- Ven Aoû 03, 2012 12:10 am
#124728
[quote]Laissez parler votre imagination...sans hésiter. Surprenez-moi Quentin.
Ce dernier texto sonnait comme un défi.
Elle veut que je la surprenne ? Je vais la surprendre.
Manquant à toutes les règles de bienséance de la communauté, je compose son numéro.
Il est 21h30, je lui propose un rendez-vous pour 22h. Elle hésite. J'insiste.
[quote]
E : Mais je ne suis même pas apprêtée.
M : Vous pouvez enfiler une paire de chaussures en quelques minutes.
Elle finit par accepter. Elle connaît un café ouvert à cette heure-ci.
[size=150]Le rendez-vous[/size]
Nous arrivons en même temps sur la petite place. L'air est chaud. La ville est faiblement éclairée par les réverbères oranges qui donnent d'autant plus de charme aux pierres jaunes de Provence.
Elle porte une jupe plissée blanche semi-transparente et un petit marcel bleu azur. A ses pieds, des sandales à talons compensés. Une tenue simple et élégante.
Il y a de la tension dans l'air : j'ai fait preuve de virilité en lui proposant ce rendez-vous au téléphone et je sais qu'elle m'attend au tournant pour la suite.
Le café de la place est fermé et je l'invite à me suivre à un autre café que je sais ouvert.
Nous nous installons finalement et commandons deux coupes de champagne.
La conversation dans le train était facile, la discussion à la table de ce bistrot l'est beaucoup moins.
Dans le train, le contexte et les rebondissements d'idées qui me traversaient l'esprit me faisaient diriger la conversation tel un chef d'orchestre. Mieux que de simples rebondissements, il y avait eu une sorte de magie ce soir-là qui faisaient que chaque sujet de conversation (la rencontre, la séduction, le sel de la vie, le sens de notre vie...) se ramenait à l'autre dans une douce sphère de cohérence. Cohérent comme la rencontre d'un homme et d'une femme dans un train, sur des chemins parallèles de vie.
Mais voilà, de cohérence, notre rendez-vous nocturne n'en a plus. Ma gêne y est pour quelque chose : deux individus dans un trains parlent malgré leurs différences d'âge et personne n'y voit quoi que ce soit de suspect ; un jeune homme et une femme apprêtés prennent un verre sur une place à 22h c'est déjà plus ambiguë.
Elle sent ce malaise et c'est désormais elle qui a l'ascendant sur la discussion, que je peine à dynamiser. Des blancs assourdissants bombardent chaque minute de notre conversation
Niaisement, je lui rapporte le sentiment que j'ai sur notre conversation actuelle. Sa réponse n'a rien d'encourageant.
[quote]Peut-être que la magie qu'il y a eu dans le train ce soir-là est resté dans le train.
Intérieurement, je me décompose.
Je me ressaisis aussitôt en me forçant à réactiver manuellement (puisque qu'ils ne viennent plus naturellement) les mécanismes d'une conversation légère et dynamique. Concrètement, je rame.
Elle finit par me surprendre quelques minutes plus tard.
[quote]Je suis bien avec vous.
Ce dernier texto sonnait comme un défi.
Elle veut que je la surprenne ? Je vais la surprendre.
Manquant à toutes les règles de bienséance de la communauté, je compose son numéro.
Il est 21h30, je lui propose un rendez-vous pour 22h. Elle hésite. J'insiste.
[quote]
E : Mais je ne suis même pas apprêtée.
M : Vous pouvez enfiler une paire de chaussures en quelques minutes.
Elle finit par accepter. Elle connaît un café ouvert à cette heure-ci.
[size=150]Le rendez-vous[/size]
Nous arrivons en même temps sur la petite place. L'air est chaud. La ville est faiblement éclairée par les réverbères oranges qui donnent d'autant plus de charme aux pierres jaunes de Provence.
Elle porte une jupe plissée blanche semi-transparente et un petit marcel bleu azur. A ses pieds, des sandales à talons compensés. Une tenue simple et élégante.
Il y a de la tension dans l'air : j'ai fait preuve de virilité en lui proposant ce rendez-vous au téléphone et je sais qu'elle m'attend au tournant pour la suite.
Le café de la place est fermé et je l'invite à me suivre à un autre café que je sais ouvert.
Nous nous installons finalement et commandons deux coupes de champagne.
La conversation dans le train était facile, la discussion à la table de ce bistrot l'est beaucoup moins.
Dans le train, le contexte et les rebondissements d'idées qui me traversaient l'esprit me faisaient diriger la conversation tel un chef d'orchestre. Mieux que de simples rebondissements, il y avait eu une sorte de magie ce soir-là qui faisaient que chaque sujet de conversation (la rencontre, la séduction, le sel de la vie, le sens de notre vie...) se ramenait à l'autre dans une douce sphère de cohérence. Cohérent comme la rencontre d'un homme et d'une femme dans un train, sur des chemins parallèles de vie.
Mais voilà, de cohérence, notre rendez-vous nocturne n'en a plus. Ma gêne y est pour quelque chose : deux individus dans un trains parlent malgré leurs différences d'âge et personne n'y voit quoi que ce soit de suspect ; un jeune homme et une femme apprêtés prennent un verre sur une place à 22h c'est déjà plus ambiguë.
Elle sent ce malaise et c'est désormais elle qui a l'ascendant sur la discussion, que je peine à dynamiser. Des blancs assourdissants bombardent chaque minute de notre conversation
Niaisement, je lui rapporte le sentiment que j'ai sur notre conversation actuelle. Sa réponse n'a rien d'encourageant.
[quote]Peut-être que la magie qu'il y a eu dans le train ce soir-là est resté dans le train.
Intérieurement, je me décompose.
Je me ressaisis aussitôt en me forçant à réactiver manuellement (puisque qu'ils ne viennent plus naturellement) les mécanismes d'une conversation légère et dynamique. Concrètement, je rame.
Elle finit par me surprendre quelques minutes plus tard.
[quote]Je suis bien avec vous.
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
[...]
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
[...]
Tu seras un Homme, mon fils.