- Jeu Jan 12, 2012 5:35 pm
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Et voici… les soldes d’hiver ! Quelle plaisante période! Je me voyais déjà flâner volontiers dans les rayons, prenant le temps de m’interroger et de choisir. J’imaginais prendre conseil auprès des vendeurs, si fiables et si compétents. La première journée est toujours un moment agréable à passer, dont on sort en arborant un sourire satisfait et heureux propriétaire d’une myriade de choses parfaitement adaptées, minutieusement choisies et sans empressement. Evidemment, c’est un mensonge.
La foule, les vendeurs, les produits, le climat, tout participe à faire de cette sortie un enfer. Pour qui n’est pas armé d’un goût et d’une perspicacité à l’épreuve des balles, c’est l’horreur garantie. Plus qu’à tout autre moment de l’année, on vous refourgue des daubes à défaut de conseils avisés. Je déteste les soldes. Cette journée est un supplice, si bien que j’ai toujours fait mon possible pour l’éviter, d’aussi loin que je m’en souvienne. Je devais pourtant m’y coller, j’en suais la nuit (j’exagère si peu). Mais mercredi dernier, j’ai fait en sorte que ça change.
Entre deux articles Wikipedia sur l’aspartame (traduction : je glandais au boulot), je vois l’annonce : « 11 janvier -> désistement ». Je rentre chez moi, ni une ni deux, je réserve. De là, j’ai su deux choses. Non seulement j’allais, pour la première fois pendant les soldes, n’acheter que des choses qui me serviraient vraiment et que j’allais aimer, mais en plus j’allais progresser. Là vous allez me dire « t’avais décidé d’être satisfait, c’était dur de te décevoir », et vous n’avez pas complètement tort. Sauf que ça a été meilleur encore.
Je me suis levé à dix heures, et j’ai pris mon petit déjeuner. Sans me presser, je me suis rendu au point de rendez-vous. Je rentre, j’échange quelques mots avec les vendeurs qui ont l’air sympathiques (c’est normal, c’est leur métier), et je jette un œil aux produits. Quelques minutes plus tard, Stéphane arrive, me salue, se trompe de prénom, et on attaque.
J’avais besoin de vêtements chauds. Si vous avez regardé le calendrier dernièrement vous êtes au courant que c’est l’hiver. Et, normalement, l’hiver il fait froid. Je dis normalement, parce que si vous avez mis le nez dehors ces deux dernières semaines, vous n’y croyez pas trop. Bref, mon blouson et mon jean ne risquaient pas de m’aider dans le blizzard parisien.
Stéphane aime bien l’endroit, et ça se sent. Tantôt je pose une question, tantôt je risque une affirmation, j’obtiens les réponses qui vont bien, et il les donne même volontiers (c’est rare d’être dans un magasin et qu’on ne cherche pas à vous pigeonner, donc ça s’apprécie). On ne vient pas seulement acheter des vêtements, on apprend aussi pour peu qu’on fasse preuve de curiosité.
Il a beau être tout juste 14 heures, j’en oublierais presque que c’est le premier jour des soldes d’hiver. Le magasin nous appartient. Je regarde à droite, à gauche, m’inspecte, me pince, merde, je suis content d’être là… Entre deux essayages, Stéphane travaille son italien avec le vendeur. L’atmosphère est agréable. Les vêtements sont beaux et confortables, les gens polis et accueillants, le cadre plaisant. Rien à voir avec ces endroits où l’éclairage digne d’un abattoir vous assomme, vous donne une mine si laide que vous jurez vos grands dieux de reporter à l’année suivante la prochaine session shopping (et c’est le 11 janvier, rappelons-le). Au terme des divers essayages, il ne reste plus qu’à prendre une paire de chaussures, une sacoche, et… un parfum.
J’avais continué de lire les nouveaux témoignages tout au long de l’année. J’ai bien fait parce qu’ils m’ont fait réaliser que, moi aussi, j’avais besoin qu’on m’aide à en choisir un. Le parfum fait partie de ces choses qu’on ne peut absolument pas choisir seul. Pour se voir, on n’a qu’à se regarder dans un miroir, mais pour se sentir c’est une autre affaire. De la vingtaine d’échantillons, on n’en conserve que deux. L’un d’eux relève de la fausse note ultime une fois porté sur moi, le choix s’impose alors de lui même. Ca tombe bien, c’était celui que je préférais. Dans la soirée qui a immédiatement suivi, on m’a complimenté trois fois sur la justesse du choix, et une dernière sur la façon de le porter. (Stéphane, le désagrément dont tu parlais et que je pouvais provoquer se serait justement vérifié ce soir là, merci du conseil d’utilisation
).
Alors que nous avions pratiquement fini pour moi, mon collègue de la journée arrive. Si j’étais déjà content du déroulement de l’après-midi, ça s’est encore enrichi puisque nous en avons profité pour partager à outrance nos expériences, portant de fait un œil changé sur la chose. L’ambiance est sympathique, tout le monde est souriant, et la discussion est vivace. J’observe Stéphane travailler, et son client apprécier.
En somme, absolument satisfait de la prestation d’un côté, et heureux d’avoir passé l’après-midi avec deux types sympathiques de l’autre. L’unique déception de la journée aura été de trouver deux chaussures gauches dans la boîte. Heureusement que des photos étaient au programme, sans quoi…