- Dim Fév 05, 2012 11:52 pm
#118712
Bonjour. Alors que j'étais venu ici uniquement pour rechercher des conseils "look", le destin (?) en a voulu autrement.
L'histoire du couple que nous formions avec C. n'a rien d'extraordinaire, je vais donc faire vite : une rencontre chez des amis communs, elle a 21 ans, j'en ai 26. Le contact passe bien malgré mon manque de confiance pour le moins évident. Deux/trois sorties à Paris, un concert un soir, je reçois un SMS : "J'aurais aimé que nous ne nous quittions pas ce soir". C'était il y a sept ans et depuis, nous ne nous sommes pas quittés. Enfin, c'est un peu vite dit.
Notre relation a été compliquée par un facteur principal : son statut d'étudiante alors que j'étais déjà en activité en tant que journaliste. Au début, cela ne pose guère problème : elle fait ses études dans les Yvelines et à Paris, j'habite moi-même à 70 km de Paris. Nous nous voyons plusieurs fois par semaine et le week-end. Puis viennent les stages longs, d'abord en Bretagne (6 mois) puis aux Pays-Bas pour 6 autres mois. Quelques tensions, des difficultés à se voir régulièrement du fait de mon emploi du temps de fou. Mais les choses s'apaisent, s'arrangent. Elle finit ses études, nous allons pouvoir réaliser notre souhait profond après quatre ans de relation : nous installer ensemble.
Seulement, rien n'est aussi simple : son vœu profond, c'est de faire de la recherche. Et donc une thèse. Mais le poste de thèse qu'elle convoite le plus se situe dans le Sud. Quand elle l'obtient, elle s'interroge : doit-elle y aller alors que cela signifiera trois autres années à vivre éloignés ? Je l'encourage, mais ça me fait mal au plus profond de moi-même. Mais je fais bonne figure, je ne veux pas qu'elle passe à coté de cette opportunité. Et je ne pense pas que les sacrifices puissent faire du bien à un couple, car j'ai l'exemple de mes parents en tête (ma mère a arrêté de travailler pour suivre mon père, officier dans l'armée, et cela crée encore des tensions entre eux... 35 ans après).
De mon côté, je cherche du boulot dans le Sud, sans succès : chacun connaît l'état de la presse > les journaux aiment aujourd'hui à licencier, point à embaucher. Les retrouvailles tous les 15 jours sont des moments de bonheur intense mais, le reste du temps, le manque est là. Cruel. Chez nous deux. Elle l'exprime. Moi pas : je ne veux pas lui faire, me faire plus de mal, je ne veux pas l'appeler quand je me réveille en sursaut à 2 heures du matin en la cherchant, paniqué, dans un lit devenu trop grand. Je ne m'ouvre pas alors qu'elle est en recherche de confiance dans notre couple. Mais je raisonne trop, veut tout rationaliser : il faut que je sois fort pour deux, sa thèse lui prend tant d'énergie.
Puis, ces six derniers mois, les six derniers de sa thèse avant enfin la délivrance tant attendue, les choses se corsent : elle se montre plus distante, les relations sexuelles sont moins fréquentes. Aujourd'hui, je sais que c'est parce qu'elle ne se sentait plus désirée, qu'elle a cru que j'avais l'habitude d'elle (mot affreux) mais que je ne l'aimais plus.
Et puis est revenu F. Ce garçon qui lui courrait après juste avant notre rencontre. Ils se revoient lors d'une fête de famille à laquelle je ne peux me rendre (encore une fois, merci le travail). Il lui dit les mots qu'elle veut entendre et que je ne lui dit plus pour, le croyais-je bêtement, adoucir la peine de l'absence : il lui dit qu'il n'a pas arrêté de penser à elle depuis toutes ces années, il lui dit combien elle lui a manqué, combien il la désire. Pour lui, le timing est parfait.
La semaine dernière, elle est allée chez lui sans me le dire. "J'en avais besoin, je devais savoir" m'a-t-elle dit ensuite. Revenue chez moi jeudi, j'ai tout de suite compris. Elle descend de la voiture, me serre dans ses bras, en pleurs, ne m'embrasse pas. Elle me dit que ce qu'elle éprouve pour lui est trop fort mais que, surtout, elle ne ressent plus d'amour pour moi, juste un sentiment fort qu'elle assimile à du "fraternel". Le choc est rude, je suis moi aussi en pleurs, tout s'écroule même si je savais que notre couple n'allait pas au mieux (ce que je me suis sans doute caché pendant trop longtemps).
