- Mer Fév 22, 2012 6:21 pm
#119430
[quote="animal"]Maintenant, je vais te donner une seconde grille de lecture, basée sur le niveau d'intérêt. A te lire, et bien que tu soies déjà au courant, j'ai l'impression que tu considères son niveau d'intérêt comme binaire (pour les non-geeks, ça veut dire que c'est soit oui, soit non).Eh bien pas du tout, son niveau d'intérêt varie en permanence (dans le cas qui nous intéresse, vers le bas).
Tu l'abordes: 65-70%: tu passes physiquement, tu as des couilles de venir, ça lui fait plaisir, tu la valides en assumant qu'elle se fait souvent aborder alors que ce n'est pas le cas. Elle te donne son numéro.
Le SMS: 70%: c'était sérieux, elle va passer une bonne journée grâce à toi.
Prise de RDV: 65%: il y a forcément une petite déperdition, tu lui as à peine parlé, il faut rappeler vite. Elle se rappelle de toi et répond oui dans un délai normal.
A son arrivée au RDV et sur le début, elle doit en être encore dans ces eaux-là, elle a fait un effort vestimentaire et a un retard règlementaire. Ta discussion du début la refroidit peut-être un peu si tu l'as prononcée comme je le pense, quand on pense à faire une démonstration de valeur, qu'on le veuille ou non, ça se voit... Cette anecdote n'aurait du te servir qu'à lancer la discussion et à la laisser rebondir dessus, mais le problème quand on veut se mettre en valeur, c'est qu'on ne lâche pas facilement la parole.
Du coup, pendant que tu es encore au-delà des 50%, elle essaie de participer, mais ça chute vite, jusqu'au moment où tu tombes sous les 50%. Je pense qu'elle est soit un peu réservée, soit qu'elle ne sort pas beaucoup, et qu'elle n'a pas osé abréger le RDV, et sa réaction quand tu veux commander à manger me conforte dans mon analyse. A ce moment là, tu es déjà sous la barre des 50% et c'est fichu. Les signes de désintérêt sont réels et il faut te sortir de là, d'où l'intérêt de proposer de changer de lieu, tu lui offres une belle porte de sortie qu'elle prendra si elle n'est pas intéressée.
Je ne considère pas le niveau d'intérêt binaire, car... en fait si : soit il est supérieur à 50%, soit il est inférieur à 50%. Au dessus, il peut varier, et il varie, c'est évident, d'où l'intérêt d'avoir également une lecture dynamique (il monte ? il descend ? il stagne ?). Maintenant, au final, puisqu'on considère qu'en dessous de 50% il n'y a plus rien d'autre à faire que de s'éjecter, ça revient à une lecture binaire.
Supérieur à 50% = oui (avec plein de nuances, de variation, de mouvement)
Inférieur à 50% = non (il ne remontera jamais au-dessus)
Donc c'est binaire!
Parenthèse : à mes yeux le mot binaire n'est pas spécialement un mot geek, mais je peux me tromper.
En tout cas, en attendant ce fameux article, ton post mériterait d'être dans le best-of séduction. J'irai même jusqu'à dire qu'on devrait se le tatouer, mais du coup nos conquêtes pourraient le lire...
[size=150]Moulures et ornements[/size]
Histoire de clôre ce FR qui aurait du rester un hommage au
street et à la "communauté" - mais qui m'aura beaucoup appris, pour sûr - voici quelques détails.
Ma fameuse histoire de parapluie : Dylan arrive et je lui demande si elle en a un. Bas oui, j'ai pas sortie mon histoire comme un robot réciteur. Or, dès ma question elle avait l'air étonnée, genre "bah oui j'ai un parapluie, c'est quoi cette question conne/bizarre ?".
Deux choses : point 1, la suite a montré qu'on n'était vraiment pas fait pour s'entendre. Point 2, à ce moment de l'interaction je la vouvoyais encore. Ce vouvoiement a pu lui paraître étrange et perturber l'échange, voire faire baisser son niveau d'intérêt. J'ai d'ailleurs laisser jouer le vouvoiement en me disant
she met a tall dark stranger dans les rues de Paris, j'ai vraiment aucune idée de son âge (manque d'expérience sans doute), le vouvoiement peut prolonger ce cadre "romantique".
En fait c'était une erreur. Au bout d'environ un quart d'heure, devant son air dubitatif (je ne me rappelle plus de quoi on parlait) je lui demande "c'est X ou c'est le vouvoiement qui vous semble étrange".
D : bah oui, on pourrait se tutoyer, on n'est pas si vieux
T : ok alors on se tutoie (remarquez que sur ce point je n'ai donc pas mené l'échange)
S'en suit un échange sur l'âge où elle me pond "c'est nul de vieillir"
Bref, je suis vraiment tombé sur une greluche, elle m'a fait penser à une de mes exs, secrétaire - pardon, assistante, "c'est pas du tout pareil"
- qui était complétement dans le moule (ce sont ses mots) et avec qui la relation était purement physique, relation physique ayant néanmoins débuté parce qu'en bon AFC j'avais craqué sur elle... J'étais bien sûr l'homme sur lequel on rebondit... folle jeunesse.
