- Mar Avr 07, 2015 2:09 pm
#167846
Beaucoup de sorties ces deux dernières semaines. J'ai revu mon ami du speed dating qui s'est avéré être quelqu'un de positif, proactif et - qualité essentielle - quelqu'un qui aime discuter avec les gens. Signe de bonne santé mentale.
On s'est donc amusé à faire des sorties Bar puis refaire un autre speed dating, qui m'a fait refléchir. J'en reparlerai.
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Lundi. day off. Je fais des battements crawl frénétiques dans ma piscine dans une ligne dédiée, aux milieu de mémés qui m'adorent (une constante dans ma vie : toujours eu du succès avec le 3ème age) et 2 3 bombasses luttant férocement contre les dernières traces de cellulites avant l'été.
En m'approchant du mur je vois une nouvelle tête perchée sur la chaise du maitre nageur. T-shirt bleu réglementaire sur un petit short non réglementaire surplombant des jambes interminables, blanches et rigoureusment croisées. Un visage beau mais glacial, deux yeux marrons et malicieux. Elle regarde en haut, je regarde en haut mais un peu plus bas, je lève les yeux, elle me regarde.
[color=#4000FF]- Bonjour
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[color=#BF0000]- Bonjour [/color]
[color=#4000FF]- je ne me suis jamais senti aussi petit devant une femme
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Elle rigole.
[color=#BF0000]- c'est à cause de la position
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[color=#4000FF]- vous avez un très beau sourire[/color]
[color=#BF0000]- merci
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[color=#4000FF]- c'est quoi ton prénom ?[/color]
[color=#BF0000]- sophie et toi ?[/color]
[color=#4000FF]- KOT
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je la regarde
[color=#4000FF]- je vais continuer[/color]
[color=#BF0000]- d'accord
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L'autre jour sur radio Courtoisie (que j'écoute souvent) un des invités se plaignait du manque de transcendance et de dialogue avec la verticalité.
Je draguouille 3 autres "demoiselles" dans la meme séance. L'une belle mais mariée finit par ne plus me lacher, on parle de son dernier voyage, du prochain, de la jalousie de son mari, de mon job, de Paris, des Parisiens, de son mari.. Très gentille, elle s'excuse de parler trop. Je passe un bon moment cependant.
La deuxième s'appelle Mariette. Je lui explique que ce genre de prénoms a disparu depuis la guerre 14-18, en enchainnant d'autres blagues je lui arrache des éclats de rire sous le regarde médusé des autres nageurs.
Un mot sur ce phénomène étrange : quelque soit le context - mais souvent dans des activités sportives- bien qu'ils soient entourés de créatures de rêves en petite tenues, les mecs n'engagent jamais la conversation. Ils ont l'air de s'en foutre royalement.. jusqu'à ce que je fasse mon "move". Là ils s'arrêtent et passent en mode observation. La Mariette, avec son petit visage gentil et son métre 58 était entouré de plusieurs mecs, plus baraqués et plus grands que moi, caucasiens.. peut-être que c'est justifié par le fait qu'il aient plus d'options que moi, dans ce cas pourquoi faire autant de foin de mes approches ? j'ai plutot l'impression qu'ils ont envie mais qu'ils y vont pas.
je la rejoins avec mes plaquettes au bout de la ligne.
[color=#4000FF]- hey Mariette[/color]
[color=#BF0000]- oui
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[color=#4000FF]- j'aimerais te revoir[/color]
[color=#BF0000]- ah j'ai un copain [/color]
[color=#4000FF]- AHHH[/color]
[color=#BF0000]-
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[color=#4000FF]- c'est vrai ce truc ? [/color]
[color=#BF0000]- oui oui
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[color=#4000FF]- vous vous êtes rencontré comment ? je suis curieux de savoir[/color]
[color=#BF0000]- c'etait un groupe d'ami.. [/color]
Elle regarde un peu au loin, semble de rappeler des choses.
