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Modérateurs: animal, Léo

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By Concept
#138303 Nous y sommes. Après 9 mois de "geekage" intensif, à travailler 80 heures par semaine pour construire le site web de ma startup, voici le bilan que j'en ai tiré. Si d'autres souhaitent se lancer dans cette aventure, ils peuvent prendre les éléments suivants comme des garde-fou, auxquels ils auront tout loisir de penser, un soir où ils souhaiteraient prendre du recul sur leur situation.

- consacrer l'intégralité de son temps de veille à travailler, et ce sur plusieurs mois, est néfaste pour la santé sociale (pléonasme oui, mais une fois en situation on l'oublie très facilement).
- conserver ce faisant une relation saine avec sa copine est quasiment impossible. Sauver les apparences peut arriver sous certaines conditions (qui tiennent plus de l'enchaînement matériel que d'autre chose), cependant la chute n'en sera que plus amère.
- cela pour une raison simple : à travailler ainsi, un homme se transforme peu à peu en monstre. Pas dans le sens de la méchanceté gratuite, mais dans le sens de quelqu'un qui devient incapable de la moindre empathie.

Oui, vous avez beau avoir les meilleures intentions du monde et filer l'amour fou avec une fille que vous aimez, au démarrage de votre projet, et bien passer 12 ou 13 heures par jour, sur plusieurs mois, devant un ordinateur à coder du PHP, tout en gardant un oeil positif et enjoué sur le reste du monde, est tout bonnement impossible. En tous cas, cela s'est révélé impossible pour ma part.

En somme, démarrer une startup est un travail de célibataire. Si vous ne l'êtes pas, alors vous allez le devenir. Il faut choisir. J'ai cru pouvoir me soustraire à ce choix, et le parpaing de la réalité s'est écrasé sur la tartelette aux fraises de mes illusions, pour citer Boulet. On pourrait se dire "équilibre vie pro/vie perso", mais je vous enjoins à vous fixer l'objectif de déplacer une montagne, en découvrant au fur et à mesure ce à quoi la nouvelle montagne est censée ressembler, pour imaginer la possibilité d'une "vie perso" à côté.

On le répète à l'envi (et même plus), ici même : pour être séduisant, il faut être intéressant. Mener une vie intéressante, riche, penser avec intérêt à de multiples choses. Laisser l'abeille que vous êtes bûtiner à toutes les fleurs que sont les "choses de la vie", sans arrière-pensée et avec le plaisir de la chose, pour la chose. En vous lançant dans une startup, fût-ce avec un associé - comme c'est mon cas, vous n'êtes plus une abeille. Vous êtes un bulldozzer. L'intégralité de votre temps de veille est entièrement focalisé vers votre production.

Déceler le(s) moment(s), la fine démarquation entre la légitimité que vous avez de vous consacrer tout entier à un travail titanesque, et la "fuite dans le travail" que peut représenter un tel investissement, est fort difficile, car justement, vous n'avez plus d'oeil que pour votre activité et ne disposez plus du recul nécessaire. Le problème n'est pas que vous n'avez pas les bonnes réponses. Le problème est que vous ne pensez même plus à vous poser les questions. Les gens ne vous intéressent plus, tout simplement, et votre personnalité change.

Sans doute, des gens, peut-être même certains d'entre vous, sont parvenus à gérer cette ligne. A trouver un équilibre entre la consécration de leur être tout entier à leur travail, à certaines périodes, et à la construction, à l'entretien, de leur vie personnelle et sociale, à d'autres.

Je n'y suis pas parvenu, pour ma part.

Ce journal racontera donc l'histoire à venir d'un mec qui, comme tant d'autres avant et après lui, a payé cher sa leçon de vie. En passant, je suis loin d'être unique, le nombre de startupeurs ayant claqué un burnout après que leur copine les largue suite à une année de no-life, ce no-life fût-il délibéré et dédié à un objectif précis, est tout bonnement impressionnant. Je m'estime chanceux dans l'affaire, car l'entreprise en question ne semble pas en danger, et l'objectif initial, cause importante de ce fatras, a été atteint.

La valeur d'un homme se mesure en particulier à sa capacité à rebondir. Reconstruction. Step by step. Objectif : devenir humain, de nouveau.
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By Concept
#138314 Réflexes rouillés... Premières tentatives d'assouplissement social.

