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Modérateurs: animal, Léo

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By Yannick
#97384 Ce n'est pas l'idée première qui m'est venue en tête avec ton histoire de cheveu trop court.

Je pensais que tu faisais allusion à quelque poil de la demoiselle, précisement pubien dans mon idée, tu comprendra donc pourquoi je pensais que le fait de sexuer là dessus n'étais pas de très bon goût...
By Sobre n' Soft
#97385 Hey, mais mes cheveux ne ressemblent pas à des poils pubiens !
:lol:

Et puis je suis sûr qu'elle était totalement épilée...

[img]http://www.marieclaire.fr/data/images/photos/F0/G_jambes_1.jpg[/img]
By Sobre n' Soft
#97579 Et voilà, une ex de plus.
A ce rythme, je vais atteindre les "10 conquêtes en (été) 2010".
Sauf que ce n'est pas du tout, du tout, réjouissant.

Avoir eu pas mal de copines, c'est aussi avoir vécu tout autant de scènes de rupture. Celle-ci était soft, j'avais posé le décor mercredi en envoyant un sms. Rendez-vous cette après midi pour officialiser ça en face-à-face. Nous savions tout les deux de quoi il retournait, ce qui n'allait pas, et pourquoi il était préférable d'arrêter. Pourtant quand elle est arrivée, elle a voulu m'embrasser. Je l'ai esquivée en désignant le bar où nous diriger, et lorsqu'elle s'est assise il y avait des larmes dans ses yeux.

L'affaire réglée en vingt secondes chrono, nous avons ensuite tranquillement discuté pendant une petite heure. Moi en sirotant à la paille un Gambetta Limonade, elle un Coca Light. Je lui ai rendu les quelques euros que je lui devais. Je fais toujours bien attention, de rendre exactement ce que je dois. C'est presque un rituel, à chaque rupture j'ai quelques pièces à restituer, même après les relations les plus longues. C'est symbolique. Quelques pièces. Je ne sais pas pourquoi, c'est ainsi.
Puis nous nous sommes levés, séparés sur un sourire. Si, un sourire triste, est un sourire.
By Sobre n' Soft
#97699 [size=200]Celle qui m'ignorait un peu trop[/size]

[size=150]Le contexte[/size]

Il y a quelques jours, un ami m'invite à prendre un verre avec deux de ses amies, l'une que nous avons en commun et avec laquelle je flirte depuis quelques mois sans pour autant être intéressé, et l'autre que je ne connais pas mais qui aurait un cercle relationnel (notamment dans le milieu de la nuit) assez hallucinant (et qui, accessoirement, est grande, mince mais voluptueuse aux cheveux blonds, et aux yeux noisette teintés de reflets roux, bref, très jolie. Elle se nomme Lucile.).
J'y vais, donc, accompagné d'un troisième ami.

[size=150]Elle m'ignore[/size]

Nous sommes tous installés et discutons, lorsqu'arrive Lucile, en retard. Après la bise règlementaire à la cantonade, elle s'assoit à mon côté. Puis les discussions reprennent, elle y trouvant sa place. Mais je me rends compte, étonné :
1) qu'elle m'ignore totalement. Lorsque je lui pose une question, elle fait mine de ne pas avoir entendu. Lorsque je lui lance une pique ou autre commentaire, de même.
2) qu'elle ne me regarde jamais dans les yeux. Les autres, oui, mais moi, pas. Elle regarde juste à côté de ma tête, et encore, en coup de mistral. Mais jamais, absolument jamais, dans les yeux, alors que des dizaines d'occasions se présentent. C'est très troublant.
Elle est pourtant sociable, et a l'air sûre d'elle.

