Comme son nom l'indique

Modérateurs: animal, Léo

By john dilinger
#126818 [quote="Rose Selavy"][quote="john dilinger"]Voilà donc pourquoi je souhaitais savoir si elles aussi étaient capables d'exprimer la singularité chez un homme.

Bien sur, mais je crois que c'est encore plus dur pour elles. Demande à des filles en couples, tu verras. Pourquoi lui et pas un autre ? Tu vas devoir t'amuser à un véritable décodage. Elles vont se fixer sur la face émergée de l'iceberg ( il peint - il n'est pas casanier, il est drôle ) sans forcément nommer ce que ça recèle ( il crée, il a une maîtrise - il a une bonne cote sociale, de l'aisance etc ).

Oui, dans le meilleur des cas. Mais j'ai plus d'exemples qui étaient ma théorie (normal c'est ma théorie).

Il y a 2 semaines j'allais à la fête de départ d'une amie, où j'allais enfin rencontrer son nouveau mec.
Alors que ma pote est pas trop mal, j'ai été surpris de voir un mec tout timide, les épaules rentrées, les bras croisées, le rire nerveux, l'air pas très à l'aise.
J'avais déjà la puce à l'oreille quand, avant de le rencontrer, lorsque j'ai demandé comment ils s'étaient mis ensemble, elle m'a répondu :
[quote]Ben, il a été là pour moi au bon moment.
On a diagnostiqué à cette amie une forme de cancer heureusement bénin, et il se trouve qu'ils avaient sympathisé ensemble quelques jours avant. Il a pris l'initiative de l’accompagner chez le médecin, pour le diagnostic, puis pour l'opération deux mois plus tard.

Chapeau bas le mec.
Mais j'ai des doutes sur la solidité du lien amoureux qui existe entre eux. Tout simplement parce que... ça aurait très bien pu être un autre.

Alors tu me diras : "il était là au bon moment" (absence de connexion car angle de vue égocentré) se traduit en fait par "il est attentionné" (connexion car qualité perçu chez l'autre). Et il est vrai que certains hommes ne seraient pas forcément restés.
Et après, les qualités que l'on perçoit chez les autres ne nous plaisent-elles pas justement pour ce qu'elles nous apportent (l'intégrité d'une femme pour la dignité de l'homme, la poésie d'une femme pour l'émerveillement dans la vie de l'homme) ?

Tu t'y connais mieux en littérature que moi, Rose. Tu dois savoir quel est l'auteur qui disait que les actions, même les plus nobles, n'étaient jamais totalement désintéressées.

De même que l'amour pur du "je suis heureux simplement car tu existes" (André Compte-Sponville ?) connait ses limites (vérifiées lors d'une rupture douloureuse, l'ex-copine qui se transforme en monstre d'indélicatesse n'offre plus ce bonheur conféré par la simple existence).

C'est un autre débat qu'on pourrait prolonger dans un autre sujet, mais je m'éloigne du sujet de départ.



Du coup, je peaufine ma théorie de départ.

Ce n'est pas que les femmes ne soient pas capables de faire de connexion/de trouver la singularité d'un homme. C'est que cette singularité s'exprime pour elles par les actes de l'homme.
C'est cohérent avec :
[quote]- Ce qui m'a plu chez toi c'est que tu as osé. (Tu es venu me voir)
- Il était là pour moi au bon moment. (Il m'a accompagné)
Le dénominateur commun est le verbe d'action, le mouvement.
Ça rejoint les exemples de Rose sur l'ambition (soit la propension à l'action), et l'indépendance (l'indépendance étant le contraire de la dépendance qui consiste à laisser l'autre agir à sa place, l'indépendance est donc la capacité à garder l'initiative de l'acte).

On en revient finalement à cette représentation certes simpliste mais toujours aussi adaptée de l'homme actif/qui propose/dans l'action et de la femme passive/qui dispose/dans l'attente.
L'homme étant attaché à la femme pour des qualités d'état (comment est-elle ?), et la femme à l'homme pour des qualités d'action (comment agit-il ?).

Enfin, c'est le plus souvent l'homme qui choisit la femme.