[color=#4000FF]- c'est souvent comme ca à Paris j'ai remarqué[/color]
[color=#BF0000]- oui, de toute façon.. [/color]
[color=#4000FF]- tu sais, chaque fois qu'une fille me plais elle a un copain [/color]
[color=#BF0000]-
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[color=#4000FF]- je te jure, c'est comme une malédiction ![/color]
[color=#BF0000]- ben ca va quoi, t'as le contact facile
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[color=#4000FF]- Merci
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Si elle savait.
On a papoté un peu aprés, puis nagé.. sous l'eau beaucoup de corps deviennent beaux. il parait qu'on pèse 3 fois moins dans l'eau, peut être que cette légerté déteint aussi sur le caractère des filles.
J'ai obtenu le facebook de la 3ème fille. une Franco-Allemande, grande et mince. Elle semblait amusée de mes discussions précédentes. je l'ai lancé sur ces (nombreux) tatouages, ce qui a semblé la ravir.
[color=#BF0000]- j'ai commencé à 16 ans en fait[/color]
[color=#4000FF]- 16 ans ?! tu sais que l'age légal c'est 18 ?[/color]
[color=#BF0000]- oui
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[color=#4000FF]- en fait tu étais hors la loi depuis tes 16 ans ![/color]
[color=#BF0000]-
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[color=#4000FF]- tu as 22 alors.. tu es étudiante ?[/color]
[color=#BF0000]- oui, en droit[/color]
[color=#4000FF]- hein ??! tu sais je ferais jamais confiance à un avocat tatoué comme ca ! [/color]
[color=#BF0000]-
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[color=#4000FF]- ah je sais, en fait tu vas défendre que les rocks stars[/color]
Elle rigolait franchement; ce qui attirait beaucoup de regards.. son visage changea, elle semblait avoir des traits plus enfantins.. je contemplais ses tatouages d'Orchydées qui suivaient les courbes de ses petits seins fermes, puis plongeait derrière son maillot vers ce torse long et filiforme.. autant de promesses de nuits interminables.
On verra bien.
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Ce matin, j'étais adossé dans le métro en train de lire quand une ombre est entré, a posé un sac à dos puis s'est assise sur le siège d'en face. Je lève machinalement les yeux pour les poser sur une merveille de l'industrie humaine.
Le 30 Octobre 1961, dans l'artique Russe, il y a eu un test positif de ce qui est considéré aujourd'hui encore comme l'aboutissement ultime de la course à l'armement nucléaire : la
Tsar Bomba. Larguée par un bombardier Tupolev Tu-95, elle a pu déployer une puissance de 57 mégatonnes.
Le 7 Avril 2015, le floron de l'institut panRusse de recherche scientifique de l'union sovietique était posé devant moi, avec ses 3 étages fission-fusion-fission. Je ressentais déjà les premières irradiations. J'avais l'impression que mon sang repartait dans le sens contraire.
Je reposais mes yeux sur le discours de Kolia sur le mérite des langues mortes, un monologue avec un capitaine, plusieurs enfants et un médecin.. il fait chier Dostoevski des fois. Surtout maintenant.
Il faut se ressaisir.
Aprés le bombardement, places aux constats :
+ 1m83 sans talons, jambes interminables, cheveux noirs, yeux bleus et teint clair.
+ habillée cool, sans recherche mais avec beaucoup de féminité.
+ fait une fixation sur la couleur bleu + lecture de livre => probabilité d'intelligence elevée et d'un univers interieur riche.
+ titre du livre : "Je m'en vais". Français. à priori exit la touriste (soulagement)
+ elle a un gros sac. voyage t-elle ?
Elle descend à Odéon. 5 stations devant moi, je suis pourtant en retard au boulot. Impossible de déroger. Je la suis.
Comme elle monte assez lentement, je fais semblant de regarder un truc sur mon smartphone.. je lève les yeux elle a disparu. Un truc iréel. Je fais le pari qu'elle a pris à droite (pas le temps de vérifier toutes les issues), aprés 1 min je me rends compte que je fais fausse route, j'ai l'impression d'avoir revé ou d'être fou.. je reviens en courant vers la sortie
Ecole de medecine (ca ne s'invente pas).