[size=150]Quand le vent tourne, l'intérêt suit[/size]

C'est là que l'anecdote devient intéressante, car son comportement change du tout au tout, suite à quatre évènements :

1) Je décide de l'ignorer totalement aussi, tout en accentuant l'attention que j'accorde à l'autre demoiselle, son amie. Celle-ci portait des lunettes de soleil, et je lui ai lancé, mi railleur, mi riant :
— C'est toujours bizarre, de parler à quelqu'un qui porte des lunettes de soleil totalement opaques. Car comme c'est désagréable de regarder un simple objet, on regarde plutôt le reste de son visage. Son nez, continuais-je en regardant attentivement son nez, sa bouche, en regardant sa bouche...
Elle a ri puis répondu :
— Dis tout de suite que mon visage est moche !
— Non c'est plutôt drôle, par exemple ton nez bouge quand tu parles. Regarder un nez qui bouge c'est toujours plus original que regarder un morceau de plastique noir...
— Hum, tu veux que j'enlève mes lunettes, c'est ça, hein ? a-t-elle répondu en jouant avec son regard, descendant doucement ses lunettes sur son nez, puis les remontant etc.

Et que fit Lucile, totalement exclue de la conversation ? Elle a enlevé ses propres lunettes de soleil puis s'est tournée de trois quarts vers moi. C'est ce que j'ai considéré comme son premier signe d'intérêt.

2) L'amie à lunettes, fort utile décidément, fit ensuite ma promotion lorsqu'elle alluma la cigarette de Lucile, en précisant que je suis étudiant en médecine, et que par conséquent j'étais certainement consterné par le fait qu'elles fument. Chose à laquelle j'ai répondu :
— Oh non ça ne me gêne pas, au contraire ça me fera plus de patients, continuez :D
Et c'était parti, la sempiternelle série de questions sur la médecine, ma spécialisation, la chirurgie, etc (bref, si vous êtes jeunes, et que vous voulez séduire, faites médecine, c'est 70% du travail de séduction qui est déjà fait ;D )

Suite à cette bête discussion, je fais une pauvre blague, vraiment affligeante, et Lucile qui jusque là jamais n'avait permis à son regard de croiser le mien et ne semblait pas même percevoir le son de ma voix, s'est esclaffée (seule) et m'a longuement regardé droit dans les yeux. Deuxième signe d'intérêt, donc.

3) Puis un peu plus tard, l'amie à lunettes, oui, encore elle, me lance :
— Elle va bien ta copine, celle avec qui on avait bu un verre la semaine dernière ? Elle est super jolie.
Et là, j'ai su que c'était définitivement gagné. Aucune fille saine d'esprit à la place de Lucile, aurait pu ne pas être intéressée, après ça. J'ai répondu de façon évasive, signifiant qu'elle était plus ou moins ma copine, que c'était un peu compliqué, mais que oui, elle allait très bien.

4) Et là, un de mes amis lance le bouquet final, en riant comme un dératé, lançant aux deux filles :
— Et vous savez où il l'a emmenée la semaine dernière ?
Aussitôt, je me suis empressé de lui demander de se taire, riant moi aussi. Les yeux des deux filles pétillaient, elles auraient payé pour savoir. Alors je leur ai proposé :
— Je ne vous dirai pas où c'est. Mais vous pouvez essayer de deviner.
Début d'un festival de propositions extatiques :
— Club échangiste ? Venise ? Faire de l'avion ? Boite gay ? Sado maso ? [etc]
— Non. Bon je vous donne quand même un indice : elle est venue en mini-short talons, et ce n'était pas du tout, du tout, adapté.
— [etc]
Ça a duré jusqu'à la fin, où Lucile était tournée quasiment face à moi (alors que nous étions à côté), les jambes croisées juste sous mon nez (mini-jupe, j'aime l'été) et les pieds nus contre ma chaise. Et elle ne m'ignorait plus du tout, du tout.

Ce que j'ai trouvé génial, c'est que finalement, je n'ai presque rien eu à faire que les autres n'aient déjà faits pour moi.
By Sobre n' Soft
#97789 [size=200]Il y a les filles, et les filles spéciales[/size]
_____________

C'est la troisième fois que je rencontre une fille spéciale, de ma vie. Spéciale au sens chimique, au sens éthéré, au sens qui n'en a pas. La première, c'était Emmanuelle. A l'école primaire sur la place du village, j'étais amoureux d'elle, autant qu'on peut être amoureux. Je crois ne jamais lui avoir dit plus de trois mots consécutifs.
La seconde, je l'ai connue durant trois mois, couple impétueux et incompréhensible. Spéciale car composée d'un condensé de tout ce qui m'attire, en mieux. La beauté du diable, le talent, la fragilité.

