La prépa

- Dim Oct 07, 2007 8:31 pm #19115 Use Your Illusion a écrit :
[quote]Mais on ne va pas nier qu'un élève multiplie ses chances dans un grand lycée parisien: ce n'est pas dans la prépa de Brive-la-Gaillarde que seront fournis méthodes, profs et entraînnements efficaces.


Sans vouloir te contredire, on voit que tu ne sais pas comment se font les recrutements en prépa dans l'Education Nationale. L'année où j'ai passé l'agreg en chimie, il n'y avait que trois postes de disponibles en classes préparatoires. Alors autant te dire que si l'on te propose un poste à Brive-La-Gaillarde (où il n'y a que des prépas technologiques d'ailleurs), tu le prends, bien que tu saches que l'Inspection générale t'y laissera moisir plusieurs années. Par exemple mon prof de spé avait été enterré pendant des années dans une prépa en Savoie, avant d'être muté en PC* à Limoges. Puis vers 50 ans (voire un peu plus je ne sais pas exactement), il est devenu prof à Janson-de-Sailly à Paris et est devenu membre du jury de l'Agreg en chimie générale (il était l'un des membres lors d'un de mes oraux d'agreg d'ailleurs). Tout ça pour dire qu'il y a effectivement de très bons profs dans les prépas de Paris mais qu'il y en a de tout aussi excellents en Province pour la simple et bonne raison que le nombre de postes est TRES limité (pour reprendre l'exemple de la chimie, être nommé en prépa signifie avoir fini dans les 5-10 premiers de l'Agreg externe).
Idem pour l'enseignement supérieur, où le nombre de postes est très limité bien qu'il existe 2 types de recrutement : sur concours et sur dossier (cas où bon nombre de postes échoient à des "connaissances" des gens en place dans la fac...). Pour info, lorsque j'ai eu mon poste il y a 3 ans, il y avait 8 postes proposés dans le supérieur en chimie en France : 2 à Rouen, 1 à Evry, 1 à Périgueux, 1 à Saint-Etienne, 2 à Caen, et un dont le nom m'échappe). J'ai atterri à Rouen mais Dieu sait que géographiquement ça ne me tentait pas du tout. Et je sais aussi que je suis là pour certainement encore au moins 5 ans avant de pouvoir espérer travailler où je souhaite...

- Dim Oct 07, 2007 8:46 pm #19117 Si les prépa parisiennes ont souvent de meilleurs résultats, c'est aussi beaucoup car les élèves y sont globalement meilleurs.

J'étais à Kléber à Strasbourg et le niveau des cours était excellent. Chaque année les meilleurs intègrent Ulm ou l'X comme partout mais il y a juste moins de gens qui intègrent car moins de bons élèves que dans les grand lycées parisiens qui ont 5 fois plus de candidatures que de places et qui trient les meilleurs avant (en MPSI on avait aussi des élèves moyens en terminale, genre mention AB au bac).

Ca n'a pas empêché les élèves de ma MP* d'être tous admissibles au concours commun Mines-Ponts.

Mais il y a aussi des hiérarchies dans les prépas avec des groupes de niveau, et certaines prépa préparent plutôt aux CCP/e3a.

Modifié en dernier par Hermes le Dim Oct 07, 2007 9:19 pm, modifié 1 fois.

- Dim Oct 07, 2007 9:11 pm #19118 [quote="Use Your Illusion"]
Encore heureux...

Mais on ne va pas nier qu'un élève multiplie ses chances dans un grand lycée parisien: ce n'est pas dans la prépa de Brive-la-Gaillarde que seront fournis méthodes, profs et entraînnements efficaces.
Lors de l'admissibilité 2007 à l'X, les élèves de Ginette ont eu le plaisir de découvrir qu'ils avaient traité l'épreuve d'ADS en TD un mois auparavant...
Tout comme pour l'entrée à Sciences Po en 2A (voie d'entrée supprimée cette année), la prof d'anglais de Janson avait la réputation de deviner à chaque fois le thème du texte. Impressive, isn't it? Et ce ne sont pas les exemples qui manquent...

