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Modérateurs: animal, Léo

By JulienH
#158131 J'ai ouvert ce journal il y a trois ans après avoir pris conscience de certaines choses. Pour la première fois de ma vie j'avais un vrai projet, que j'ai réalisé.

Le truc c'est que depuis quelques mois maintenant que j'y suis, et bien je m'y ennuie presque ... Enfin, si on peut dire qu'on s'ennuie "presque" ... Ou on s'ennuie, ou on ne s'ennuie pas. Donc, je m'ennuie, voilà. Je me sens comme ces gosses qui mettent 3 plombes à construire un château fort en Légo et qui une fois que c'est fait, ne jouent même pas avec.

Pas de pression car ma situation actuelle est correcte (voire miraculeuse vue la façon dont j'étais parti de travers), mais je rencontre un gros écueil : mon boulot a pas mal d'avantages mais au fond, il ne me ressemble pas. Ou plutôt il ne me ressemble plus, je ne suis pas le même qu'il y a trois ans. Ca va vite tourner en rond et du coup, je cherche un autre truc à faire. En remplacement, ou en complément, à voir, mais il faut que j'accomplisse quelque chose, que je donne du souffle à tout ça.

Décidément, c'est à croire que ça ne s'arrête jamais. Tant mieux, d'un sens; la sérénité, j'ai jamais vraiment connu, c'est peut être chiant ça aussi.

J'en crois pas un mot mais bon.
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By animal
#158133 Il y a des gens qui ne s'épanouissent que dans la construction d'un projet, et pas du tout dans sa gestion une fois que tout est en place. Un de mes anciens patrons est comme ça, on le surnomme "le pompier": il reprend tous les secteurs à problème, les redresse et passe à autre chose parce qu'il s'y ennuie une fois le feu éteint.
By john dilinger
#158138 [quote="animal"]Il y a des gens qui ne s'épanouissent que dans la construction d'un projet, et pas du tout dans sa gestion une fois que tout est en place. Un de mes anciens patrons est comme ça, on le surnomme "le pompier": il reprend tous les secteurs à problème, les redresse et passe à autre chose parce qu'il s'y ennuie une fois le feu éteint.

J'ai l'impression que c'est même le cas des entrepreneurs les plus motivés que je connais.
Je pense notamment à un jeune ingénieur et une jeune dîplomée d'Economie qui ont chacun créé une start-up.
Il m'avaient l'air si investis dans leur projet que j'ai été surpris d'apprendre, plus tard, qu'elle avait hâte de se débarrasser du projet et qu'il ne voyait aucun inconvénient à se faire racheter sa boîte une fois la machine lancée.

A vrai dire, je n'arrive pas à me souvenir d'un seul qui se soit fait une religion de son projet. Ils sont tous agnostiques à ce niveau-là.
Par contre, leur style de vie (sauter de projet en projet), ils ne l'abandonneront jamais !

Bien définir ce qu'on appelle un "projet" aussi. Un projet, par définition, c'est quelque chose qui a un début et une fin.
Monter une boite, sans avoir de rôle bien fixé à l'intérieur (faire un peu de marketing, de prospection, de gestion), c'est un projet.
Devenir photographe ou coach, c'est pas un projet (même si on a monté sa boite de prestation autour), c'est un style de vie.
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By bent
#158146 Faut peut être savoir se trouver une identité vis à vis de projets parfois oubliés une fois terminés.
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By animal
#158158 [quote="john dilinger"]
Devenir photographe ou coach, c'est pas un projet (même si on a monté sa boite de prestation autour), c'est un style de vie.
Photographe ou coach, c'est vague, c'est pour ça que c'est un style de vie. Devenir LE photographe de mariage (ou autre, c'est juste ce qui me parle en ce moment) que tout le monde s'arrache, c'est un projet.
By JulienH
#158162 En fait j'aime bien m'ouvrir, apprendre, tester. Et une fois que je vois à peu près en quoi ça consiste, ça me lasse. Sachant que je ne vais que rarement au fond des choses: ça reste un test.

Avec internet n'importe quel type qui a lu 2 pages sur wiki se bombarde spécialiste; je précise que ça n'est pas mon cas, je sais très bien que je ne maîtrise rien parfaitement, j'ai juste une idée sur différents domaines. Et un chouia d'expérience le cas échéant. Je peux suivre une conversation sur différents sujets, mais pas plus. Je ne m'y sens pas un intérêt suffisant pour me spécialiser et en vivre.