Bref, le vouvoiement, par rapport à Dylan (je pense qu'en d'autres cas ça peut marcher) était une étrangeté, surtout que je ne fais pas mon âge, elle a donc du voir en face d'elle un jeune homme de 25 ans qui la vouvoyait alors qu'elle doit en avoir 22 (et que son âge semble déjà la préoccuper terriblement, ce qui est dramatiquement féminin).
J'ai la flemme d'en dire plus, ça commence à remonter. Cependant : elle commande (parallèlement à mon tiramisu) un salde salée, mais avec des quartiers de pamplemousse. Je vois qu'elle ne les mange pas, je pose la question, elle me répond qu'elle n'aime pas le sucré/salé. Bon, je veux bien tolérer les goûts de chacun mais faire preuve d'un peu d'ouverture culinaire à 22ans, ça pourrait être pas mal, non ? Je lui pique donc ses quartiers, directement dans son assiette (oui, c'est très "goujat" mais c'est conforme avec ma
frame "manger ensemble doit créer de la complicité" en décalage complet avec son niveau d'intérêt). Au bout du 3ème, elle me dit "attend je vais te les donner, là ça me stresse". Bon, mettons-ça sur le compte d'un niveau d'intérêt abyssal...
Marrant qu'au final elle dise "maniéré" alors que j'ai aussi joué le sans-gène. Même registre, on parle couleur, je lui montre le pull d'un client et aussitôt elle tressaille, baisse ma main et me dis "on montre pas les gens du doigt, c'est malpoli". Aucune colère, aucune méchanceté, juste la spontanéité d'une petite fille qui ne s'est pas affranchie de ce que lui on appris ses parents. Bref... on n'était pas fait pour se revoir.
[size=150]
La tombe au fond du jardin[/size]
Voilà, c'est fini. L'histoire de l'ego est intéressante, parce qu'elle était bien plus sexy au RDV que quand je l'ai abordé, ce qui m'a fait regretter de ne pas avoir réussi à la mettre dans mon lit - et puis je suis aussi quelqu'un de sensible. Pour le reste et vu ce qui s'en dégage, je doute qu'elle est été super épanouie à ce niveau-là, mais c'est peut-être l'effet catalogue.
Après, j'imagine qu'on peut aussi inférer le degré d'ouverture sexuelle au niveau d'intérêt, beaucoup de connexion = beaucoup de fellation, etc.
En tout cas, ça soulève quand même la question de savoir qui vous inviter au RDV. Ignorant tout de cette fille, et étant à la fois très content d'avoir RDV avec une fille abordé dans la rue et apprêtée, j'ai perdu pied avec la réalité. L'inconvénient de "faire mon show", même s'il était sincère et authentique, c'est que j'étais mon propre public. J'ai donc mis du temps à me rendre compte que la fille était "dans le moule".
[size=150]Fouilles archéologiques[/size]
J'ai envie de rebondir sur ce dernier point. Ma attitude vient d'une évolution, relativement récente dans ma vie, qui se manifeste notamment au niveau des groupes, mais pas que.
Vous avez tous connu au moins une fois une soirée où l'ambiance ne décolle pas, faute d'énergie ? OK. Avant - traduire, il y a très longtemps, dans une galaxie... Marcel, t'as pas un smiley Vador ?
- je me trouvais parfois dans cette situation, et j'essayais, maladroitement sans doute, de parler avec les gens, d'injecter une petite dose d'énergie. Avec plus ou moins de succès.
De nos jours, suite à certaine évolution, quand je sors, c'est en décidant qu'aucun introverti ne m'imposera son rythme. Si je vois que ça décolle pas ou peu, je prends quasiment le groupe en otage, quitte à me faire étiqueter mec-super-extraverti, et j'injecte une dose massive (létale ?
) d'énergie. Je suis sûr de passer une bonne soirée... sauf si ça casse. Mais généralement, ça lance la dynamo et ensuite les choses s'équilibre.
Je crois que j'ai un peu appliqué ça sans m'en rendre compte au RDV - et aussi un peu volontairement, parce que j'ignorais cette histoire 90/10 absolument excellente - ce qui explique ma lenteur à découvrir le vrai visage de mon interlocutrice, et aussi ma lenteur à m'y adapter ("elle a rien à dire, j'm'en fous je parlerai pour deux").
Dans l'homme idéal, il y a un chapitre sur le 1er RDV où Spike dit en substance, gardez toujours du liquide et de la monnaie pour payer et partir sans vous retourner quand la fille est en état de coma avancé, il y a des RDV où on n'a rien à faire.
Je crois que je me suis un peu trouvé dans cette situation sans m'en rendre compte, aveuglé par le plaisir de l'expérience ("youpi, mon premier vrai abordage de rue a débouché sur un RDV"), la recherche de performance ("c'est comme un jeu vidéo, j'ai passé le 1er niveau maintenant je veux vaincre le deuxième boss") et [url=http://www.youtube.com/watch?v=VbOlJyYB8-k]l'envie de niquer[/url]. Bah oui, je suis un homme, quoi de plus naturel en somme.
Dit, je crois que tout est. [img]http://images.teamsugar.com/modules/smileys/examples/yoda.gif[/img]