- Jeu Mai 21, 2015 6:26 pm
#169837
[img]https://38.media.tumblr.com/8812aa2f80ae61fbcf2c7409fd002c87/tumblr_nlewy36Pof1unuuhjo1_500.gif[/img]
[size=150]Saison II : immondizia[/size]
[size=125]Chapitre vii (et dernier)[/size]
Je retirai mon corps de celui, immobile, de Vanessa. De sa petite fente muette, perçait un léger filet de sang clair. Son exaspérante manie de s'accaparer la salle d'eau pour s'y livrer à une liturgie de mystérieux lavements allait prendre fin ce soir. Enfin, ce matin : Dans la nuit capitonnée de cette chambre cachée entre lac et montagne, il faisait un noir d'encre et il pouvait tout aussi bien être 3 heures, que 6. J'étais comme débranché. Je me retranchai dans la salle de bains et fermai la porte à clef. Non par crainte de quiconque, mais comme geste symbolique de la fin de ses prérogatives à la con. Et aussi sans doute pour l'astreindre - ô, sacrilège - à baigner quelques dizaines de minutes dans le jus de nos ébats tribaux.
Les vases communiquaient (eux): pour la première fois c'est moi, qui me sentait sale. Pas d'elle, non, l'essence tirée de tous les sucs de son corps était sur moi la phéromone la plus puissante du monde, et jamais je n'imaginer m'en lasser un jour (NDLR : et pourtant si, ce sera l'objet de la saison 3). Non, sale de fatigue; de plaisir; de débauche et surtout d'arbitraire.
Je suis un rationaliste sceptique, complètement inapte à jouir d'un plaisir dès lors qu'il n'est pas acquis de haute lutte, et qu'il ne récompense pas mes innombrables qualités humaines. Un sondage, confirmé à de multiples reprises, répète à qui veut l'entendre qu'un homme sur deux accepterait des faveurs sexuelles d'une parfaite inconnue. Je ferais partie de l'autre moitié, non par méfiance mais par dégoût. Les aventures sans lendemain me découragent parce qu'elles n'ont pas d'hier. Les femmes qui disparaissent en ne laissant derrière elle qu'un sillon de parfum persistant me révoltent. Si vous avez regardé le dernier épisode (ever) de Mad Men dimanche soir, référez-vous à la toute fin, à ces gens qui se volatilisent sans jamais d'au-revoir. Je passai une éternité dans la douche, assis, à recevoir une pluie chaude sur le sommet de mon crâne chauve. Puis je m'endormis.
Des bruits sourds me réveillaient. Quelqu'un tambourinait à la porte. La buée était épaisse à couper au couteau, l'atmosphère brûlante et suffocante. Elle avait dû croire que je m'étais ouvert les veines, cette conne. Groggy, muet, je rejoignis le lit et m'endormis une nouvelle fois dans l'instant.
A mon réveil, le monde était changé. Je me sentais formidablement bien. Lavé. Neuf. Ambitieux. L'état d'esprit en parfait état. Un ambiance de lundi matin, le dimanche. Il était trop tard pour petit-déjeuner, trop tard aussi pour déjeuner, et même trop tard pour quitter les lieux sans une remontrance de l'hôtel qui me rappela la colère du personnage principal de Mort à Venise. Ces établissements, même de luxe, n'ont ces millions d'égards pour vous que jusqu'à l'heure du check-out. L'instant qui suit, vous devenez immédiatement un être encombrant qui ne sait où ranger sa valise, un fardeau, un intolérable boulet.