La troisième, c'était tout à l'heure. Scène classique, j'entrais chez un boulanger les pieds à l'air et les mains dans les poches. Je m'étais garé devant un panneau "défense de stationner, propriété privée" en me demandant comment je ferais si les communistes un jour passaient au pouvoir, pour me garer. Derrière le pull tricoté d'un bon vieillard je culminais, observant affamé les viennoiseries et autres sucreries délicieuses de l'autre côté de la vitre bombée.

Derrière une mèche blonde cendrée j'ai cherché l'oeil d'une demoiselle qui servait. Son visage était si beau, si délicat, je voulais voir ses yeux ! Impossible. De demi-profil et légèrement penchée sur le comptoir, la mèche lui couvrait d'un air suave l'organe de mes désirs. Vexé, je décidai de l'ignorer. J'étais entré chantonnant et voilà qu'une inconnue me refusait son oeil ; c'en était trop, je boudais.

La tragédie se poursuivit : quand vint mon tour enfin, ce fut sa soeur qui vint à moi ! Du même blond cendré, la grâce en moins. La première était une oeuvre d'art, de finesse et de volupté, la peau nacrée et les gestes somptueux. La seconde, son ébauche tout au plus. Jolie quand même, rendons à Dieu ce qui appartient à Dieu. Mais de l'art il ne restait rien.
— C'est à vous monsieur. Vous désirez ? s'enquit-elle soudain. En moi-même je pensais "Ce que je désire ? Votre soeur !", au lieu de quoi je répondis : "Une flute, s'il vous plait". Quelle misère.
Où étaient-ils, les grands duchés, le temps des seigneurs et le droit de cuissage sur leurs sujets ? Disparus, réfugiés dans les livres d'histoire. C'est bien triste, je ne m'en serais pas privé.
Dépité je tournais la tête sur ma gauche. Mon idylle était là et ses yeux souriaient, beaux, fous, à croquer. Elle était vraiment superbe et semblait s'amuser, aux côtés de la grand-mère, grosse femme frisée qui s'épanchait dans quelque considération fondamentale.
La jeune femme que j'observais avec délice, était mince mais sous son chemisier pointaient deux beaux seins bien dessinés. Et je remarquais en frissonnant que la belle couleur nacrée de son visage n'était pas le résultat vulgaire d'un artifice tartiné - comprendre : maquillage - mais se prolongeait au contraire jusqu'à son décolleté : avant de plonger dans l'ombre du chemisier blanc, le haut de chaque sein se parait de la lumière avec une bienveillante générosité. Je me remémore leur image, j'imagine les toucher.

Mais la soeur à nouveau m'interpella, me tendant ma flute ( :roll: ) . Je l'attrapai alors, sortant deux euros pour la régler, lorsque la dulcinée sans crier gare s'interpose. Dans une main douce aux doigts fins, je dépose l'argent, ravis.
Elle, sans un regard.
Elle me rend la monnaie d'un geste trop brusque, vif et précipité. Violent, presque.
Et sans un mot.
Je la remercie tout de même, poli. Mais pourquoi cette soudaine brusquerie ? Avec les autres clients elle était plus sympathique. Elle les regardait, au moins ! Mes yeux ne changent pas en pierre quiconque croise leur pupille ! Je lui souhaitai ensuite une bonne journée : pas un mot en retour, à nouveau. Je m'en suis retourné et suis sorti, songeur.
Je ne retournerai pas dans cette boulangerie.

Mais si je la croise je l'aborderai, et pas uniquement pour voir ce qu'il y a sous son chemisier. Elle mélange précisément l'alchimie qui m'attire, et jusqu'à son petit air hautain me plait. Même sa froideur échauffe ma vertu. J'ai pensé à elle pendant deux heures, alors même que j'étais accompagné.
L'attirance que j'éprouve, je ne la ressens aussi intense pour aucune autre demoiselle que je côtoie. C'est fou. C'est la troisième fois.
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By wednesday
#97807 [quote]Je ne retournerai pas dans cette boulangerie.

