- Dim Sep 30, 2012 9:11 am
#126712
Sur la candeur et la fraîcheur à 40 (et +) ans :L'expérience et le recul font que l'on perd une partie de sa candeur.
L'expérience fait aussi que si à 15 ans, un nouveau parfum de nappage de sundae peut créer l'extase, à 35, 40 ou 50 ans, on attends un peu autre chose pour être "scotché" à cause de cette expérience accumulée.
Avec le fil des années qui passent, on oublie un peu de cet "émerveillement" devant chaque nouveauté.
Quand on croise quelqu'un de plus jeune, on se voit soi à son âge, et là on mesure qu'il nous en fallait peu.
Ça émeut parce qu'on retrouve une part de soi, et que, dans cette confrontation à la naïveté de l'autre, on mesure ce qu'on a perdu d'innocence, mais aussi ce qu'on a gagné d'expérience et de maturité.
C'est aussi ce qu'apportent des enfants.
Maintenant, pour quelqu'un de normalement constitué à 40 ans, si la candeur et la fraîcheur t'émeuvent, tu mesures aussi ce que cette "jeunesse" ne peut pas t'apporter.
Pire, je dirai qu'elle ne pourra pas l'apporter avant 20 ans de maturation et pendant ces 20 ans, toi, tu en auras pris 20 de plus.
Donc, tu auras encore d'autres attentes, d'autres rythmes, d'autres souhaits.
Les relations avec une grosse différence d'âge ne fonctionnent que quand elles comblent un déséquilibre réciproque et non-résolu.
Je connais un couple d'amis dont la relation marche depuis 15 ans.
Elle, vivaient mariée dans l'ennui d'un appartement et n'a plus voulu tenter d'avoir un enfant après une fausse-couche (tard dans la grossesse), ce qui a conduit son mariage à la ruine.
Lui, avaient des parents divorcés quand il état jeune, puis sa mère est morte, puis il a été élevé par son père et sa belle-mère que son père a quitté en le laissant à sa belle-mère, puis son père est mort.
Elle avait besoin d'un fils, lui d'une mère.
Mais ça marche.
Ce que tu nous dis assez peu, c'est son parcours à elle qui peut te donner des indications sur sa trajectoire à venir.
Autant de besoin de candeur et de fraîcheur laissent pressentir qu'elle qu'elle en sent plus fraîche et candide, et par opposition, qu'elle se sent défraîchie et désillusionnée.
Ça sent la compensation et une forme de perversion narcissique où elle pompe en toi ce qu'elle n'est pas, ou plus, pour se l'attribuer.
Tu faisais allusion à un sujet précédent qui parlait du statut social. Le cas était différent mais il y a un parallèle.
L'idée sous-jacente de dire "je vous emmerde" à ses parents, de "statufier" son indépendance, ressemble à une fin de crise d'adolescence et au passage dans la vie où l'on se dissocie (parfois) de ses parents et où l'on arrive à ce qu'il nous considèrent complètement en adultes.
Normalement, on le fait parce que les parents sont un peu fiers de ce que leurs enfants sont devenus et accomplissent ou ont accompli.
Sauf que là, elle le fait non pas comme une adulte qui rentre et qui dit : "Père, Mère, voici que j'ai accompli. Voilà ce que je suis. Je suis votre égal et mérite votre respect en tant que tel.", mais comme une femme en régression infantile qui revient 15 ans en arrière pour effacer "ce qu'elle n'a pas su/pu être" au regard de ce qu'attendaient d'elle ses parents.
Elle a un lourd passé d'inachevé et de chose non réglées dont tu es le vecteur, le miroir (mon beau miroir), la matérialisation, la cristallisation.
Ce n'est pas toi qu'elle aime. C'est elle à travers toi. C'est la négation de l'idée de ce qu'elle aurait pu devenir en le matérialisant et en le déclarant à la face du monde.
C'est bien plus compliqué qu'un schéma de rebound-guy même si ça s'y apparente.
C'est surtout beaucoup plus malsain.
[quote="Booba"]S'ils pouvaient me dire ce qu'j'ai,
quelle maladie j'ai.
Moi, j'veux devenir c'que j'aurais voulu être!
Questionnes la discrètement sur "ce qu'elle aurait voulu être", sur la façon dont elle voyait sa vie à 25 ans, sur le pourquoi elle n'a pas eu d'enfant.
Tu vas être surpris. Là, tu vas la connaître.