La femme ne choisit pas (sauf groupie de chanteur qui fait la queue devant les loges, ou chercheuse de mondanité qui saute sur les hommes riches [url=http://www.lepoint.fr/societe/jean-paul-belmondo-se-separe-de-sa-compagne-01-10-2012-1512231_23.php]dans les restaurants de Côte d'Azur[/url] (Merci Stan ;))) : elle peut envoyer des signaux qui sont malheureusement mal, peu ou pas perçus par leurs "cibles masculines". Et quand elles draguent, elles savent malheureusement si mal le faire qu'elles coupent toute envie de bander.
Exemple d'une pote australienne à l'amie dont je parle plus haut, pour qui la première phrase adressée à un mec a été :
[quote]On peut aller directement chez toi. Tu dois juste savoir que j'ai un aphte donc pas de sexe oral.
Ok c'est extrême.

C'est donc le plus souvent l'homme qui choisit, la femme ayant plutôt le rôle de filtrer les mauvais exemplaires.
Et c'est pour cette raison aussi qu'il est difficile de savoir quelle qualité intrinsèque elle apprécie chez un homme qu'elle n'a pas vraiment choisi.
On peut dire qu'elle "se fait une raison". A ne pas prendre au sens péjoratif (c'était le seul que j'avais sous la main). Mais au sens où elle construit cette connexion, construction qui se fait au fur et à mesure des actions qu'elle lui perçoit.

Damned, je contacte une maison d'édition dès demain !

PS : Ça serait pas mal de faire migrer le débat sur la connexion homme/femme dans la partie séduction.
Est-ce que tu crois que ça serait possible animal ?
By Rose Selavy
#126819 C'est très intelligent, tout ce que tu dis là.

[quote="john dilinger"]
Ce n'est pas que les femmes ne soient pas capables de faire de connexion/de trouver la singularité d'un homme. C'est que cette singularité s'exprime pour elles par les actes de l'homme.
C'est cohérent avec :
[quote]- Ce qui m'a plu chez toi c'est que tu as osé. (Tu es venu me voir)
- Il était là pour moi au bon moment. (Il m'a accompagné)
Le dénominateur commun est le verbe d'action, le mouvement.
Ça rejoint les exemples de Rose sur l'ambition (soit la propension à l'action), et l'indépendance (l'indépendance étant le contraire de la dépendance qui consiste à laisser l'autre agir à sa place, l'indépendance est donc la capacité à garder l'initiative de l'acte).

Je veux bien admettre que les femmes s'imprègnent plus des émotions découlant des actes, mais si connexion il y a de ta part, elle doit porter sur des qualités ( et non son physique, la beauté étant la seule qualité passive ), qualités qui renvoient forcément à...des actions !

Pour tout te dire, je ne crois pas aux certitudes immédiates ( "je suis" ...) pour parler comme Nietzsche, ce qui signifie que je ne crois pas à un être délicat et noble dissimulé sous une rapace hideuse. Je pense que tout est dans les apparences, à conditions de savoir les creuser. Qu'est qu'un homme ambitieux ? Quelqu'un qui parait comme tel dans son mode de vie et dans ses actions. Il fait semblant ? Et bien il faut savoir le voir...

Le premier souvenir de ma copine ( il y a toujours un début mythifié dans un couple, un premier acte, genèse de connexion ), c'est moi qui l'extirpe d'une dizaine de boulets agglutinés autour d'elle. Je la connaissais à peine. Rien ne présageait un quelconque intérêt. Et bien elle m'en parle encore, tu me connaissais à peine mais t'as pris le soin de me protéger.

Quelqu'un d'autre que moi aurait pu le faire ? Oui. Quelqu'un d'autre que ton ami aurait pu l'accompagner chez le médecin ? Oui. Et ça n'a aucune importance pour la suite. On ne tombe pas amoureux d'une qualité.
[quote="john dilinger"] Tu t'y connais mieux en littérature que moi, Rose. Tu dois savoir quel est l'auteur qui disait que les actions, même les plus nobles, n'étaient jamais totalement désintéressées.

Tu veux vraiment le savoir ?^^
Tous les moralistes Français, La Rochefoucauld en tête ! Quant aux héritiers de Mauss ( le fameux donner -recevoir - rendre ), ils parlent aujourd'hui d'une nouvelle étape expliquant le premier don : le demander...
Avatar de l’utilisateur
By wu-weï
#126821 [quote="john dilinger"]Mais j'ai des doutes sur la solidité du lien amoureux qui existe entre eux. Tout simplement parce que... ça aurait très bien pu être un autre.

