- Mar Avr 03, 2012 10:40 am
#120977
[quote="Rose Selavy"][quote="wu-weï"]Le problème, c'est la transmission du savoir.
Oui. Et cette démarche s'entreprend avec...l'envie.
Les gens qui sont fait pour, ils ont pour moteur l'envie. Ils n'attendent pas, ils cherchent et réclament.
Jacques Brel:
[quote]Le talent, c'est l'envie.
Wu-wei et Rose pointent deux des
déclencheurs essentiels à toute démarche d'apprentissage: une rencontre déterminante
qui insufle l'envie
et de la volontée. Dans cet ordre.
Chacun part d'un terreau plus ou moins fertile (milieu social, éducation, rêves des parents...), et rencontre (ou pas) une personne/une oeuvre/un livre/une mélodie comme on trouverait un brin de laine sortant d'un pull et
décide de la dévider ou pas
(l'envie). Je vous laisse disserter sur (l'importance du terreau x la force de l'envie), je ne suis pas compétent en la matière.
Et parfois, une rencontre peut mener deux individus issus d'un même terreau, vers des terrains de plaisirs opposés. Elle reste
déterminante, elle détermine simplement un chemin unique à chaque occasion.
Après, quel but poursuit-on à vouloir éduquer ceux dont le chemin est différent? C'est comme si, à chaque fois que je rencontrais un membre du Spike Club, il passait deux heures à vouloir imposer à mes vues ses goûts en matière de femme/sape... Je vous laisse imaginer le charme d'un tel moment. Le plaisir esthétique est - selon moi (et sa pratique assidue de longue date) - un plaisir intime. C'est une saturation d'émotions variées, c'est une plus grande sensibilité et finesse à la beauté de chaque chose. On y vit sa vie comme on se baignerait nu. C'est frais, c'est fort, c'est effrayant aussi.
En récompense, c'est cette sensation que vous aurez acquise que vous saurez partager. Tous ne pourront apprécier à ce que vous pensez être "sa juste valeur". Mais partager, est aussi un plaisir vaguement égoïste.
Le plaisir esthétique se partage plus qu'il ne s'annone, et se fait apprécier de l'autre (avec plus ou moins de succès).
Pour les amateurs de lectures sérieuses, je vous renvoie aux oeuvres d'André Malraux (qui fut, en 1959, l'un de ceux qui promouvaient l'accès à la culture à tous, défendant une sorte d'épiphanie esthétique par la seule force du "Beau"), Pontus Hulten et consorts.
« Je n'ai rien étudié, parce que cela m'eût ennuyé. Mais j'ai beaucoup observé, parce que cela m'amusait. Ce qui fait que ma vie a été remplie et que j'ai beaucoup joui. »
Vivant-Denon (un mec qui
pèse dans le milieu)