- Ven Mai 01, 2015 11:16 am
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[size=150]Témoignage Dream Job du 27/04/2015[/size]Le syndrome du temps qui n’avance pas :Pour la première fois de ma vie, ce dimanche 26 avril 2015, j’ai eu envie d’une machine à voyager dans le temps. Pas pour remonter le temps non, mais pour l’accélérer. J’avais envie d’être au lendemain, de voir ce que c’est que ce Dream Job dont on vante tant les mérites et l’originalité.
J’étais comme un geek en train de camper dans sa tente Quechua en peau de k-way devant l’Apple Store trois semaines avant la sortie annoncée de l’i-phone 19S. Ma patience imposée allait être grassement rémunérée.
Dans le ventre d’un livreUn plancher mate et sombre grinçant sous les semelles, une terrasse prolongeant parfaitement les murs couverts de livres sur la rue qui soufflait son air tiède dans la gueule ouverte du café. Quoi de plus logique qu’un bar/bibliothèque ? On pouvait lire, parler et écrire… Comme à l’école primaire, finalement. Les bières en moins.
Mes camarades, éparpillés façon puzzle (Éric Nolleau, si tu me lis…) dans l’établissement, comme si le personnel les avait punis, étaient parfaitement identifiables. D’abord, parce que comme moi, Marty McFly a remonté le temps. Ensuite parce que leurs regards complices et éloquents m’envoyaient des signaux aussi discrets qu’une fusée de détresse dans une nuit sèche en Laponie. Naturellement, des mains se serrèrent et l’escouade désordonnée de jeunes cadres dynamiques aux dents longues se disciplina autour d’une table. Les présentations furent faites. Personne ne se connait, mais tout le monde se reconnaît… amusant.
Un as, et une paire de couillesVous l’avez compris, le cadre est agréable. C’est un bon début. Une fois tous réunis (ou presque) comme des cowboys sous une lampe nue arrosant fébrilement la table de poker, Stéphane entre et se dirige vers nous. Il a bien choisi son moment. La simplicité et l’élégance faites homme. Les salamalecs en guise de brise-glace, il nous met à l’aise fissa : « tout le monde paye » (même Marty :p). Imaginez Blueberry amassant un monticule de jetons gagnés au black jack.
Place à l’atelier. Nous allions devoir faire preuve d’audace et de maitrise. Et pour être un as dans la rechercher de taf, il fallait une paire de couilles (même vous, mesdames). Ensuite, miser son tapis de façon opportune plutôt que de distiller quelques jetons par-ci par là sans la moindre valeur ajoutée. Tout le monde se souvient de Brad Pitt dans Ocean’s eleven donnant des leçons de poker à des apprentis cover boys? Bien, on enchaîne.
La vie, c’est la démerde
Sous des dehors de simples formalités, se dissimulent, comme bien souvent avec Stéphane, les débuts des ateliers. Tendez l’oreille, restez alerte, le premier conseil arrive souvent par la face nord. Et c’est en général celui qui se rappelle à vous quand vous l’oubliez.
« La vie, c’est la démerde » a t-il notamment lâché, avec un détachement aussi prolixe que ses mots laconiques, pendant l’atelier. Cette phrase résonne encore dans ma tête. Dans la bouche de monsieur Transistor, professeur de physique du lycée à l’haleine made in café du préau, ou madame Hypoténuse, prof de maths mal baisée, à l’aigreur marquée par ses joues creusées, ces mots m’en eurent touché une sans bouger l’autre. Mais la densité du propos était inversement proportionnelle à la longueur de la phrase. Emanant de Stéphane, ces mots contenaient tout le poids de la vérité.
La théorie de la relativité (ou interstell’bar, pour les cinéphiles)Les gens lents aspirent mon énergie dans le néant, mais ceux qui prennent leur temps me fascinent. Ce qui distingue les deux est de l’ordre de la nuance. Stéphane est de ceux qui, tout en prenant leur temps, parviennent à l’accélérer. Et au moment de se quitter, on reste sur sa faim. Je ne m’explique pas cet effet hypnotique qu’il a dans sa façon de parler. C’est comme si le temps était suspendu, comme si on flottait entre deux univers. Et le voilà qui débite son atelier, calmement, étape par étape, de tête et dans l’ordre et sans notes avec l’assurance qu’on devrait tous avoir en entretien d’embauche.