Si on part du principe existentialiste qui dit que nous sommes ce que nous faisons, et pas ce que nous pensons ou disons que nous pensons, alors, ça aurait pu être un autre mais ça a été lui parce qu'il a fait ce qu'il fallait.
Et son action l'a qualifié.
:wink:
Avatar de l’utilisateur
By wu-weï
#126822 [quote="john dillinger"]C'est un autre débat qu'on pourrait prolonger dans un autre sujet, mais je m'éloigne du sujet de départ.

Ba non. Pour une fois qu'on vole au-dessus des paquerettes, on va pas se limiter pour être conforme à la norme.
Avatar de l’utilisateur
By don_quijotte
#126827 [quote="john dilinger"]Chapeau bas le mec.
Mais j'ai des doutes sur la solidité du lien amoureux qui existe entre eux. Tout simplement parce que... ça aurait très bien pu être un autre.

Cette phrase est lourd de sens. Elle exprime l'idée d'une passivité chez la femme à CHOISIR son conjoint.
Dans mes observations (et je pense qu'elle se recoupe avec les tiennes Dilinger) la femme se laisse porter par l'opportunité qui lui est présentée. Mais pas n'importe quel genre de femme. Celles-qui ont un besoin affectif à combler par manque, ou parce qu'elles dramatisent leur existence par un rapport au monde proprement hystérique.
Leur abnégation du cheminement de leur amélioration personnelle est palpable. Elles se mettent en couple avec le premier venu et se laissent propulser/grandir par ce dernier qui s'épuise. Vidé de sa substance, elle s'en ira dans d'autres bras et ainsi de suite.(le Rebound Guy?)
C'est, semble t'il un cercle vicieux, qui ne lui permet pas (personnellement) d'agir, de sentir, de penser singulièrement, mais à travers une individualité masculine (paternelle?).
Avatar de l’utilisateur
By pantin
#126828 Salut à tous,

Je réponds à Vala, en fait qu'est ce qui est difficile à vivre pour toi dans cette histoire, j'ai pour ma part dû mal à saisir exactement. Apparemment tu semble tiraillé entre le besoin rationnel de freiner un processus dont tu n'as pas la maitrise et le besoin irrépressible de t'embarquer dans une histoire qui te fait vibrer.

De toute façon comme le processus de cristallisation amoureuse est lancé, on n'a pas de prise sur son évolution naturelle c'est à dire une grande intensité entremêlée de souffrance aiguë. Par contre tu as le choix de ton attitude face à ce que tu vis: soit tu adhères et tu sais que cette histoire à plus ou moins long terme va de toute façon te coûter (cf remarques de tout le monde), soit tu te retires et tu te frustres en sachant que tu auras mal un bon coup pour aller vers quelque chose de plus serein pour toi. Il n'existe pas de demi mesure de ton cas. Tu ne pourras jamais être amoureux et détaché, par contre amoureux et prudent et au premier signe d'alerte ne laisse pas cette histoire te pourrir le cerveau.

En somme as tu plus d'avantages que d'inconvénients à vivre cette histoire? (fais ton tableau + -)

Par ailleurs sur le débat initié comme quoi c'est plutôt l'homme qui choisit en proposant et la femme qui calibre en acceptant, j'apporterai quelques nuances à savoir:
-Toutes les études éthologies du comportement pré-copulatoire des primates supérieurs (auxquels nous appartenons) montre que les premiers signaux comportementaux sont toujours émis par la femme et ensuite perçus par l'homme qui s’engagera par la suite à agir. (hormis violeurs en tous genres ou autre Guy Georges..)
- L'homme maximise ses chances reproductives dans une logique de quantité, la femme dans une logique de qualité (100000000 spermatozoïdes vs 1 ovule), ce qui la conduit à sélectionner le meilleur au vu du contexte proposé. Ce qui veut dire que le meilleur est une notion relative à adapter en fonction des contraintes posées par l'environnement.