Nous fîmes le tour des lacs dans notre petite Fiat grise et je n'écoutais plus rien de ce qu'elle disait, ni ne répondait. Je suis incapable de vous citer la moindre ligne de dialogue, la moindre réplique coquine ou amusante, je ne sais plus. C'est tout noir dans ma tête, ou plutôt tout gris comme ce dimanche humide à naviguer entre les lacs transalpins. Je me souviens juste qu'à un moment, passant devant un autre palace, elle me dit que la vue était jolie et qu'on y mangeait bien, ce que je décodais comme le souvenir dénué d'affect d'une autre saillie, dans une autre chambre similaire, par un autre de mes congénères. Même lieu, autres temps. Vanessa ne vous laisse jamais le plaisir d'oublier ce qu'elle est. Nous mangeâmes des lasagnes au fromage étonnantes (proximité de l'Italie) et de la salade verte et rouge dans un restaurant anonyme au beau milieu de l'après-midi. Nous étions seuls. Pour la première fois, Vanessa parlait. Mais je n'ai plus aucun souvenir de rien, ça n'entrait pas en moi, ne ricochait même pas, j'étais désintéressé. Pour la première fois, elle a posé sa tête sur mon épaule. C'était à l'aéroport. Pour la première fois, elle a dormi avec ma main dans la sienne. C'était dans l'avion. Dans le taxi du retour, elle a insisté pour payer, tout en me demandant où nous allions, ce à quoi j'ai répondu que je voulais l'emmener passer la nuit chez moi et lui faire des choses inavouables, qu'elle s'empressa d'accepter par avance. Je l'ai souillée toute la nuit et prise par tous les orifices que la nature lui a donné. En 24h, j'avais dû prononcer moins de 10 phrases. Bref, j'étais devenu: Vanessa.
Le lendemain elle partit, ou bien quelqu'un vint la chercher, je ne sais plus. Alors que je travaillais seul à mon bureau, délivré de l'empire du désir, je recevais un texto de numéro inconnu.
[quote]Je voulais te dire que tu es quelqu'un d'unique, je n'ai jamais rencontré personne comme toi avant. Je pars 2 mois à New-York avec une amie, prends soin de toi, tu es une personne merveilleuse. Xxx. Vanessa.
J'allais ne plus la revoir pendant 6 mois environ.
C'était la saison 2 sur 3 de mes aventures avec Vanessa.
Je sais que ces contorsions psychologiques passent au dessus de la tête de beaucoup d'entre vous, mais moi ça m'a appris beaucoup. Et j'en apprends encore en écrivant cette histoire.
Stéphane
Ps : je n'ai pas dit en ré-écrivant
[size=150]Saison II : immondizia[/size]
[size=125]Chapitre vii (et dernier)[/size]
Je retirai mon corps de celui, immobile, de Vanessa. De sa petite fente muette, perçait un léger filet de sang clair. Son exaspérante manie de s'accaparer la salle d'eau pour s'y livrer à une liturgie de mystérieux lavements allait prendre fin ce soir. Enfin, ce matin : Dans la nuit capitonnée de cette chambre cachée entre lac et montagne, il faisait un noir d'encre et il pouvait tout aussi bien être 3 heures, que 6. J'étais comme débranché. Je me retranchai dans la salle de bains et fermai la porte à clef. Non par crainte de quiconque, mais comme geste symbolique de la fin de ses prérogatives à la con. Et aussi sans doute pour l'astreindre - ô, sacrilège - à baigner quelques dizaines de minutes dans le jus de nos ébats tribaux.
Les vases communiquaient (eux): pour la première fois c'est moi, qui me sentait sale. Pas d'elle, non, l'essence tirée de tous les sucs de son corps était sur moi la phéromone la plus puissante du monde, et jamais je n'imaginer m'en lasser un jour (NDLR : et pourtant si, ce sera l'objet de la saison 3). Non, sale de fatigue; de plaisir; de débauche et surtout d'arbitraire.
Je suis un rationaliste sceptique, complètement inapte à jouir d'un plaisir dès lors qu'il n'est pas acquis de haute lutte, et qu'il ne récompense pas mes innombrables qualités humaines. Un sondage, confirmé à de multiples reprises, répète à qui veut l'entendre qu'un homme sur deux accepterait des faveurs sexuelles d'une parfaite inconnue. Je ferais partie de l'autre moitié, non par méfiance mais par dégoût. Les aventures sans lendemain me découragent parce qu'elles n'ont pas d'hier. Les femmes qui disparaissent en ne laissant derrière elle qu'un sillon de parfum persistant me révoltent. Si vous avez regardé le dernier épisode (ever) de Mad Men dimanche soir, référez-vous à la toute fin, à ces gens qui se volatilisent sans jamais d'au-revoir. Je passai une éternité dans la douche, assis, à recevoir une pluie chaude sur le sommet de mon crâne chauve. Puis je m'endormis.