E (entretien) = CV carréD’abord, un bon CV. Des critères précis, une métaphore plus percutante qu’un crochet gauche de feu Ramon Dekkers et le tour est joué.
Il y a deux réactions possibles à l’enseignement Stéphane : soit on se dit qu’on aurait dû y penser avant, comme quand on vous révèle le secret d’un tour de magie, soit on se dit, mince, si on savait ! Et sa vie défile devant soi avec la sensation qu’on possède ce qui nous a toujours fait défaut tout en se demandant comment on a fait pour ignorer pendant tout ce temps.
Ensuite, la lettre de motivation. Ah, la lettre de motivation… Je crois que même Sherlock Holmes eût pris des notes s’il se trouvait à la table voisine. Laurent a dit en 2007 qu’un match de boxe se gagne à l’entrainement. Cela n’a jamais été aussi vrai. A ceux qui se demandent encore comment se démarquer, c’est ici, plus que dans le CV que ça se passe. Elémentaire, vous dites?
Le darwinisme salarial :Vient la phase de l’entretien. Rien que cette phase mérite à elle seule le prix de l’atelier. Là encore, je me demande où ailleurs, on aurait pu lire ça…
Dire que le contenu est intelligent est faux dans la mesure où ce terme renvoie l’imaginaire collectif à un barbu à la peau desséchée comme du vieux parchemin, parcourant un livre poussiéreux aux allures de bottin et attrayant comme un plongeon nu dans un champ d’orties. Or, un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche, disait Coluche. Et Stéphane, qui était assis, nous donnait un contenu qui marche. Bon compromis.
L’intelligence du contenu relève davantage d’une sorte de néo-darwinisme. La clef de voûte de l’enseignement spikeséduction, c’est de donner ce qui marche, rien que ce qui marche, mais tout ce qui marche. On se fiche des explications psychologiques superflues qui ne servent qu’à être répétées en l’état dans une soirée à tendance gauchiste. Là, C’est vraiment très pragmatique. Et honnêtement, ce serait une perte de temps que de savoir pourquoi tel employeur est séduit de telle manière etc… Le fait est qu’il l’est. On fait en fonction ou on change le monde. Le wishful thinking aura fait bien des dégâts…
Vous l’avez compris : oui, c’est intelligent, fin, pragmatique et précis. Avec cette méthode clefs en main, on sait quoi faire, comment le faire et dans quel but. On aurait presque envie de chercher du boulot juste « pour voir ». S’il existait un synonyme de roublard en mieux connoté, ce serait le moment de l’écrire. Sclatro, diraient nos amis les italiens. Vous allez à l’essentiel en vous affranchissant du conventionnel… avec élégance.
Négociez comme un fils de pubEnfin, la négociation du salaire. Personne n’y pense. Subtile, habile, amorale comme le monde du travail. Bravo pour cette finesse d’esprit. Finesse dans l’observation de ce qui marche, n’en déplaise à la morale. Mention spéciale au coup de la chemise et du repassage. Ceux qui ont fait l’atelier comprendront le titre et la chemise. Enfin, le titre, je ne suis pas sûr...
Là où on va il n’y a pas de route :Bilan : scandaleusement efficace. Cela s’inscrit parfaitement dans l’état d’esprit véhiculé par le site et l’homme (Stéphane). Rien d’incongru. C’est juste cohérent. Absolument impressionnant de cohérence.
Après si vous voulez continuer à claquer une demie rame de papier en CV et l’autre moitié en lettre de motivation classique, façon votre entreprise est super, je suis super, ensemble on sera plus supers, c’est vous qui voyez. Si tel est votre choix, je vous renvoie vers vos profs de fac/écoles, APEC ou internet (c’est moins cher, mais ca paye pas)… Mais prévoyez de longues semaines d’attente futile. Et allez-y mollo avec les arbres, s’il vous plaît.
Ou Empruntez des chemins de traverse et gagnez votre dream job.
Le feu et la glace :Ceci est un témoignage à chaud. J’en referai un après mise en application (j’ai hâte). Je n’ai jamais testé cette méthode me direz-vous. Certes, mais je me sens comme un centurion de l’armée Romaine, équipé pour guerroyer, plutôt que comme un paysan qui n’a que sa fourche et son courage. Or, le courage sans méthode, c’est un posséder un piano sans technique, c’est beau mais on n’en fait rien.
Un grand, sincère et très chaleureux merci à Stéphane.