En partant de ma propre expérience, et même si les critères d'admissibilité dans mon école n'atteignent pas les sommets demandés à l'X, je suis certain que la vie dans une prépa parisienne n'aurait pas fait mieux que ce que j'ai vécu dans ma toute petite (mais alors vraiment toute petite...) prépa de province. Pourquoi ? Les professeurs, sans être renommés, étaient bons. L'ambiance était tranquille et laissait une trés large place à l'initiative personnelle (ce qui me convient à merveille). Je vivais chez moi, sans contraintes ménagères, dans ma ville, avec mes amis de toujours, avec mes habitudes, et sans être déboussolé. Au final, je suis là où beaucoup de H4 rêveraient d'être. Et j'y suis arrivé sans douleur.

En amour comme à la guerre, pour en finir, il faut se voir de près.

- Dim Oct 07, 2007 10:15 pm #19123 [quote="misc"]Use Your Illusion a écrit :
[quote]Mais on ne va pas nier qu'un élève multiplie ses chances dans un grand lycée parisien: ce n'est pas dans la prépa de Brive-la-Gaillarde que seront fournis méthodes, profs et entraînnements efficaces.


Sans vouloir te contredire, on voit que tu ne sais pas comment se font les recrutements en prépa dans l'Education Nationale. L'année où j'ai passé l'agreg en chimie, il n'y avait que trois postes de disponibles en classes préparatoires. Alors autant te dire que si l'on te propose un poste à Brive-La-Gaillarde (où il n'y a que des prépas technologiques d'ailleurs), tu le prends, bien que tu saches que l'Inspection générale t'y laissera moisir plusieurs années. Par exemple mon prof de spé avait été enterré pendant des années dans une prépa en Savoie, avant d'être muté en PC* à Limoges. Puis vers 50 ans (voire un peu plus je ne sais pas exactement), il est devenu prof à Janson-de-Sailly à Paris et est devenu membre du jury de l'Agreg en chimie générale (il était l'un des membres lorsd'un de mes oraux d'agreg d'ailleurs). Tout ça pour dire qu'il y a effectivement de très bons profs dans les prépas de Paris mais qu'il y en a de tout aussi excellents en Province pour la simple et bonne raison que le nombre de postes est TRES limité (pour reprendre l'exemple de la chimie, être nommé en prépa signifie avoir fini dans les 5-10 premiers de l'Agreg externe).
Idem pour l'enseignement supérieur, où le nombre de postes est très limité bien qu'il existe 2 types de recrutement : sur concours et sur dossier (cas où bon nombre de postes échoient à des "connaissances" des gens en place dans la fac...). Pour info, lorsque j'ai eu mon poste il y a 3 ans, il y avait 8 postes proposés dans le supérieur en chimie en France : 2 à Rouen, 1 à Evry, 1 à Périgueux, 1 à Saint-Etienne, 2 à Caen, et un dont le nom m'échappe). J'ai atterri à Rouen mais Dieu sait que géographiquement ça ne me tentait pas du tout. Et je sais aussi que je suis là pour certainement encore au moins 5 ans avant de pouvoir espérer travailler où je souhaite...


Merci de m'avoir éclairé - je reconnais tout à fait que je ne connais absolument pas les modalités d'évolution de carrière à l'Education Nationale.
Tu as cependant mal interprété mon message: je n'ai jamais voulu dire que les profs des petites prépas de province n'étaient pas bons, loin de là! A Bayonne, le prof de chimie de PC était un jeune normalien, brillant et passionné qui a réussi à rende accro toute sa classe à l'orga.
Et ce que tu exposes va dans ce sens: même en finissant premier à l'agreg, on peu très bien avoir un poste pas terrible les premières années de sa vie. Sartre a bien commencé au Havre.
Mais pour moi il y a une différence entre un bon prof et un prof efficace en prépa. Un prof efficace, c'est un "vieux" qui connaît parfaitement les mécanismes du concours, qui corrige des épreuves, qui participe à l'élaboration des sujets et qui oriente sa classe non vers l'amour de la matière, mais vers le concours, et c'est tout.
J'ai eu un prof de philo en hypo tellement passionné...un bonheur que de l'entendre parler! Par contre, une catastrophe au niveau de la méthodologie.
Et généralment, ces profs "efficaces", tu les retrouve à Paris, car ils y sont mutés vers le milieu de leur carrière...


