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Modérateurs: animal, Léo

Bykill bill
#67917 Andra, il m'est arrivé aussi presque la même chose une fois à un mariage, une jolie fille dans une belle robe avec une belle poitrine on lui donnerait 18-20 ans.
Elle s'assoit à côté de moi.

Kill bill : Ah voila de la charmante compagnie.
Elle : Oui... :oops:

blablabla

Kill bill : T'es étudiante ?
Elle : Je suis en 3e.
Kill bill : 3e année de quoi ?
Elle : Non juste 3e.
Kill bill : :shock: ... mais t'as quel âge ?
Elle : 15 ans
Kill bill : :shock:

J'ai tellement été choqué, que je lui ai plus parlé du tout. :lol:
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By Andrea
#68290 Mercredi dernier. Oxymore et moi sortons du cinéma en début de soirée, alors que le soleil est déjà tombé depuis longtemps. Nous avons eu quelques débats avec des inconnus, dont un barman franchement cool, pour savoir si le coucher de soleil était le signe du passage de "bonjour" à "bonsoir".
Les Noces rebelles est un excellent film. Il donne envie de bouger, la rage de vivre, le dégoût de la banalité. Ce thème est décidément très facilement accessible dans ma psychologie, même si en l'occurrence, je suis loin d'être le seul.

Quelques pas, ici et là, du côté de Châtelet ; nous dérivons lentement vers Saint Michel, où nous rejoindrons Vicious pour le dîner.
En avance, nous faisons un détour par l'Odéon. Pour diverses raisons que ce journal ne mérite pas de recueillir, j'ai peu de motivation pour la séduction, et ce depuis plusieurs jours : les aventures sans espoir de second épisode ne me font plus guère envie.

Pourtant, sur la place de l'Odéon relativement vide, une jolie brune attend, l'air vaguement ennuyé.

[quote]Andrea : Tu la veux ?
Oxymore : Non.
A : Non ?
O : Non, trop jeune.
A : Ah, j'avais encore oublié, léger décalage. Alors, hum...
O : Vas-y.
A : Bof... ... Ouais, mais avec quoi j'y vais ? ... Bon, on s'en fou. Allez.

J'y suis donc allé. Et quand je n'ai pas un thème indirect qui me crève les yeux, dans la rue ou ailleurs, je ne fais pas dans la dentelle. Bien inspiré, sur ce coup, par Oxymore m'ayant botté le cul pour ranimer une énergie moribonde.

[quote]A : Bonsoir. Je t'ai vu, et je me suis dit "tiens, elle est mignonne, allons lui parler."
E : C'est gentil. [sourire]
A : C'est vrai, je suis sûr qu'on rate tellement d'occasions bêtement, comme ça, dans la vie... Et là, ce serait dommage. Si ça se trouve, tu seras la femme de ma vie, on se mariera, on aura des enfants, et tout.
E : [continue à sourire pendant que je fais très attention à conserver un débit de parole mesuré malgré ma tirade]
A : En plus, je viens de voir Les Noces rebelles, et c'est atroce, ça m'a donné envie de vivre, à fond, intensément.
E : Ah oui, je l'ai vu aussi ce film !
Je continue sur ce thème, mais elle m'arrête rapidement.
[quote]E : Par contre, j'attends mon copain là.
A : Ah. Et, tu le trompe, ton copain ?
E : [rire] Parfois ouais... Nan, je rigole ! Je ne suis pas comme ça.

Face à cela, que faire ? En théorie, rien, je recule d'un pas et commence la manoeuvre de retrait. Et alors que je commence à me retourner, elle me demande précipitamment :
[quote]E : Tu t'appelle comment ?
A : Andrea, et toi ?
E : [je confesse honteusement que j'ai oublié son prénom] Et, tu fais quoi dans la vie ?
Je réponds, et lui pose des question en retour. Un tel signe d'intérêt ne se laisse pas passer ainsi. J'apprends rapidement que sa relation est récente. En revanche, je suis obligé de faire très vite, en espérant que son copain soit en retard.

Et c'est alors qu'elle vient de dire "06..." qu'elle s'interrompt brutalement et lâche, paniquée : "Par contre, là ça va pas être possible." Un grand bonhomme me rendant facilement une tête arrive sur mon côté, une expression d'incompréhension méfiante sur le visage.
J'ai vu beaucoup de choses défiler dans ma tête durant cette demi-seconde. Et puis, j'ai fait le bon choix.
[quote]A : Ah. J'essayais de prendre le numéro de ta copine, mais elle ne voulait vraiment pas me le donner. Mais j'y pense, tu l'as toi ! Tu peux me le donner !
Mec : Ah non, je ne crois pas.
A : Tant pis, j'aurais essayé. Je vous laisse, passez une bonne soirée.

