- Dim Avr 26, 2015 8:39 pm
#168733
[size=150]Saison II : immondizia[/size]
[size=125]Chapitre iv[/size]
[img]https://38.media.tumblr.com/6df9ec786572997883db4ea2ee0960c0/tumblr_mm0grccRy21s4f6b8o1_500.gif[/img]
[quote]Hautaine, dédaigneuse, tandis que hurle le poste
De radio couvrant le silence du moteur
Elle fixe l'horizon et l'esprit ailleurs
Semble tout ignorer des trottoirs que j'accoste"
- Melody Nelson, Serge Gainsbourg, album-concept écrit en collaboration avec le compositeur et arrangeur Jean-Claude Vannier
Accompagner Vanessa en club m'avait filé tout un tas d'idées saugrenues. Réintroduite dans son milieu naturel, cette femelle des hauts plateaux allait-elle se livrer au rituel animal de la danse ? Allait-elle utiliser le premier poteau à sa portée pour commencer de s'effeuiller le cul comme un artichaut ? Se lancer lascivement, toute langue dehors, sur un garçon au torse glabre pour lui offrir grand sa bouche goulue ?
Si abondance ne devrait pas nuire, abondance de boissons alcoolisées me plongeait dans un état de divagation et de vague à l'âme que seul aurait pu décrire un Michel Houellebecq des premières oeuvres. Et la nuit qui s'enfonçait vers ses heures avancées ne m'offrait toujours pas de réponse. Vanessa, roulée dans sa robe dont l'évidence était finalement qu'elle était trop petite pour elle, Vanessa disais-je, débarrassée par le volume sonore de l'impératif de formuler des idées, de structurer sa pensée, bref de parler intelligiblement, Vanessa disais-je enfin, commençait de m'agacer profondément. Hautaine, dédaigneuse, tandis que les hommes hurlaient aux oreilles des femmes pour tenter d'exister à leurs yeux, elle fixait l'horizon et l'esprit ailleurs, semblait tout ignorer des idées qui m'accostent. Oh ma Vanessa, aimable petite conne, tu étais la condition sine qua non de ma raison.
Le problème commun à tout l'univers codifié de la nuit, c'est le carré vip et la discontinuité sociologique qu'il impose. Comme dirait ThomasB, il discrétise l'espace. D'un côté, la majorité exclue ne s'intéresse qu'à ce qui se passe à l'intérieur ; curiosité encore exacerbée quand il est en hauteur, à la vue de tous, dans une perspective Romaine donnant au peuple dans la "fosse" l'impression d'être esclave à la merci des lions. Voire d'être les lions eux-mêmes. De l'autre, la minorité de jouisseurs privilégiés, contrainte de feindre l'amusement démesuré, s'ennuie sous cape et recourt à des substances poudrées pour tenter d'oublier que, toute cette mascarade, c'est finalement beaucoup de bruit pour rien.
Vanessa repéra une fille qui dansait sur le bar. Ou plutôt, qui dansait sur ses platform shoes, eux mêmes juchés sur le bar. D'après l'experte, elle aurait eu des prédispositions pour le strip tease. Le compendium de critères l'ayant mené à cette conclusion m'échappait un peu ; il m'apparaissait seulement qu'avec son corset et son mini short , elle avait l'air d'une gentille pute. Par acquis de conscience sociologique, je demandai à notre hôte si elle travaillait pour lui et/ou s'il la connaissait. Réponse : "non, mais bon, elles sont toutes comme ça".
Dans ce que nous appelions "les coulisses", c'est à dire dans le vip du vip, les invités enchaînaient les lignes blanches comme des passages piétons, alors par politesse j'en proposai plusieurs fois à V., qui refusa poliment mais avec une posture un peu forcée, dont je me dis aujourd'hui que c'était probablement pour m'imiter. Je ne me drogue jamais, j'ai bien trop peur d'aimer ça.
