- Ven Fév 20, 2015 2:11 pm
#165223
Mais il vous en prie
En fait l'angle s'impose un peu de lui-même ... Tu te fais larguer donc t'es malheureux. Tu sens que ça ne tient pas qu'à la perte de celle qui n'était finalement qu'une nymphomane sans conversation ni valeurs. T'es niais, mais pas con quand même. Mais tu sais pas vraiment d'où ça vient.
Tu Googlises "comment surmonter une rupture" et de fil en aiguille tu te retrouves ici. Alors tu piges plein de trucs, ta rupture tu n'y penses même plus, tu découvres tellement d'autres choses plus intéressantes. D'abord, les yeux qui s'écarquillent. Puis tu te marres. Puis tu réalises au fur et à mesure que tes amis, ton boulot, ta façon de te comporter, tout sonne faux, ça n'est pas "toi". Donc tu remets tout en cause, tout. Mois après mois, année après année. Quelques fois avec fracas. Le problème c'est que "toi", ben c'est rien. Tu n'es personne. Tu n'as pas de goûts, d'envies, de rêves et encore moins de projets malgré tous ces efforts pour t'ouvrir, progresser. Un pas en avant, un en arrière, mais malgré tout, de fait, tu t'ouvres. Et là tu t'aperçois d'un truc, que tu te dissimulais en fait. Un truc intouchable, presque sacré.
Tu n'as jamais cherché autre chose qu'être quelqu'un au yeux d'une autre personne, une personne qui a tout fait pour ça. Elle a tout fait pour ça parce qu'elle vouait une admiration sans bornes à son propre père, parce qu'elle confond respect et vénération. Entre autres. Tu es dans une prison mentale. Endoctriné. On voulait tisser pour toi un cocon mais c'est une toile d'araignée, tu n'es pas enveloppé tu es englué.
Car cette personne ne te donne aucun feedback, rien, aucun soutien dans quoi que ce soit. Donc elle nique dans l'œuf toute initiative, toute curiosité. Avec la plus grande bienveillance du monde, elle fait de toi un fantôme.
Et le plus drôle, ou le plus rageant, c'est qu'elle te reproche ce manque d'initiative. Et toi, tu fais quoi dans ces cas-là ? Ben t'es au fond, le fond du fond, à l'idée de ne pas être à la hauteur des attentes de la SEULE personne qui compte, pire, celle pour qui tu vis, finalement. Et tu veux lui dire quoi ? Rappelle-toi, t'es englué mon pote, englué. Ca veut dire que tu voudrais bouger, mais que tu ne peux pas.
Je vais te dire, quand je lis que ce site "sert à apprendre à draguer", je me marre.
Il ne m'a pas simplement changé la vie. Ma vie, "concrètement", est à peu près toujours la même finalement. Rang social, style, intérêts, tout ça, finalement ça n'a pas évolué tant que ça. Changer de taf, de logement, de vêtements, rencontrer d'autres gens, c'était du cosmétique. Le pot de peinture. C'est pas juste une histoire d'avoir des potes, un taf, une vie. J'ai une vie mais c'est pas (encore) la mienne.
Concernant la séduction je me suis arrêté aux bases, à la "technique". Ce qui m'animait dans le fond c'était la volonté d'être moins con avec les femmes, et non une passion qu'elle susciteraient chez moi. Je les aime bien, je les désire, on va pas non plus raconter de salades, une jolie femme me scotche. Mais elles ne me "passionnent" pas, au sens où les comprendre m'intéresse bien moins que me comprendre. De toutes façons j'ai pas le choix, si j'attends d'une femme qu'elle joue le rôle d'une béquille je suis mort, on le sait tous.
Donc non ce site ne m'a pas simplement changé la vie, je considère, sans pathos, qu'il me l'a sauvée, comme il a sauvé ma relation à mon père. La tempête que j'ai dans le crâne aurait fini par la dévaster et ça, je ne me le serais jamais pardonné.
Imagine qu'on te retire du cerveau et même du cœur, une tumeur de la taille d'une brique, et là tu auras une petite idée de ce que Stéphane et ses acolytes (vous) m'ont apporté. Au détour d'un article, d'une petite phrase dans un journal ici ou là. Petit à petit, car je partais de loin, d'encore plus loin que ce que je pensais au départ.
Kersauson dit qu'on vit avec ses contraintes: voilà la mienne, je ferai toute ma vie avec, je le sais maintenant, mais au moins je l'ai compris. C'est mon Nessie si je puis dire, il faudra juste appuyer sur la tête du monstre lorsqu'elle surgira de la surface de l'eau. Il y a des choses plus fortes que soi, en tous cas plus fortes que moi. On fait avec et c'est tout.
Je peux pas être plus clair. Plus court, peut être oui