[quote="Quelques heures plus tard, sur mon canapé, Oxymore en s'adressant à Vicious"]T'as raison, on ne s'en rappellera jamais des filles qui nous ont dit "j'ai un mec" au bout de deux minutes. Mais ça dépend aussi, regarde : celle de ce soir, Andrea est tellement dégoûté qu'il s'en souviendra toute sa vie. Et tu verra, demain, ce sera dans son journal !
Il n'avait pas entièrement raison : je n'ai pas eu le temps de le raconter avant ce vendredi, vers 01h du matin.
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By la fille du 92
#68500 C'est marrant la façon que vous avez pour aborder les filles
Il faut oser :lol:
C'est du rentre dedans ou je ne m'y connais pas !
BRAVO
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By Andrea
#69041 Il est curieux, parfois, de constater que certains succès ne suffisent pas. Ou ne suffisent plus. Malgré tous nos efforts, on se focalise sur ce qui semble être un échec au milieu d'un ensemble de réussite, et on se prend à douter alors qu'un regard objectif n'en verrait pas de raison.
Parce que certaines choses sont acquises, on se construit sur les valeurs qu'on a fait siennes et qu'on a appris à suivre. Et quand l'une de ces valeurs vacille, on se sent fragilisé, même si l'on constate la solidité de tout le reste.

Dans ces cas-là, autant laisser passer l'orage. La remise en question est à utiliser souvent, mais avec une grande précaution, et il est dangereux de modifier le sens de sa vie alors qu'elle est chahutée. Ce serait comme vouloir agrandir sa maison en pleine tempête.
Alors, on se replie sur les fondamentaux, et on s'appuie sur les valeurs solides en attendant de comprendre pourquoi l'une d'elles a reçu un choc.

C'est ainsi qu'en relisant une partie de ma correspondance, j'ai retrouvé cela :

[quote="Andrea"]Lettre de Sénèque à Lucilius : "Quand tu auras désappris à espérer, je t'apprendrai à vouloir."

J'ai réfléchis des heures à cette citation, et elle recèle une puissance démentielle.
Quand tu n'espère plus rien, tu n'es jamais déçu. L'espoir, c'est de la faiblesse. Espérer, c'est remettre sa réussite dans les mains d'un Dieu qui n'existe pas ou qui t'ignore. Espérer, c'est ce qui te détourne de vouloir.
Quand tu n'espère plus, tu peux alors vouloir intensément, et mettre en oeuvre tous les moyens que tu possèdes pour obtenir ce que tu veux.

Au bout du compte, tu poursuis le même objectif ; mais tu le poursuis mieux. C'est l'une des clés pour devenir l'homme de Kipling.

La nuance peut paraître ténue. Pourtant, c'est cette philosophie et son application qui permet dans les instants cruciaux de ne pas s'écrouler en morceaux dans certaines circonstances, et d'agir au mieux avec dignité. Pas besoin de te faire un dessin, tu sais de quoi je parle.

Et je te vois venir : non, ça n'empêche absolument pas de profiter de la vie, au contraire ; ça débarrasse le cerveau des sautes d'humeurs inutiles et handicapantes, et ça purge totalement de la déprime.

Je trouve mes conseils bons, je vais continuer à les suivre.
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By Vicious
#69128 Sur une échelle de 1 à "point nommé", ce conseil arrive complètement à point nommé !

Désapprendre à espérer, n'est pas aussi simple cela dit.
C'est re-conditionner sa manière de voir les choses, être attentif à sa réflexion à sa chaque instant.

Mais je suis convaincu que c'est un bon conseil.
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By Andrea
#69149 [quote="Vicious"]Sur une échelle de 1 à "point nommé", ce conseil arrive complètement à point nommé !
Pas certain d'avoir pigé :P mais si ça t'est utile, tant mieux. Question de timing 8) ;)

Ce n'est pas simple, c'est certain. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas difficile non plus. En ce qui me concerne, ça s'est imposé.

Je crois effectivement que si on prend cette philosophie comme un conditionnement, ça ne fonctionnera jamais tout à fait, ou alors au prix d'efforts démentiels.
Ca m'est venu naturellement. A force de souffrances, de désillusions, de romantisme désavoué, de leçons de plus en plus matérialistes, j'ai fini par prendre systématiquement le réflexe, non pas du pessimisme, mais du cynisme.
Quand l'illusion s'écroule toujours, on prend l'habitude du réalisme lucide, et on cesse tout simplement d'espérer plus que ce que l'on parvient à obtenir, sans pour autant éviter de vouloir mieux.