Pour finir, sur de la philo, effectivement il y a un paradoxe profond chez l'homme qui devient ce qu'il fait (la pensée peut être parfois conçu comme une action, c'est une intention en mouvement) le langages des actes tout en étant pas totalement réductible à ce qu'il fait. (un efferalgan svp)

Bonne journée.
Avatar de l’utilisateur
By animal
#126829 [quote="john dilinger"]PS : Ça serait pas mal de faire migrer le débat sur la connexion homme/femme dans la partie séduction.
Est-ce que tu crois que ça serait possible animal ?
Trop compliqué sans dénaturer la discussion qui a lieu ici, mais tu peux tout à fait relancer le débat dans un topic séparé en faisant des liens vers et des citations depuis celui-ci.
By john dilinger
#126832 [quote="Rose Selavy"]Le premier souvenir de ma copine, c'est moi qui l'extirpe d'une dizaine de boulets agglutinés autour d'elle.
Mais alors, dis-nous mon petit Rose :), qu'est-ce qui toi t'a incité à aller la voir ce soir-là ta zouz ?
By Sobre n' Soft
#126834 [quote="Vala"]Il y a une certaine fierté à séduire et se faire aimer d'une femme du double de votre âge (ayant le style de vie qu'elle a), de "dépasser" un manchot en costume qui n'a pas su la garder. Une forme d'ascension sociale.

[size=150]Diagnostic : torsion testiculaire
[/size]
Ta fierté :

La fierté, donc, de partager une relation avec :
- une femme du double de ton âge (comprendre : modification de la répartition des graisses, pertes esthétiques, déchéance de l'élasticité cutanée, préparation de la pré-ménopause...)
- en situation d'échec conjugal,
- prête à présenter un garçon de 19 ans à sa famille, non pas pour leur annoncer la reconnaissance d'un fils inavoué, mais afin d'étaler sur la place familiale votre emboitement des chairs dans toute sa dimension glauque, ses implications sournoises, ses travers pathologiques,
- qui désire, évidemment, un enfant avec toi, parce que c'est sa dernière chance avant la pré-ménaupose,
- prête à tout quitter, certainement parce qu'elle n'a pas grand chose.

Ta situation :

Et toi, qui dit avoir peu d'amis, tu es fier de pulvériser tes chances d'en avoir un seul, même tout petit, minuscule même, unijambiste peut-être, au cours des dix/cent années à venir ? Parce que j'imagine (avec une hilarité certaine) la scène de la visite de cet ami (unijambiste et nain, les autres sont définitivement partis en courant) lorsqu'il rencontrera ta "copine". A moins que tu ne la fasse passer pour ta tante, ou que tu ne la convainques de fréquenter assidûment les placards (qu'il te faudra vastes, commence à y penser) durant les visites improvisées.

Quand on a 19 ans :

Si je devais me poser en Aristote et te décrire ce qui doit provoquer la fierté d'un jeune homme de 19 ans, je dirais :
- Une entrée dans la vie réussie : études ou insertion professionnelle prometteuses,
- La fierté de la famille à son égard,
- Les débuts de l'acquisition de l'indépendance,
- La vigueur d'un corps sportif,
- Le courage d'une âme forte et saine, ferme quant à l'adversité, généreuse dans ses amitiés,
- Les débuts du développement du réseau social et du carnet d'adresses,
- L'apprentissage des femmes, lequel nécessite une expérience puisant sa force tant dans la diversité que dans la réalité de l'implication émotionnelle, et dont l'influence sur la vie sexuelle et émotionnelle du reste de sa vie ne doit jamais être oubliée : ce qui signifie que le socle d'expériences de la pratique des femmes à cet âge doit être sain. Car un socle malsain aura des répercussions sur les constructions futures (en terme de couple, tendances sexuelles, type de femmes...),
- Le sentiment de profiter de sa jeunesse,
- Une horizon ouverte à 360° sur toutes les merveilles du monde, et la conviction d'un avenir qui y mène,
- Une conception réaliste de la vie, de ses règles hiérarchiques et sociales, des moyens dont il dispose pour accéder aux moyens dont il ne dispose pas encore,
- Un objectif à atteindre : il peut être tant métaphysique que matériel, et tant simplicime que herculéen,
- Des modèles sains que l'on admire pour des qualités saines,
- La noblesse, à travers la fierté de ses aïeux,
- ...

Conclusion :

Jeune homme de 19 ans sans antécédent particulier dont la vie sentimentale vire précocement au pathologique.
A l'instar de la torsion testiculaire, indication chirurgicale d'emblée en urgence.
Avatar de l’utilisateur
By Vala
#126841 [quote]Jeune homme de 19 ans sans antécédent particulier dont la vie sentimentale vire précocement au pathologique.

