- Mer Juil 27, 2011 8:26 pm
#111526
[quote="animal"]Tous ceux qui ont fait un atelier t'expliqueront que ce point est largement abordé par Stéphane, et après y avoir longuement réfléchi, et parce que j'ai quand même beaucoup lu d'ouvrages américains sur le sujet, j'en suis arrivé à la conclusion suivante: Mystery et autres t'apprennent à dr*aguer en soirée, Stéphane t'apprend à devenir un naturel. Aucun doute sur le fait qu'une méthode est un peu plus compliqué et longue à maîtriser que l'autre, mais aucun doute non plus sur le résultat.
Point amusant, parfois je n'arrive pas à me lancer pour parler à une fille (mon atelier street l'a bien prouvé, quand je bloque je bloque), mais ça ne m'empêche pas de séduire et d'être devenu plutôt bon (en toute modestie, hein). J'ai un peu mis mon journal de coté pour cause de copine stable, mais en ce moment, je me fais souvent dragouiller par des filles sans rien demander de particulier. Pas parce que je connais la routine numéro 117, mais parce que j'ai fini par internaliser toute la "méthode" et que maintenant, j'ai pris confiance en moi, et ça, mes amis, c'est le graal...
Tu le dis toi-même: tu as une copine et tu te places d'emblée dans une situation hors de portée (cf. l'exemple de la nana que tu as connu en déplacement). Tu sais très bien que du coup, par le fait même que tu ne cherches rien du tout, tu as l'atout maître de la séduction
Maintenant, on est tous d'accord pour dire que la routine pour la routine, c'est pas terrible. Mais employer certaines routines permet aussi d'internaliser un certain état d'esprit. Ou pour le dire d'une autre manière, jouer un rôle, c'est, au bout du compte, devenir ce rôle. De toute manière on joue tous un rôle (internalisé en enfance, suivant le contexte), il n'y a pas une manière "naturelle" d'être, il n'y a qu'un écart, plus ou moins important, entre son propre naturel, et ce qui demeure un rôle tant que certaines choses ne sont pas acquises.
Et je vais illustrer ce point en reprenant le cas que tu évoque, car il est hyper intéressant, un véritable cas d'école de tout le mystère de la séduction. Aller séduire dans la rue, la street session. La "cold approach". J'ai, personnellement, le même problème que toi: autrement dit, lorsque je fais les choses sans (trop) y penser, je peux être absolument excellent (je me suis surpris à de nombreuses reprises), mais toutes mes expériences consistant à sortir activement "draguer", comme on dit, était (presque) toujours une vraie catastrophe. Tu projettes les situations, tu te pré-plombe dans la tête, tu agis merdiquement, ça te plombe encore plus.
Dernièrement, pourtant je m'y suis remis. Me trouvant (comme tu le sais) en Allemagne, où les codes, la culture relationnelle sont très différentes, sans parler de la langue qui demeure difficile, ont eu pour résultat que j'ai plus de difficulté que d'habitude à trouver de quoi me mettre sous la dent. Du coup, j'ai recommencé. Alors, évidemment, comme on le répète à longueur de journée, l'amorce parfait n'existe pas. Mais je me suis aperçu que ce qu bloquait le plus c'était quand même le fait de ne pas savoir quoi dire. La drague active est très mauvaise pour l'impro, alors avoir des routines d'entrée un peu rodées permet de débloquer bien des situations. Avoir des routines, c'est bien pour pouvoir les dépasser.
Prenons aussi le cas du faux-dialogue de Stéphane. L'idée est superbement intéressante, mais toi, quand tu vois une jolie fille quelque part dans la rue, ou dans le train, ou dans un bar, tu arrive à me développer un joli petit faux dialogue comme ça, improvisé ? Chez moi, deux situations possibles: soit je suis dans le bon état d'esprit (énergie ...), et alors je fais surgir sans trop de problèmes la discussion presque de rien (et d'ailleurs, alors je n'ai aucun besoin de faux dialogues, ou je le fais sans m'en rendre compte), soit je ne suis pas dans le bon état d'esprit (et je ne peux pas toujours l'être, d'ailleurs c'est pas normal d'être perpétuellement disposé à la discussion/l'échange, c'est un truc que j'ai compris avec le temps), et alors, le temps que je réfléchisse à une bonne entrée en matière, c'est mort. En clair: comment concilier la règle des trois secondes à la volonté de ne pas y aller en kamikaze/n'importe comment ? De faire les choses un peu bien, sans s'enfermer dans la procrastination auto-réflexive ?
Certains font du théâtre d'impro. Bien. Sans doute intéressant. Je n'ai pas le temps et d'autres priorités. Une autre solution, c'est d'avoir un peu de matos prêt à l'emploi et pré-mâché. Des entrées en matières un peu propres permettant d'enchaîner de manière fluide sur une discussion totalement naturelle en ce qu'elle a d'improvisé. Après, on peut toujours broder autour.
C'est aussi une manière d'internaliser.
Mais au fond, on en revient toujours à l'éternelle question: inner ou outer game. Et sans doute qu'il n'y a pas une solution parfaite, mais uniquement des solutions qui collent à des tempéraments personnels. D'où ma remarque sur la démarche d'ensemble proposée par Stéphane.