Je poste ce message, pas forcément pour l'intérêt que représenterait en soi son contenu, mais afin de mesurer la progression effectuée lorsque je retomberai dessus dans le futur. Il peut également servir à d'autres qui seraient dans une démarche proche de la mienne, encore une fois lorsque ce fil sera agrémenté d'histoires plus heureuses et plus intrigantes!

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Après une après-midi passée à travailler dans un bar au nom évocateur de ports et d'ancres, proche du canal Saint Martin, je fais un tour le long de celui-ci. Plus je connais cet endroit, plus sa ressemblance avec un meetic du monde réel m'étonne... Pour une comparaison plus flatteuse, je dirais qu'il m'évoque les forums romains antiques, où la plèbe se réunissait pour converser et socialiser. Ambiance parfaite, jusque vers 22h où ça commence à devenir un peu glauque, comme la plupart des endroits "outdoors" de Paris et d'autres métropoles.

Quoi qu'il en soit, j'y vois trois femmes, la trentaine, jolies et l'air cultivées. Je n'en ai vraiment pas la motivation, mais je me dis que le meilleur moyen de sortir de ce fichu état où 15'000 choses par jour gardent encore la saveur et le souvenir de ma relation précédente, est de se foutre un bon coup de pied au derrière. Je m'y emploie donc vigoureusement.

Un sujet nous taraude en ce moment avec mon associé, concernant une couleur à employer sur notre site web. Je n'ai pas trouvé mieux que de leur faire partager mes interrogations.

[quote]M : excusez-moi, je voudrais avoir votre avis
E : ?
M : de façon générale, vous préférez le orange ou bien le bleu ?
E : discutent, demandent des précisions, argumentent...
M : dévoile un peu plus le sens de ma question, discute avec elles
M : (à l'une) la seule touche de bleu que tu as ce sont les petits points sur ton foulard, par exemple
E : (me montre son t-shirt orange en soulevant son pull) oui comme tu vois je suis plutôt couleurs chaudes
M : oui d'ailleurs c'est sympa le rappel discret avec ton sac orange

Je ne vais pas tout vous faire car c'est peu intéressant, mais quelques leçons à chaud.

1. J'ai abordé avec une question de boulot. Une fois qu'elles l'ont compris, elles se sont révélées travailler toutes trois dans la communication et l'identité visuelle. Inutile de vous dire qu'il a ensuite été difficile de sortir de ce contexte. Et pour cause, lorsque j'ai voulu orienter la conversation sur des choses plus fun, aucune relance de leur part. L'une d'entre elles m'a donné sa carte professionnelle de free-lance en conception-rédaction...

2. Aborder un groupe de trois filles n'est pas la chose la plus aisée du monde, car on se retrouve sur un mini-ring avec trois paires d'yeux et d'oreilles à gérer au lieu d'une. Le moindre faux-pas dans les regards se ressent. Parler au groupe et non à chacune d'entre elles, nécessite une bonne dose d'énergie. Cette fois, je n'ai pas assez dérivé, pas assez contredit, pas assez taquiné (la taquinerie est un art extrêmement subtil qui, mal dosée, peut tout faire foirer, et bien sentie, redonner un max d'énergie à une conversation).

3. J'ai toutefois dû les "lire" plus ou moins correctement avant de les aborder, car sans le vouloir je leur ai posé une question tout à fait en rapport avec leur métier. Comme je vous l'expliquais, cela s'est révélé plus handicapant qu'autre chose, mais sans doute faut-il y voir un signe encourageant : ma question n'est pas tombée à plat.

4. Mon niveau d'énergie n'a pas été en mesure de retenir leur intérêt plus de quelques 5/10 minutes.

5. Leur propre niveau d'énergie était assez faiblard. Parfois la sauce ne prend juste pas, inutile d'insister. Pour une conversation intéressante et animée, il faut être (au moins) 2 à la désirer. En l'occurrence, je suppute qu'elles sont restées coincées en partie à cause du début de conversation orienté pro. Certaines personnes n'aiment pas trop mélanger les genres (après même avec elles, ça reste possible, mais il faut vraiment partir en guerre, ou sentir un feeling particulier).

6. S'il n'existait qu'un mot, qu'une règle : s'amuser. Là, je souriais mais ne m'amusait pas vraiment.

7. Sortir seul, difficile mais cela permet d'être libre et c'est très instructif afin de découvrir sa propre personnalité, sans la teinte sociale toujours un peu déformante qu'apporte nécessairement la présence d'amis. De plus l'aspect "je prends mes couilles et j'y vais" est un réel plaisir, une fois que la conversation s'installe.

