- Mer Mar 23, 2016 11:55 am
#178067
Si d’autres amateurs chevronnés pouvaient ne pas forcément être d’accord avec mes précédentes sélections de 5 albums par style, peu de chances néanmoins qu’ils critiquent ouvertement la qualité des disques cités. Il en ira sûrement différemment avec la catégorie death metal.
En effet, cette famille possède elle-même beaucoup de sous-genres, au point de voir des passionnés de death metal écouter des groupes radicalement différents au final. Bien sûr, il y aura des points communs (les qualifiant donc de "death metal") que les néophytes percevront facilement et qui rendront ardue leur appréciation de ce style : violence à tout crin, vocaux atroces éructant des textes morbides, ambiance oppressante, avec à première "vue" très peu de points d’ancrage pour toute forme de mélodie. Mais si on rentre dans les détails, on s’apercevra que le style regorge de cases : death metal old school, brutal death metal, death metal prog, death metal mélodique (typique de l’école scandinave), death metal technique, etc.
Personnellement je ne suis pas super fan du death metal trop bourrin, que je trouve.. trop bourrin justement, genre Cannibal Corpse, Suffocation, Cryptopsy, Immolation, Nile, etc. Je trouve au death metal old school certains charmes, comme en témoignent Morbid Angel, Obituary, Entombed, les dernières sorties de Carcass, les excellents The Chasm ou les premiers albums de Death. Idem pour le death mélodique avec Amorphis, At The Gates, In Flames, Amon Amarth, Children Of Bodom ou Arch Enemy. Bref, je vais surtout parler ici de ce que je préfère dans le death metal, à savoir lorsqu’il est agressif mais surtout progressif et virtuose.
[img]http://f.tqn.com/y/heavymetal/1/L/V/7/1/-/death-human.jpg[/img]
Death : Human - 1991
Death est l’un des pères fondateurs du style, et naquit en 1983 sous le nom de Mantas, lorsqu’ils étaient encore de jeunes ados rebelles voulant faire le maximum de bruit possible dans leur garage. 8 ans, quelques démos cradingues et 3 albums plus tard, le leader Chuck Schuldiner a bien changé, son statut d’instrumentiste se retrouvant plusieurs étages au-dessus et ses attentes devenant différentes. Il en résulte ce chef d’œuvre absolu du genre, à la croisée des chemins entre death old school, technique et progressif. Ca reste très très agressif, mais les compositions deviennent totalement torturées, fourmillant de détails rythmiques, tiroirs et chausse-trappes. Des intermèdes mélodiques sont dispersés çà et là et l’on s’y raccroche comme on peut avant la prochaine explosion de riffs et de batterie frénétique. On remarquera également la qualité des textes, chose présente chez Death dès l’album précédent. Un enregistrement très riche, très complexe, une mine d’or qu’il faudra excaver à force d’écoutes attentives et répétées. Mais vous serez remboursés au centuple.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=uZvI1mXY3QQ
[img]http://www.metal-archives.com/images/3/8/8/388.jpg[/img]
Cynic : Focus - 1993
Sacrément difficile de décrire ce premier disque de Cynic : mélange de death metal, de jazz-rock et de musique atmosphérique ? Les premières impressions sont en tout cas très étranges. Là encore, l’auditeur a énormément d’efforts à fournir en termes d’écoutes et de découverte, surtout lorsqu’il est habitué aux codes du death metal, car ici tout vole en éclats. Mélanges d’éructations et de voix robotiques, riffs acérés, plages atmosphériques étonnantes, dans un tout foutrement syncopé, avec une basse en mode électron libre et un batteur inspiré… en 1993 c’était un véritable « o.m.n.i. ». Ou comment démontrer que le death metal ne s’adresse pas qu’aux assoiffés de décibels, de tempos à 200bpm et de hurlements. Et pourtant, c’est une tuerie.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=20JmtcNnTGU
[img]http://rymimg.com/lk/f/l/7ace9b8572cc862a0ae7f384e3c4eb72/2656494.jpg[/img]