Nous décidons qu'elle restera trois jours chez moi, nous ne pouvons pas nous quitter comme ça, il y a des choses à régler. Et là, tout ce que je n'ai pas voulu/su lui dire ces derniers mois, sort : la douleur de l'absence, ces envies d'envoyer promener mon boulot pour la rejoindre, tout ce que je n'ai pas exprimé pour, je le pensais, l'aider au cour d'une thèse très prenante. Elle me dit qu'elle en avait besoin, que j'aurais dû lui dire, que j'aurais dû l'emmener à ce week-end pragois que j'avais prévu en cachette mais que j'ai annulé quand j'ai appris qu'elle avait une présentation de première importance le lundi matin.
Je la sens troublée, elle me dit à plusieurs reprises "Je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas faire ça à F., j'ai de vrais sentiments pour lui". Je ne cherche pas à la convaincre, je lui livre juste tous mes sentiments comme j'aurais dû le faire depuis longtemps. Pendant ces trois jours, nous dormons dans le même lit, blottis l'un contre l'autre. La journée, nous discutons énormément, pleurons beaucoup. Ce matin, elle m'a dit qu'il lui fallait du temps, quelle ne retournait pas chez F. mais chez ses parents pour se poser. Elle récupère ses affaires accumulées chez moi lors de ces sept années, j'enlève les photos des murs, ça fait trop mal. J'ai l'impression de partager les petites cuillères après un divorce.
Et puis il y a la nuisette. Elle la laisse sur le lit. Moi : "Tien, tu as oublié ta nuisette". Elle me regarde, prend la nuisette et la remet ostensiblement dans mon placard. Nous nous quittons une heure plus tard, sous une averse de neige. Elle a 800 km à faire. Moi qui suis (trop) cartésien et non-croyant, je lui lance en souriant une phrase totalement niaise : "Peut-être que quelqu'un, là-haut, ne veut pas que tu partes". Elle, dans un sourire triste "Peut-être". Nous nous quittons sur un baiser qui frôle les lèvres sans les toucher (je précise que ce n'est pas de mon fait mais comme quelque chose qui s'est passé très vite entre nous)
Je ne sais plus quoi penser, je l'aime du plus profond de mon coeur mais je sais qu'elle a besoin de distance, de se retrouver un peu seule en ce moment. J'ai peur de l'avoir perdue par mon côté froid en ayant oublié l'essentiel : je n'étais pas là pour lui faire réussir ses études mais pour l'aimer comme elle le demandait (et comme, au plus profond de moi, je le voulais). Next move de ma part à votre avis ? Lui laisser du temps, ne pas l'appeler ne lui envoyer de mails (si ce n'est pour son anniversaire dans quelques jours, et encore) ? D'autres idées/conseils ? Merci d'avance.
L'histoire du couple que nous formions avec C. n'a rien d'extraordinaire, je vais donc faire vite : une rencontre chez des amis communs, elle a 21 ans, j'en ai 26. Le contact passe bien malgré mon manque de confiance pour le moins évident. Deux/trois sorties à Paris, un concert un soir, je reçois un SMS : "J'aurais aimé que nous ne nous quittions pas ce soir". C'était il y a sept ans et depuis, nous ne nous sommes pas quittés. Enfin, c'est un peu vite dit.
Notre relation a été compliquée par un facteur principal : son statut d'étudiante alors que j'étais déjà en activité en tant que journaliste. Au début, cela ne pose guère problème : elle fait ses études dans les Yvelines et à Paris, j'habite moi-même à 70 km de Paris. Nous nous voyons plusieurs fois par semaine et le week-end. Puis viennent les stages longs, d'abord en Bretagne (6 mois) puis aux Pays-Bas pour 6 autres mois. Quelques tensions, des difficultés à se voir régulièrement du fait de mon emploi du temps de fou. Mais les choses s'apaisent, s'arrangent. Elle finit ses études, nous allons pouvoir réaliser notre souhait profond après quatre ans de relation : nous installer ensemble.
Seulement, rien n'est aussi simple : son vœu profond, c'est de faire de la recherche. Et donc une thèse. Mais le poste de thèse qu'elle convoite le plus se situe dans le Sud. Quand elle l'obtient, elle s'interroge : doit-elle y aller alors que cela signifiera trois autres années à vivre éloignés ? Je l'encourage, mais ça me fait mal au plus profond de moi-même. Mais je fais bonne figure, je ne veux pas qu'elle passe à coté de cette opportunité. Et je ne pense pas que les sacrifices puissent faire du bien à un couple, car j'ai l'exemple de mes parents en tête (ma mère a arrêté de travailler pour suivre mon père, officier dans l'armée, et cela crée encore des tensions entre eux... 35 ans après).