[quote="Saliceti"]En partant de ma propre expérience, et même si les critères d'admissibilité dans mon école n'atteignent pas les sommets demandés à l'X, je suis certain que la vie dans une prépa parisienne n'aurait pas fait mieux que ce que j'ai vécu dans ma toute petite (mais alors vraiment toute petite...) prépa de province. Pourquoi ? Les professeurs, sans être renommés, étaient bons. L'ambiance était tranquille et laissait une trés large place à l'initiative personnelle (ce qui me convient à merveille). Je vivais chez moi, sans contraintes ménagères, dans ma ville, avec mes amis de toujours, avec mes habitudes, et sans être déboussolé. Au final, je suis là où beaucoup de H4 rêveraient d'être. Et j'y suis arrivé sans douleur.

Tu es à HEC? Bravo. Maintenant, combien d'élèves de ta prépa l'ont eu? Peu, j'imagine. Tu as préféré, et à raison, garder ton rythme (j'imagine que tu as passé de meilleurs années que celles que tu aurais pu passer dans l'internat sordide de Ginette), et travailler efficacement. Cependant, ce que tu as fait, sans profs qui te poussent jours et nuits, sans entraînnements intensifs, sans modèles d'épreuves qui recoupent par le plus grand des hasards les sujets donnés le jour J, etc. bien peu sont capables de le faire. L'utilité d'une parisienne (ou d'un grand lycée type Kleber, Fermat, Thiers, Le Parc, pour reprendre ce que disait Hermes), c'est qu'elle te force à tout donner. Quand on a préféré rester dans sa petite ville et sa petite prépa, si on ne sait pas se motiver et qu'on ne changes presque rien à ses habitudes de terminale, ce qui est le cas de 90% des jeunes, et bien... ça va être dur, très dur. Evidemment, le programme est le même partout. Mais c'est sur la méthodologie, le hors-programme et l'entrainement intensif que se fait la différence. Différence qui se voit dans les stats. Après, et heureusement, chaque petite prépa a toujours son (ou ses) brillants éléments.
Anecdote amusante: à un oral de grand école, j'étais allé encourager une amie:
Jury: Vous avez fait quelle prépa?
Amie: Bayonne.
Jury: On vous demande pas la ville dont vous venez, mais la prépa que vous avez faites. Ecoutez, un peu!

- Dim Oct 07, 2007 10:33 pm #19124 [quote="Use Your Illusion"]
Tu es à HEC? Bravo. Maintenant, combien d'élèves de ta prépa l'ont eu? Peu, j'imagine. Tu as préféré, et à raison, garder ton rythme (j'imagine que tu as passé de meilleurs années que celles que tu aurais pu passer dans l'internat sordide de Ginette), et travailler efficacement. Cependant, ce que tu as fait, sans profs qui te poussent jours et nuits, sans entraînnements intensifs, sans modèles d'épreuves qui recoupent par le plus grand des hasards les sujets donnés le jour J, etc. bien peu sont capables de le faire. L'utilité d'une parisienne (ou d'un grand lycée type Kleber, Fermat, Thiers, Le Parc, pour reprendre ce que disait Hermes), c'est qu'elle te force à tout donner. Quand on a préféré rester dans sa petite ville et sa petite prépa, si on ne sait pas se motiver et qu'on ne changes presque rien à ses habitudes de terminale, ce qui est le cas de 90% des jeunes, et bien... ça va être dur, très dur. Evidemment, le programme est le même partout. Mais c'est sur la méthodologie, le hors-programme et l'entrainement intensif que se fait la différence. Différence qui se voit dans les stats. Après, et heureusement, chaque petite prépa a toujours son (ou ses) brillants éléments.
Anecdote amusante: à un oral de grand école, j'étais allé encourager une amie:
Jury: Vous avez fait quelle prépa?
Amie: Bayonne.
Jury: On vous demande pas la ville dont vous venez, mais la prépa que vous avez faites. Ecoutez, un peu!

Non, je ne suis pas à Hec.
Sinon, je prends note de ce que tu dis. C'est vrai mais contraire à ce que j'attends des "élites".

En amour comme à la guerre, pour en finir, il faut se voir de près.

- Dim Oct 07, 2007 11:32 pm #19127 J'ai pensé "ESC" et j'ai écrit "HEC", au temps pour moi. lapsus révélateur
J'avais lu dans un de tes précédents posts que t'étais en management, c'est pour ça.

Sinon, on sait pertinemment que "l'élite française" est bien particulière et fait notamment hurler de rire les anglo-saxons, pour qui toute sélection doit passer par une expérience de vie et de carrière, et non par une expérience strictement scolaire.
Après, on est pas là pour porter des jugements de valeurs sur le système. Que les "meilleurs" profs soient assimilés dans la plupart des cas à ceux qui préparent le mieux à un concours, c'est dommage, mais c'est souvent comme cela en prépa.