Je ne sais pas si c'est irrémédiable ou si c'est simplement parce que je n'ai encore pas trouvé LE truc qui va me donner envie de m'investir à 4000% dedans - en fait beaucoup de gens me disent que mon boulot, c'est la planque, mais me planquer c'est pas ce que je cherche, au contraire. J'ai du mal à imaginer une vie tourner autour des loisirs, des potes ... Tout ça, ça ne tient qu'un temps, ça ne remplit rien vraiment, j'ai l'impression de passer mon temps à m'amuser en fait.

Ce "truc", je l'ai cherché pourtant. Et sans faire semblant. Mais je ne l'ai pas trouvé, peut être d'ailleurs n'existe t-il pas.
By john dilinger
#158166 Intéressant, je me suis posé la même question : généralisation ou spécialisation ?

Deux citations bien différentes m'avaient marqué à ce propos.

[quote="Robert A. Heinlein"]Un être humain devrait savoir changer une couche-culotte, planifier une invasion, égorger un cochon, manœuvrer un navire, concevoir un bâtiment, écrire un sonnet, faire un bilan comptable, monter un mur, réduire une fracture, soutenir un mourant, prendre des ordres, donner des ordres, coopérer, agir seul, résoudre des équations, analyser un nouveau problème, répandre de l'engrais, programmer un ordinateur, cuisiner un bon repas, se battre efficacement, et mourir bravement. La spécialisation, c'est bon pour les insectes.

Et une autre citation vient du fameux Heisenberg de la série Breaking Bad, dans laquelle il dit à son élève quelque chose comme :
[quote]Sais-tu quel effet ça fait de sentir qu'on est le meilleur au monde dans un domaine ?

Couteau-suisse humain ou spécialiste, les deux se valent selon moi.
Je pense que, comme tu l'as dit, c'est à partir du moment où on a une vraie passion pour quelque chose qu'il faut choisir de s'investir le plus possible dedans.
By JulienH
#158296 Celui qui vit de sa passion a un gros atout: il dispose de deux fois plus de temps pour lui, puisqu'il "économise" chaque jour les 8 heures de boulot que la plupart des gens consacrent à leur travail :wink:
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By animal
#158308 [quote="Triumph"]Celui qui vit de sa passion a un gros atout: il dispose de deux fois plus de temps pour lui, puisqu'il "économise" chaque jour les 8 heures de boulot que la plupart des gens consacrent à leur travail :wink:
Mais tellement!!
By JulienH
#158360 D'Animal, sur un autre topic que je ne voulais pas faire dériver:
[quote="animal"]Une expression de mon père, probablement pour me mettre du plomb dans la tête quand j'étais jeune: la première génération construit, la deuxième génération développe, la troisième génération dilapide. Dans ma famille, selon ce classement, je suis de la troisième génération, du coup j'essaie de ne pas être la génération qui fout en l'air tous les efforts de la précédente.
J'ai entendu à peu près la même chose de la bouche de mon prof de maths en 4ème (un gars qui connaissait bien mon père). Lui, sautait une génération, "la première construit, la deuxième détruit".

Il m'avait convoqué dans son bureau pendant une récré, je ne foutais rien et il avait voulu me mettre un peu de plomb dans la tête aussi. Sur le moment j'avais trouvé que c'était assez rude de s'adresser ainsi à un gosse de 13 ans. Je ne l'ai jamais oublié. Mais les années qui ont suivi, j'ai pourtant continué à ne rien foutre et à négliger mes études. Mes parents, tant que j'avançais (façon de parler, j'avançais dans le temps mais nulle part ailleurs) ne m'ont jamais rien dit.

Puis une fois le service militaire achevé je me suis dit que j'allais essayer de travailler avec eux plutôt que retourner à la fac. J'avais rencontré durant ces dix mois, des gens de milieux très humbles, ou très tôt entrés dans la vie active, et j'avais honte.

Mes parents sont partis de très bas, vivant chichement dans leurs premières années de mariage (l'histoire de la machine à laver achetée avec l'argent des pourboires, je la connais par cœur), pour arriver sans doute au plus haut de ce qu'ils pouvaient atteindre.

Moi, j'ai fait le contraire. N'importe quelle personne inscrite sur ce site serait aujourd'hui à un tout autre niveau que le mien s'il était parti avec les atouts dont je disposais à la base. N'importe quelle personne tout court, d'ailleurs. Certains n'ont même pas eu de parents et ont du se faire une base tous seuls.

J'ai dit plus haut dans ce journal qu'à un moment je me suis dit qu'il fallait que j'en chie. Comme si j'avais un truc à me faire pardonner, j'étais en mode rédemption. Personne ne me demandait rien, mais j'étais plombé par deux choses :

- J'avais honte de "simplement" succéder à mon père, par rapport à tous ces jeunes qui naissent dans la galère. Je travaillais sérieusement et beaucoup, je gagnais bien ma vie mais ce sentiment d'être un usurpateur était vraiment pénible.