Voyant que ça commençait à s'enliser, je me suis tût 3 secondes, voir si l'une allait relancer. Dans la négative, je me suis éclipsé en souhaitant une bonne soirée.

Peu convaincant, mais j'en suis sorti fier d'avoir tenté. J'ai fait mon taff, et suis reparti l'esprit plus léger, me souvenant que c'est à force de pratique que les choses se décoincent.

Keep it up.
Concept
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By Concept
#138323 Après une rupture, quel est le plus difficile à gérer ?

La rage inextricable, la sensation de l'ego frappé au coeur, cette haine poignante qui vient le soir au moment de regagner son chez-soi, seul ou (forcément mal) accompagné ? Cette obsession de rétablir ce que nous percevons comme une erreur d'aiguillage, ce "faux pas" du destin, injustice dont on exige férocement et immédiatement la rectification ?

Ou bien, la tristesse pure et sans fond du matin au réveil, lorsque l'esprit est frais et donc pleinement conscient de cette nouvelle réalité, de son caractère irréversible, la haine laissant place à une intense et amère nostalgie ?

J'ai cru remarquer une chose. Chaque message rédigé à l'intention de la moitié perdue, dans la ferme intention de l'envoyer, puis supprimé sans ménagement avant expédition, représente un pas vers la guérison. En effet, vient un moment où l'on se surprend à écrire encore, et à percevoir avec toute la clarté possible, le caractère vain de la démarche. Le moment où l'on commence à se dire : "bah... à quoi bon ?".

Une relation d'une année ou plus constitue toujours une étape décisive dans l'évolution d'une personne. Si l'un des deux sent que son évolution n'est plus dynamisée, mais freinée par la relation, dans son chemin de vie, alors il faut y mettre un terme. La personne délaissée comprendra, même si avec un peu plus de retard, qu'elle aussi restait bloquée dans ce rapprochement.

On peut en arriver à voir les relations comme des échanges d'énergie vitale. De l'énergie qui circule. Bilatéralement. Déconnectez un seul des deux pôle d'une batterie de voiture, et c'est fini. Plus de transfert, ni d'un côté ni de l'autre. A quoi bon continuer lorsque les énergies ne circulent plus ? D'où vient cette sensation de déchirement intérieur, cette douleur ? Pour une bonne part, sans doute, à ce qu'un état d'énergie non circulante procure une certaine quiétude. Comme l'on s'endormirait dans un lit au confort infini. Le réveil est douloureux, bien sûr. Grande est la tentation d'y rester, dans ce foutu lit.

Et bien souvent, c'est la fille qui, la première, non seulement perçoit cette léthargie, mais aussi se décide à y mettre un terme. Le "il faut qu'on parle" résonne alors dans nos têtes comme les "allez debout!" de l'enfance, quand venait l'heure de partir à l'école. "Non! Encore cinq minutes", rétorquions-nous inlassablement. Le meilleur moyen de souffrir, dans un cas comme dans l'autre, reste bien de se complaire dans ce confort que une bataille que l'on sait perdue d'avance. Se foutre un peu la pression, se forcer, se lever, reste la seule action en vue de passer sereinement et avec bonheur la journée qui s'annonce.

Et se dire que la prochaine fois, on fera en sorte de ne plus s'endormir, ou mieux, de s'endormir si on le souhaite, mais d'avoir appris à percevoir ce moment, ce point de pivot dans la relation, où l'un s'endort pendant que l'autre commence à construire son départ.
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By Concept
#139115 Brève rencontre avec une fille aperçue de dos, près de République dans le 11e arrondissement de Paris.

Elle est bellement rousse, et roussement belle. Son écharpe, ses bottes, sont du teint de ses cheveux. Elle s'arrête à un passage piéton, j'en fais de même et en profite pour regarder son visage d'une blancheur émouvante. Elle est grande et fine.

[quote]- Bonjour, puis-je me permettre de vous dire que j'adore votre style vestimentaire ?
- (sourire) Merci... C'est gentil.
- Non sincèrement, l'harmonie des couleurs est juste parfaite. Vous travaillez dans la mode ?
- (amusée) Je suis styliste à (jenesaisplus)

Je ne perçois aucun signe d'intérêt, je lui souhaite donc une bonne journée. En couple, pas disponible, ou plus simplement pas intéressée, que sais-je (et je m'en moque éperdument). J'ai tout de même une petite idée, devant la récurrence de ce qu'il m'arrive ces derniers temps.

