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By JulienH
#115851 Voilà trois ans que j‘ai découvert SpikeSeduction. Je n’ouvre ce journal que maintenant parce que j’ai l’impression d’avoir franchi un cap, digéré pas mal de choses, et entamé une nouvelle étape de mon parcours.

J’ai mis plus d’un an à réaliser que la démarche de changement que j’avais entreprise avec un bel enthousiasme n’était pas réellement constructive, mais répondait à des motivations plutôt vaines : parmi lesquelles, la recherche du temps perdu, la volonté de prouver des choses à mon entourage, le rejet de ce que j’étais … Bref je savais ce dont je ne voulais plus, mais même si c’est un début, ça ne constitue pas un projet de vie.

Aujourd‘hui, ce projet, je l’ai. J’ai eu besoin de me poser un moment, pour chercher à déterminer quelles étaient mes qualités objectives, mes aspirations profondes. Comment concilier les deux. Et j’ai trouvé.

Je sais que je vais en baver deux, trois ans. Que je vais devoir faire certains sacrifices - financièrement par exemple, je suis limite, puisque faute de véritable ligne directrice, j’ai changé trois fois de travail en quatre ans. Mais pour la première fois de ma vie, je sais maintenant où je vais, où se situe mon objectif et comment l‘atteindre.

Cela a changé radicalement ma conception des choses, puisque je considère désormais mes erreurs passées non plus comme un boulet, mais comme constitutives de mon parcours. Je n’ai plus ni regrets, ni honte de ce que j’ai pu faire ou ne pas faire, je n‘ai plus rien à combler ou à rattraper. Plus qu’un soulagement, c’est une délivrance, une sensation de liberté inestimable, un feeling d'une puissance qui m'était jusqu'alors inconnue.

Se souvenir d’où l’on vient et savoir où l’on va, voilà à mon sens, deux composantes fondamentales de la personnalité d’un mec « qui tient debout »  comme dirait mon paternel (qui ne s'appelle pas Rahan). Ce ne sont pas les seules, mais c’est un premier pas vers le concept de fierté de soi, que je commence à entrevoir.

Il me reste bien sûr beaucoup de chemin à faire, et c’est surtout pour mesurer mes futurs progrès que j’ouvre ce journal. Mais il est bien entendu ouvert à tout commentaire et je serai ravi d’échanger avec ceux qui le désireraient. Et s'il pouvait "aider", alors je serais comblé de pouvoir donner un peu, après avoir tant appris de vous.
By JulienH
#115933 J’ai relu ma vieille présentation, cela confirme que laisser une trace écrite peut avoir du bon : j’ai pu me replonger dans mon état d’esprit du moment, qui n’a pas beaucoup changé. Arrêter de subir, s’offrir le luxe de faire des vrais choix. Comme je l’ai dit, professionnellement, ça se précise.

Maintenant, concernant la séduction …

Le constat est simple : malgré mes progrès, les filles qui m'intimidaient étaient encore nombreuses et que mes conquêtes n'en étaient pas réellement, dans le sens où je n'avais pas vraiment "lutté"... Je n'ai donc pas progressé tant que ça, quand je foire un truc c'est une question d'expérience et de niveau, mais quand je bloque carrément, là le problème est ailleurs.

J'ai donc pris le parti de m'élever au maximum, dans tous les domaines. D'abord parce que c'est très enrichissant et même passionnant ; et aussi parce que je me dis que plus haut je serai, moins les personnes au-dessus de moi (donc qui m’intimident, donc que je n’ose pas aborder, les femmes comme les hommes) seront nombreuses. Je veux m’ouvrir et m’améliorer, sans vraiment de modèle ou d'idéal à suivre car je ne veux ni me renier ni me dénaturer.

Je continue de saisir les opportunités qui se présentent (enfin, j'essaie ... :wink: ), mais sans être dupe. Je rencontre des filles très bien, mais la fille de mes rêves, aujourd'hui, je ne suis pas capable de l'attraper au vol.

J’ai mis un terme il y a peu à ma relation avec Valérie, qui courait depuis plusieurs semaines. Une expérience plaisante qui avait pourtant bien failli, comme tant d’autres avant elle, ne jamais voir le jour.

