toute la soirée) nous fait patienter quelques instants avant qu’une table se libère à côté de deux jeunes femmes disons, un peu fade.
Cyril et moi sommes de toute façon en mode
geek, et à défaut de nous montrer
genlemen, notre discussion passant de Fincher à Barjavel nous passionne.
Lorsque enfin nos poutines arrivent, la plus jeune de nos deux voisines nous souffle :
[quote]
Voisine : Il y a des bines* là-dedans ?!
Moi : Non, c’est une poutine. Dans une poutine il y a…
Voisine : Ah ! mais je sais ce que c’est, je suis québécoise.
[size=85]*Bine étant la francisation à la louche du « bean » anglais, un haricot donc. Notons au passage la nécessité d’une amorce bien construite, répétée et perfectionnée de longues heures devant son miroir.[/size]
La discussion est lancée. Deux femmes, donc, toutes deux du Québec, la plus jeune en stage, la seconde étant son référant. Le fait d’interagir avec des canadiens nous remémore de bon souvenirs, et l’interaction, bien que tournant autour de platitudes, est bourrée d’énergie.
Ni Cyril ni moi ne sexuons. Si ces demoiselles sont sympathiques, elles ne sont pour autant pas à notre goût. Et pourtant, au bout de quelques minutes, la jeune stagiaire me lance, comme un cheveu sur la soupe :
[quote]
Stagiaire : Tu connais Palaiseau ?
Moi : De nom, oui… Pourquoi ?
Stagiaire : Parce que c’est là-bas que j’habite, et j’ai peur de rater le dernier train. Je me demande où je vais pouvoir dormir ce soir...
Il est à peine plus de 23 heures, nous avons tous terminé de dîner et dans le pire des cas, je ne vois pas ce qui empêcherait la demoiselle de squatter chez son référant. Si ce n’est pas un aller simple pour une nuit sauvage, ça.
Pendant cinq secondes, ma tête était la représentation même de ce smiley
, avant que je n’embraye de manière plus ou moins distinguée sur autre chose. Quelques minutes plus tard, Cyril et moi mettons les voiles, non sans que nos voisines insistent pour que nous prenions leurs Facebook et leur promettions de passer les voir une fois rentrés sur Québec.
En réglant, la serveuse australienne nous demande où nous comptons finir la soirée, avant de laisser sous-entendre qu’il y a de la place dans la fête que sa collègue et elle se préparent à rejoindre. Mais l'aventure nous appelait ailleurs...
Désir triangulaire, spécificité culturelle, inexplicable flux de mojo…
Il y a des soirs comme ça.