C'est dans ce contexte que je suis tombé sur cette citation de Sénèque, et c'est pourquoi elle m'a parlé. De là, il n'y avait qu'un pas à faire pour théoriser cette approche, ce que j'ai fait sans que cela me coûte d'efforts en particulier. En fait, les efforts ont été fait progressivement, en amont de la prise de conscience.

Je pense qu'il s'agit plus de l'aboutissement d'un processus naturel que d'une réelle construction mentale. Je ne sais pas si c'est mon parcours et ma façon personnelle d'aborder les expériences et d'en tirer les leçons qui m'ont conduit à ça, ou si c'est une voie (facilement ou non) accessible à n'importe qui. Dans tous les cas, c'est très long.
Intéressante question.
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By Vicious
#69167 [quote]Quand l'illusion s'écroule toujours, on prend l'habitude du réalisme lucide, et on cesse tout simplement d'espérer plus que ce que l'on parvient à obtenir, sans pour autant éviter de vouloir mieux.

Je vois mieux ce que tu veux dire du coup.

Sinon pour la référence de l'échelle, une phrase que tu m'entendra dire bourré.
[quote]Sur une échelle de 1 à bourré, je suis super bourré !
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By Andrea
#69321 15h01, place du palais royal. Je débouche d'un pas vif de la rue de Rivoli, bouillonnante d'activité, et j'aperçois Elise. Je viens d'entendre l'horloge du Louvre sonner.

[quote]Et merde, je voulais débarquer pile au moment où l'horloge sonnait trois heures ! J'ai raté mon effet.

Elle sourit, et nous commençons à parler. Je l'emmène en direction des Tuileries. Notre duo fend la foule sous les colonnes de la grande artère, et je sens à chaque pas son épaule et sa hanche heurter délicatement mon flanc.
Quelques minutes ensoleillées plus tard, nous sommes confortablement installés dans de profonds fauteuils au Nomad's.
Elle me reproche de tricher : j'ai une longue cuillère et une paille dans mon sex on the beach, alors qu'elle n'a rien pour accompagner son petit verre à thé. Je suçote négligemment ma paille, et la lui tend. Elle la plonge dans son breuvage bouillant, et bois sa première gorgée avec une mimique charmante.


Nous sortons environ une heure plus tard. Je vois encore danser devant mes yeux l'image d'elle, se penchant vers moi à m'en toucher avec un petit sourire, tantôt lascif, tantôt tendre.
Je lui présente mon bras. Elle s'y cramponne et me laisse la conduire selon ma fantaisie.

Nous entrons dans le jardin des Tuileries, plein de soleil et d'humanité.

[quote]J'attends de trouver un endroit discret pour t'embrasser, ou je le fais tout de suite ?
Elle a eu le temps de sourire, mais je ne lui ai pas laissé le temps de répondre. Il n'y avait pas d'endroit discret aux Tuileries cet après-midi là.
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By Andrea
#70072 Je me souviens d'un soir, il y a déjà longtemps, où Oxymore, Buffy et moi discutions de la pertinence de maintenir ouvert et actif un journal alors que l'on se met en couple.
Je trouvais un peu stupide de fermer officiellement un tel document pour ce prétexte, pensant que cela équivalait à considérer qu'une fois en couple, notre vie de séducteur avait atteint son but, comme un achèvement.

Mon point de vue a évolué, mais l'essentiel ne change pas. C'est pourquoi je vais conserver ce journal auquel je me suis attaché, et continuer à l'entretenir. Observation et lucidité ne doivent pas s'arrêter aux portes de la dualité.
Ce serait tentant, et ce serait une erreur.

Elise me plaît. Femme de ma vie, probablement pas. Femme qui m'accompagnera longtemps, je n'en suis même pas sûr. Mais femme rare parce qu'elle présente un écho à mes désirs de stabilité, d'émotion, et d'affection. Et le moment est venu d'affronter mes peurs. Je le voulais depuis longtemps sans en trouver l'occasion.
Moi qui n'ai jamais (ou presque) été en couple dans ma vie, me voilà face à une situation nouvelle, fascinante et délicate. Les dangers de l'ivresse sont là, et c'est dans le danger que l'on découvre ce qui est en nous.