J’y reviendrai.
By JulienH
#116172 C’est cette rencontre qui m’a décidé à ouvrir un journal, d’abord pour moi seul, puis ici-même. J’avais pensé en poster le récit, mais malgré mes efforts, je n’arrive pas à en faire un résumé lisible, tout me paraît important. Pourtant il ne contient rien d’extraordinaire sur la forme : c’est le fond qui m’a confirmé que j’étais parti dans la bonne direction et m'a même donné un élan supplémentaire.

J’avais besoin de comprendre pourquoi tout s’était passé si bien, comment une complicité a pu s’installer si vite alors que cette fille est bien plus jolie et surtout, bien plus "légère" (au sens figuré hein :wink: ) que celles que j’ai rencontrées ces derniers temps.

J’y ai beaucoup repensé, refait le film de la soirée pas mal de fois. Elle m‘a aussi aidé indirectement, en me disant ce qui lui avait plu. J’ai réalisé qu’énormément de choses provenaient de ce que je dégageais à ce moment-là : car si de mon côté, je me suis remémoré nos échanges mille fois, elle n’avait retenu pratiquement que mon attitude, y compris pendant le passage sur le coucou (ça n'est pas très parlant, je développerai) dont le contenu l'avait marqué, mais pas autant que mes gestes et le ton de ma voix à ce moment. Cette fille ne m'aurait même pas regardé six mois avant, je ne suis pas devenu plus beau ou plus intéressant. Je sentais bien sûr un peu de stress par moments, mais mon état d’esprit n'était pas le même. J'étais épanoui, détendu, positif. Conclusion : cet état d'esprit, par définition temporaire, il fallait l'ancrer, en faire une nature.

En comprenant cela, l'envie de me recentrer sur moi est du coup, devenue très forte. J‘ai eu de moins en moins envie de passer du temps avec elle, quand on parlait je ne l‘écoutais plus. J’ai eu besoin d’écrire (ce journal est un résumé ; j’écris des tartines pas croyables) , de lire, de (re,re)faire du sport, de m’infliger double dose de boulot pour me donner toutes les chances de réussite dans ma formation.

En trois semaines je n’ai eu aucune nouvelle d’elle ; forcément si j’en parle ici c’est qu’elle me plaisait beaucoup, et que donc par moments j'ai douté. Je la recroiserai, pas ces temps-ci car je suis peu chez moi, mais c'est inévitable. Comment réagirai-je alors ?

Peu importe, je saurai comment agir. Quand je gamberge, il me suffit de repenser à une expérience passée, qui fut la plus minable de ma vie, et je reprends mes esprits. Une phrase résonne dans ma tête, dont je dis souvent avec ironie que je vais finir par me la tatouer quelque part. Certaines choses sont très longues à désapprendre.
By JulienH
#146225 Retour sur ce journal, deux ans plus tard. Pas facile de trouver une transition ! Heureusement que c'est mon journal, et que j'y fais ce que je veux. Je vais donc choisir de m'en dispenser.
By JulienH
#147417 Concernant la séduction, si j'étais une collégienne encore toute frétillante ou une secrétaire trentenaire névrosée, je dirais que "je traverse une période compliquée".

En fait pas du tout, je sais exactement ce qui ne va pas.

Avant de tout envoyer bouler, il y a maintenant 6 ans je crois, j'étais une bille. Complètement ignorant des codes de la séduction, dont j'avais une vision erronée notamment à cause d'une relation trop longue, vécue trop jeune. Mais j'avais un statut, et un cercle social qui m'ont permis de "meubler" la période qui a suivi (merci aussi, les sites de rencontres). Je ne savais même pas que ces concepts existaient, mais avec le recul, je peux dire que j'étais un peu le bellâtre.

Je suis aussi, bien entendu, passé pour un gentil couillon pendant cette période, et à de multiples reprises (mon 1er coup d'un soir est un epic fail de 1ère catégorie, le Galibier de la honte). Jusqu'au crash.

En larguant tout et en arrivant ici, j'ai gagné en personnalité et appris certains principes, surtout à être moins naïf. J'ai troqué certains outils pour d'autres. J'ai progressé personnellement, intérieurement si je puis dire, mais ai perdu mon statut. Tout en en ayant gardé certains acquis, qui me rendent un peu trop exigeant par rapport à ma réalité.