Au délà l'alchimie dont tu parles et de son coté magique associé, est-il pertinent de s'en remettre uniquement au destin ?

Y retourner serai-ce remettre cette sensation en jeu ?
ByEquus
#97810 Tiens tiens, un coup de foudre ? :)

Le détail qui tue :
[quote="Sobre n' Soft"]"Une flute, s'il vous plait"
Et t'es du genre à acheter des flutes dans les boulangerie ? Je ne connais qu'une seule merveilleuse région où cela est possible. La dernière fois que j'ai acheté une flute, je crois que c'est en franc que je l'ai payée.
By Sobre n' Soft
#98028 [quote="Wednesday"]Au délà l'alchimie dont tu parles et de son coté magique associé, est-il pertinent de s'en remettre uniquement au destin ?

Le destin ? Je sais où je la reverrai bientôt ;) Elle fait ses études à Nice.
Je pense que je l'aborderai en lui affirmant que nous étions en maternelle ensembles, chose qui me semble être vraie. En tous cas lorsque j'étais en maternelle, je me rappelle vaguement avoir embrassé, au pied d'un gigantesque toboggan vert, une fille qui lui ressemblait beaucoup. Ce n'est peut-être que l'imagination délirante de l'enfant que j'étais, qui me joue un tour. Et peut-être pas.
Je le lui demanderai.
_______

[size=150]Le challenge[/size]

Un de mes deux meilleurs amis vient de s'acheter une très belle Rolex, suite à un pari que nous nous étions faits*. Il devait avoir ce bijoux avant d'avoir 26 ans, âge symbolique (avec 24 ans : les deux premiers paliers)** et moi je devais terminer un certain travail que je poursuis depuis trois ans, avant la fin de l'été 2010.
Pour le moment il n'y a que lui qui ait rempli sa part du marché, et cela me consterne. Les gens autour de moi me demandent régulièrement si j'ai bientôt terminé, et invariablement je réponds : « bientôt, bientôt. » 
Ça fait trois ans qu'ils me demandent. Mais le pire, c'est ceux qui ne me demandent plus. Peut-être qu'ils pensent que je ne réussirai jamais à terminer, ou pire, que c'était du bla-bla. J'ai l'impression de perdre en crédibilité.
Mais j'ai presque fini ;)

*l[size=75]'emblématique, la Rolex Cosmograph Daytona, sinon ça aurait été trop facile :D
Modèles de base à 7 000€.

**Son étape suivante c'est la Lamborghini Murcielago coupé V12 670 ch avant 29 ans. Et cet enfoiré, il y est presque, il prend de l'avance -_-
[/size]
By Dust
#98035 Et quel est ce travail ? Et ton étape suivante ?


Quant à lui, c'est vraiment très matériel comme pari.
By Sobre n' Soft
#98048 [quote="Dust"]Et quel est ce travail ? Et ton étape suivante ?
Ha ha, ça, tu ne le sauras pas. Mais à terme ça débouche sur quelque chose de tout aussi matériel, bien qu'un peu plus noble.

[quote]Quant à lui, c'est vraiment très matériel comme pari.
Oui, exactement. Matériel, palpable, quantifiable, et une promesse de plaisir physique et de sensations grisantes. Bref, un bon objectif.
On hésitait avec « atteindre la paix spirituelle pour entrer en communication mentale avec des animaux », mais on a préféré la Murcielago coupé V12 (avec une pensée quand même pour les animaux). :roll:

« Restez affamés, restez fous. »
S. Jobs
By Sobre n' Soft
#98119 [size=200]Que dire aux inconnu(e)s ? La carte de photocopieuse.[/size]

Je repensais à cette anecdote.
Ce jour là un ami m'accompagnait. Il n'est pas intervenu dans cette histoire, mais peut-être n'aurais-je pas osé si j'avais été seul.
Nous flânions, mornes vagabonds aux jambes engourdies, dans une rue piétonne bondée de notre ville natale. Oisifs, mous, nous paraissions benoîtement au soleil comme deux vieux dindons.