En l'occurrence, je quitte le terrain conquis des histoires sans lendemain pour m'aventurer sur celui d'une relation amoureuse, qui reste entièrement à défricher, et sur lequel mon dernier, lointain, et seul passage s'est soldé par un désastre et un champs de ruine.
Elise m'a confié hier qu'elle avait l'impression que je n'étais pas toujours moi avec elle, qu'elle sentait comme une gêne en moi.
Elle n'avait pas tort, et je suis content qu'elle m'en ai parlé. La communication est vitale, et celle-ci m'a permis de mieux cerner mes appréhensions.

Il va me falloir apprendre à m'ouvrir, et à gérer avec tact ce trop-plein d'affection que je retiens depuis des années, qui m'embarrasse et dont je ne sais que faire.

L'histoire commence. J'espère qu'elle aura la patience de me laisser un peu de temps et de me guider vers la simplicité.
Mais quoi qu'il arrive, je n'aurai rien à regretter. Je continue à vivre sans laisser d'inachevé derrière moi.
By beajer
#70083 Bonne chance, et merci pour ce journal ! Très plaisant à lire.
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By Andrea
#70580 J'ai échoué. Quand je repense à cette histoire, c'est cette phrase qui me vient à l'esprit. Et je crois que c'est là tout le problème. Tant que je penserai de cette façon, je ne lierai de relation avec personne. Mais je crois que je commence à me rendre à de nouvelles idées.

Dans la théorie, Elise a rompu notre relation. Dans les faits, je m'y attendais depuis plusieurs jours, et quand elle me l'a annoncé avec ce petit air craintif qu'ont toutes les filles qui doivent annoncer à leur mec qu'il sera désormais leur ex, cela faisait une bonne heure que je notais avec une ironie cynique son soin à éviter le contact de nos corps - contact que je n'ai pas essayé de forcer.
Air craintif parce que ce n'est jamais agréable ; air craintif parce que chaque femme, expérimentée ou non, possède ce qui doit être une sorte de mémoire millénaire du genre féminin les avertissant que ces mots peuvent provoquer une réaction dangereuse.

D'où son soulagement, sans doute, quand elle a constaté que j'étais tout sauf surpris, et même d'accord avec elle.
Il convenait de mettre fin à une relation sans folie ni ardeur, donc sans raison d'être. L'embryon de passion étouffé dans l'oeuf par de lourds souvenirs du passé, ou simplement peut être par les détours de nos personnalités, ne laissera pas de regret.
A peine de la tristesse, tout juste de la sensualité, le goût d'une affection venue trop tôt, et une amicale reconnaissance pour les leçons que j'en aurais tiré.

Pourquoi, alors, ne l'ai-je pas fait moi-même ? Je ne sais pas. Par lâcheté, ou plus probablement par manque d'envie de prendre personnellement cette initiative de destruction d'un rapport que j'aurais voulu voir tenir et devenir solide.

Vivre une aventure en comptant bien qu'elle ait un lendemain était une expérience que je n'avais pas vécu depuis le début de ma transformation et de mon éveil.
J'avais besoin de cette expérience. J'en sors apparemment sans y laisser de plumes, seulement peut être une envie latente de connaître une petite période d'expression et d'utilisation du pouvoir que j'ai appris à prendre sur les gens. Ca n'aura qu'un temps.

Cette histoire, puisque je peux l'appeler comme ça malgré tout, a eu un sens. Je suis content de l'avoir vécu.


Je reprends progressivement contact avec d'anciennes maîtresses et conquêtes inachevées. Et j'ai passé une grande partie du week end avec une amie.
Hier après-midi, alors que nous marchons dans le Jardin des Plantes et qu'un employé vient de nous donner une écharpe noire et griffée de pubs, je commence à m'en faire un turban bédouin.

[quote]E : [riant] Arrête ! Je marche pas à côté de toi si tu mets ça !
M : M'en fous. [j'achève le déguisement, et continue à marcher avec]
E : Enlève ça, c'est ridicule !
M : Et alors ?
E : Alors ça ne te va pas.

Il y a des phrases, comme celle-là, qui illuminent un instant fugitif. Et les seuls compliments qui valent la peine d'être entendus sont ceux qui arrivent de nulle part... et qui s'enfuient tout aussi vite.
Ceux-là aussi, il faut les laisser partir.
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By Andrea
#72179 Ne jamais croire une femme.

Je le savais. Ne crois jamais les femmes, mon fils, et tu seras un homme ; voilà ce qu'aurait pu ajouter Kipling dans son poème magnifique qui tient pour moi valeur de référence.
Et pourtant...

