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Modérateurs: animal, Léo

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By Val
#105823 J'ai finis l'Ennui hier soir.
Plus long que Le mépris et plus compliqué je trouve, j'ai un peu moins apprécié. Certains passage m'ont, comme le titre l'indique, ennuyés.
Par ailleurs, certains m'ont beaucoup plus, notamment ceux ou le héros décris les relations qu'il entretien avec sa mère et ceux lorsqu'il commence son espionnage.

Bref, je conseille, mais pas en tant que 1ére lecture sur Moravia.

PS : J'ai également lus Les deux amis, la version "collector" posté quelques pages avant, et je dois dire que j'ai aussi beaucoup apprécié ;)
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By Eick
#108804 J'ai lu "Le mépris" ce week hend et je dois dire que ce livre m'a vraiment laissé un sentiment de frustration et en même temps de l'amertume.


Riccardo est si maladroit et se retrouve si malheureux. Il ne comprend pas sa femme qui pourtant lui donner tant de réponses. L'exemple type d'un homme qui va détruire involontairement sa femme car il se sent incompris. Quelle frustration!


Je ne m'attendais pas à une fin aussi tragique pour Emilia. Je me demande si Moravia n'était pas plutôt face à une problématique qu'il n'arrivait pas résoudre lui-même. Enlever le mépris de la tête d'Emilia est pratiquement impossible vu les agissements de Riccardo. (Reconstruire une relation après sa est tout aussi impossible) Je considère donc sa mort comme un moyen pour mettre un terme à l'histoire et laisser l'héros dans sa névrose.
Comme si le combat d'un homme pour reconquérir une femme était impossible en soi. Il n'aura pas été à la hauteur d'Ulysse.

A la fin, je pensais que Riccardo tentait de mettre fin à ses jours mais au contraire, il tente encore de se faire racheter.
Riccardo me fait vraiment penser à cet héros qui est suivit par une toxine immuable qu'il s'injecte lui même. Il est vraiment dans l'incapacité d'arriver à atteindre sa but, même après la mort de sa compagne, il raconte ses souvenirs pour tenter d'enlever le mépris de sa femme.
Est-ce que je me trompe dans ma façon de voir les choses ? Est-ce qu'il y a une autre manière de voir la morale de cette histoire ?
A méditer.
By StoneTown
#132123 [quote="Stéphane"]Pour info, la maison du Mépris démonstration de valeur un peu sa mère :


[img]http://www.capri-island.com/images/img/80_1.jpg[/img]

Il s'agit de la maison de Malaparte à Capri. Elle servit en effet de décor au film de Godard adaptant "Le Mépris" de Moravia...que j'aime passionnément depuis de nombreuses années et qui n'est pas considéré en Italie, ni ailleurs du reste, comme un écrivain de gare comme j'ai pu le lire ça et là sur le forum...mais comme un écrivain majeur...Les critiques qui adorent établir des classements en font le Poulidor de la littérature italienne, si vous me permettez cette comparaison sportive. Oui Moravia disent-ils en choeur, mais Sciascia, Pirandello, Calvino...

Il n'en demeure que son oeuvre est remarquable, quoique inégale...

Très recommandable et sur un thème très différents de ses romans, je ne peux que vous recommander ses "Promenades africaines", lues cet été au Mozambique (j'aime lire synchrone), où ce vieux bonhomme (il a alors 80 balais...) décide de traverser l'Afrique d'est en ouest et nous livre, chemin faisant, ses réflexions sporadiques sur le continent noir...
By StoneTown
#132124 [quote="Val"]Je me permet de remonter se topic car je viens à mon tour de finir Le Mépris, et j'aimerais savoir par lequel des livres de Moravia continuer.
J'ai lu que "Les ambitions déçues" était bon et le résumé me plait assez, cependant j'aimerais avoir vos avis avant de commencer un deuxième livre.

Merci.

"Les Ambitions déçues" est le deuxième roman de Moravia. Le titre est très "moravien" mais c'est un roman raté dont je déconseille la lecture prodigieusement ennuyeuse...

Lisez plutôt son premier roman "Les Indifférents", écrit par Moravia alors qu'il n'a pas encore 18 ans. "Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"

Premier coup de maître de l'auteur. L'un de ses personnages est édifiant de pusillanimité...
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By Stéphane
#132129 [quote]
"Les Ambitions déçues" est le deuxième roman de Moravia. Le titre est très "moravien" mais c'est un roman raté dont je déconseille la lecture prodigieusement ennuyeuse...

+1
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By Maurice
#136893 Merci à vous tous, et à Stéphane en particulier pour m'avoir donné envie de lire du Moravia.

Je connaissais le film Le Mépris de JJG depuis bien longtemps maintenant et j'avais toujours eu en tête de lire le livre... Il est sur ma liste. En attendant, je dévore ces Nouvelles Romaines que je possédais que j'avais acheté d'occasion il y a maintenant plus de 20 ans... Je crois que la première nouvelle ne m'avait pas trop donné envie de lire la suite. Quelle erreur !

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en quelques récits fort bref, Moravia réussit à faire surgir en nous toute la palette sentimentale dont nous disposons en mode "montagne russe"... (Et je n'en suis qu'à la page 80). Comme l'a dit un intervenant plus haut "N'approfondis pas" est effectivement une formidable initiation au monde de la seduction. Et d'autres nous font découvrir une terrible petite manipulatrice, une adorable meurtrière, une amoureuse pas très lucide... Quelques touches et les personnages féminins sont magnifiquement campées pendant que ces messieurs se demandent bien ce qui leur arrivent.

Il y a constamment une tension entre la vie et la vérité, faut-il vivre dans le mensonge ou voir la vérité en face quitte à en mourir ? Terrible...

J'ai lu que Moravia était considéré comme un auteur de gare, pourtant je sors de la lecture du roman de gare porno amélioré sur les nuances de gris et on est bien bien au dessus. Une belle découverte.

[img]http://nsa34.casimages.com/img/2013/08/17/13081704183687945.jpg[/img]
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By Maurice
#140329 J'ai enchaîné sur Moi et lui, trouvé chez mon voisin brocanteur.

En 1971, Moravia s'attaque au marxo-freudisme qui faisait fureur à l'époque, ce qui en fait un ouvrage politico-pornographique assez réjouissant, mais peut-être pas essentiel. J'ai pour ma part ce qui tournait autour de la politique très réussi, pourtant pas le thème essentiel, c'est vif et très mordant.
Plus tortueux est la thématique tournant autour de la sexualité, ceci étant on est en même temps en plein dans la problématique du site : faut-il faire tout ce que notre Lui nous dit de faire, s'agit-il au contraire de l'anéantir ou bien essayer de vivre en bonne intelligence avec lui en faisant avec ce que la situation nous permet de faire ? Tortueux à l'italienne, ce qui ne manque pas de charme tout de même.

L'ouvrage se laisse lire facilement, il y a énormément d'humour. Je qualifierais le genre de bouffon-tragique.
By Tibaille
#142452 L'amour conjugal est de loin mon livre préféré de cet auteur. Pour quicquonque s'interroge sur le rapport entre la création et le célibat et le bonheur simple du couple. L'intrigue est finalement assez proche du mépris mais le contexte est le sujet sont très différents. Merci à Stéphane de m'avoir fait découvrir Moravia ;)