- Mar Mai 06, 2014 6:42 pm
#151773
Parfois, je me laisse aller à confondre "réseau" et "amis". C'est très tentant, et facilité par Facebook, qui vous laisse à croire que tout le monde vous aime par un abus de langage dont ils ont le secret. Et puis, le retour sur terre est toujours assez violent.
Les groupes de gens qui vous entourent, au final, sont au nombre de 3:
- Les amis,
- Les relations (à ne pas confondre avec le réseau élargi, il s'agit ici de gens que vous fréquentez régulièrement),
- Les relations professionnelles.
Les premiers sont toujours là pour vous où ont une vraie excuse et le respect de vous dire les choses clairement s'ils ne peuvent pas l'être (petit truc amusant, c'est aussi ceux qui vous parlent rarement d'amitié, à la différence des relations qui ont besoin de formaliser ce qui n'existe en fait pas). Les seconds sont là quand ils y ont intérêt ou quand ça ne leur coûte pas trop. Les troisièmes sont comme les seconds, à cette différence près qu'ils anticipent toujours l'avenir et un éventuel intérêt futur, et donc sont soit plus présents, soit plus respectueux.
Je vous raconte ça, j'organise un évènement important pour moi à quelques heures de train de Paris dans les semaines qui viennent. Les amis ont tous préparé leur trajet dans la seconde qui a suivi leur confirmation, ou m'ont appelé spontanément pour me dire qu'ils ne pouvaient pas. Les relations professionnelles sont, pour la plupart, confirmées, et ceux qui ont refusé ont pris la peine d'appeler pour s'excuser de ne pas pouvoir être là. Les relations n'ont pas donné signe de vie, savent pertinemment qu'ils ne viendront pas (ça n'est pas une extrapolation, je sais de source sure qu'il y a eu des discussions et des décisions fermes), et attendent que je les relance pour me dire que "ça va être compliqué, je vais faire tout mon possible mais ne compte pas sur moi", donc disent non sans avoir les couilles de le dire clairement. Les mêmes relations qui organisent des anniversaires où ils invitent 200 personnes et s'organisent des cadeaux communs d'iPhone pour lesquels ils vous renverront 20 fois le lien de la cagnotte.
Stéphane et moi avons souvent cette discussion sur les réseaux, où mon point de vue est qu'il ne faut jamais en attendre trop et qu'il faut savoir laisser couler beaucoup de choses. Mais franchement, des gens pour qui j'ai toujours été présent quel que soit l'évènement, qui n'ont pas la décence de simplement répondre à mon invitation pour un des moments les plus importants de ma vie, je saurai m'en souvenir.
Pour avoir fait l'erreur, le règlement de compte pur et simple est tentant mais très coûteux à la longue, donc ça ne sera pas ma solution de représailles. En fait, j'y réfléchis encore, mais il me semble logique de remplacer mes participations aux futurs iPhones par des bouteilles de vin à 5€ à l'avenir. Et de ne plus faire d'effort conséquent, comme traverser le monde pour un mariage, sans m'assurer un minimum que la réciproque est envisageable, ce que je n'ai jamais fait jusqu'à maintenant puisque je considère plus important d'être présent dans les moments clefs des gens qui m'entourent que d'économiser une certaine somme d'argent, qu'on finit toujours par trouver quand on est un minimum intelligent et débrouillard, et prévenu suffisamment à l'avance.
Vous pensez certainement que je râle, que je suis tout à coup désabusé, ou que ma situation est tendue, et je vous rassure, ça n'est pas du tout le cas, j'avais globalement anticipé leur non présence, même si un peu sous-évaluée, mais je ne m'attendais pas à une absence totale de réaction qui me laisse une impression de mépris pur et simple.
La raison de ce post, donc, n'est pas de me plaindre, je fais ce que j'ai toujours fait ici: je sors de ma tête ce qui l'encombre, je le mets à plat, et j'en tire une leçon. Je vous en fais peut-être profiter en passant, mais dans tous les cas, je ne cherche pas de réaction positive ou négative. Je suis juste atterré par l'attitude de certaines personnes qui m'entourent, qui ont été proches dans le passé, et que j'ai fait l'erreur de considérer comme telles juste sur les souvenirs et l'idée qu'ils seraient aussi présents pour moi que je l'ai été pour eux...
PS: A ceux avec qui j'ai eu la discussion sur l'intérêt d'un journal public, je n'aurais jamais autant réfléchi à ce post si, justement, il n'était pas public. Je l'aurais rédigé en quelques minutes dans un logiciel sur mon ordinateur, sans le relire avec soin. Je n'aurais pas choisi mes mots de la même manière. Je n'aurais pas autant cherché la leçon à en tirer, qui devrait être la raison d'être d'une entrée pareille dans un journal. En fait, je n'en aurais rien tiré si je n'avais pas su que quelqu'un d'autre que moi le lirait, en particulier dans la mesure où mon anonymat sur le forum est tout relatif. Vous voulez progresser, dans tous les aspects de votre vie? Partagez vos impressions et les leçons que vous en tirez (plus d'ailleurs que les faits bruts) dans votre journal, c'est ce qui en fait toute la richesse...