- Sam Fév 19, 2011 9:06 pm
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[size=150]L’argent dette, de Paul Grignon[/size]
Une vidéo circule de plus en plus sur le web, ces dernier temps, « l'argent dette » de Paul Grignon. Extrêmement pédagogique, elle explique comment l’argent est créé par les banques, en contrepartie d’une dette, c'est-à-dire d’une promesse de remboursement. Les titres qui circulent dans les marchés, et en particulier les titres hypothécaires, correspondent donc à des « promesses » dont la valeur est, comme toute promesse, intimement liée à la foi qu’on leur accorde. Cela permet de mesurer à quel point la confiance est au cœur du système monétaire et financier. Sans confiance, ces promesses de remboursement n’ont aucune valeur et la monnaie créée n’est la contrepartie de rien.
L’autre intérêt de cette vidéo est qu’elle montre que les ménages, les entreprises et les administrations sont tous endettés. Mais auprès de qui ? En réalité, personne ne prête l’argent qui augmente la dette globale, vu qu’en général, le niveau d’épargne d’une économie est toujours inférieur au volume de la dette. L’argent est donc créé par les banques au moment des emprunts. Conséquence : si l’argent est créé par la dette globale, cela signifie que la dette globale est nécessaire à la croissance économique. Sans augmentation de la dette, pas de création monétaire et donc pas de croissance. Dès lors, il est absurde de vouloir réduire la dette publique, et dangereux, même, de vouloir la rembourser. Cela reviendrait à détruire de la monnaie.
La seconde partie de la vidéo (après la première demi heure), plus politique et polémiste, doit être considérée avec prudence. Deux raisonnements sont en effet incomplets. Tout d’abord, l’idée selon laquelle la dette globale augmente de façon exponentielle est fausse. Deux mécanismes viennent réduire les mécanismes de création monétaire : la faillite des emprunteurs (dont le volume n’est pas négligeable) et l’inflation (qui n’est pas évoquée à ce moment-là de la vidéo). En effet, si les taux d’intérêt sont égaux à l’inflation, alors le volume de la dette globale reste stable en valeur. Si l’on prend en compte les faillites, il faudrait alors que les taux d’intérêt bancaire soient légèrement supérieurs au taux d’inflation pour empêcher la croissance de la dette. Au total, il n’y a aucune raison pour considérer que sur le long terme la croissance monétaire est exponentielle. La période actuelle montre qu’on peut détruire massivement de la monnaie lorsque la sphère financière décroche trop de la sphère réelle.
L’autre analyse infondée concerne la relation entre croissance économique et limites écologiques. L’argument selon lequel il ne peut y avoir de croissance durable dans un monde fini est fallacieux. En effet, la croissance économique n’est pas nécessairement une croissance matérielle qui suppose un prélèvement supplémentaire de ressources naturelles. En réalité, la dimension matérielle de la croissance est faible. Les services sont nettement majoritaires dans la production d’une économie et ceux-ci ne sont pas consommateur de ressource. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier que la croissance n’est jamais qu’une création de valeur. Or, il n’y a pas nécessairement corrélation entre la valeur d’un bien et son impact écologique ou sa consommation de ressources. Je ne suis pas sûr par exemple, qu’un écran LCD soit plus consommateur de ressources qu’un écran à tube cathodique. Les voitures d’aujourd’hui sont plus économes en ressource que celles d’il y a 30 ans. Cela ne les empêche pas d’avoir davantage de valeur. Enfin, le recyclage, est une matière de créer de la valeur supplémentaire en diminuant l’exploitation des ressources de la planète.
Le documentaire expose les thèses suivantes :
* le métier de banquier est issu de celui d'orfèvres ayant tiré parti de leur activité de stockage de matières précieuses pour émettre des prêts avec les stocks confiés, en cachette des déposants ; la tricherie aurait perduré jusqu'à nos jours tout en se sophistiquant. Ce serait toujours un secret qu'on ne pourrait dévoiler sans risque ;
* la dette est un moyen de création monétaire, basé le sur le principe des réserves fractionnaires ;
* l'existence des intérêts nécessite un accroissement permanent du PIB ;
* le caractère fini des ressources planétaires amène à remettre en cause ce principe dans l'optique d'un développement durable.
Les thèses du film sont illustrées par des citations comme celle du banquier du XVIIIe siècle Mayer Amschel Rothschild : « Donnez moi le droit d'émettre et de contrôler l'argent d'une Nation, et alors peu m'importe qui fait ses lois. » et des formules-choc, pour soutenir que la monnaie serait créée à partir de rien et que cette création serait donc fictive et infinie.
[url=http://vuedegauche.canalblog.com/archives/2008/10/10/10898502.html]Source[/url] et [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Argent_Dette]source[/url]
Voilà, comme ça ceux qui veulent pas perdre de temps pour un truc qui les intéressera peut-être pas savent à quoi se tenir.