Pourtant, après plusieurs mois de découverte mutuelle, plusieurs années même, avec Une femme et une seule, j'ai fini par passer outre. Elle me disait que depuis sa rupture avec son ex, quelques semaines avant notre rencontre, elle n'avait plus retouché un homme. Elle me disait aussi que depuis une perte familiale dont elle m'a parlé, les mecs la dégoûtaient dès qu'ils s'approchaient, tous, sans exception.
Et elle agissait en conséquence, ne cherchant jamais à en rencontrer, vivant sans aventures, laissant ma vision se faire à cette image de fille ayant une Histoire, à défaut d'avoir des histoires.
Et j'ai lutté, longtemps. Et finalement, je l'ai cru.

J'ai cependant appris il y a quelques jours, par une immonde scorie sortie de sa bouche fine et délicate au beau milieu d'une phrase anodine, que sa dernière nuit amoureuse ne remontait certes pas à la dernière pluie, mais certainement pas non plus aux calendes grecques dont elle m'avait parlé pendant tout ce temps.
L'Homme a des défauts. Mais aucun ne possède cette subtilité, cette audace, ce naturel, cette fragile innocence avec laquelle la femme la plus pure peut dissimuler jusqu'au plus profond de son âme les vices pervers qui rongent même ses plus sincères accès de vérité.

Je n'ai jamais fait apparaître cette femme dans ce journal, et cette première fois est sans doute aussi la dernière. Je n'évoquerai pas la nature de notre relation, ni ne glisserai le moindre mot sur ce que cette nouvelle m'inspire. Que le lecteur imagine ce qu'il puisse d'interprétation délirante et distordue, il se trompera encore d'autant.

Mais apprenez au moins, si vous le voulez, de cette expérience : ne croyez jamais, jamais, jamais, ce que vous dit une femme.
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By Diclo
#72247 [quote="Andrea"]

L'Homme a des défauts. Mais aucun ne possède cette subtilité, cette audace, ce naturel, cette fragile innocence avec laquelle la femme la plus pure peut dissimuler jusqu'au plus profond de son âme les vices pervers qui rongent même ses plus sincères accès de vérité.



Tellement vrai.
By Teaser
#72254 Pour moi, tu fais bien grand cas et pose de biens grands mots sur une chose somme toute banale, le mensonge.
Tout le monde ment, et a de bonnes raisons pour ça;
pour ne pas blesser, pour ne pas se dévoiler aux connu(e)s et aux inconnu(e)s,
pour ne pas se mettre en position de faiblesse, pour gagner un avantage, pour jouer, pour séduire, pour contrôler, pour vendre. On peut mentir en masquant des faits mais en étant sincère sur le fond, ou en dévoilant la vérité mais en la réinterprétant pour la travestir. Question d'intention.

Mais la vérité, c'est que ça n'est pas l'apanage des femmes, et quand je dis ça, ça n'est pas parce que je les idéalise, c'est justement parce qu'au contraire, j'ai cessé de croire à "la fragile innocence des femmes les plus pures". Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça m'aide à les apprécier, plutôt que de m'enfermer dans une misogynie qui ne serait que le stigmate d'une peur de plus.

La guerre des sexes ne fait des victimes que chez ceux qui y croient, et
la pureté, c'est un concept, ça existe en chimie, mais chez l'être humain,
ça reste encore à prouver.
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By Andrea
#72333 Ce que tu dis est intéressant.

Au niveau général, les femmes n'ont évidemment pas le monopole du mensonge, nous sommes d'accord.
En l'occurrence, j'ai voulu exprimer le fait que dans mes souvenirs, lorsqu'il arrive qu'un mec soit pris dans ces rares conversations où l'on sent que la franchise est totale et que chacun va aller au bout de sa pensée sans conserver la moindre réserve, alors il dit tout, et ne ment pas.
Peut être que cela fait partie de la virilité, peut être aussi que je me trompe, mais actuellement c'est mon sentiment.

En revanche, cette expérience m'a prouvé que même dans des moments comme ceux-ci, où la connexion semble totale, et où la franchise semble complète, une femme peut mentir.
J'ai peut être été un peu rapide sur la généralisation, peut être pas. Dans tous les cas, j'avoue que je suis subjectif pour le coup, et si je continue à penser ce que j'ai dit, je ne dis pas non plus que je suis certain d'avoir raison - et j'espère même que je me plante.
Ce qui ne m'empêchera pas, quoi qu'on me dise, de faire attention à partir de maintenant.

Concernant "l'innocence" et "la femme la plus pure", ceci dit en toute bonne humeur, c'est bien sûr un effet de style. Il ne fait absolument aucun doute que la femme en question aime à l'occasion se faire prendre sauvagement contre un mur sans la moindre pureté.

Je ne sais pas si ça te rallie à mon point de vue, mais j'espère au moins que je suis plus clair.