Gone Girl : vous DEVEZ voir ce film [ATTENTION SPOILERS]

- Dim Oct 12, 2014 11:39 pm #158801 Je sors tout juste de la salle de cinéma, et j'en suis encore tout secoué. Attention, ça spoile un peu quand même, je vous recommande d'y aller sans trop en savoir sur l'histoire.

Je vais essayer de ne pas trop vous en dire pour ne pas vous gâcher le film, mais c'est l'illustration parfaite de la manipulation féminine poussée à l'extrême. Tous les concepts qu'on a pu aborder en séminaires sur le [url=http://www.spikeseduction.com/actualite/4934_langage-femmes.html]langage des femmes[/url], sur la manipulation, sur la femme Lego, sur pourquoi ses exs sont toujours des salauds, etc., tout est dans ce film.

[video]https://www.youtube.com/watch?v=esGn-xKFZdU[/video]

Si vous ne l'avez pas vu, allez le voir et revenez en parler ici. Les autres, on développe. Je prends un moment pour le digérer avant d'en dire plus.

- Lun Oct 13, 2014 7:52 am #158802 +1, excellent film.

Je trouve ça étonnant d'ailleurs qu'on n'ait pas entendu les féministes couiner en coeur après un film comme ça

- Lun Oct 13, 2014 8:57 am #158804 Arriver en avance au cinéma.

Avec mon habitude d'être à la bourre j'ai pas eu de place.

- Lun Oct 13, 2014 6:06 pm #158810 Vu samedi soir... Selon moi un des meilleurs films sur la manipulation féminine. Les situations sont poussées à l'extrême, mais toutes les réflexions sur le couple, sur le rapport entre les mots et les actes, sur le ressenti silencieux des femmes, tout est à prendre...

[size=150][color=#FF0000]SPOILERS [/color][/size]:




- La théorie du track-record arrangé où ce sont toujours les ex les salauds, qui ont forcément abusé de la faiblesse de la femme.

- Du point de vue masculin, finir par considérer sa femme comme acquise et ne plus se rendre compte de la personne qu'on a en face ("imposer" une vie de post-adolescent du Midwest à une new-yorkaise sophistiquée qui écrit pour Cosmo et se rêve artiste... Comment pensait-il que ça finirait ?)

- Le chantage qui se traduit systématiquement par une chasse aux sorcières où l'homme est trainé au bûcher avant même de pouvoir donner sa version des faits (ce qui a brisé la vie d'un de ses deux ex). D'ailleurs on voit très bien dans le film l'extraordinaire solidarité des femmes dans ce type de situations (sans aucune preuves tangibles, Ben Affleck est honni aussi bien par les femmes de son quartier, que les présentatrices TV, les maquilleuse de plateau...) et le silence masculin total, à l'exception de son avocat - qui est grassement payé pour le briser.

- Une femme qui passe son temps à se plaindre de sa vie, de ses échecs, des exigences de ses parents qu'elle n'a pas su satisfaire... mais qui finit par tout rejeter sur le dos de son mari, au prix d'une très longue et malsaine période d'auto-persuasion... Encore une théorie de Stéphane il me semble, qui dit qu'une femme qui n'ose pas vous quitter va patiemment accumuler suffisamment de ressentiment envers vous pour le faire, jusqu'à la haine dans certains cas; parfaite illustration dans le film.

- Le final, glaçant de réalisme, où elle le contraint rester suite à un chantage aux enfants (fait dans le dos qui plus est) : tu restes où tu ne le verras jamais, car de toute façon j'aurai la garde.

En revanche, je ne sais pas vraiment ce qu'il faut en déduire de l'épisode du couple de rednecks qui la détrousse... Peut-être que la manipulation s'arrête là où la violence brute commence ? Peut-être y a-t-il plus d'indices dans le livre.

En tout cas, j'étais content de voir Rosamund Pike dans un rôle à sa mesure. Je trouve que c'est une excellente actrice généralement sous-utilisée... Un peu comme Mel Gibson dans le dernier Expendables

- Lun Oct 13, 2014 6:47 pm #158811 [quote="Sébastian"]En revanche, je ne sais pas vraiment ce qu'il faut en déduire de l'épisode du couple de rednecks qui la détrousse... Peut-être que la manipulation s'arrête là où la violence brute commence ? Peut-être y a-t-il plus d'indices dans le livre.
Qu'il y a toujours des accidents et des imprévus dans la vie, où même la plus grande des manipulations ne sert à rien...