Sobre n' Soft, ton message est une bombe à retardement. J'allais te répondre qu'il est un de ceux de ce topic qui m'ont le plus aidés (on met à part les géniales interventions de wu-weï et de john d.), et de te dire combien tu vois bien la situation et vises juste quant à ce qu'il y a à y redresser, mais finalement je vais te répondre autrement, et je me demande si cette conséquence de tes écrits n'en est pas que meilleure et n'est pas celle que tu attendais. Bon, certes, tout n'est pas rose et parfait dans cette aventure - étant moi-même encore jeune et peu formé, notre couple est encore loin d'être le "couple idéal" (à l'opposé de "l'homme idéal" et de la "femme idéale", utopiques). Mais :

Déjà, tu te bases sur une toute petite partie de ce que j'ai dévoilé de cette histoire (bon, d'accord, peut-être une des parties les plus déterminantes). Mais as-tu lu ce qui suivait juste après? J'ai conscience du côté malsain de cette fierté, et comme en chacun de nous, les sentiments se mêlent en moi. La question est de savoir lequel est le plus présent.

La façon dont tu présentes la suite est vraie en totalité, mais ne présente qu'une partie de la vérité (les mauvais côtés - il faut bien quelqu'un pour en parler). Je ne te réponds pas sur la forme (un style chirurgical et tranchant), mais sur le fond :
[quote]une femme du double de ton âge (comprendre : modification de la répartition des graisses, pertes esthétiques, déchéance de l'élasticité cutanée, préparation de la pré-ménopause...)
Comprendre aussi et avant tout : expérience de vie supérieure à la mienne, expérience des gens, des hommes ; enrichissement culturel et expérience de vie de mon côté ; maturité (elle sait ce qu'elle veut et comment faire pour l'obtenir). Intéressante du point de vue intellectuel, donc. Du côté esthétique, comprendre aussi : femme qui sait mettre son corps en valeur, qui a du style. Ce qui ne gâche rien, en plus de l'expérience des sens.
[quote]en situation d'échec conjugal,
Pour différentes raisons, je préfère être avec une femme de cet âge en situation "d'échec conjugal" comme tu dis, qu'avec une femme mariée et heureuse dans son couple (raisons éthiques et morales). Aux dernières nouvelles, échec conjugal ne rime pas nécessairement avec malheur permanent. En outre, on revient au point précédent : elle a fait cette expérience et est passée au-delà, elle sait ce qu'elle veut.
[quote]prête à présenter un garçon de 19 ans à sa famille, non pas pour leur annoncer la reconnaissance d'un fils inavoué, mais afin d'étaler sur la place familiale votre emboitement des chairs dans toute sa dimension glauque, ses implications sournoises, ses travers pathologiques,
Prête? Elle a réfléchi à cette éventualité, cela n'a encore rien de certain. Ensuite, je veux bien que tu m'expliques ce que cela a de "glauque", "sournois" et "pathologique"... Une des premières choses que j'ai apprises en sociologie, c'est qu'il n'y a pas de normalité. Cela me paraît cohérent. S'il y avait un peu moins de gens pour dire ce qui est "sain", "normal" et "bien", le monde serait sans doute plus heureux (et moins médicamenté). Tu me donnes un peu l'impression de dire, en somme : "rentre dans le moule, personne ne doit vivre cela". Mais c'est précisément parce que personne (personne?) ne vit cela que je veux en faire l'expérience. Du moins c'est mon ressenti en ce moment. Suis-je fou? Personne n'a le droit de dire cela.
[quote]qui désire, évidemment, un enfant avec toi, parce que c'est sa dernière chance avant la pré-ménaupose,
Là, rien à dire. C'est tout naturel.
[quote]prête à tout quitter, certainement parce qu'elle n'a pas grand chose.
Ce que tu dis est à la fois vrai et faux. À la fois vrai et faux sur le "parce qu'elle n'a pas grand-chose" (vrai pour sa vie sentimentale, et encore, elle a un bon réseau là où elle est ; faux du point de vue de sa vie professionnelle, à mon avis) ; et faux sur le "prête", qui m'a fait une fois encore tiquer, parce que de deux choses l'une : soit elle n'est effectivement pas encore sûre de vouloir tout quitter pour me rejoindre, et se laisse quelques semaines pour y réfléchir, soit elle est déjà prête dans son esprit et n'attend que ma "confirmation" pour mettre en œuvre cela.
[quote]Et toi, qui dit avoir peu d'amis, tu es fier de pulvériser tes chances d'en avoir un seul, même tout petit, minuscule même, unijambiste peut-être, au cours des dix/cent années à venir ? Parce que j'imagine (avec une hilarité certaine) la scène de la visite de cet ami (unijambiste et nain, les autres sont définitivement partis en courant) lorsqu'il rencontrera ta "copine". A moins que tu ne la fasse passer pour ta tante, ou que tu ne la convainques de fréquenter assidûment les placards (qu'il te faudra vastes, commence à y penser) durant les visites improvisées.
Figures-toi que je l'ai emmenée à une soirée étudiante (pour moi, avant on était allés à l'Opéra). La crémaillère typique, avec une table pleine de bouteilles et des puceaux de 21 ans (mais pas que). Eh bien, c'était la première fois de ma vie que j'avais la sensation d'être le roi de la soirée (j'avais rencontré les gens qui invitaient une seule fois). Tout le monde nous regardait avec curiosité, tout le monde nous parlait, tous les garçons lui souriaient et je me suis fait aborder par trois filles lors de cette soirée. Loin du tableau pathétique que tu peins.
Tout ce que tu as dit sur "Quand on a 19 ans..." est très vrai, et je pourrais t'y répondre plus en détail, mais de fait je me retrouve sur tous les points que tu évoques dans cette histoire que je vis. Est-ce mal? Ce n'est pas mon rôle de le dire.
Et tu vois, étonnamment, tout ce que je retrouve chez cette femme, et chez les gens qu'elle m'a faite rencontrer (que ce soit des amis à elle ou des gens que j'ai rencontrés moi-même depuis que je suis avec elle), eh bien je ne l'ai jamais trouvé chez des gens (filles ou garçons) de mon âge. Mais où sortiez-vous donc, à presque 20 ans?
Ce que j'aime chez cette femme, c'est aussi sa simplicité et sa capacité à rendre simplement heureux. Je sais, c'est niais.
[quote]A l'instar de la torsion testiculaire, indication chirurgicale d'emblée en urgence
Merci quand même pour la précision de ton message, le temps que tu as pris pour l'écrire et sa forme qui m'a faite bien sourire. Des conseils plus concrets à proposer?