Lorsqu'en farfouillant nonchalamment dans mes poches, mais doigts étaient tombés distraitement sur ma carte de photocopieuse. Une idée m'avait alors fleuri au creux de l'encéphale, et je brandissais ma trouvaille fièrement.
D'un pas dynamisé par la jubilation toute particulière qui naît d'une idée stupide, je me dirigeais vers un premier inconnu, l'interpellais, et lui contais cette fable :
— Bonjour monsieur. Je suis un touriste Belge et j'ai un problème. Je ne trouve pas de distributeur de billet compatible avec ma carte de crédit.
Ce sur quoi, je lui avais montré ma carte de photocopieuse.
L'homme avait examiné la carte, intéressé.
— Je ne connais pas cette banque, de quoi s'agit-il ? Pour que vous puissiez retirer en France sur des distributeurs, il faut que votre banque fasse partie du [...]. C'est une petite banque privée ?
Il y croyait.
— Oui, c'est une banque de microfinance Newlandaise. Une affaire familiale belge, très sérieuse.
Il avait paru gêné pour moi, nous avions discuté un moment puis il s'était excusé : il n'avait pas de solution à me proposer.

J'avais alors interpelé une passante, brune dans la quarantaine, qui a son tour crut à mon histoire et nous voulut aider de tout son coeur. Elle nous accompagnait bientôt à la Société Générale, affirmant qu'ils auraient les réponses à cette tragédie dont nous étions victimes, étrangers et démunis.
Au guichet donc, je racontais à nouveau mon histoire farfelue, un peu hébété, comme un véritable touriste belge dans cette situation l'aurait été.
La jolie employée avait examiné ma carte de photocopieuse, me posant des questions sur cette banque, brune sérieuse, en professionnelle consciencieuse. Je répondais le plus vaguement possible, mais avec énormément de conviction.
Je brassais du vent, le faisant tourbillonner, danser, prendre corps. Je nourrissais l'illusion de courants d'air et de pétales de rien, saupoudré de jolis sourires et de regards perçants.
— Je vais vous aider, avait-elle déclaré soudain, en décrochant son téléphone. Je lançai alors un coup d'oeil hilare à mon ami, qui de son côté discutait avec la passante bienheureuse qui nous avait guidé là.

C'était un supérieur que l'employée avait appelé.
En voyant arriver l'homme, je m'étais dit « Lui, lui... Lui avec son costard et le bronzage sur sa peau ridée, c'est sûr, il va comprendre. »
Pas du tout. Il avait écouté l'employée du guichet lui expliquer notre affaire ; puis en examinant à son tour ma carte, il avait affiché lourdement un air formidablement concentré, les sourcils broussailleux froncés, et même le nez un peu fripé sur le dessus, comme un vieux cochon truffier au pied d'un chêne.
Enfin, il s'était mis à chercher sur un ordinateur.
Nous étions dans une banque, une banque... Et des types aigres en costard gris étaient en train de se triturer le bulbe rachidien pour une foutue carte de photocopieuse. Alors que bon sang, il n'y avait même pas de puce électronique dessus ! Un ridicule morceau de plastique vert orné d'une poignée de grosses lettres bleues :
"CARTE UTILISATEUR / USER CARD", "Cartadis".
Ils se sont longuement interrogés entre eux, analysant diverses hypothèses jusqu'à ce que nous nous lassions de leur morne compagnie et leur faussions la notre.

Ils n'ont jamais su, et peut-être qu'ils se rappellent encore de ces touristes belges et de leur banque mystérieuse, nommée Cartadis.
ByEquus
#98123 [quote="Sobre n' Soft"]Oui, exactement. Matériel, palpable, quantifiable, et une promesse de plaisir physique et de sensations grisantes. Bref, un bon objectif.
Un vibr... euh, j'veux dire, un kart ?

[quote="Sobre n' Soft"]On hésitait avec « atteindre la paix spirituelle pour entrer en communication mentale avec des animaux »
Des petits ou gros animaux ? Avec ou sans fourrure ?