Je sors, il fait beau. je regarde partout. Aucune trace. J'observe au loin une silhouette avec de longs cheveux noirs.. elle ?? je cours.
Elle est à 150 m environ. Je ne sais absolument pas comment elle a fait.. j'ai la trouille qu'elle s'engouffre dans un batiment. Je cours au triple galop. je la rattrape (à bout de souffle).
[color=#4000FF]- Hey ! [/color]
Elle se retourne mais continue de marcher.
je lance (essouflé) :
[color=#4000FF]- je t'ai .. suivi depuis .. la station
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[color=#BF0000]- ah
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[color=#4000FF]- tu marches .. vite ! [/color]
[color=#BF0000]-
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Elle semble amusée de la situation.
[color=#BF0000]-
en fait j'ai un copain [/color]
[color=#4000FF]- oh noon !![/color]
[color=#BF0000]-
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[color=#4000FF]- tu lisais un livre "Je m'en vais", tu vas ou ?[/color]
[color=#BF0000]-
je vais au boulot[/color]
[color=#4000FF]- ah ben moi aussi.. tu sais en fait ce n'est pas ma station, je descend à Montparnasse ![/color]
Elle s'arrete et se retourne. J'ai eu l'impression que quelque chose avait changé.
[color=#4000FF]- je te jure
je te trouve sublime [/color]
[color=#BF0000]-
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elle devient encore plus belle en rigolant.
[color=#4000FF]- Allez !! on garde contact ! [/color]
[color=#BF0000]- hh mais j'ai déjà un copain ![/color]
[color=#4000FF]- il s'appelle comment ? (avec l'air de pas y croire)[/color]
[color=#BF0000]- Marc
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[color=#4000FF]- hmm ..[/color]
on se regarde.
[color=#4000FF]- j'ai une idée. on échange nos facebook et tu me diras comment se termine le livre. [/color]
[color=#BF0000]- on fait comme ca
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[color=#4000FF]- quel est le tiens ? [/color]
[color=#BF0000]- je prends le tiens (elle sort un carnet de son sac)[/color]
je rigole. Elle dit que de toute façon son nom est trop commun, mais me le donne quand meme.
Elle note dans son carnet.
[color=#4000FF]- KOT ...ialov .. oui je sais, je suis un fan de littérature Russe. tu sais je vois ton nez en train de remuer
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[color=#BF0000]- hh t'inquiètes[/color]
[color=#4000FF]- ca me ferait plaisir, mais en meme temps je ne voudrais pas t'obliger
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[color=#BF0000]-
[/color]
[color=#4000FF]- bon, je dois y aller, reprendre mon métro
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[color=#BF0000]- désolé
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[color=#4000FF]- au revoir Juliette [/color]
[color=#BF0000]- au revoir
[/color]
Je retrouve bien son profil Facebook, elle avait raison il y en avait plein. Heureusement qu'elle avait mit une photo. Elle semble issue du milieu artistique (danse classique). Si je ne recois rien d'elle en une semaine je lui envoie un message.
L'espoir.
Courir à droite, à gauche.. au fond c'est du demi-mesure. J'en prends conscience chaque jour. Pourtant il n'est pas question d'abdiquer. Meme une chance de 3 % est à prendre. Je refuse de fantasmer sur la vie de cette inconnue qui a descendu à Odéon et à laquelle je n'ai pas osé parlé.
Je me rappelle d'une métaphore dans l'
IDIOT, il y avait un débat : un comdamné à mort se voit donné le choix entre etre rattaché à un rocher en pleine mer pour l'éternité et une mort brève et immédiate. Il opte pourtant toujours pour le premier choix. A quoi bon etre rattaché pendant 10.000 ans à un rocher battu par la mer ? la logique voudrait qu'on choisisse la mort.. pourtant l'envie de vivre est la plus forte, malgré la répétitions des jours, malgré la vacuité, l'absurdité.
Se resigner c'est mourir.
[color=#808080]Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur - matthieu 6:21[/color]