- Jamais, pas un seul instant, je ne me suis dit que j'étais capable de faire progresser l'affaire. Tout ce qui m'animait, c'était la peur de couler le truc. Je n'ai pas pensé à faire mieux, au contraire j'étais persuadé de ne pouvoir faire que pire. Je n'ai jamais fait de grosses conneries et pourtant on ne faisait que me mettre en garde "ah putain si tu commences comme ça" ... "et attention à ce genre de gars" ... "et surveille ceci, cela" ... Pas une question, pas un compliment, rien !

J'ai réalisé avec le temps que mon père lui aussi avait peur, peur pour son fils. C'est pour cela que je ne lui en veux plus, alors que ça a été le cas. Il a juste fait de son mieux, c'est le mec "à l'ancienne", avec ses vieilles recettes que je maudissais comme un idiot, il a bâti une famille soudée et accompli quelque chose de sa vie. Moi non.

Pfff mais pourquoi je raconte tout ça. Je vais cliquer sur "envoyer", pff.

Bref voilà au final j'ai rien dilapidé du tout, c'est pas fantastique ça ? Ben non c'est à chier cet objectif de limiter la casse.

C'est un truc de gonzesse.
By JulienH
#158426 J'ai appris qu'un de mes cousins avait quitté sa femme après 12 ans de mariage (et deux enfants). Apparemment il s'est trouvé une "poule" (je cite) et a donc mis les voiles.

J'ai bien tenté d'expliquer à sa sœur mon point de vue, à savoir qu'il faudrait peut être envisager que ladite poule est plus une conséquence qu'une cause. Alors, oui, on sait combien c'est utile, autant pisser dans un violon mais bon, c'est la famille, je me suis dit que peut être ... Mauvaise idée, elle est super en rogne contre les deux, se fait du souci pour ses nièces.

Elle m'a un peu testé pour savoir si j'étais prêt à l'accompagner pour aller parler à son frère. Aller le voir et le souler pour lui faire entendre raison, mais oui, quelle riche idée. J'ai senti le coup et esquivé, "perso je saurais pas quoi lui dire, je suis célibataire, j'aurais l'air malin à donner des conseils". Elle en a convenu ...

Comment tomber des nues, quand on sait que les reproches avancés par mon cousin pour justifier la séparation sont en gros, ceux qu'il lui faisait au début de la relation : "elle est un peu radine", "elle est un peu bigote", "elle n'aime pas quand je fais tel ou tel truc" etc. Ca le faisait rigoler, jaune peut être. Avec le temps, les reproches sont restés les mêmes mais puissance 1000, donc ça rigole moins, forcément.

J'en rigole pas non plus, j'ai frôlé la cata moi aussi. Je sais comment ça se passe : 7 jours font une semaine, 4 semaines font un mois, puis un autre mois, puis 6, puis ce sont les années qui défilent, rien ni personne ne change et ne changera jamais, on sait au fond de soi, qu'une vie comme ça, c'est pas possible. Et pourtant.

Sur les trois dernières années 6 couples de mon entourage proche (30-40 ans) se sont séparés. Et 3 dans ma famille en 6 mois. Certains ont "retrouvé" quelqu'un (très rapidement, n'est-ce pas), d'autres n'ont toujours pas relevé la tête, d'autres encore sont extrêmement aigris et refusent d'admettre qu'il peut exister une autre explication que celle dans laquelle ils restent enfermés. Il m'est arrivé, une seule fois, de dire à un pote que j'avais couché avec une femme mariée. Il l'a répété à un autre, trompé par sa femme; et bon sang, qu'est-ce que j'ai pris ...

A aucun moment, je n'ai été surpris de voir ces couples exploser. Et c'est un peu flippant car il saute aux yeux que d'autres vont suivre, c'est pas possible autrement. Je vois le truc se casser la gueule et je ne peux rien faire, personne ne peut rien faire.

Bref.

Le point positif dans cette histoire c'est qu'avec tous ces divorces, au prochain repas de famille on me foutra la paix. Et avec tous ces gens en moins, il y aura du rab' de gâteau ... :roll:
By JulienH
#158582 J'ai eu chaud car j'ai vraiment failli me marier. Les préparatifs étaient lancés, la date approchait. Ici, beaucoup de jeunes se mettent très tôt en couple et j'avais suivi ce schéma-type. Par indolence, manque de personnalité et d'ambition, principalement. Je subissais tout et tout le monde, et l'arrogance dont je pouvais faire paradoxalement preuve ne trompait pas grand monde.

