- Lun Aoû 04, 2014 8:17 pm
#156256
Une semaine à Berlin.
Un week-end entre amis à Bordeaux.
Une compagnonne de nuit qui vous veut du bien et vous en fait.
Reste que...
[quote="Concept"]Oui.
Votre âme se tord dans tous les sens.
Vous envisagez le problème sous tous ses angles sans pourtant trouver la moindre issue.
Chaque porte que vous parvenez à entrebailler donne sur une pièce vide et sombre où, à tâtons, vous constatez que de l’eau suinte des murs qui s’effritent et aucune ouverture, aucun chemin ne s’offrent à vous.
Cette route ne mène nulle part. Pas pour l’instant. Jamais. Vous le savez et pourtant, vous avez habité dans cet endroit. Vous avez arpenté ces détours et ces dédales familiers. Mais ils vous sont désormais hostiles et bien sûr interdits.
Oui, vous percevez bien d’autres voies, d’autres ailleurs, d’autres endroits. Certains vous accueillent et vous invitent mais hélas, marcher vers eux signifierait abandonner ce palais lugubre et sombre que vous n’avez pas encore pleinement compris et que vous avez faim de comprendre. Cet endroit où, jadis, vous vous êtes senti si bien et si protégé.
Nul ne pourra faire revivre la flamme qui y a brillé. Et pourtant vous y restez, comme l’on retournerait sur des lieux de vacances sans les personnes avec qui vous les avez partagées. Triste et seul avec vous-même et vos souvenirs.
Tout cela est stupide, vous le savez. Mais s’en imprégner vous permet peut-être de comprendre que c’est réellement terminé, qui sait.
Colère, frustration, rage, désespoir et écoeurement sont vos compagnons d’infortune. Nulle musique ne vous en sort, et nulle aventure ne change le cours de votre obsession.
Vous êtes mort. Spirituellement. Là où vous êtes, ce n’est pas la vie. C’est la mort. Coincé devant elle, vous l’observez, l’analysez sous tous ses angles. Elle se tient devant vous, impassible. Vous vous surprenez à souhaiter la provoquer d’un peu trop près, qu’enfin elle vous fauche. Qu’enfin elle vous ôte le dernier filet qui vous rattache à la vie, mettant ainsi un terme à vos souffrances abjectes et égoïstes.
Mais non. Elle ne bouge pas et se contente de vous fixer de son regard intense et lugubre. Elle veut simplement que vous la regardiez en face. Longtemps. Jusqu’à l’agonie. Jusqu’à ce que, peut-être, vous compreniez que depuis le départ elle n’a cessé de faire partie de vous.
Et qu’à la découvrir ainsi, vous finissiez par vous y abandonner. Unique passage vers une possible renaissance. Dans cette vie ou dans une autre.
Fort heureusement, je sais bien que tout cela n'est qu'une partie du passage d'un état d'esprit d'enfant à celui d'un adulte. Ce passage obscur, malgré toute l'intensité qu'il revêt, ne peut être que temporaire et le jour où le Soleil se lève de nouveau, aucun doute ne subsiste sur la nature des rayons qui chauffent la peau et annoncent le commencement d'un nouveau cycle, encore plus riche et abouti que le précédent. C'est à espérer. Mais cela peut prendre longtemps.
[url=http://www.artisanatindien.com/sundance.html]Il manque décidément quelque chose[/url] à nos sociétés modernes.
[size=85]“Knowing your own darkness is the best method for dealing with the darknesses of other people.”
“If one does not understand a person, one tends to regard him as a fool.”
- Carl Jung[/size]