- Mar Juil 29, 2014 12:43 am
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Cécile est originaire de la même ville que moi, je l'ai rencontrée voici quelques années. Enfin, "rencontrée" n'est pas le terme exact, car avant que nous ne passions une nuit ensemble peu de temps avant qu'elle ne quitte la région, je l'avais déjà vue plusieurs fois chez des amis communs. D'ailleurs d'une façon générale, ici tout le monde se connaît plus ou moins, ou connaît quelqu'un qui connaît la personne que vous ne connaîtriez pas - et vice-versa (et inversement, ahah).
Je ne la vois pas régulièrement. Elle ne vit plus ici mais elle y a de la famille, et des amis. C'est lorsqu'elle vient les visiter que je la vois, et encore, peut être pas à chaque fois, je ne sais pas. Cela fait presque deux ans qu'on fonctionne comme ça, si on peut dire qu'on "fonctionne" car nous n'avons convenu de rien, de quoi aurions-nous pu convenir ? On s'est revus 4 fois en tout et pour tout. Je ne sais pas grand chose non plus de ses histoires de cul et ne cherche pas à savoir. Je pense qu'elle est assez seule là où elle vit, mais ça n'est qu'une idée.
Bref.
Cette fois, elle m'avait prévenu début Juillet de son passage dans le coin et m'avait demandé si on pouvait se voir. Mais je n'ai plus de logement digne de ce nom, juste un petit studio. Pas grave car elle comptait m'inviter "à la campagne".
Pour le coup, nous étions vraiment seuls, "tous seuls les deux" comme on dit par chez moi, isolés de tout. Logés dans un genre de petit chalet au bord d'un étang, comme il y en a des dizaines dans le coin - un coin que je connais plutôt bien pour y être né, et dont je ne me suis pas beaucoup éloigné (et dont je ne veux surtout pas m'éloigner !). Des cousins à elle devaient la rejoindre Dimanche soir. Je pensais arriver le Vendredi soir, rester la journée de Samedi, puis repartir en fin d'après-midi pour être sûr de ne pas les croiser.
Finalement j'ai prolongé mon "séjour" pratiquement d'une journée. On n'a rien fait de spécial, mais on l'a fait ensemble. C'était cool, comme à chaque fois. On ne s'ennuie pas, même habillés. J'aime bien cette fille.
On ne peut pas dire que nos échanges soient hyper profonds, quoiqu'on ait parlé de ses parents, et d'autres choses relativement sérieuses. Mais on n'est pas si mal ensemble, même plutôt bien. En tous cas c'est ce qu'elle a fait mine de me demander alors que je partais. Elle m'avait aussi glissé dans la journée, un "j'aime bien comme tu es" que j'ai pris pour un compliment.
Bon en fait, c'était précédé d'un truc du genre "j'aime bien ton petit côté ringard". Oui elle me vanne tout le temps. Et j'ai souri, parce que j'aime ça. Et aussi parce que c'est vrai, je suis un peu ringard.
[video]https://www.youtube.com/watch?v=D4q_ydjiJS8[/video]
Sur le coup je n'ai pas relevé tout cela - enfin, j'ai essayé de faire en sorte de ne pas paraître troublé.
Puis durant le trajet, je me suis posé des questions - on imagine lesquelles. Et, pourquoi le nier ? J'ai eu envie de faire demi-tour, de jouer au Prince Charmant. Je savais qu'il ne fallait pas le faire et m'en suis dissuadé. Mais ça ne m'empêchait pas d'attendre un hypothétique texto, qui n'est pas arrivé. "Du moins pas encore", me disais-je. Et juste après, "mais qu'est-ce que j'attends donc ? Et pourquoi ? Décidément ..."
M'est revenue alors la réflexion qu'avait eu Lévine : on ne change pas vraiment. Je ne peux pas dire que je viens seulement de m'en rendre compte, mais cette histoire avec Cécile en est une bonne illustration.
On adapte nos comportements, histoire de huiler les rouages en société. On lutte contre certains réflexes, on les remplace par d'autres pour ne pas paraître bizarre, ridicule, anormal, ou autres joyeusetés.
Mes vieux réflexes demeurent, malgré tout. Je les refoule, me retiens d'agir, de parler ou autre, mais ils restent là. Il n'existe pas de touche "reset", on ne se réinitialise pas comme ça, même après 5 ans. En tous cas, pas moi. Peut être que dans 10 ans ... ?
Je ne sais même pas si je veux vraiment changer ça, ce côté ... je sais pas, naïf, rêveur, gamin (et ringard) ? Je ne sais pas quels mots employer pour ne pas paraître ridicule.
Bref, rien de bien méchant.