- Mer Mar 26, 2014 9:06 pm
#149357
Avertissement: Si j'ouvre ce journal, ce n'est pas pour recevoir des conseils, c'est plutôt pour échanger des impressions, pour mettre à plat certaines pensées. C'est tout ce que je peux en dire, pour l'instant.
Hier, je relisais Kersauson, je connais tous ses mots, je ne les comprends pas tous. Chaque relecture, polluée d'idées grises qui me traversent la tête, porte en elle un nouveau sens. Une phrase hier,
"(...)Le travail est l'alibi majeur.
_Qu'est-ce que tu fais cet après-midi, le temps est superbe?
_Oh, je peux pas, je travaille."
On devient facilement concentré sur ses pieds, on les regardent et l'on reçoit le poteau en pleine face. J'ai travaillé mon charisme, enrichit mon carnet de recette, j'ai agrandit mes cercles sociaux, rencontré des femmes... Le CV paraît parfait. Mais j'ai perdu le plaisir en route, j'ai voulu me mécaniser, forcé mes traits dans ceux d'un Stakhanoviste. Ce n'est pas se faire violence, c'est plus complexe, c'est l'impression d'échec que l'on a lorsqu'on fait une pause, la culpabilité d'apprécier le repos. Si la pause était une condition du plaisir?
Aujourd'hui, j'y repense, j'ai une interview, une femme me raconte son enfance, battue par un père au sang chaud. Au début, j'ai des doutes, j'avais eu des histoires là dessus, il est temps d'éclaircir. "Qu'est-ce qui s'est passé, entre toi et ton père, pour que tu sois chasser de chez toi?". Son corps se raidit, ses pieds passent sous la chaise, ses épaules remontent, elle tire quelques secondes de trop sur sa cigarette. On dirait qu'elle a encore peur des coups, une question et elle est en enfance. La suite des questions, elle fera tout pour retenir ses larmes, la voix semble se casser par moment, c'est très léger, presque imperceptible, j'ai dut re-écouter la bande pour être sûr.
Le coeur est aussi large qu'un jardin de banlieue. Je prends plaisir à l'interview, j'apprends des choses, je construis mentalement le personnage du scénario suivant. Et puis... Je relativise mes petits soucis et je me rappelle d'une de ses phrases, "qui sont ces gens qui critiquent la souffrance des autres, à partir du moment ou il y a souffrance, c'est réelle!". Oui, j'assume ma petite souffrance
Hier, je relisais Kersauson, je connais tous ses mots, je ne les comprends pas tous. Chaque relecture, polluée d'idées grises qui me traversent la tête, porte en elle un nouveau sens. Une phrase hier,
"(...)Le travail est l'alibi majeur.
_Qu'est-ce que tu fais cet après-midi, le temps est superbe?
_Oh, je peux pas, je travaille."
On devient facilement concentré sur ses pieds, on les regardent et l'on reçoit le poteau en pleine face. J'ai travaillé mon charisme, enrichit mon carnet de recette, j'ai agrandit mes cercles sociaux, rencontré des femmes... Le CV paraît parfait. Mais j'ai perdu le plaisir en route, j'ai voulu me mécaniser, forcé mes traits dans ceux d'un Stakhanoviste. Ce n'est pas se faire violence, c'est plus complexe, c'est l'impression d'échec que l'on a lorsqu'on fait une pause, la culpabilité d'apprécier le repos. Si la pause était une condition du plaisir?
Aujourd'hui, j'y repense, j'ai une interview, une femme me raconte son enfance, battue par un père au sang chaud. Au début, j'ai des doutes, j'avais eu des histoires là dessus, il est temps d'éclaircir. "Qu'est-ce qui s'est passé, entre toi et ton père, pour que tu sois chasser de chez toi?". Son corps se raidit, ses pieds passent sous la chaise, ses épaules remontent, elle tire quelques secondes de trop sur sa cigarette. On dirait qu'elle a encore peur des coups, une question et elle est en enfance. La suite des questions, elle fera tout pour retenir ses larmes, la voix semble se casser par moment, c'est très léger, presque imperceptible, j'ai dut re-écouter la bande pour être sûr.
Le coeur est aussi large qu'un jardin de banlieue. Je prends plaisir à l'interview, j'apprends des choses, je construis mentalement le personnage du scénario suivant. Et puis... Je relativise mes petits soucis et je me rappelle d'une de ses phrases, "qui sont ces gens qui critiquent la souffrance des autres, à partir du moment ou il y a souffrance, c'est réelle!". Oui, j'assume ma petite souffrance