- Lun Sep 29, 2014 10:59 am
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Le journal de Levine m'a fait réfléchir un peu à ma situation professionnelle, et je couche ici mes pensées (ça va aussi me permettre de les sortir de ma tête, elles me tendent un peu en ce moment).
J'ai passé 15 ans de ma vie dans l'immobilier parce que mon père pense que c'est un secteur intéressant, et ça l'est: être propriétaire d'immeubles, les retaper et les gérer, c'est génial comme métier. J'ai été agent puis promoteur sur une quinzaine d'années, j'ai toujours été dans les clous de ce qu'on attendait de moi mais rarement au delà, parce que ça ne m'intéressait pas particulièrement et que je ne donnais pas le petit coup de boost qui m'aurait permis de passer au cran supérieur. C'était de l'immobilier, mais pas la partie intéressante de l'immobilier.
Je me suis longtemps demandé ce que j'allais faire de ma vie à cause de ça, quand bien même je la gagnais mieux que 95% de mes connaissances, mais je n'avais jamais envisagé de devenir vraiment riche en faisant de l'immobilier comme je le faisais. Bref, je me dévalorisais.
Aujourd'hui, je fais ce que j'aime, à mon compte. Je gagne plus ou moins la moitié de ce que je gagnais avant (mais c'est en train d'évoluer dans le très bon sens depuis 2 mois, je viens de franchir un palier) et je donne tout ce que j'ai pour avancer, malgré le stress, le fait d'évoluer parfois très loin de ma zone de confort. J'y reviendrai plus bas.
Ironiquement, mon métier de photographe me rapproche davantage de la partie de l'immobilier que j'aime, devenir propriétaire, parce qu'on ne finance pas des acquisitions avec du vent, mais avec de l'argent qu'on gagne par ailleurs, et avoir un peu de recul sur le marché me permet d'envisager des acquisitions beaucoup plus simplement qu'à l'époque où je fréquentais des mecs qui utilisaient du fric qui n'est pas à eux. Je ne me voyais pas faire ça parce que 1) leur approche me dérange car ils n'amènent rien hormis une concurrence féroce et une hausse des prix artificielle et 2) je n'ai pas la capacité à lever des fonds de cette manière. Aujourd'hui, mes références sont mon père et mes amis, qui bossent pour acheter des biens, et ça me parle plus.
Pour en revenir à mon activité et à ma zone de confort, je fais face à quelques challenges intéressants, stressants, et qui me posent de petits soucis dans ma vie quotidienne.
Je commence à avoir une bonne réputation en tant que photographe évènementiel, bien aidé par mon nouveau site web et la décision de lui consacrer 3 heures chaque semaine, et là où j'ai jusqu'à présent couru après le travail, le travail commence à me courir après. Ce qui implique une belle augmentation de mes tarifs, et la nécessité de faire un tri. Un de mes premiers clients, qui a gardé la sale habitude de tenter de fixer lui-même mes prix, même après coup, est en train d'en faire les frais puisque je viens de lui poser un ultimatum à ce sujet. Des mecs que je poursuivais sans relâche l'an dernier m'appellent régulièrement pour que je bosse pour eux, et vont jusqu'à faire monter les enchères si je ne suis pas disponible. Des particuliers que j'ai croisé en travaillant dans des évènements publics m'engagent pour leurs évènements privés. Bref, ça bosse bien.
Je me suis lancé dans les mariages et les communions via un garçon qui m'a été présenté par un ami, qui délègue une partie de sa charge de travail à des photographes externes. Mal payé, mais il faut bien démarrer et ça me permet de me faire connaitre et d'avoir du boulot à montrer dans ce domaine. Ironiquement, il a beaucoup plus de demandes depuis que je fais ses photos, mais je compte bien récupérer à terme les contacts directement.
Je suis aussi contacté par des entreprises pour des reportages sur des salons, et là c'est encore différent, et source de plus de stress pour moi: les demandes sont plus précises, et (j'allais parler de mon coté anxieux, mais ça n'est pas ça) ça me sort très loin de ma zone de confort. Pas le droit à l'échec, même si je dois faire des vidéos et que c'est la première fois. Un gros stress jusqu'à ce que je voie le résultat final (sachez qu'à chaque fois, j'ai l'impression d'avoir tout foiré tant que je n'ai pas visualisé le résultat final. J'ai appris à gérer ce stress particulier, mais il revient toujours dans les situations nouvelles).
J'ai appris à ne pas dire non à l'avance et à faire d'abord pour décider ensuite si ça me convient. J'ai passé un an à faire ça et à définir que je préfère les évènements, à accepter les packshots parce que c'est compliqué techniquement et que ça m'oblige à apprendre beaucoup de choses que je ne ferais pas l'effort d'apprendre sinon, à tout prendre parce qu'il fallait me lancer, manger, me faire connaitre. Je suis en train de me forcer à faire de la vidéo parce que je n'ai pas le choix (c'est une demande récurrente de pouvoir faire photo et vidéo en même temps), et je suis à ce petit moment où je vais rendre mon premier truc sérieux et où je suis ultra stressé parce que j'ai peur du résultat. Stéphane m'a rappelé qu'on faisait rarement un homerun du premier coup, et je revois mes photos de l'an dernier en y pensant parce que j'ai effectivement beaucoup progressé depuis, mais ça ne m'empêche pas d'être ultra à cran depuis une semaine, et je le serai jusqu'à la fin de la semaine, quand j'aurai tout fini. Puis ça passera et je le ferai avec confiance la prochaine fois...
Le seul gros souci que j'ai, c'est que cette hausse d'activité soudaine impacte grandement ma vie privée. Je suis crevé, tout le temps, et comme je ne suis pas vraiment en forme physique (j'ai un peu trop délaissé le sport depuis un moment), je paie tous ces efforts. Mon programme pour régler ça est de faire 30 minutes de sport chaque jour, du lundi au vendredi, pendant un mois pour me relancer. Je sais que ça serait mieux de faire une heure tous les deux jours, mais je n'arrive pas à me relancer comme ça, il me faut de la régularité, qui n'impactera pas trop mon emploi du temps pour le moment, et n'est pas trop difficile physiquement pour que je tienne la route. J'ai essayé de reprendre à la dure les séances de poids d'1h15, j'ai tenu 3 jours. Donc 30 minutes de vélo tous les matins, et déplacements autant que possible en vélib, pour perdre rapidement une dizaine de kilos. Je planifie également un mois avec seulement 2 repas de viande par semaine, légumes et poisson le reste du temps. Je me donne droit à un bon restaurant tous les 15 jours en remplacement de tous les déjeuners pas terribles autour du bureau, où je prépare désormais mes repas à l'avance.
Ca fait longtemps que je n'avais pas fait un post aussi long, mais ça fait du bien de se sortir tout ça de la tête. Je vais pouvoir me mettre à bosser tranquillement maintenant.