Hem... :)
ByAltaryan
#98124 [quote]Un de mes deux meilleurs amis vient de s'acheter une très belle Rolex, suite à un pari que nous nous étions faits*. Il devait avoir ce bijoux avant d'avoir 26 ans


Et il fait quoi comme boulot cet ami? ^_^

Et comme formation/parcours au sens large il a fait quoi (si tu me dis héritage ou papa-maman ça compte pas :) )
By Sobre n' Soft
#98174 C'est vrai que son parcours est intéressant. En voici une esquisse :

[size=150]Le contexte :
[/size]
Ses parents ne travaillaient pas jusqu'à récemment, milieu défavorisé, élevé dans les pires quartiers. Des gens pauvres, donc, mais à l'histoire familiale riche et glorieuse cependant, en d'autres lieux et d'autres temps. Scolarité chaotique, il se battait en permanence. A l'époque il n'avait qu'un seul ami : moi, qui pourtant était son contraire. Je me rappelle encore lorsque des types s'y mettaient à cinq pour le tabasser. Le lendemain s'il les croisait, il les chargeait à nouveau, comme sur un champ de bataille, comme Charles Martel ou le Duc d'Aquitaine à la tête de leurs armées. A la différence près qu'à l'époque, il n'avait pas d'armée. A vrai dire il n'avait même pas d'habits neufs : il portait ceux offerts par les oeuvres de charité, et une fois les cours terminés il allait trier les fruits pourris pour gagner quatre sous.
Puis nous nous sommes presque perdus de vue. Il venait me donner de ses nouvelles une fois par an, je ne lui donnais jamais des miennes. Jusqu'à ce que j'entre en médecine et que nous ne nous voyons plus du tout.
Enfin, nous nous sommes retrouvés il y a deux ans, au hasard bienheureux du couloir d'une boite de nuit. J'avais enfin muri, enfin plus adulte alors que lui l'était depuis longtemps par la force des choses, nous nous sommes redécouverts.

[size=150]Sa formation :
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Brevet des collèges, 1 CAP mécanique, 1 CAP maçonnerie, 1 CAP électricien.

[size=150]Son parcours :
[/size]
Aujourd'hui il a vingt cinq ans.
Pendant plusieurs années il a travaillé comme mécano dans, successivement, quasiment tous les garages du département. Non pas qu'il se fasse régulièrement virer, mais il a cette caractéristique qu'il ne tient pas en place, recherche avant tout le changement, l'apprentissage, la découverte. Il voulait voir de nouvelles choses et de nouvelles têtes.
Durant ces années là il habitait chez ses parents, il ne dépensait rien de ce qu'il gagnait. Il engrangeait méthodiquement chaque euro.
Ainsi s'est-il créé un premier capital.

Au bout de trois ans il me semble, il a monté son propre garage. Sa première affaire.
L'année suivante, il ouvrait un restaurant. Sa deuxième affaire.
Puis il s'est fait embaucher comme commercial par un gros groupe. Il est entré vendeur, puis est devenu responsable d'agence, puis de département, puis de région.
Pendant trois ans, sans interruption, il a été invariablement premier à tous les challenges nationaux (trois par an). Cela, sans négliger ses autres affaires précédemment créées.

Il s'est forgé une réputation en acier trempé : "ce type peut vendre n'importe quoi, à n'importe qui, à n'importe quel prix".
Alors il a continué à étendre son activité, comme il l'a toujours fait et le fait toujours, guidé par cette incapacité à rester gentiment à sa place, depuis les bancs du collège. Comme, du fait de son métier, il rencontrait énormément de personnes, il s'est développé un réseau parmi des milieux très aisés. Il connaissait tout le monde. Untel cherche un appartement ? Tel autre veut vendre sa voiture ? Tel troisième une maison ? Chacun savait à qui faire appel.
Il était au courant de tous les bons plans. Grace à ses trois CAP, il était aussi capable de faire énormément de travail lui-même.