Atheist : Unquestionable Presence - 1991
Atheist fut l’un des pionniers de l’évolution du death metal. Dès 1988, alors que la Floride entrait en ébullition et s’échinait à produire des groupes de plus en plus extrêmes, Atheist décidait qu’il était plus cool de foutre un maximum de bordel non pas dans le son, mais dans les structures. Il en résulte une musique agressive et ultra-alambiquée, qui atteint à mon avis son apogée sur cet album, qui prône la constance dans l’inconstance : le but affiché ici est de trouver un certain équilibre entre successivement accrocher l’auditeur puis le perdre en route. Beaucoup d’écoutes sont à prévoir pour digérer ce salmigondis de riffs de toutes sortes, et beaucoup de plaisir à l’arrivée. Un indispensable dans la catégorie what the fuck.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=nDoaGlrTdwA
[img]https://consequenceofsound.files.wordpress.com/2008/06/opeth-watershed.jpg[/img]
Opeth : Watershed - 2008
Habituellement le classique des Suédois tout indiqué est "Blackwater Park", sorti en 2001. Mais j’ai porté mon choix pour ce top 5 sur cet album, qui représente finalement toutes les ambiguïtés d’Opeth poussées à leur maximum : dualité voix claire et grunt typiquement death metal, dualité douceur et agression pure, et dualité entre riffs hypnotiques voire répétitifs mais très complexes, avec d’un coup des changements multiples et fulgurants. Un groupe vraiment à part, et un album de toute beauté où leurs influences progressives des années 70 transparaissent le mieux tout en laissant encore une part belle à un death metal forcené qui disparaîtra sur les albums suivants.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=MgV-bCxE6ZI
[img]http://loudblast.org/wp-content/uploads/2014/05/loudblast-cross-the-threshold-ep-300x300.jpg[/img]
Loudblast : Cross The Threshold - 1993
Et pour finir on fait cocorico avec les -relativement- célèbres Lillois, qui nous avaient gratifiés en 1993 d’un magnifique mini-album (à l’illustration émoustillant l’ado que j’étais), et je n’ai pu m’empêcher de citer ici. Leur death metal est plus old school donc pas d’originalité particulière ici, on est loin des expérimentations décrites ci-dessus. Cependant, ces compos ciselées va en laisser plus d’un sur le carreau, car tout en défouraillant sévère, elles savent proposer des lignes mélodiques qui rentrent bien dans le crâne. Efficace, entraînant, on fait les cornes avec les deux mains et on secoue la tête, please.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=C-Kn05vLLWE
En effet, cette famille possède elle-même beaucoup de sous-genres, au point de voir des passionnés de death metal écouter des groupes radicalement différents au final. Bien sûr, il y aura des points communs (les qualifiant donc de "death metal") que les néophytes percevront facilement et qui rendront ardue leur appréciation de ce style : violence à tout crin, vocaux atroces éructant des textes morbides, ambiance oppressante, avec à première "vue" très peu de points d’ancrage pour toute forme de mélodie. Mais si on rentre dans les détails, on s’apercevra que le style regorge de cases : death metal old school, brutal death metal, death metal prog, death metal mélodique (typique de l’école scandinave), death metal technique, etc.
Personnellement je ne suis pas super fan du death metal trop bourrin, que je trouve.. trop bourrin justement, genre Cannibal Corpse, Suffocation, Cryptopsy, Immolation, Nile, etc. Je trouve au death metal old school certains charmes, comme en témoignent Morbid Angel, Obituary, Entombed, les dernières sorties de Carcass, les excellents The Chasm ou les premiers albums de Death. Idem pour le death mélodique avec Amorphis, At The Gates, In Flames, Amon Amarth, Children Of Bodom ou Arch Enemy. Bref, je vais surtout parler ici de ce que je préfère dans le death metal, à savoir lorsqu’il est agressif mais surtout progressif et virtuose.