De mon côté, je cherche du boulot dans le Sud, sans succès : chacun connaît l'état de la presse > les journaux aiment aujourd'hui à licencier, point à embaucher. Les retrouvailles tous les 15 jours sont des moments de bonheur intense mais, le reste du temps, le manque est là. Cruel. Chez nous deux. Elle l'exprime. Moi pas : je ne veux pas lui faire, me faire plus de mal, je ne veux pas l'appeler quand je me réveille en sursaut à 2 heures du matin en la cherchant, paniqué, dans un lit devenu trop grand. Je ne m'ouvre pas alors qu'elle est en recherche de confiance dans notre couple. Mais je raisonne trop, veut tout rationaliser : il faut que je sois fort pour deux, sa thèse lui prend tant d'énergie.
Puis, ces six derniers mois, les six derniers de sa thèse avant enfin la délivrance tant attendue, les choses se corsent : elle se montre plus distante, les relations sexuelles sont moins fréquentes. Aujourd'hui, je sais que c'est parce qu'elle ne se sentait plus désirée, qu'elle a cru que j'avais l'habitude d'elle (mot affreux) mais que je ne l'aimais plus.
Et puis est revenu F. Ce garçon qui lui courrait après juste avant notre rencontre. Ils se revoient lors d'une fête de famille à laquelle je ne peux me rendre (encore une fois, merci le travail). Il lui dit les mots qu'elle veut entendre et que je ne lui dit plus pour, le croyais-je bêtement, adoucir la peine de l'absence : il lui dit qu'il n'a pas arrêté de penser à elle depuis toutes ces années, il lui dit combien elle lui a manqué, combien il la désire. Pour lui, le timing est parfait.
La semaine dernière, elle est allée chez lui sans me le dire. "J'en avais besoin, je devais savoir" m'a-t-elle dit ensuite. Revenue chez moi jeudi, j'ai tout de suite compris. Elle descend de la voiture, me serre dans ses bras, en pleurs, ne m'embrasse pas. Elle me dit que ce qu'elle éprouve pour lui est trop fort mais que, surtout, elle ne ressent plus d'amour pour moi, juste un sentiment fort qu'elle assimile à du "fraternel". Le choc est rude, je suis moi aussi en pleurs, tout s'écroule même si je savais que notre couple n'allait pas au mieux (ce que je me suis sans doute caché pendant trop longtemps).
Nous décidons qu'elle restera trois jours chez moi, nous ne pouvons pas nous quitter comme ça, il y a des choses à régler. Et là, tout ce que je n'ai pas voulu/su lui dire ces derniers mois, sort : la douleur de l'absence, ces envies d'envoyer promener mon boulot pour la rejoindre, tout ce que je n'ai pas exprimé pour, je le pensais, l'aider au cour d'une thèse très prenante. Elle me dit qu'elle en avait besoin, que j'aurais dû lui dire, que j'aurais dû l'emmener à ce week-end pragois que j'avais prévu en cachette mais que j'ai annulé quand j'ai appris qu'elle avait une présentation de première importance le lundi matin.
Je la sens troublée, elle me dit à plusieurs reprises "Je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas faire ça à F., j'ai de vrais sentiments pour lui". Je ne cherche pas à la convaincre, je lui livre juste tous mes sentiments comme j'aurais dû le faire depuis longtemps. Pendant ces trois jours, nous dormons dans le même lit, blottis l'un contre l'autre. La journée, nous discutons énormément, pleurons beaucoup. Ce matin, elle m'a dit qu'il lui fallait du temps, quelle ne retournait pas chez F. mais chez ses parents pour se poser. Elle récupère ses affaires accumulées chez moi lors de ces sept années, j'enlève les photos des murs, ça fait trop mal. J'ai l'impression de partager les petites cuillères après un divorce.
Et puis il y a la nuisette. Elle la laisse sur le lit. Moi : "Tien, tu as oublié ta nuisette". Elle me regarde, prend la nuisette et la remet ostensiblement dans mon placard. Nous nous quittons une heure plus tard, sous une averse de neige. Elle a 800 km à faire. Moi qui suis (trop) cartésien et non-croyant, je lui lance en souriant une phrase totalement niaise : "Peut-être que quelqu'un, là-haut, ne veut pas que tu partes". Elle, dans un sourire triste "Peut-être". Nous nous quittons sur un baiser qui frôle les lèvres sans les toucher (je précise que ce n'est pas de mon fait mais comme quelque chose qui s'est passé très vite entre nous)
Je ne sais plus quoi penser, je l'aime du plus profond de mon coeur mais je sais qu'elle a besoin de distance, de se retrouver un peu seule en ce moment. J'ai peur de l'avoir perdue par mon côté froid en ayant oublié l'essentiel : je n'étais pas là pour lui faire réussir ses études mais pour l'aimer comme elle le demandait (et comme, au plus profond de moi, je le voulais). Next move de ma part à votre avis ? Lui laisser du temps, ne pas l'appeler ne lui envoyer de mails (si ce n'est pour son anniversaire dans quelques jours, et encore) ? D'autres idées/conseils ? Merci d'avance.