Comme dans tous les clubs, il faisait trop chaud pour ne pas avoir soif, et les bouteilles de champagne se vidaient aussi vite que sautait le bouchon. De temps à autre, Vanessa échangeait quelques phrases avec son homologue et consoeur de cabaret, polonaise, qui accompagnait notre hôte. A intervalles de quelques phrases énigmatiques, un sourire se dessinait, avant de s'effacer rapidement, sur son visage fantôme, comme s'il n'était jamais apparu. Outre leur inanité, se foutaient-elle de notre gueule ? C'est à cet instant précis, je crois, que mon agacement se mût en énervement.
Comment savoir quand il est temps de quitter une soirée supposer durer toute la nuit ? Quand une grosse ganache en robe rouge vermillon vous a trop énervé pour rester. Quand vous avez envie de la traiter comme Humbert Humbert sa femme dans Lolita, de la molester, de la forcer à vous régurgiter une opinion, un avis, un compliment, quelque chose de sincère, avant de vous souvenir que la sincérité est une disposition d'esprit, et qu'elle a l'esprit en mauvais état. Bref quand vous avez envie de la baiser.
En tirant le frein à main de la voiture, je réalisais être en état d'ébriété avancé et lui proposai de prendre le volant, ce qu'elle refusa avec une repartie d'une froideur glaciale : de toutes façons elle avait autant bu que moi, et elle m'enjoignait à ne pas me comporter comme une fille. La scène défila devant mes yeux où, à près de 200km/h décapoté sur une route de campagne, elle m'avait demandé d'accélérer, et je me dis que le secret des gens charismatiques était de ne pas avoir peur de mourir.
Oui, j'ai lâché le mot : Vanessa n'était pas belle, ni intelligente, ni doté de hautes valeurs morales, mais elle était charismatique. Et à bien y réfléchir, encore aujourd'hui, je crois que c'est l'une des très rares filles que je connaisse à se mouler dans ce qualificatif, à en épouser tous les contours.
Et sa petite robe rouge, sous la tension de la ceinture de sécurité, lui remontait en haut des cuisses laissant deviner, sous l' enveloppe de paillettes, une attrezatura de lingerie de haute sophistication attendant impatiemment d'être déposée par un artisan à la fois ambitieux, masculin et qualifié.
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[img]https://38.media.tumblr.com/6df9ec786572997883db4ea2ee0960c0/tumblr_mm0grccRy21s4f6b8o1_500.gif[/img]
[quote]Hautaine, dédaigneuse, tandis que hurle le poste
De radio couvrant le silence du moteur
Elle fixe l'horizon et l'esprit ailleurs
Semble tout ignorer des trottoirs que j'accoste"
- Melody Nelson, Serge Gainsbourg, album-concept écrit en collaboration avec le compositeur et arrangeur Jean-Claude Vannier
Accompagner Vanessa en club m'avait filé tout un tas d'idées saugrenues. Réintroduite dans son milieu naturel, cette femelle des hauts plateaux allait-elle se livrer au rituel animal de la danse ? Allait-elle utiliser le premier poteau à sa portée pour commencer de s'effeuiller le cul comme un artichaut ? Se lancer lascivement, toute langue dehors, sur un garçon au torse glabre pour lui offrir grand sa bouche goulue ?
Si abondance ne devrait pas nuire, abondance de boissons alcoolisées me plongeait dans un état de divagation et de vague à l'âme que seul aurait pu décrire un Michel Houellebecq des premières oeuvres. Et la nuit qui s'enfonçait vers ses heures avancées ne m'offrait toujours pas de réponse. Vanessa, roulée dans sa robe dont l'évidence était finalement qu'elle était trop petite pour elle, Vanessa disais-je, débarrassée par le volume sonore de l'impératif de formuler des idées, de structurer sa pensée, bref de parler intelligiblement, Vanessa disais-je enfin, commençait de m'agacer profondément. Hautaine, dédaigneuse, tandis que les hommes hurlaient aux oreilles des femmes pour tenter d'exister à leurs yeux, elle fixait l'horizon et l'esprit ailleurs, semblait tout ignorer des idées qui m'accostent. Oh ma Vanessa, aimable petite conne, tu étais la condition sine qua non de ma raison.
