- Mer Juil 08, 2015 9:57 am
#171893
[quote="Bishop"]Le drame de la télévision, c'est qu'aucun n'est plus intéressant qu'elle.
Dès lors qu'il y en a une, tous les visages se tournent en son sens et les esprits se calent lentement sur son rythme.
Ici la photo d'un repas de famille. Le mari est un professeur. Donc à priori intéressant.
La conversation semble partagée, au rythme de la vie. Et pourtant, cette scène apparaît si désuète aujourd'hui.
[url=http://www.casimages.com/i/150708092159496563.jpg.html][img]http://nsa37.casimages.com/img/2015/07/08/150708092159496563.jpg[/img][/url]
Vous ajoutez un téléviseur et voyez ce que cela donne.
[url=http://www.casimages.com/i/150708092528380574.jpg.html][img]http://nsa37.casimages.com/img/2015/07/08/150708092528380574.jpg[/img][/url]
Retranscription d'un article trouvé sur le web.[url=http://culturevisuelle.org/viesociale/4068]Source[/url]
Troisième moisson de comptes rendus d’observation réalisés par mes étudiants de Licence 3 sur le thème : comment regarde-t-on la télévision dans votre famille ou votre entourage immédiat ?
On retrouve certaines constantes constatées au cours des deux années précédentes (voir Devant la télé et Devant la télé – 2) :
- la présence incontournable de la télévision chez les classes moyennes et populaires, comme fond sonore souvent omniprésent, comme accompagnement des repas et surtout comme programme obligé des soirées ;
- l’organisation de l’espace domestique en fonction du téléviseur afin de lui accorder la meilleure visibilité ; en particulier le passage aux cuisines à l’américaine obéit souvent au désir de pouvoir voir la télévision depuis la table sur laquelle on mange le plus souvent ;
- la distribution des places, à table ou sur le canapé, qui intègre pour une large part l’ouverture qu’elles donnent sur le téléviseur : le privilège des meilleures places est le plus souvent masculin (père, fils aîné), y compris – et ce n’est pas le moins étonnant – dans certaines colocations étudiantes mixtes ;
- le caractère proprement organique du rapport à la télévision chez les jeunes qui ont disposé d’un téléviseur dans leur chambre dès l’adolescence, voire avant pour certains : ceux-là ne peuvent vivre sans la présence d’un téléviseur en marche, ils l’allument dès qu’ils rentrent dans leur appartement et certains ne peuvent tout bonnement pas s’endormir sans le ronronnement rassurant du petit écran (dans une famille, on laisse la télé allumée en permanence, y compris lorsqu’il n’y a personne à la maison, parce que ça rassure les chiens !).
Mais on constate également plusieurs nouveautés perceptibles.
Tout d’abord dans le registre des activités déployées devant la télévision ou, plus exactement, pendant que la télévision est allumée. Ces activités, on l’a déjà vu, sont multiples et changeantes. Les femmes en déploient plus que les hommes, plus concentrés sur l’écran et moins impliqués dans les tâches domestiques. La nouveauté est dans la nature de ces activités : on perçoit en effet un transfert depuis des passe-temps traditionnels comme la lecture (du journal, de magasines, plus rarement de livres), la réalisation de mots croisés ou de sudoku, le tricot ou le repassage pour les femmes, etc., à des activités sur des écrans : smartphone, ordinateur, voire tablette numérique. Ceci se constate même les adultes, qui consultent leurs mails ou jouent à Candy Crush tout en jetant un œil à une série télévisée. On continue donc à faire quantité de choses devant la télé, mais de plus en plus devant des écrans.
La multiplication des téléviseurs et des écrans dans les intérieurs domestique engendre une séparation de plus en plus nette des pratiques télévisuelles : pas seulement entre les parents et les enfants (phénomène qui s’est accentué depuis déjà des années), mais désormais au sein du couple parental. Dès lors qu’il y a un téléviseur dans la chambre conjugale, en plus de l’écran principal du salon, il n’est pas rare de voir l’homme ou la femme partir directement dans la chambre, sitôt le dîner terminé, pour aller voir son programme préféré, laissant l’autre à son désœuvrement dans le salon où il zappe pour voir ce qu’il y a à la télé ce soir-là. Ce sont plus souvent les hommes qui se retranchent ainsi dans leur propre consommation audiovisuelle (elle peut se faire tout aussi souvent sur leur ordinateur portable)1. Cette séparation des pratiques, rendue très facile par la multiplication des écrans, permet peut-être de soulager les dissensions qui se manifestent souvent entre les conjoints, pas toujours d’accord sur les programmes qu’ils souhaiteraient regarder ; de même que la multiplication des écrans offre aux enfants des possibilités beaucoup plus étendues pour contourner, voire ignorer le contrôle parental – lui aussi objet de fréquentes divergences entre le père et la mère. Cette “séparation de corps” audiovisuelle anticipe parfois le véritable divorce qui consacre alors, dans de multiples domaines, les divergences de goûts et de pratiques entre les anciens conjoints.
Il en résulte au quotidien une difficulté de plus en plus grande à s’accorder sur un programme qui agréerait à tous les membres de la famille, chacun sachant qu’il bénéficie toujours d’un écran de substitution sur lequel il pourra regarder ce qui lui plaît davantage. Le spectacle télévisé conserve sa dimension familiale et sa capacité à réunir à certains moments tous les membres de la famille, mais cette fonction de rassemblement devient de plus en plus fragile et limitée dans le temps.
Autre tendance perceptible, dans la suite de la précédente : le passage progressif de la télévision à l’ordinateur (ou à la tablette numérique). On le remarque désormais chez les adultes, dont beaucoup sont devenus adeptes du visionnage de certains programmes télévisés sur leur support informatique, où ils peuvent en particulier sauter les publicités. Cela vaut surtout pour les séries et pour les films, qui remplacent de plus en plus souvent les programmes proposés en direct par les différentes chaînes. Il en résulte que la télévision est délaissée (c’est très relatif…), mais au profit d’autres écrans qui permettent de la regarder autrement. Là encore, le spectateur exerce de plus en plus son arbitraire audiovisuel pour ne regarder que ce qu’il veut, voire pour en regarder plus comme ces passionnés de football qui vont combiner un match en direct à la télé et un autre en streaming sur leur ordinateur.
Sans surprise, c’est chez les étudiants que l’on trouve le plus souvent ces combinaisons d’écrans, redoublées par les échanges de messages en continu via leurs smartphones. La description détaillée, minute par minute, que certains ont donnée de leurs activités devant la télévision fait d’ailleurs apparaître non seulement un émiettement de leur attention d’un écran à l’autre, mais également un émiettement de leurs actions : allées et venues incessantes, tâches domestiques fragmentées, entamées, abandonnées, reprises, combinées, dispersées, etc. On les dit multi-tâches à partir de tout ce qu’ils sont capables de faire en même temps devant un écran ; mais ils le sont plus encore dans la manière éclatée dont ils déploient leur énergie entre des activités simultanées et discordantes.La question qui se pose, c'est comment ne pas basculer dans le conservatisme ? Ni dans l'interdiction pure et dure ?
Regardes au restaurant, ya pas la télé est pourtant tout le monde regarde son smartphone.
En italie, on a piqué le concept d'internet: on fait un carton quand on va au resto ou on place tout les telephones.
Le 1er qui touche à son téléphone paye pour la table