Puis est venue une très grosse proposition par une entreprise célèbre : un contrat de commercial toujours, mais avec des conditions extrêmement avantageuses pour un grand vendeur comme lui. Dans une période de troubles, après un enchainement de deux séparations difficiles et une petite dépression, il a accepté.
Il a passé six mois étranges : il travaillait jusqu'à minuit et demie chaque soir durant une semaine, puis partait sur un yacht faire la fête la suivante. Ou bien il travaillait un jour, et le lendemain il avait la flemme.

Nous nous voyions énormément, presque tous les jours. Nous étions tous les deux plus ou moins célibataires, nous avions la même ambition et la possibilité de sortir aux mêmes endroits en parlant business toute la nuit. Nous nous prenions pour des milliardaires. Ça nous plaisait.
C'est à cette époque là qu'on a commencé à construire des choses précises, chacun dans nos cordes. On a pris conscience du fait que c'était maintenant qu'on était jeunes et fous et qu'on ne devait pas perdre de temps. Nous nous sommes fixés des objectifs, nous sommes devenus plus raisonnables. Les gens ne voulaient pas réussir, se satisfaisaient des miettes. Nous, nous voulions le gâteau en entier. Il y avait largement la place, pour peu qu'on y mette le coeur et les moyens.
Autant lorsque je discute avec un autre très bon ami, je me sens heureux, et ça conforte mes acquis, autant lorsque je discute avec lui, je sens le futur qui palpite et qui se crée.

Il continuait de développer son réseau. C'est la clef. Actuellement ce réseau lui rapporte plus que son travail (qui lui rapporte déjà beaucoup). Il se prépare à ouvrir une nouvelle affaire et on lui propose une association à 50% dans une quatrième avec un très gros bonnet.

En fait ce parcours qui semble atypique ne l'est pas. Il se résume à :
1) Se faire des relations pour se créer des opportunités.
2) Accepter ces opportunités et se créer de nouvelles relations, et ainsi bénéficier de nouvelles opportunités.
3) Le tout en montant d'une marche à chaque fois, et continuant à avancer, toujours.

Son moteur est une volonté souveraine, et les moyens : des capacités sociales ahurissantes. C'est de lui que je parlais dans un post précédent avec l'anecdote de l'ambassadeur, post intitulé Hors normes.
___________________
Remarque :

Lorsque l'on parle ascension sociale, et gagner toujours plus, on entend souvent des gens ruminer : « Oui mais est-ce que tu seras plus heureux, bla bla ? Qu'est-ce que ça cache, gna gna ? Ça n'aura pas de fin, hein ? » 

Voilà ce que je pense :
Tout d'abord, ces gens ne savent pas de quoi ils parlent. Ils n'ont aucune expérience personnelle de la grande richesse. Seulement une approximation extérieure biscornue.
Ensuite, bien sûr que ce n'est pas une quête du bonheur. En ce qui me concerne, je suis déjà heureux. En toute honnêteté, j'aime ma vie, tout de ma vie, j'aime les gens qui m'entourent, j'aime ce que j'ai et m'en satisfait pleinement. Et je m'aime.
D'ailleurs, devenir chirurgien ne permet pas, seul, d'être milliardaire, loin de là. Il n'y a là aucune trace de motivation financière mais celle de mes valeurs et de mes inclinations naturelles : choses plus importantes que l'argent.

Ce qui motive mon ambition financière et ma volonté d'aller toujours plus haut, c'est le plaisir, le défi que ça représente, et le caractère passionnant du chemin qui y mène. Pour mon ami c'est différent, lui a une revanche à prendre sur la vie. Il a des fantômes qui le hantent, comme cette vieille prof d'anglais qui le regardait de haut lorsqu'il était gosse, et lui disait en souriant à pleine dents, dégoulinante de vinaigre et de condescendance :
« Mon pauvre ami, tu feras du carrelage... » 
ByAltaryan
#98175 Sans connaitre ton ami, je pense avec une joie sanguinaire au jour ou il ira lui rendre visite, arrivant dans sa maserati, et ses pures fringues, la dominant de sa classe et de sa réussite...Un pur bonheur pour lui.

La vengeance est un plat qui se mange froid ;)