Le problème commun à tout l'univers codifié de la nuit, c'est le carré vip et la discontinuité sociologique qu'il impose. Comme dirait ThomasB, il discrétise l'espace. D'un côté, la majorité exclue ne s'intéresse qu'à ce qui se passe à l'intérieur ; curiosité encore exacerbée quand il est en hauteur, à la vue de tous, dans une perspective Romaine donnant au peuple dans la "fosse" l'impression d'être esclave à la merci des lions. Voire d'être les lions eux-mêmes. De l'autre, la minorité de jouisseurs privilégiés, contrainte de feindre l'amusement démesuré, s'ennuie sous cape et recourt à des substances poudrées pour tenter d'oublier que, toute cette mascarade, c'est finalement beaucoup de bruit pour rien.
Vanessa repéra une fille qui dansait sur le bar. Ou plutôt, qui dansait sur ses platform shoes, eux mêmes juchés sur le bar. D'après l'experte, elle aurait eu des prédispositions pour le strip tease. Le compendium de critères l'ayant mené à cette conclusion m'échappait un peu ; il m'apparaissait seulement qu'avec son corset et son mini short , elle avait l'air d'une gentille pute. Par acquis de conscience sociologique, je demandai à notre hôte si elle travaillait pour lui et/ou s'il la connaissait. Réponse : "non, mais bon, elles sont toutes comme ça".
Dans ce que nous appelions "les coulisses", c'est à dire dans le vip du vip, les invités enchaînaient les lignes blanches comme des passages piétons, alors par politesse j'en proposai plusieurs fois à V., qui refusa poliment mais avec une posture un peu forcée, dont je me dis aujourd'hui que c'était probablement pour m'imiter. Je ne me drogue jamais, j'ai bien trop peur d'aimer ça.
Comme dans tous les clubs, il faisait trop chaud pour ne pas avoir soif, et les bouteilles de champagne se vidaient aussi vite que sautait le bouchon. De temps à autre, Vanessa échangeait quelques phrases avec son homologue et consoeur de cabaret, polonaise, qui accompagnait notre hôte. A intervalles de quelques phrases énigmatiques, un sourire se dessinait, avant de s'effacer rapidement, sur son visage fantôme, comme s'il n'était jamais apparu. Outre leur inanité, se foutaient-elle de notre gueule ? C'est à cet instant précis, je crois, que mon agacement se mût en énervement.
Comment savoir quand il est temps de quitter une soirée supposer durer toute la nuit ? Quand une grosse ganache en robe rouge vermillon vous a trop énervé pour rester. Quand vous avez envie de la traiter comme Humbert Humbert sa femme dans Lolita, de la molester, de la forcer à vous régurgiter une opinion, un avis, un compliment, quelque chose de sincère, avant de vous souvenir que la sincérité est une disposition d'esprit, et qu'elle a l'esprit en mauvais état. Bref quand vous avez envie de la baiser.
En tirant le frein à main de la voiture, je réalisais être en état d'ébriété avancé et lui proposai de prendre le volant, ce qu'elle refusa avec une repartie d'une froideur glaciale : de toutes façons elle avait autant bu que moi, et elle m'enjoignait à ne pas me comporter comme une fille. La scène défila devant mes yeux où, à près de 200km/h décapoté sur une route de campagne, elle m'avait demandé d'accélérer, et je me dis que le secret des gens charismatiques était de ne pas avoir peur de mourir.
Oui, j'ai lâché le mot : Vanessa n'était pas belle, ni intelligente, ni doté de hautes valeurs morales, mais elle était charismatique. Et à bien y réfléchir, encore aujourd'hui, je crois que c'est l'une des très rares filles que je connaisse à se mouler dans ce qualificatif, à en épouser tous les contours.
Et sa petite robe rouge, sous la tension de la ceinture de sécurité, lui remontait en haut des cuisses laissant deviner, sous l' enveloppe de paillettes, une attrezatura de lingerie de haute sophistication attendant impatiemment d'être déposée par un artisan à la fois ambitieux, masculin et qualifié.
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