- Lun Oct 13, 2014 8:17 pm #158814 Avant d'être un film, c'est un best seller sorti en 2012. L'ayant lu, je n'irai pas le voir, j'espère juste qu'il a assez bien été monté pour faire durer assez longtemps le suspens d'une part, et que la fin est tout aussi terrible d'autre part.

Le point intéressant du roman, c'est le moment du basculement, où on passe d'une situation où l'on n'aime pas Nick (car il n'y met vraiment pas du sien !), à une situation où l'on déteste Amy et qui fait ré-écrire mentalement totalement l'interprétation de la première partie de l'histoire. Comme quoi entre noir et blanc, on finit toujours dans le gris.
Bon, sauf que son cas à elle relève quand même de la psychiatrie ...
C'est aussi delà de la disproportion que de faire payer quelqu'un comme ca.

- Sam Oct 18, 2014 1:19 am #158932 Ce que j'ai bien aimé c'est la construction-déconstruction vraiment minutieuse qui laisse au spectateur le temps de se faire et de se défaire-refaire un avis totalement inverse sur le sujet.

Ce couple parfait (celui ou règle la fameuse alchimie), qui éclate sous le coup de l'inspection (cf les questions factuelles). Alors c'est un peu accentué (personne n'est miss machin millionaire ou rédacteur à QG etc), mais le scénario est tellement détaillé qu'on finit tous par se sentir concerné ("et si ça m'arrivait de me faire avoir ?", on se met tous, déjà connaisseur du langage des femmes ou non, aux seconds sens, manipulations et omissions volontaires. Quoique, en sortie de salle, tous ceux qui parlaient du film étaient déçus du retournement final comme si la fin d'un film dépassait son propos général :s

Concernant le film lui-même, un peu long mais assez génial (participatif, alternance romance humour enquête), un peu trop de scènes de sexe téléphonées

- Sam Oct 18, 2014 7:59 am #158933 [quote="Jubal"] Quoique, en sortie de salle, tous ceux qui parlaient du film étaient déçus du retournement final comme si la fin d'un film dépassait son propos général :s
Le final est pourtant machiavélique en termes de manipulation pure et de chantage affectif...

- Mer Oct 22, 2014 4:00 pm #159035 Pour ceux qui ont vu le séminaire logique des femmes j'ai été assez mort de rire sur toute la partie "femme au naturel" ou "iam enough" (pour ceux qui comprendront) qui est magnifiquement dépeint sur 3 bons quarts d'heure

- Mer Oct 22, 2014 9:14 pm #159052 Le film m' a donné envie de lire le livre.

En ce qui concerne la colère des féministes, le fait est qu'il n' y a pas de front uni pour ou contre ce film. Certaines ont trouvé que le film donnait une mauvaise image des femmes (manipulatrice à l'extrême, avec une maîtrise sans pareil des codes sociaux, et de ce fameux bon sens populaire) et d'autres que le personnage d'Amy est l'une des représentations féminines les moins "cliché" et consensuelle des dernières années (de là à dire que certains vont l'ériger en modèle à suivre pour la femme moderne, il n'y a qu'un pas...).

De ce que j'ai entendu du livre, le mari est beaucoup moins sympathique qu'à l'écran. Les critiques parlent d'un sociopathe qu'on commence par détester, puis ensuite apprécier quand on découvre le vrai visage de sa femme, et finalement respecter pour son sacrifice (partager la vie d'une psychopathe dans l'espoir que leur futur enfant aura au moins une minuscule chance d'avoir une vie normale). Et la fin du livre semblerait indiquer qu'il a au moins un avantage sur Amy: elle n'a plus l'avantage de la surprise.

Donc dans l'ensemble, il peut y avoir autant d'opinion sur ces 2 personnages que de spectateurs et de lecteurs.

En ce qui me concerne, je pense qu'ils sont juste faits l'un pour l'autre

Nota: En ce qui concerne les scènes de sexe, pour moi elles sont censés indiquer les relations de domination entre chacun des personnages. Par contre, je ne saurais pas dire lesquelles sont vraies et lesquelles sont inventées.

Elle m'a arraché un sourire et moi seulement un battement de coeur.