Illustrons tout cela par un truc d'hommes (moustachus) : le poker.

[img]http://blogs.poker-academie.com/stochastic/files/2010/12/pair2.jpg[/img]

Vous êtes en pleine partie, qui pour le moment se déroule pas trop mal ; vous ne gagnez rien, mais ne perdez rien non plus. Vous ne touchez pas des mains fantastiques, mais en face l'adversaire semble aimable, fair play, pas trop intéressé. Il joue pépère. Limite, c'est troublant ; vous jureriez qu'il vous jauge.

Tour suivant, 2 de pique et 5 de carreau. Encore des merdes dépareillées, comme depuis le début, mais là, il commence à y avoir de l'enjeu. L'autre joueur l'a bien remarqué.

Plusieurs possibilités.

Le joueur expérimenté préférerait se coucher, pour limiter les dégats. Il est joueur certes, mais pas fou.

La deuxième attitude, celle du débutant (à qui la chance a déjà souri sournoisement comme elle a l'habitude de le faire), consiste à bluffer de façon complètement inconsidérée alors qu'en face, "l'adversaire" a suffisamment d'expérience pour voir clair dans votre jeu. Autre point délicat, elle (car c'est une fille, n'est-ce pas) possède en mains un joli full aux as par les rois.

Chaud. Vous fouillez dans vos manches, les retournez, pensez retomber sur une veille carte pas encore abattue dans le jeu qui pourrait vous sauver la mise, êtes même à deux doigts de commander le champagne pour tenter une dernière fois, de faire illusion. L'ultime coup de bluff, le baroud du déshonneur.

C'est mort : elle veut voir. Vous êtes découvert, et vous perdez.


Pas grave, vous allez vous refaire :wink:

[img]http://static5.businessinsider.com/image/504c33f5ecad04845a00000a-480/casino-royale-james-bond-poker.jpg[/img]
By JulienH
#147591 La fréquentation des sites de rencontres quand on est ignorant de tout, est une chose assez grisante et qui peut être vite addictive.

Tout est plus facile : suffisamment d'articles du site traitent du sujet.

Cependant, nul dans la "vraie vie", je n'étais pas plus brillant sur Meetic. J'envoyais les mails par dizaines, en ré-envoyais si besoin. Et il y avait toujours besoin. Et ça ne marchait pas.

Jusqu'à ce qu'une certaine Stéphanie, sans photo sur son profil, me contacte d'elle-même. Elle trouvait mon pseudo marrant. Voilà qui me confortait dans mon idée : on plaît ou on ne plaît pas, là ma photo lui plaisait, elle était réceptive à mon humour alors que tout cela n'avait pas plu aux autres, voilà tout.

Nous avons échangé quelques temps sur le tchat, parlé de je ne sais plus quoi, sans doute de trucs chiants. Elle écrivait sans fautes, m'intriguait. J'ai fini par obtenir une photo, elle était mignonne, un peu ronde peut être. Mais ça n'avançait pas. Jusqu'à ce que je lui dise un truc qu'il fallait apparemment lui dire, puisqu'elle m'a invité à venir la voir dès le week-end suivant.

En substance, c'était quelque chose dans le genre "je me sens bien quand je parle avec toi, tu illumines mes soirées". C'était complètement nase, pas vraiment sincère, et lancé comme un cheveu sur la soupe. Elle répond un smiley "timide" que je prends pour engageant, du coup je surenchéris, c'est carrément l'amour de ma vie : il faut que je la voie.

Elle me répond qu'elle se sent "défaillir", oui je crois bien que c'était ce mot. "Comme c'est romantique", pensai-je. Et nous avons convenu d'un rendez-vous. Je lui propose un bar, elle m'oppose "non, on ne pourra pas discuter tranquillement". Je me dis "ah ouais pas con". Elle préfère qu'on se rencontre dans un parc, en début de soirée.

"Bisous".
"Bisous, à très vite".

Inutile de préciser qu'au moment où j'éteins ma lampe de chevet, je me prends pour un cador.
By JulienH
#147611 Le "grand" soir est arrivé. Pour la première fois, je saute dans l'inconnu. Quel aventurier je fais !