pantin, ta courte analyse est aussi lourde de sens. Merci.

wu-weï, par mp.

J'espère n'avoir oublié personne...

J'aime bien le tournant que prend cette discussion. Même si j'ai encore trop peu de recul pour débattre sur la connexion et la façon, dont elle se produit. Je trouve que ce topic a produit de riches réponses, et même si je n'ai pour seule mérite que de l'avoir initié, je n'en suis pas peu fier :) Continuons!
Avatar de l’utilisateur
By ornitorink
#126842 Bon je crois de toute évidence Vala que nous n'arriverons pas à te "convaincre". On pourra dire tous les plus beaux arguments ça ne changera rien à la façon dont tu parles ta décision est déjà prise. Dans un sens tant mieux, Einstein disait:
"une personne qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais tenté d'innover".

Si on ne prenait jamais de risque après tout qu'est ce qu'on se ferait chier. Bon tu me diras c'est un peu présomptueux sachant qu'on ne sait pas encore si tu vas commettre une erreur (même si c'est probable :mrgreen: ), d'ailleurs je sais même pas si on peux parler d'erreur.
A travers tes messages j'ai l'impression que tu essaies de dire: "cette expérience est à moi et j'irai jusqu'au bout". Après tout on n'apprend toujours mieux par ses propres expériences que par celle des autres, même si elles peuvent nous être profitable, la preuve par ce forum.
Je te déconseille de continuer avec cette femme, mais tu ne vas pas m'écouter, alors je te souhait bon courage tout simplement. Vis ce que tu as à vivre. De toute façon quelle qu'en soit l'issue tu en apprendras quelque chose, et je suis sur que si ça finit mal tu n'est pas le genre à te morfondre et à t'accrocher à elle comme une moule à un rocher.

