- Mer Oct 30, 2013 12:52 am
#139980
Merci aux participants.
Ma liste :
- le ressentiment
- la jalousie
- l'hygiénisme
- la lâcheté - qui donne trivialement le goût du confort et moins coupable, le manque d'audace. Le défaut de courage si vous préférez, y compris, et surtout, lorsque je le vois poindre en moi. Ce qui soit dit en passant constitue un merveilleux moyen pour se tancer soi même. (Récemment, j'ai pu voir en plein métro une working girls vomissant, du sang sur la bouche, et, au bas mot, cinquante personnes lui passer devant, accélérer le pas et détourner les yeux. C'est ce dégoût et la honte d'en être qui m'a amené à aller lui parler )
- L'abus de pouvoir et le pouvoir - on sait depuis Montesquieu et même avant que c'est même chose, mais surtout, lorsqu'on a compris sa place dans la hiérarchie de la volonté de puissance, on parvient à le mépriser. Deleuze explique très bien tout ça [url=http://www.youtube.com/watch?v=9UeYEzSaUOA]ici[/url].
( En rentrant de soirée, toujours récemment, j'écoutais distrait un couple assis dans le métro, deux trentenaires un brin éméchés. La nana s'est levée pour s'assoir à côté de moi. Sans la regarder, je lui ai dit : arrête, tu vas le rendre jaloux. Se justifiant d'être joueuse elle a continué son petit numéro, me déclarant même, après 1 minute de conversation, que son mec avait une petite bite. Le pauvre bougre faisait semblant de ne pas me voir lorsque je l'invitais à nous rejoindre. Pour le coup elle avait du pouvoir sur son homme, elle en avait tout simplement trop. Une perverse qui cherchera toute sa vie un mac ou assimilé - comprenez un type qui lui fera sentir la précarité du lien, bouffés d'angoisse au menu, infidélités, gros salaire ou grande gueule, voir mandale en pleine tête. )
Une nouvelle fois, et ça me chagrine un peu, je constate que nous nous définissons d'avantage à travers nos répulsions que par nos amours et admirations. Dans le dégoût, il faut avoir payé. N'importe qui aime la bonté, le sexe, le succès, il suffit d'en avoir eu écho (amoureux de l'idée de l'amour). Mais pour parvenir à haïr la meute, la vulgarité, le racisme, la cruauté, l'absence d'écoute, tout ce que vous voulez, il faut avoir été de l'autre côté, celui de la victime, il faut porter ses cicatrices, même minimes. Quel bourreau se plaindrait de la guillotine ?
Animal se coltine des dragueurs en chemises blanches. Oskana souffre d'avoir le goût de la parure - ce qu'aucun cercle masculin ne peut comprendre, d'où réprobation. Etc.
[quote]Celui qui n'a pas nos répugnances nous répugne.
Paul Valéry (lu ce soir)