M'étant perdu en chemin, j'arrive en retard (1h de route environ, passée à envisager tous les scénarii possibles), il fait nuit, on était en Janvier ou Février. Ca caillait franchement et je flippais ma race, comme disent les jeunes (il me semble ?). J'avais 25 ans mais je ne m'en souvenais pas, je me sentais plus dans les 13-14 ans.

Depuis la fin de ma relation (trop) longue, je n'étais sorti qu'avec peu de filles. Une vague copine elle aussi fraîchement célibataire, que je connaissais depuis longtemps ; et deux autres, à 6 mois d'intervalle. A peine un mois à chaque fois. Ces deux autres étaient une cliente et une vendeuse d'encarts publicitaires. Je m'étais fait larguer les deux fois : la 1ère, sans trop comprendre pourquoi mais comme je n'étais pas attaché, je n'avais pas cherché à comprendre. La deuxième, ça avait été long à se décanter et je m'étais tapé un peu la honte. C'est ça qui m'avait envoyé sur Meetic : je devais me dérouiller loin des regards narquois et autres rires moqueurs. Il fallait que je retrouve mes vieux réflexes - que je n'avais jamais eu, évidemment.

Bref, me voilà donc sur place. Je distingue une personne assise sur un banc. Ah c'est une fille, dirait-on. Est-ce que c'est elle ?

[img]http://auto.img.v4.skyrock.net/0454/9010454/pics/2350532207_1.jpg[/img]

[size=70](photo non contractuelle)[/size]

Evidemment gros benêt, que c'est elle. Il fait -12° et vu le bled dans lequel tu es ...

Je m'approche en me demandant si je devrais l'embrasser ou lui faire la bise. Elle prendra les devants en venant se serrer contre moi, genre à l'américaine. On restera comme ça, comme deux cons, environ 4 heures. Du moins c'est l'impression que j'ai, en réalité ça a duré une minute ou deux.

Et c'est parti pour une petite balade dans le parc, dans la pénombre, par un froid glacial, à parler peu mais à se les geler beaucoup. Je cherche un stratagème pour l'embrasser, tout en doutant de ses intentions, son désir. Que veut-elle ?

Je me surprendrai à agir assez brusquement. Elle ne s'opposera à rien, et je me dis alors, outre que je suis décidément un tombeur, qu'en effet, elle est bien un peu ronde. Mais jolie, aussi. Elle me plaît assez, du moins je m'en persuade.

Bon, ça c'est fait. On marche encore un peu, la main dans la main cette fois. L'ambiance s'améliore, on parle un peu plus profondément. Mais l'heure avançant, il va falloir penser à se restaurer. Ca tombe bien, elle habite à 5 minutes.

Evidemment à cet instant, à aucun moment je me dis que cette fille a l'habitude de ce genre de plan, que tout est savamment préparé et que je ne suis pas le premier nigaud qu'elle rencontre de cette façon. Que c'est elle qui mène tout, et que je passe pour un gentil blaireau bien plus que pour un Don Juan.

Non, je pense surtout à ses fesses, je me demande à quoi elles ressemblent. Pourrai-je y toucher ? Oh, sans doute pas ce soir : c'est la première fois qu'on se voit, et elle a l'air si fragile, si gentille. Salauds de mecs qui lui ont brisé le cœur.

Défintiivement non, ça n'est pas une salope qui couche le 1er soir, me dis-je. Et moi non plus, je ne mange pas de ce pain-là.
By JulienH
#147615 Voilà un peu plus d'une heure que nous sommes ensemble. Ce n'était pas vraiment la soirée romantique à laquelle je m'attendais, mais pas non plus une catastrophe.

Cependant je vais me souvenir qu'elle est une totale inconnue en arrivant chez elle. Elle vit modestement, c'est un peu le bordel, les papiers peints sont déchirés par endroits, et je me souviens d'une vieille armoire d'un kitsch ébouriffant. Je ne suis pas super à l'aise.

Je ne sais plus trop de quoi nous avons parlé, mais nous ne nous sommes pas éternisés dans le "salon". La chambre était là, juste à coté, et après un thé (j'aime pas le thé) accompagné de petits gâteaux faits avec amour, et un temps passé à regarder quelques photos, il était temps d'accélérer le processus de réchauffement.

Et là ce fût un choc, et pas seulement thermique.