[img]http://f.tqn.com/y/heavymetal/1/L/V/7/1/-/death-human.jpg[/img]
Death : Human - 1991
Death est l’un des pères fondateurs du style, et naquit en 1983 sous le nom de Mantas, lorsqu’ils étaient encore de jeunes ados rebelles voulant faire le maximum de bruit possible dans leur garage. 8 ans, quelques démos cradingues et 3 albums plus tard, le leader Chuck Schuldiner a bien changé, son statut d’instrumentiste se retrouvant plusieurs étages au-dessus et ses attentes devenant différentes. Il en résulte ce chef d’œuvre absolu du genre, à la croisée des chemins entre death old school, technique et progressif. Ca reste très très agressif, mais les compositions deviennent totalement torturées, fourmillant de détails rythmiques, tiroirs et chausse-trappes. Des intermèdes mélodiques sont dispersés çà et là et l’on s’y raccroche comme on peut avant la prochaine explosion de riffs et de batterie frénétique. On remarquera également la qualité des textes, chose présente chez Death dès l’album précédent. Un enregistrement très riche, très complexe, une mine d’or qu’il faudra excaver à force d’écoutes attentives et répétées. Mais vous serez remboursés au centuple.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=uZvI1mXY3QQ
[img]http://www.metal-archives.com/images/3/8/8/388.jpg[/img]
Cynic : Focus - 1993
Sacrément difficile de décrire ce premier disque de Cynic : mélange de death metal, de jazz-rock et de musique atmosphérique ? Les premières impressions sont en tout cas très étranges. Là encore, l’auditeur a énormément d’efforts à fournir en termes d’écoutes et de découverte, surtout lorsqu’il est habitué aux codes du death metal, car ici tout vole en éclats. Mélanges d’éructations et de voix robotiques, riffs acérés, plages atmosphériques étonnantes, dans un tout foutrement syncopé, avec une basse en mode électron libre et un batteur inspiré… en 1993 c’était un véritable « o.m.n.i. ». Ou comment démontrer que le death metal ne s’adresse pas qu’aux assoiffés de décibels, de tempos à 200bpm et de hurlements. Et pourtant, c’est une tuerie.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=20JmtcNnTGU
[img]http://rymimg.com/lk/f/l/7ace9b8572cc862a0ae7f384e3c4eb72/2656494.jpg[/img]
Atheist : Unquestionable Presence - 1991
Atheist fut l’un des pionniers de l’évolution du death metal. Dès 1988, alors que la Floride entrait en ébullition et s’échinait à produire des groupes de plus en plus extrêmes, Atheist décidait qu’il était plus cool de foutre un maximum de bordel non pas dans le son, mais dans les structures. Il en résulte une musique agressive et ultra-alambiquée, qui atteint à mon avis son apogée sur cet album, qui prône la constance dans l’inconstance : le but affiché ici est de trouver un certain équilibre entre successivement accrocher l’auditeur puis le perdre en route. Beaucoup d’écoutes sont à prévoir pour digérer ce salmigondis de riffs de toutes sortes, et beaucoup de plaisir à l’arrivée. Un indispensable dans la catégorie what the fuck.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=nDoaGlrTdwA
[img]https://consequenceofsound.files.wordpress.com/2008/06/opeth-watershed.jpg[/img]
Opeth : Watershed - 2008
Habituellement le classique des Suédois tout indiqué est "Blackwater Park", sorti en 2001. Mais j’ai porté mon choix pour ce top 5 sur cet album, qui représente finalement toutes les ambiguïtés d’Opeth poussées à leur maximum : dualité voix claire et grunt typiquement death metal, dualité douceur et agression pure, et dualité entre riffs hypnotiques voire répétitifs mais très complexes, avec d’un coup des changements multiples et fulgurants. Un groupe vraiment à part, et un album de toute beauté où leurs influences progressives des années 70 transparaissent le mieux tout en laissant encore une part belle à un death metal forcené qui disparaîtra sur les albums suivants.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=MgV-bCxE6ZI
[img]http://loudblast.org/wp-content/uploads/2014/05/loudblast-cross-the-threshold-ep-300x300.jpg[/img]
Loudblast : Cross The Threshold - 1993
Et pour finir on fait cocorico avec les -relativement- célèbres Lillois, qui nous avaient gratifiés en 1993 d’un magnifique mini-album (à l’illustration émoustillant l’ado que j’étais), et je n’ai pu m’empêcher de citer ici. Leur death metal est plus old school donc pas d’originalité particulière ici, on est loin des expérimentations décrites ci-dessus. Cependant, ces compos ciselées va en laisser plus d’un sur le carreau, car tout en défouraillant sévère, elles savent proposer des lignes mélodiques qui rentrent bien dans le crâne. Efficace, entraînant, on fait les cornes avec les deux mains et on secoue la tête, please.
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=C-Kn05vLLWE
Nous nagerons jusqu'à ce récif qui médite dans la mer, nous plongerons à travers de noirs abîmes jusqu'à la cyclopéenne Y'ha-nthlei aux mille colonnes, dans ce repaire de Ceux des Profondeurs, et nous y vivrons à jamais dans l'émerveillement et la gloire.