- Sam Mai 16, 2009 12:48 am
#74774
C'est assez étrange. Ces derniers temps, je n'ai que des baisers volés. Coïncidence, ou signification profonde ?
Toutes mes dernières
dates ont mis mon sens technique à rude épreuve. La première fois (et la seule, maintenant que j'y repense) que j'ai revu Marion, j'ai dû apporter monologues et énergie pendant trois bons quarts d'heure avant que sa gêne visible disparaisse progressivement.
Somme toute, l'après-midi s'était déroulé exactement comme si j'avais dû la séduire à nouveau en partant de zéro. Et c'est après un nouveau baiser langoureux et plusieurs dizaines de minutes d'une sensualité étourdissante mais assez peu libérée de sa part que j'ai finalement eu l'explication : son histoire embrouillée avec un autre mec, et sa résolution initiale de me dire que rien ne serait possible entre nous, que je venais donc de faire sérieusement vaciller.
Un très long baiser volé, comme d'autres le furent au cours de ce long rendez-vous qui l'a complètement retournée.
Elle était quasiment au bord des larmes à la fin, et je ne l'ai pas revue depuis, en partie à cause de son travail. Dommage, mais il vaut peut être mieux que je ne m'embarque pas là-dedans.
J'ai revu une ex récemment. Longue et agréable soirée, et de la sensualité ambigüe. J'aurais pu insister, je ne l'ai pas fait : le contexte ne s'y prêtait pas, et j'ai une sorte de revanche à prendre sur elle. Je limite donc mon investissement ; et je sais qu'elle attend d'avoir terminé son concours, raté de très peu l'année dernière, pour penser à autre chose.
Je me fais assez peu d'illusions sur ce que ça peut donner à long terme, mais je n'ai concrètement aucune raison de ne pas poursuivre.
J'avais une
date, ce soir. Une rousse abordée sur le boulevard Saint-Michel, un après-midi de grand soleil où je n'avais - pour une fois - rien à faire.
First date du côté de la tour Saint-Jacques, embrassée sur l'un des ponts de l'île de la Cité ; j'étais ensuite parti en Italie, elle pour l'Irlande.
Je n'avais pas de nouvelles depuis et je soupçonnais un mec quelconque de s'être mis en travers de mon chemin - d'un point de vue strictement objectif, je devais plutôt être celui qui s'était mis en travers du sien.
Lorsqu'elle m'a recontacté, ce fut pour me dire qu'elle avait réglé certains problèmes, et que si l'on se voyait, ce ne serait pas en tant que petits amis.
Le temps de répondre que vu la durée de son silence radio, je ne lui aurais de toute façon pas sauté dessus, et rendez-vous était pris pour ce soir, non sans que j'aie saisi l'occasion de lui révéler que cela me donnait une excuse pour refuser de voir une autre fille - qualification et démonstration de valeur en même temps, voilà qui ne me déplaisait pas.
Il était tout à fait évident que je lui plaisais, et qu'elle obéissait à des impulsions contradictoires. Si réellement elle avait (re)trouvé un mec et qu'elle était certaine de s'y tenir, elle ne m'aurait pas donné de signe de vie.
Cependant, je ne savais pas exactement de quoi il retournait.
20h30, j'arrive sur la place du palais royal. Elle est déjà là, et me fait la bise ; je joue son jeu, et lui affirme que j'ai commandé du soleil spécialement pour l'occasion.
Elle n'aura pas l'occasion de le voir beaucoup, je l'emmène dans un petit bar en sous-sol.
A même situation, même angle d'approche : je commence par la séduire à nouveau. Nous ne nous sommes pas vu depuis environ un mois, il est nécessaire de l'habituer de nouveau à ma présence. J'en profite pour constater qu'elle ne refuse pas le contact physique, et qu'elle se tient très proche de moi - à s'en toucher - sur la banquette.
Elle n'a pas tiqué quand je me suis assis à côté d'elle au lieu de me placer en face. J'ai déjà gagné, il suffit de bien jouer.
Une heure passe. A mesure que mes choix s'affinent, j'ai plus de plaisir à faire durer mes dates, et j'y gagne en efficacité.
Finalement, je sens que le rythme baisse naturellement. Si je devais l'embrasser, je le ferais à cet instant. C'est donc le moment, je l'interroge sur ces fameux problèmes sentimentaux.
J'apprends qu'en retournant en Irlande, elle s'est remis avec sa relation d'un an et demi, avec qui elle avait rompu par nécessité (en rentrant en France) plutôt que par envie. Joueur, je discute la pertinence de ce choix sur le terrain de la logique. Je l'amuse, mais je vois très bien que je n'arriverai à rien de cette façon.
Si bien que je cède finalement à mon envie, sans rien dire, sans rien justifier. Je l'ai séduite, les mots ne servent plus à rien, seule l'action physique peut maintenant avoir un poids. Je passe mon bras autour de ses épaules, et je l'embrasse doucement dans le cou.
Je sens sa respiration s'accélérer légèrement, elle se tait. Elle laisse mon autre main sur sa cuisse, et murmure un faible
"ça, c'est bien joué..."
Je l'embrasse, elle se refuse, puis revient elle-même prendre ma bouche. Elle me repousse de la main, et m'accueille des lèvres... Je suis ferme, mais ne la force pas ; nous sommes à cet instant la personnalisation de la masculinité et de la féminité, et j'ai ressenti ce moment de façon très intense, comme un accomplissement.
Elle finit par se reprendre, et par opposer sa relation à mon escalade. J'ai battu en retraite, mais lui ai volé ainsi quelques autres baisers durant le reste de la soirée.
J'ai fini par y couper court, interrompre une discussion, et par m'en aller en la laissant un peu subitement devant une station de métro. Je n'ai aucune idée de la suite que prendra cette histoire. Elle n'en aura probablement aucune.
Pas plus que les autres.
Modifié en dernier par Andrea le Sam Mai 16, 2009 9:28 pm, modifié 1 fois.