Je me retrouve sur le lit avec à califourchon sur moi, une fille plus lourde que celles que j'ai connues : surprenant. Elle m'empoigne par la taille, m'enlève ma ceinture, détache les boutons de mon jean, bref elle prend les choses en mains, et c'est le cas de le dire. Je suis ébranlé (hé oui) : cette fille semble encore plus en dèche que moi, et je ne sais pas sur le moment, si c'est génial ou effrayant. Je n'imaginais pas qu'on puisse être aussi "direct" : 2 heures plus tôt, j'hésitais à l'embrasser ... Et la tendresse, bordel ?

Bref je réalise que j'ai un retard phénoménal en ce qui concerne "ces choses-là".

[img]http://www.presseportal.ch/fr/bild/100012858-preview-lego-gmbh-le-28-mai-les-enfants-sont-dispens-s-de-t-l-vision-c-est-possible-gr-ce-au-groupe-lego-et-.jpg[/img]


Néanmoins, je ne me démonte pas.

Elle fait ça tout en se déshabillant, avec assez peu de douceur, sans retenue. En fait j'ai l'impression qu'elle se prend pour ce qu'elle n'est pas forcément, qu'elle joue une scène, un peu comme dans les pubs pour shampoing. Elle penche la tête, la secoue dans tous les sens ...Elle n'aura besoin de rien de particulier pour s'empaler sur moi, dans un râle qui conforta mon hypothèse : il était grand temps.

Enfin bon soyons honnêtes, à ce stade, les hypothèses on s'en fout un peu, ça n'est pas le moment de jouer à l'inspecteur gadget ; je ne me pose plus de questions et retourne la situation à mon avantage, en même temps que cette inconnue - qui l'est déjà moins, tout à coup. Sa taille est fine, ses hanches larges. Un coup d'œil sur le radio-réveil ; il est encore tôt. Inutile de jouer la montre, on a toute la nuit pour recommencer.

La suite ? Un dimanche passé à glander, mater des films, manger des saloperies et baiser. Je reverrai cette fille le week-end suivant, puis un autre où ce sera à elle de venir chez moi. En rentrant du taf le Samedi, je la trouverai toujours au lit, à midi et demie : et là le déclic. Je ne faisais que "laisser une chance" à cette fille, en bon AFC que j'étais. La voir vautrée ainsi avait quelque chose de dégoûtant. Jusqu'ici je la voyais ronde, là elle m'apparaissait grasse, et la nuance est de taille (40, à vue de nez).

J'ai prétexté une excuse bidon pour qu'elle reparte le soir même. Je suis allé la voir le week-end suivant, le temps de lui dire que je ne reviendrais pas. J'ai été surpris de la voir en larmes, attristé aussi. J'ai lutté et après 15 minutes de silence presque total, l'ai laissée.

Et je suis sorti de la vie de Stéphanie comme j'y étais entré.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=kzAUEYFMHNU[/video]


Voilà comment s'est passé mon premier rendez-vous "sauvage", hors de mon cercle social ou professionnel habituel.

Voilà d'où je partais, et on constatera aisément que c'était d'assez loin.
By JulienH
#147896 Cette histoire bizarre ne m'avait pas découragé et je continuais à considérer ce site comme une potentielle mine d'or : je finirais bien par y dénicher la perle rare. Ou plutôt une pépite, car les perles se pêchent, n'est-ce pas (entre autres choses).

Comme je n'avais pas compris pourquoi ça avait marché, je continuais de la même façon, collectionnant les bides. Pratiquement personne ne me répondait et je commençais à déchanter - mais pas pour autant à douter de mes (supposées) qualités.

La solution est venue de l'extérieur : je travaillais comme commercial et j'étais pas bon. Je concluais les affaires faciles avec les clients gentils, mais dès que je tombais sur un dur ou un malin j'étais zéro.

Un collègue m'a alors donné un conseil en or.

[quote]"Tu parles trop. Tu devances les attentes des clients, contente-toi de répondre à leurs questions. Laisse-les venir".
Ma première réaction fût celle de l'AFC de base : je me suis vexé, sans le lui dire évidemment. Puis j'ai fini par appliquer ce conseil. Cependant j'ai mis plusieurs semaines à l'appliquer à la séduction ! Alors que le rapprochement était évident. Quel gros benêt.

