- Ven Jan 09, 2015 1:20 am
#161975
Dans une période de deuil, comme nous en traversons une actuellement, j'oscille d'une sensation à l'autre :
— La première, c'est l'émotion, bien entendu, face à tant de barbarie, de haine, mais aussi de tristesse.
— La seconde sensation qui me vient peu après, c'est le dégoût. Dégoût face à ce déferlement médiatique, de gens qui soudainement, reconnaissent l' « extraordinaire qualité du journal » et l'extrême gentillesse de ses dessinateurs.
On ne reviendra pas non plus sur les hiérarchies dégoûtantes opérées par les médias : les 4 dessinateurs éclipsant presque l'économiste Bernard Maris, et les deux policiers morts sur le coup.
Mais, pire encore dans ces conditions, je suis dégoûté par tous ces gens qui, ne connaissant même pas le journal au préalable, ne s'occupant que sommairement, voire quasiment pas de politique et encore moins de la question de la liberté, venir faire des grandes déclarations au journal. Ou plutôt si, la liberté n'est invoquée seulement lorsqu'il s'agit de téléchargement illégal ou de la fumette. Mais là, voilà tous ces braves gens devenir de grands apôtres de la liberté d'expression ; les mêmes crétins qui, quelques semaines avant, en appelaient à la censure de Zemmour parce que, quand même,
la liberté d'expression c'est bien que jusque-là où je l'ai décidé.
En revanche, lorsque vous leur parlez du courant idéologique — le libéralisme — qui promeut justement les libertés sur tous les plans et
a fortiori pour la presse, la même jeunesse vous prend pour un sbire de Goldman Sachs au mieux, pour un affameur du tiers-monde au pire.
Jeunesse en quête de validation sociale, qui tente de s'acheter une bonne conscience morale : à celui qui se montrera le plus choqué par les attentats. Plus ça va, et plus je me dis que dès que quelque chose suscite l'engouement aussi chez les - 18 ans (et encore), plus il faut s'en éloigner (il est tout à fait possible d'appliquer ça en politique, et particulièrement lorsqu'il s'agit de manifs).
Je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine tristesse, mais quelque part, aussi, une forme de dégoût.