Des bruits sourds me réveillaient. Quelqu'un tambourinait à la porte. La buée était épaisse à couper au couteau, l'atmosphère brûlante et suffocante. Elle avait dû croire que je m'étais ouvert les veines, cette conne. Groggy, muet, je rejoignis le lit et m'endormis une nouvelle fois dans l'instant.
A mon réveil, le monde était changé. Je me sentais formidablement bien. Lavé. Neuf. Ambitieux. L'état d'esprit en parfait état. Un ambiance de lundi matin, le dimanche. Il était trop tard pour petit-déjeuner, trop tard aussi pour déjeuner, et même trop tard pour quitter les lieux sans une remontrance de l'hôtel qui me rappela la colère du personnage principal de Mort à Venise. Ces établissements, même de luxe, n'ont ces millions d'égards pour vous que jusqu'à l'heure du check-out. L'instant qui suit, vous devenez immédiatement un être encombrant qui ne sait où ranger sa valise, un fardeau, un intolérable boulet.
Nous fîmes le tour des lacs dans notre petite Fiat grise et je n'écoutais plus rien de ce qu'elle disait, ni ne répondait. Je suis incapable de vous citer la moindre ligne de dialogue, la moindre réplique coquine ou amusante, je ne sais plus. C'est tout noir dans ma tête, ou plutôt tout gris comme ce dimanche humide à naviguer entre les lacs transalpins. Je me souviens juste qu'à un moment, passant devant un autre palace, elle me dit que la vue était jolie et qu'on y mangeait bien, ce que je décodais comme le souvenir dénué d'affect d'une autre saillie, dans une autre chambre similaire, par un autre de mes congénères. Même lieu, autres temps. Vanessa ne vous laisse jamais le plaisir d'oublier ce qu'elle est. Nous mangeâmes des lasagnes au fromage étonnantes (proximité de l'Italie) et de la salade verte et rouge dans un restaurant anonyme au beau milieu de l'après-midi. Nous étions seuls. Pour la première fois, Vanessa parlait. Mais je n'ai plus aucun souvenir de rien, ça n'entrait pas en moi, ne ricochait même pas, j'étais désintéressé. Pour la première fois, elle a posé sa tête sur mon épaule. C'était à l'aéroport. Pour la première fois, elle a dormi avec ma main dans la sienne. C'était dans l'avion. Dans le taxi du retour, elle a insisté pour payer, tout en me demandant où nous allions, ce à quoi j'ai répondu que je voulais l'emmener passer la nuit chez moi et lui faire des choses inavouables, qu'elle s'empressa d'accepter par avance. Je l'ai souillée toute la nuit et prise par tous les orifices que la nature lui a donné. En 24h, j'avais dû prononcer moins de 10 phrases. Bref, j'étais devenu: Vanessa.
Le lendemain elle partit, ou bien quelqu'un vint la chercher, je ne sais plus. Alors que je travaillais seul à mon bureau, délivré de l'empire du désir, je recevais un texto de numéro inconnu.
[quote]Je voulais te dire que tu es quelqu'un d'unique, je n'ai jamais rencontré personne comme toi avant. Je pars 2 mois à New-York avec une amie, prends soin de toi, tu es une personne merveilleuse. Xxx. Vanessa.
J'allais ne plus la revoir pendant 6 mois environ.
C'était la saison 2 sur 3 de mes aventures avec Vanessa.
Je sais que ces contorsions psychologiques passent au dessus de la tête de beaucoup d'entre vous, mais moi ça m'a appris beaucoup. Et j'en apprends encore en écrivant cette histoire.
Stéphane
Ps : je n'ai pas dit en ré-écrivant
Change de vie, deviens VIP : https://www.hommesdinfluence.com/vip
[img]https://www.hommesdinfluence.com/wp-content/uploads/2017/07/5stars.png[/img]
[img]https://www.hommesdinfluence.com/wp-content/uploads/2017/07/5stars.png[/img]