Tiens nous au courant en tout cas.
Avatar de l’utilisateur
By animal
#126853 [quote="ornitorink"]Vis ce que tu as à vivre.
Et surtout, pense à mettre des capotes, juste au cas où elle se dit que c'est vraiment sa dernière chance...
Avatar de l’utilisateur
By Vala
#126854 Bonsoir,

ornitorink, merci pour la justesse et l'intelligence de ton message. Le simple fait qu'il y ait tellement d'interventions justes et intelligentes de ce topic me fait réfléchir quant à l'éventualité d'envisager un futur avec cette femme. Et effectivement, tu as raison. Je m'attendais à ce qu'à un point de la conversation quelqu'un (toi, ou animal, ou quelqu'un d'autre) poste un message de ce genre... Ce qui me permet de réaliser que j'attendais moins de l'aide pour une question précise de votre part (en effet, "dois-je la quitter ou continuer" n'est pas une question précise dans la mesure où je ne peux pas vous demander de choisir mes valeurs à ma place) que de confronter ce que je vis à votre expérience. J'aurais peut-être dû poster ce topic dans la section "Vos rencontres"...

Et si j'ai l'air de dire, comme tu le résumes, "cette expérience est à moi et j'irai jusqu'au bout", c'est simplement parce qu'ici tout le monde me dit "stop, arrêtes-toi, tu vas te faire mal". Mais comme je suis résolument têtu et entêté, probablement que j'irai jusqu'au bout.

Je tiens quand même à dire que j'apprécie qu'un espace d'échanges (de qualité) tel que ce forum (et malgré le fait qu'il soit partie du business de Stéphane, ce qui n'est que peu apparu ici) existe. Qu'il y ait des gens suffisamment altruistes pour s'intéresser sincèrement au sort d'autrui (même s'il y a quelques exceptions).

En résumé, si cette histoire est si difficile, c'est en raison de ce que wu-weï a exprimé : j'ai le choix entre continuer et avoir des regrets, donc souffrir, et arrêter et avoir des regrets, donc souffrir. C'est plus une question de timing et de quantité de souffrance - vous pouvez m'aider sur le premier, par sur le second - que d'absolu. Finalement, si je refuse et récuse ce que vous me dites, c'est aussi et avant tout parce que vous ne proposez rien en retour - vous ne le pouvez pas. L'avenir est aussi incertain quelque soit la voie que je choisisse, et à choisir, il m'est plus facile de le faire en la compagnie charnelle de quelqu'un qui m'aime et que j'apprécie. Charles De Gaulle n'a-t-il pas dit pourtant qu'entre deux voies, il fallait choisir la plus difficile? Peut-être que le plus difficile est de s'attacher... Et s'il faut n'aimer qu'une fois, que ce soit cette fois-là.

animal, merci du conseil. Je suis passé à côté de ce risque une fois, je ne le referai pas. On parle peu de sexe sur ce forum : personnellement, je trouve que c'est tellement mieux sans (oui je parle des préservatifs), quelles sont vos solutions?

À tous : qui sait, peut-être que je reviendrai dans trois mois dans cette section en chialant. Ou en riant. Quoi qu'il en soit, je n'oublierai pas. Finalement, tout ce qui manque à ce forum, c'est qu'il soit dans la vraie vie. Que les gens qui interviennent ici ne soient pas derrière un PC mais la table d'un café.
Une des meilleures choses qu'aient apportées ce topic jusqu'ici est la réflexion de wu-weï (décidément) sur le fait de mener sa vie. Que veut-dire pour vous mener sa vie? Pour moi, on ne peut concevoir le fait de "se diriger" ou de "mener quelque chose" qu'en "réaction" à quelque chose ou quelqu'un. Sans autrui, le monde n'est rien. Sans vie, et sans objets (tangibles ou non), pas de conversation, pas d'histoires. Comment avoir un objectif, des valeurs, sans quelqu'un qui ne nous y ait poussé ou empêché, sans quelqu'un qui ne nous les aient transmises? Si cette idée est un peu compliquée à comprendre de la façon dont je l'ai expliquée avec des mots, il faut l'imaginer comme un voyage.
Avatar de l’utilisateur
By Dje
#126855 [quote="Vala"]Finalement, tout ce qui manque à ce forum, c'est qu'il soit dans la vraie vie. Que les gens qui interviennent ici ne soient pas derrière un PC mais la table d'un café.
Fais nous signe si tu passes sur Paris ;)