Je m'étais résigné à vivre avec cette fille saine, stable, déterminée. Elle me tirait vers le haut - ce dont j'avais besoin, et ça demandait une sacrée dose d'abnégation de sa part tant j'étais au ras des pâquerettes. Mais elle me faisait de plus en plus difficilement bander, et jamais rire.

Plus d'une fois j'avais essayé de rompre. Elle me relançait, je revenais. Pourtant, elle ne m'aimait pas non plus. Je l'avais usée, à l'évidence. Enfin, c'est évident maintenant, avec le recul. Et ce soir-là, elle pleurait encore en essayant de m'expliquer pourquoi elle partait.

Encore aujourd'hui, quelques personnes s'imaginent que je n'ai jamais encaissé ce coup. Et que c'est pour ça que je suis célibataire, je serais traumatisé en quelque sorte. Et dire que je me trouve une faible capacité d'analyse ... Celle de certains proches me laisse pantois. La réalité, c'était plutôt "même pas mal", je n'ai rien senti sinon un énorme soulagement.

Si l'on était restés ensemble jusqu'au jour J, je ne sais pas si j'aurais eu le cran de dire "non". Je peux toujours m'amuser à penser que oui, je l'aurais eu, j'aurais dit "non", mis tout le monde dans l'embarras et serais parti à fond la caisse au volant de mon cabriolet, à moi l'aventure. Comme dans les mauvais films. Ca n'aurait pas été très smart, mais ça m'aurait permis de donner à ce récit de bout en bout accablant de médiocrité, une chute originale.

Savoir que ce genre de situation ne se reproduira jamais, à mon niveau c'est déjà une petite richesse. Je la dois à qui-on-sait.

Je suis armé pour l'éviter, j'ai gagné en contrôle, en détachement, en lucidité un peu aussi. Et en "technique" si je puis dire, même si mon niveau reste moyen. Il me manque deux choses - au moins, mais ces deux-là sont les plus évidentes - pour passer un vrai cap, et là par contre personne d'autre que moi ne peut faire sauter le verrou.

- Je manque énormément de virilité
- et d'estime de moi. Sans en avoir honte, je ne suis pas fier de ce que je fais.

On gagne en virilité en étant en mouvement, en agissant.
Et on est fier de soi quand on fait quelque chose qui nous plaît. Et comme ça nous plaît, on se donne à fond. Et ça a de la gueule.

C'est assez lié et c'est pourquoi j'insiste autant sur le côté pro. Pour moi la réussite personnelle, c'est ça avant tout. En tous cas, c'est la base de tout. Le reste suit, et si ça ne suit pas ou plus, il reste toujours ce que l'on fait.
By Piano
#158592 Quelle est ta méthode de recherche sur le côté pro ? Comment as-tu procédé dans le passé ? Quelle suites d'événements t'ont amené à faire des choses dont tu as été fier ensuite ?
By JulienH
#158618 La 1ère fois, la méthode a été simple, il n'y en avait pas. Je voulais avoir un "vrai" métier, traditionnel, artisanal, changer de décor. J'ai tout simplement rencontré plusieurs personnes de plusieurs corporations, voire fait quelques essais, et éliminé jusqu'à hésiter entre 2. Puis en ai choisi un, qui m'avait l'air sympa mais pour lequel je n'avais aucune vocation à la base.

Ca s'est passé très vite, d'un mois à l'autre j'avais complètement changé d'univers.

La deuxième fois j'ai essayé d'être plus méthodique. Ma hantise était de me replanter, reperdre du temps. J'ai fait deux listes.

Sur la première j'ai noté, en gros, mes qualités, capacités "naturelles". Afin que mon futur objectif soit atteignable, que je ne me lance pas dans des efforts vains.
Sur la deuxième, ce que j'aimais faire, et là c'est large. J'ai absolument tout noté même les trucs insignifiants.
Et ensuite, j'ai procédé par élimination: trop long, trop coûteux, risqué, irréaliste etc. C'est là que j'ai un peu fait le con, car j'ai été amené au choix final par de mauvaises raisons. De plus, je n'ai pas forcément été objectif quant à mes qualités. J'ai pensé "au pire", en me dénigrant un peu, juste pour ne pas prendre de risque. Limiter la casse ...

Cette méthode est, je pense, bonne. Mais il faut l'appliquer correctement, la leçon est retenue.
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By coug
#158619 Qu'est ce qui te fais dire que tu as perdu du temps, que c'était des mauvaises décisions?

C'est pas parce-que tu as changé d'avis que c'est du temps perdu. Inévitablement cela t'as donné une multitude d'expériences diverses, cela t'a ouvert un univers différent et a façonné le Triumph d'aujourd'hui.

It's not about the destination, it's about the journey.