J'ai eu le tilt au moment où j'écrivais un énième pavé gonflant commençant par "bonjour mademoiselle, je m'appelle xxx et je me permets de m'excuser de vous demander pardon de solliciter de votre haute bienveillance blablabla".

Il fallait qu'elles me posent des questions et pour qu'elles me posent des questions, il fallait que je sois mystérieux. J'ai donc fait plus court, y compris dans ma description. J'ai viré mes photos "premier de la classe", ai modifié mes infos perso pour qu'elles soient moins directes, notamment concernant le type de rencontre que je recherchais.

Mon accroche était toujours la même : "je vois que vous aimez la littérature / le ciné / les balades etc (oui les hobbies de ces dames n'étaient jamais très originaux), qu'est-ce qui vous plaît plus précisément ?"

Je n'en étais pas au stade de leur écrire "c'est vraiment banal comme truc, votre regard plein de malice me fait penser que vous ne dites pas tout". Mais c'était un début.

Et un soir, j'ai eu une réponse. Puis deux, puis trois.
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By animal
#147949 [quote="Triumph"]Alors que le rapprochement était évident. Quel gros benêt.
J'ai mis des années à le comprendre, et crois moi, je suis plutôt du coté des bons vendeurs, ceux qui développent en quelques mois un carnet d'adresse énorme là où des mecs qui sont là depuis des années n'en ont pas la moitié. Mais le jour où tu piges, et que tu appliques au commercial la grille de lecture de la séduction et à la séduction les techniques du commercial...
By JulienH
#147988 Tu as bien évidemment tout à fait raison. J'ai laissé tomber ce boulot parce que je ne me voyais pas fait pour ça, mais avec le recul, j'aurais pu m'y débrouiller rien qu'avec ce que j'avais appris ici ...

C'était mon souci à l'époque et ça l'est toujours y compris dans d'autres domaines, même s'il y a un mieux : je comprends bien les choses quand on me les explique, mais trouve trop rarement la solution tout seul ; même lorsqu'elle paraît évidente, c'est trop souvent après coup :lol:

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Cette histoire date de presque 10 ans, s'en est suivi un long apprentissage parsemé de déconvenues diverses : annulations, lapins, filles un peu bizarres, déception aussi ...

Dans le réel, heureusement que j'avais mes amis pour me présenter du monde ; et que, dans le virtuel, certaines filles étaient assez paumées pour me donner une chance.

Celles qui semblaient plus "normales" me laissaient tomber bien vite, maximum un rencart et basta ; et heureusement parce que j'avais une méchante tendance à l'auto-ignition précoce, et donc à relancer dans le vide. Jusqu'à ce qu'une fille avec qui j'avais couché une seule et unique fois, et dont j'étais tombé amoureux (...) ne me menace de m'envoyer un gros costaud pour me casser la gueule si je continuais à la harceler.

[img]http://972mag.com/wp-content/uploads//2013/08/facepalm.jpg[/img]

No comment : si je commentais tout, ce journal ferait 80 pages. Mais quand je pense que les lecteurs de la rubrique "aide perso" reprochent aux intervenants de trop souvent conseiller de laisser tomber ... Bon ça ne m'a pas tué, mais si j'avais pu éviter au moins quelques unes de ces déconvenues, j'aurais survécu aussi.

Je m'étais humilié pas mal de fois, là c'était une bonne grosse leçon que j'allais retenir. Les filles pouvaient être impitoyables avec les gros niais ; sur une échelle de la honte allant de 1 à 10, j'étais à 15. J'avais le potentiel pour taper les 20, à l'aise, mais hors de question de le vérifier ... Je l'ai jouée plus méfiante, je ne devais rien attendre d'elles et surtout pas ce romantisme fleur bleue contre lequel je devais de mon côté, à tout prix lutter. Avec ça, je m'endurcissais mais n'avançais pas des masses.

Bref, à ma découverte de la "communauté" j'ai pris une sacrée claque, beaucoup de choses s'expliquaient. Si je n'étais pas tombé sur les écrits de ces mystérieux inconnus aux drôles de pseudos, j'aurais mis 5, 10, 15 ans à regrouper toutes les pièces manquantes du puzzle, puis à assembler tout ça. Et en une nuit blanche, la plupart de mes questions avaient trouvé une réponse (plus tard, je m'en poserai de bien plus profondes, mais c'est un autre sujet).