- Lun Oct 08, 2007 6:31 pm #19192 Je suis bien en filière sup de co oui, mais il n'y a pas qu'HEC puis les ESC...

En amour comme à la guerre, pour en finir, il faut se voir de près.

- Lun Oct 08, 2007 8:48 pm #19219 J'ai cru comprendre que tu avais très bien géré ta prépa commerciale (en partant d'une petite prépa, ce n'est pas évident, mes félicitations)
Dans ce cas, tu as forcément intégré une ESC...
[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_sup%C3%A9rieure_de_commerce_en_France[/url]

- Lun Oct 08, 2007 9:57 pm #19228 A ceci près que les étudiants d'école de commerce font une distinction entre les écoles dites "parisiennes" (qui ne sont d'ailleurs pas forcément situées a Paris: HEC, ESSEC, ESCP-EAP, EM Lyon, EDHEC, AUDENCIA, et dans une moindre mesure l'EM Grenoble) et les ESC. En général on entend par ESC les écoles du groupe Ecricome (bordeaux, toulouse, rouen, reims ,marseille, nancy) et un plus en dessous dans la hiérarchie les ESC plus petites comme le CERAM, L'ESC Poitier-Tours, Pau, Saint Etienne, etc

"Chicks were born to give you fever, be it fair and have a sense of game" Peggy Lee
Hier bin ich Mensch, hier darf ich`s sein.

- Lun Oct 08, 2007 11:43 pm #19235 [quote="Quetzalcoatl"]A ceci près que les étudiants d'école de commerce font une distinction entre les écoles dites "parisiennes" (qui ne sont d'ailleurs pas forcément situées a Paris: HEC, ESSEC, ESCP-EAP, EM Lyon, EDHEC, AUDENCIA, et dans une moindre mesure l'EM Grenoble) et les ESC. En général on entend par ESC les écoles du groupe Ecricome (bordeaux, toulouse, rouen, reims ,marseille, nancy) et un plus en dessous dans la hiérarchie les ESC plus petites comme le CERAM, L'ESC Poitier-Tours, Pau, Saint Etienne, etc

Au temps pour moi, je ne viens pas de cette filière et ait toujours employé "ESC" et "parisiennes" indifféremment.
Donc même si c'est la vraie nomenclature, ne jamais dire à un HEC/Essec etc. qu'il est dans une ESC, sous peine de se voir enfoncé dans le sol, c'est bien ça?

- Mar Oct 09, 2007 6:53 pm #19342 Plutôt, ne jamais dire à un ESSEC qu'il est à HEC...

En amour comme à la guerre, pour en finir, il faut se voir de près.

- Mar Oct 09, 2007 11:52 pm #19379 [quote="Saliceti"]Je suis bien en filière sup de co oui, mais il n'y a pas qu'HEC puis les ESC...

[quote="Saliceti"]Plutôt, ne jamais dire à un ESSEC qu'il est à HEC...

Tu viens de trahir ton école

- Jeu Oct 11, 2007 7:54 pm #19621 Pourquoi donc ?

En amour comme à la guerre, pour en finir, il faut se voir de près.

- Ven Jan 25, 2008 7:09 pm #34044 [quote]de meilleurs années que celles que tu aurais pu passer dans l'internat sordide de Ginette
Moi qui voulais aller à Ginette..
En quoi l'internat est sordide ?

- Ven Jan 25, 2008 9:18 pm #34062 [quote="Bilboquet"][quote]de meilleurs années que celles que tu aurais pu passer dans l'internat sordide de Ginette
Moi qui voulais aller à Ginette..
En quoi l'internat est sordide ?

en ECS, ça va, c'est rigolo.
En Maths Sup/Spé, la quantité de travail est triple, les élèves sont à 70% geeks, la bouffe est immonde, la discipline assez rude, les sorties limitées... Un de mes amis y ayant passé trois ans me disait qu'au-dessus des grilles de l'entrée, la mention "Maison d'arrêt de St Geneviève" serait plus pertinente que "Lycée St Geneviève". Pas les meilleures années de ta vie, quoi.
Mais bon, t'es quasi sûr qu'à la fin tu auras ce que tu voudras. C'est le prix à payer.