- Lun Mai 02, 2016 10:59 am
#178768
Régalez-vous
http://www.grazia.fr/article/que-pensen ... or=RSS-178[quote]Elles ont beaucoup fait parler. Mais plus sur la forme que sur le fond. Les réunions non-mixtes sur le féminisme initiées par le mouvement Nuit Debout ont interpelé les médias (Le Monde, Le Figaro, Libé, Buzzfeed...) interrogeant sur la nécessité (ou non) d'exclure les hommes pour libérer la parole des femmes. En effet, une commission non-mixte est organisée tous les jours à 17h place de la République, suivie d'une réunion ouverte à tous à 20 heures. On a donc demandé à des associations et collectifs féministes leur avis sur la question.
Veronica Noseda, coordinatrice du Planning Familial : "c'est compréhensible". "C'est compréhensible de revendiquer des espaces non-mixtes pour se sentir en sécurité et pour pouvoir être à l'abri des mécanismes de domination qui se reproduisent dans les espaces collectifs. Ce n'est pas nouveauté, c'est une tradition féministe bien ancrée, un temps de réflexion nécessaire et complémentaire. Je m'étonne d'une telle polémique. Ce qui est intéressant à Nuit Debout, c'est que des assemblées générales (AG) mixtes sur le sujet existent en parallèle, pour être malgré tout dans une dynamique de mixité".
Eléonore Stévenin, porte-parole d'Osez le féminisme : "il nous arrive de le faire aussi". "La mixité n'est pas une fin en soi, mais il nous arrive d'avoir des temps non-mixtes au sein de notre asso, notamment lors de week-end de formation. Pourquoi ? Parce que proportionnellement les hommes prennent beaucoup plus la parole et pour plus longtemps. Nous souhaitons, au contraire, apprendre aux femmes à s'imposer. Se rendre compte qu'on en est capable est un moyen d'atteindre l'égalité. C'est un peu comme la parité, une mesure transitoire, un moyen d'arriver par la suite à une plus grande égalité réelle."
Linda Fali, présidente de Ni Putes Ni Soumises : "il ne faut surtout pas écarter les hommes". "Nous prônons la mixité dans toutes nos actions. On ne peut pas avancer seulement entre femmes. L'idée qu'un homme ne puisse pas comprendre les difficultés que vivent les femmes, c'est ridicule. On n'avancera pas comme ça. D'autant, qu'il est très important que l'image que l'on renvoie des hommes ne soit pas que celle de dominateurs, mais aussi celle de militants qui se battent à nos côtés."
Fatima Benomar, porte-parole des Effrontées : "on soutient le procédé". "C'est nécessaire pour de nouvelles venues afin qu'elles puissent parler librement des violences qu'elles ont subies. J'ai participé à certains ateliers incitatifs non-mixtes (par exemple autour du sujet : "le jour où j'ai eu l'impression de ne pas être totalement maître de mon corps") et la parole ne serait jamais sortie de la sorte pour des sujets touchant à l'intime, à la sexualité ou à l'érotisme. Suite à cela, le compte-rendu de ces réunions est fait en AG. Le souci, c'est que devant une telle foule, les femmes s'auto-censure encore, elles ont du mal à prendre la parole, car elles ne se trouvent pas légitimes, elles ont l'impression de ne pas être intéressantes... un complexe de légitimité qui ne touche pas autant les hommes !"
Marie-Noëlle Bas, pour les Chiennes de garde : "la seule chose qui compte c'est l'égalité aux AG". "Pour ma part, peu importe qu'il y ait des temps mixtes et non-mixtes. La seule chose qui compte, c'est que les femmes aient la parole à égalité aux AG. Or, apparemment, ce n'est pas le cas. Les groupes féministes impliqués qui ont calculé le temps de parole disent 30 %, comme d'habitude. Des ateliers d'empowerment des femmes avec de bonnes techniques se mettent en place... A suivre !"
Clémentine Sinquin, membre des Georgette Sand : "on respecte leur décision". "Dans notre collectif, toutes les réunions sont mixtes, car nous n'avons pas ressenti le besoin d'organiser des temps seulement pour les femmes. Néanmoins, on respecte l'initiative d'autant que pour y être allé, j'ai vraiment entendu des choses différentes. Donc si les femmes se sentent plus à l'aise pourquoi pas. Ce qui nous choque plutôt c'est la non-parité lors des prises de parole lors des AG de Nuit Debout à Paris, alors qu'elle a été mise en place à Lyon par exemple. Encourager les femmes à prendre la parole en public est justement l'un de nos combats et nous organisons régulièrement des ateliers pour les y former."
Élu.e.s contre les violences faites aux femmes : "c'est plutôt pertinent". "Nous considérons que les temps en non-mixité sont bénéfiques à la libération de la parole des femmes, notamment sur les sujets de violences faites aux femmes. Si des temps en mixité sont également prévus, une telle organisation paraît plutôt pertinente. Par ailleurs, ce qui compte réellement, c'est que les femmes aient la parole à égalité aux assemblées générales de la Nuit Debout. Or, ce n'est apparemment pas le cas, comme des groupes féministes impliqués dans le mouvement l'ont relevé, ayant mesuré que la parole était occupée 70 % du temps par des hommes, et seulement 30 % par des femmes."
Nous nagerons jusqu'à ce récif qui médite dans la mer, nous plongerons à travers de noirs abîmes jusqu'à la cyclopéenne Y'ha-nthlei aux mille colonnes, dans ce repaire de Ceux des Profondeurs, et nous y vivrons à jamais dans l'émerveillement et la gloire.