J'ai quelque chose d'asexué :). Je n'ai présentement aucune envie de flirter, d'embrasser, d'aimer. Pas après l'intensité de ce que j'ai vécu une année durant, et qui m'a mis sur les rotules. J'ai tapé un burnout d'amour et d'affection, et j'en suis pour le moment totalement vidé. Et cela se perçoit, force est de le constater.

Néanmoins, je comprends quelque chose que je ne parvenais pas à percevoir auparavant : les filles peuvent être simplement belles, monstrueusement belles, sans que je n'éprouve aucune forme d'intérêt sexuel ou amoureux pour elles. Et c'est tant mieux.
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By Dje
#139120 [quote="Concept"]J'ai tout de même une petite idée, devant la récurrence de ce qu'il m'arrive ces derniers temps.
J'ai quelque chose d'asexué :)
Je n'aborde que très rarement dans la rue, mais je dois dire que je serais étonné que ça ait quoi que ce soit à voir avec ta prétendue asexualité. Aucune fille avec laquelle tu as échangé deux phrases ne veut te qualifier comme un être sexué.
Sois normal, sois sûr, sois rassurant, sois sans risque.

Franchement, aucune fille abordée dans la rue ne veut avoir affaire à un animal sauvage dans les 5 premières minutes.
By john dilinger
#139123 [quote="Concept"]puis-je me permettre de vous dire que j'adore votre style vestimentaire ?
Ça fait un peu comme « chaton j'adooore ton style » genre cliché meilleur ami gay => un peu asexué.

Quand bien même le style vestimentaire d'une personne est associé à son goût (goût pour lequel tu montres donc une appréciation), ce n'est à mon sens pas le premier élément avec lequel l'aborder.

Dans le genre direct mais sexué :
[quote]Bonjour, je vous ai vu passer et j'ai eu très envie d'aller vous parler/j'aurais vraiment regretté de pas venir vous parler.
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By Concept
#140299 John Di, j'apprécie tes conseils toujours teintés de réalisme et de (bonne) simplicité.

Nous étions debout à la terrasse d'un bar avec un pote, chacun une pinte à la main, c'était le soir. Moment de léger flottement, on se disait qu'on allait rentrer, quand trois filles passent sur le trottoir opposé, et je sais pas pourquoi, un truc a fait tilt dans mon cerveau. Sans doute la longue jupe bariolée orientale dont s'était acoutrée l'une d'elles, et qui donnait au groupe un air plutôt atypique et ouvert à l'aventure.

[quote]Moi : tu vois les trois filles qui passent, on va aller les voir
Lui : quoi ? Là, comme ça, avec nos bières ?
Moi : oui, crois-moi ça va bien se passer, viens !
Lui : mais on va leur dire quoi ?
Moi : aucune idée mais on y va

Avant même que nous ayons eu le temps de bouger, les trois filles se posent non loin. Bon, là c'est sûr, s'il y avait besoin d'un signal qui dit "allez-y", nous l'avions. Et y allons donc.

Et c'est là que, entre deux instants, où je demande à mon pote de ne pas rester vaguement derrière moi car nous avons l'air de deux débiles, il qu'il me redemande ce que nous allons dire, je me retrouve dans la peau d'Aimé Jacquet, sélectionneur de l'Equipe Nationale, à la différence que ce que je dois sélectionner à ce moment précis ne sont pas 22 joueurs parmi 30'000 footballeurs professionnels français titulaires d'une licence, mais environ 5 mots parmi les quelques dizaines de milliers que compte la langue française. Avec toutefois les mêmes critères : qu'ils permettent d'ouvrir un jeu fluide, construit, ouvert à la diversité des adversaires potentiels et de leurs tactiques, et faisant preuve d'une certaine audace, tout en gardant une ligne défensive solide mais pas trop, pour permettre au camp adverse d'avoir la tentation de s'y engouffrer.

Et c'est là, John Di, que je pense à ton intervention :

[quote="John Dillinger"]Bonjour, je vous ai vu passer et j'ai eu très envie d'aller vous parler

Et ben voilà... J'enchaîne directement avec une bonne minute de faux dialogue, et ça commence à se construire comme il faut. Tout le monde commence à rentrer dans la conversation, la machine sociale se lance.