- Lun Oct 27, 2014 2:28 am #159196 Une bonne critique du film, [url=http://www.sylvaindurain.fr/critique-gone-girl/]ici[/url]

[quote]Ce que montre magnifiquement Gone Girl, c’est d’abord le pouvoir de séduction d’une femme par la faiblesse de l’homme blessé. De l’homme féminisé. Violence psychologique quasiment risible lorsque l’amoureux d’enfance (et resté en adolescence) retombe dans les griffes de notre blonde maléfique jouée superbement par Rosamund Pike. Mais il va bien plus loin. Car les femmes s’entraident, les femmes se sentent appartenir à la même classe depuis la mise en avant des sous-luttes de classes (jeunes, femmes, communautés religieuses, ethniques ou sexuelles.) L’alliance de la femme du peuple et des médias va alors entrainer la société (patriarcale, enfin ce qu’il en reste) vers l’abîme.

Que faire face aux émissions de télévision qui vous flinguent une réputation ? Que faire face au pouvoir de création d’opinion de ces cinquantenaires mal baisées et se prenant pour les mantes religieuses du paf ?

- Lun Oct 27, 2014 6:01 pm #159224 Y a tout de même un truc qui ne me semble pas logique: pourquoi la femme, usée par l'attitude molle de son mari (auquel il ne faut pas enlever ses énormes responsabilités), ne prend-elle pas la porte ouverte par son amoureux transi qui est à même de lui offrir une vie magnifique et qui est globalement plus séduisant que tout ces banquiers qu'on voit accompagné de mannequins?

Le ressentiment et la jalousie qu'elle a envers son mari dépasse cette opportunité? Le mec en question est trop needy pour avoir de l'intérêt?

Une petite citation que j'ai bien aimé:
« La masse est une femme sans amant. »
Ca ressemble à une citation de Geobbels, Bernays ou Gustave le Bon mais j'arrive pas à trouver sa source dans google. Quelqu'un saurait?

- Mar Oct 28, 2014 12:58 pm #159262 Ca m'étonnait de ne pas avoir vu un article de ce genre plus tôt:

http://www.konbini.com/fr/entertainment ... -vraiment/

C'est sur que 50 nuances de Grey, écrit par une femme, passera mieux...

- Mer Nov 12, 2014 10:23 am #159773 sur les conseils d'animal, j'ai été voir ce film.

Du très bon effectivement, une magnifique fresque du F négatif dirons nous.

Et parfois l'actualité rejoint un peu la fiction, dans la même logique de diabolisation du masculin, pour lequel on pose une présomption de culpabilité a priori, alors même que le type a pris des coups de poignard dans les poumons:

[url]http://www.20minutes.fr/people/1478783-20141112-grand-mere-nabilla-accable-thomas-vu-scenes-insoutenables[/url]


je veux bien qu'il soit impulsif, jaloux, colérique mais on ne pose jamais la question de la cause en amont, et comment elle a attisé la sauce pendant des mois et des mois.

Cadeau empoisonné, seins factices, vide absolu, capricieuse à outrance à tel point que sa toute-puissance l'autorise à tout et même au pire... encore un qui ne sait pas du tout avec qui il est. Sa plus grande faute, c'est ça.

- Mer Nov 12, 2014 4:15 pm #159783 J'ai été voir le film, attiré par ce qui semblait être un scénario tordu à souhait.
Mais en fait je me suis ennuyé. Hormis une ou deux situations intéressantes où j'espérais être surpris et voir des tiroirs s'ouvrir dans le scénario, j'ai trouvé le tout très prévisible et looooong.
Après, oui, du point de vue du décodage féminin c'est intéressant mais franchement je n'allais pas voir le film pour ça. J'attendais un scénar tortueux, imaginatif et renversant. Je voulais du thriller machiavélique qui me retourne le cerveau, et j'ai eu un truc routinier avec une fin certes peu conventionnelle (bon point ici), mais trop de petites incohérences disséminées çà et là pour quelque chose qui se vend comme implacable.

Nous nagerons jusqu'à ce récif qui médite dans la mer, nous plongerons à travers de noirs abîmes jusqu'à la cyclopéenne Y'ha-nthlei aux mille colonnes, dans ce repaire de Ceux des Profondeurs, et nous y vivrons à jamais dans l'émerveillement et la gloire.