J'ai débarqué ici à cause d'une fille qui m'en a fait baver, mais envers qui je n'éprouve aucune rancœur. A la limite, c'est même le contraire car parmi toutes les filles que j'ai pu fréquenter durant cette période un peu moisie, c'est la seule sur laquelle je me retournerais aujourd'hui, la seule qui me plairait encore, qui me ferait vibrer. J'ai failli écrire que c'est la seule que j'aimerais revoir.

J'ai dit "à cause d'elle", mais c'est bien grâce à Laetitia que je me suis retrouvé ici.
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By Giovanni Drogo
#148015 [quote]C'était mon souci à l'époque et ça l'est toujours y compris dans d'autres domaines, même s'il y a un mieux : je comprends bien les choses quand on me les explique, mais trouve trop rarement la solution tout seul ; même lorsqu'elle paraît évidente, c'est trop souvent après coup

Les choses ne paraissent évidentes que quand elles sont assimilées... Ton problème est le problème d'absolument tout le monde : il est facile de prendre un chemin balisé; beaucoup moins de le baliser soi-même. Je trouve que tu es trop dur envers toi-même quand tu te fais le reproche de ne pas souvent être capable de la trouver toi-même.

C'est une belle ambition que tu as, mais si tu l'utilises pour te sermonner, elle est utilisée à mauvais escient.

Puis être capable de comprendre les choses quand on te les explique c'est déjà un bon socle. Il y en a tellement qui comprennent tout de traviole...

J'adore le ton de ton journal : juste ce qu'il faut d'empathie envers ton ancien toi. :wink: Curieux de voir la suite.
By JulienH
#148040 Merci Giovanni.

Je ne suis pas dur non, au contraire je m'amuse beaucoup à raconter tout ça :wink:

L'un des pièges du développement personnel, c'est qu'il n'a pas de fin (entre autres effets, plus pervers). L'erreur serait de vouloir tout maîtriser : or j'ai pigé que je n'en étais pas capable, et même que ça n'était pas souhaitable.
By JulienH
#148100 Laetitia avait un côté "bad girl" comme on dit dans le Bouchonnois : taquine et indomptable, mais aussi capable de beaucoup d'affection. Le regard à la fois profond et malicieux, elle pouvait pleurer devant un film de merde avec Harrison Ford et monter dans les tours pour trois fois rien ; amoureuse un jour, infecte le lendemain.

C'était une fille excessive, vénéneuse, qui m'aura inoculé le pire des virus : celui de l'obsession amoureuse.

Cependant je crois que les premiers temps, il y avait vraiment un truc entre nous, que je lui plaisais vraiment. Dès le départ je m'étais senti très à l'aise et me comportais avec elle presque comme avec un pote, tout était très naturel, évident. Passés ces deux premiers mois, ça s'est gâté.

Elle avait abandonné son travail pour reprendre des études et n'était pas hyper assidue. Elle était aussi plus jeune que moi, de 5 ans, et sortait d'une relation d'un an. Pour ma part, parallèlement à cette histoire, je commençais à déconner au niveau pro, et ai eu une embrouille avec un ami pour un motif débile. Me retrouver en porte-à-faux avec des gens que je côtoyais depuis 15 ans me minait. Mon mal-être allait grandissant, les merdes en entraînaient d'autres, je devenais irascible et borné, le monde était décidément rempli de cons. Bref j'entrais dans un cercle vicieux.

J'ai donc fait de Laetitia le centre de ma vie, ma seule source de bonheur. Elle pouvait m'attendre nue derrière la porte, ou me préparer un bon petit dîner, m'envoyait des photos d'elle déshabillée dans les cabines d'essayage ou dans la salle de bains ... Le tout agrémenté de ce sourire désarmant qui me faisait tout oublier. Y compris qui j'étais, la merde dans laquelle je me mettais à tous les niveaux : elle allait m'en sortir, croyais-je (ou me persuadais d'y croire). Plus grave encore peut être, j'en oubliais qui elle était, me voilais la face.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=tENC-1E8w4E[/video]

La relation pourrissait mais pouvait-il en être autrement ? Car si j'avais certes laissé ma vie entièrement tourner autour de Laetitia, nous ne vivions bien sûr pas ensemble et lorsqu'elle rentrait chez elle, je ne lui faisais pas confiance. Plusieurs indices plus que troublants m'ayant assez tôt laissé penser que je n'étais pas le seul à qui la demoiselle offrait ses faveurs. Mais son sourire et ses arguments me ramenaient à la déraison. Elle semblait trop avenante partout où on allait ; elle avait aussi de gros besoins sexuels et faisait des allusions bizarres, qui heurtaient mes valeurs.