Une heure et demie de bonne rigolade à cinq, de discussions stylées et parfois assez personnelles, je repars avec le numéro de la plus mignonne. Numéro que, en passant, je n'ai pas pris soin de sauvegarder correctement, et dont je ne suis plus en possession. Signe que quelque part, je n'y accordais pas vraiment d'importance. Whatever, nous avons passé un bon moment, et c'est ce qui comptait ce soir-là.
By john dilinger
#140303 :D
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By eddy
#140495 [quote]J'ai quelque chose d'asexué :). Je n'ai présentement aucune envie de flirter, d'embrasser, d'aimer. Pas après l'intensité de ce que j'ai vécu une année durant, et qui m'a mis sur les rotules. J'ai tapé un burnout d'amour et d'affection, et j'en suis pour le moment totalement vidé. Et cela se perçoit, force est de le constater.

Je comprends totalement cet état, puisque je l'ai déjà ressenti. Tout comme toi, ça m'est arrivé après une "longue" période (3 mois) de travail et de stress intense. J'avais été vidé physiquement, mentalement et émotionnellement; mais c'est revenu petit à petit en reprenant une vie normale/saine. Sortir plus, graduellement, et réapprendre à apprécier les petites choses, et les femmes. Au début je me forçais à aborder, histoire de retrouver le goût des femmes par la force, mais évidemment ça foirait, vu qu'au fond je n'en avais aucune envie. Je pense que tant que tu n'as pas un désir fougueux de croquer ces petites femmes, tu n'auras pas la dégaine de J. Bardem dans Vicki Cristina Barcelona.

My 2 cents.

PS: Vraiment très plaisant ton journal, continue!
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By Concept
#140497 [size=150]The art of letting go[/size]

[img]http://simrandhami.files.wordpress.com/2009/11/waltercrane-horses-of-neptune-1892.jpg[/img]

[quote="Stephen King"]Some birds are not meant to be caged, that's all. Their feathers are too bright, their songs too sweet and wild. So you let them go, or when you open the cage to feed them they somehow fly out past you. And the part of you that knows it was wrong to imprison them in the first place rejoices, but still, the place where you live is that much more drab and empty for their departure.
Lâcher-prise signifie-t-il nécessairement oublier ?

Une personne - ou toute autre chose - occupe dans notre esprit la place que l'on veut bien lui accorder. C'est une réalité, mais parfois l'esprit s'entête : souvenirs et pensées reviennent, comme le ressac d'une marée qui n'en finit plus d'aller et de venir, dans une longue et pénétrante étreinte entre terre et mer. Et, comme dans l'acte d'amour, la montée du souvenir s'accompagne de plaisir, là où la descente laisse place au vide. Or nous savons que cette étreinte est malsaine, car puisant son énergie dans le passé.

Pour autant, devant le puissant assaut qui n'en finit pas d'inonder notre esprit de ses vagues émotionnelles, faut-il nécessairement construire une barrière rocailleuse constituée d'occupations et de sensations nouvelles, ou bien accepter d'exposer la nudité de notre rivage, laissant le sable s'imbiber de cette semence désormais stérile ? Chacun sait que les plus solides rochers, les plus imposantes falaises, finiront toujours par se plier aux volontés océaniques. L'élément liquide aura toujours raison, en dernier ressort, face à la terre lorsque celle-ci choisit de se prétendre imperturbable. Car l'océan est infini, tout puissant.

Or, il existe une différence de taille (et surtout de volume) entre l'océan de Neptune et la marée de nos émotions. Car si le premier est sans limite car d'origine divine, la deuxième en revanche, puise sa source en nous-même. Ces émotions qui nous envahissent, nous avons été, un jour, capables de les créer. Nous sommes donc capables d'y faire face, de s'y confronter en les laissant venir à nous, sans y résister, sans les enfouir, sans nous y soustraire. C'est ainsi que nous réalisons, à force de les laisser exister, qu'elles ne constituent pas l'océan infini que nous craignions. Lâcher prise n'implique pas fuite, mais bien acceptation.

Notre chance, est que plusieurs outils sont à notre disposition. Tapis roulants placés sur notre chemin vers le lâcher-prise, que nous sommes libres d'emprunter ou d'ignorer. Ces outils peuvent être tour à tour :

- acceptation consciente des émotions, qui à mesure qu'on les laisse venir à nous, perdent de leur énergie
- dissociation des pensées : lorsqu'un souvenir survient, se concentrer sur l'émotion qui se trouve cachée derrière
- se laisser, quelque part, imbiber par ce ressac, pour en percevoir, petit à petit, la stérilité
- catharsis, qui permet de sublimer par le beau le souvenir d'une sensation, afin de s'en détacher

La nature ayant horreur du vide, et les assauts émotionnels perdant peu à peu de leur énergie, les chemins vers de nouveaux horizons s'ouvriront spontanément, à mesure qu'une nouvelle paix commencera de nous envahir.