Je savais au fond de moi ce qui se passait. Et je savais donc aussi que je ne passerais pas ma vie aux côtés d'une fille en qui je n'avais pas confiance. Pourtant je restais ainsi, passif, comme en attente du jugement dernier.

Au bout de 5 ou 6 mois environ est arrivé le jour où elle est partie pour de bon, en me disant qu'elle ne reviendrait pas. J'ai fondu les plombs. Et répété l'erreur que j'avais déjà commise et m'étais juré de ne jamais reproduire : chercher à savoir pourquoi. Face à son silence qui me torturait, j'insistais encore et encore. Jusqu'à un dernier échange de textos qui me fila la nausée.

Je ne sais plus combien de temps je suis resté enfermé chez moi, laissant tomber le boulot, ne répondant à aucun coup de fil. Plus rien à foutre de rien. Trois ou quatre jours à me morfondre d'abord de m'être fait larguer, puis de m'être perdu, de ne plus savoir quoi faire, où aller. J'avais tout misé sur elle et elle n'était plus là : il n'y avait donc plus rien. Je ne pouvais même pas appeler un pote après ce qui s'était passé entre eux et moi. Puis j'ai quand même fini par sortir de mon trou à rats.

Me balader le long de l'avenue, croiser des gens, profiter du soleil, ouvrir en grand les bronches m'a fait du bien. J'ai marché toute l'après-midi. Laetitia m'avait vu quelques fois, ruminer mes noires pensées, et m'avait dit ceci : "ne te gâche pas". Toute ma vie j'avais entendu cette phrase. Ou ses variantes, comme celle de ma prof d'histoire-géo de 3ème : "attention, on ne vit pas éternellement sur ses acquis".

Il était temps d'arrêter de se plaindre : on m'avait prévenu, si on ne fait rien pour que de bonnes choses se passent, non seulement elles ne se passent pas, mais elles laissent la place aux mauvaises.

Au retour, même si j'avais encore cette boule à l'estomac, j'étais décidé à faire quelque chose. Quoi, je ne savais pas vraiment. Commencer par oublier cette fille, peut être. Mais comment ?

Google fût mon ami.
By JulienH
#148458 Lundi Midi :

[quote]"Coucou, toujours en vacances ? Je suis à xxx, j'ai réussi à trouver du 1er coup"
"Coucou" : pas "bonjour" ou "salut".

(Je lui avais indiqué la semaine dernière un endroit où déjeuner tranquillement avec un client, et comme elle ne connaît pas trop la ville en question, lui avais dit de m'envoyer une fusée de détresse si elle ne trouvait pas).

Ma réponse, ce soir à 21h10 : un peu tardive mais j'avais simplement oublié (à moins que ce ne soit un réflexe ?).

[quote]Félicitations, oui toujours en vacances, c'est plutôt sympa tu devrais tester
21h17 :
[quote]J'aimerais bien ... mais bon ça va, en ce moment le boulot c'est tranquille. Tu fais quoi ? Toujours à bricoler ?
(Je lui avais dit très succinctement, que je passerais une bonne partie de la semaine chez un ami qui retape une maison)

30 minutes plus tard :
[quote]"Pour quelqu'un qui est en vacances tu sembles bien occupé ! Je reviens à xxx demain et j'y suis jusqu'à Samedi, si tu y passes fais-le moi savoir :)

Et 10 minutes plus tard, à peine :
[quote] Je vais retourner déjeuner au même endroit, c'était un excellent conseil, bonne soirée


Je ne suis pas fan de tout ce qui est textos, Facebook, mails etc : plus par principe qu'autre chose. N'écris pas si tu peux parler, ne parle pas si tu peux acquiescer de la tête, n'acquiesce pas si tu n'y es pas obligé.

C'est pourquoi lorsque je rencontre encore plus maladroit(e) que moi, je m'octroie le droit de jubiler.