Un seul danger nous guette, dans cette démarche de confrontation : ne pas percevoir le moment où les puissantes vagues d'eau vive et claire, se transforment en un reflux pathétique d'eaux saumâtres et tièdes, et passer sans même s'en rendre compte d'une courageuse exposition de soi, à une confortable complaisance dans les marécages inertes d'émotions passées.

La bonne nouvelle ? Apprendre à percevoir ce moment et à agir en conséquence, nous rendant ainsi observateur-acteur de nos émotions, nous dotera d'une compétence fort utile quand sera venu le temps d'une nouvelle relation longue, afin justement de savoir déceler ces moments clés où la passion s'assagit, laissant la place - au choix - à sa dégénérescence qui est la dépendance affective, ou à sa transcendance, dans une nouvelle forme d'association, constructive cette fois.
By Hannibal
#140503 A lire de toute urgence: "Se résoudre aux adieux", de Philippe Besson.
Rien qu'un livre avec ce titre qui traine dans la maison est un pas vers la guérison. L'auteur prend la voix d'une femme qui est quittée, et raconte ce deuil qui s'efface peu à peu.
Quelque chose de très vrai dans tes observations: il faut laisser vivre l'émotion, pour qu'elle s'émousse toute seule, surtout ne pas refuser la vague.
Et un jour, plus rien. On est guérit. La vie peut recommencer.
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By Concept
#140916 Les femmes ont toujours eu, de par la plasticité de leur personnalité, le coeur serré à l'écoute d'une musique qui leur rappellera toujours un amour passé.

Ainsi, ma précédente a toujours refusé d'écouter Bon Iver malgré toutes mes tentatives, m'expliquant tout simplement que ce musicien faisait ressortir trop de souvenirs.

Et bien nous avons une forme de chance, nous, hommes, car je viens de refaire un tour dans ma discographie et constate que, malgré que ces musiciens aient bercé les instants les plus magiques de ce qui fut notre relation,

- John Lennon exprime toujours la même force lorsqu'il chante In My Life, I've loved them all
- And in the end, the love you take is equal to the love you make reste toujours le meilleur ultime couplet d'une discographie rock
- Liam Gallagher a toujours la même rage lorsqu'il explique que I need to be myseeeeelf
- M83 m'envoie toujours dans une dimension parallèle lorsque j'écoute Where the Boats Go
- La respiration de Claudio Arrau sur les enregistrements Philips des nocturnes de Chopin m'émeut toujours autant
- Stevie Wonder me fout toujours autant la pêche quand il parle de Livin' just enough, just enough for the city
- Vangelis est toujours l'équivalent d'un bon shoot d'héroïne pendant l'intro de Blade Runner

Ces pierres précieuses traversent les relations et restent indemnes, transmettant leur force indépendante et unique sans se soucier du temps qui passe.

Et c'est heureux.
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By Concept
#141762 En chemin vers un processus spirituel (grandiloquence, quand tu nous tiens)...

Quelques citations pour le décrire :

- When an inner situation is not made conscious, it appears outside as fate
- Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement
- Your vision will become clear only when you can look into your own heart. Who looks outside, dreams; who looks inside, awakes
- La clarté ne naît pas de ce qu'on imagine le clair, mais de ce qu'on prend conscience de l'obscur
- There is no coming to consciousness without pain

J'essaierai de poster des infos sur l'avancée et de donner des indications sur la démarche, si certains le souhaitent, mais cela fait deux semaine que ça a commencé, et les progrès sont très encourageants sur le plan intérieur. L'entourage commence aussi à se débloquer et des opportunités se dessinent petit à petit.
By Synchronn
#141769 [quote="Concept"]Les femmes ont toujours eu, de par la plasticité de leur personnalité, le coeur serré à l'écoute d'une musique qui leur rappellera toujours un amour passé.


Très juste, je ne m'étais jamais fait cette réflexion mais ça me rappelle beaucoup de situations. Il m'est déjà arrivé de me dire que les femmes ont besoin de vivre les événements/choses par procuration, à travers l'autre pour se sentir bien, épanouie...un besoin de dépendance, avoir besoin d'être fier de l'autre. Incapable de se suffire à soi-même. Ton exemple renforce ma vision.

(M83 ! J'adore ce groupe)